Malgré la fatigue intense qu'il
ressentait, Bender luttait pour garder les yeux ouverts. L’adrénaline pompée à
bloc durant ses heures commençait à se dissiper dans son organisme, et les
limitations du corps humain reprenaient le dessus, demandant à ce que le vieil
homme se repose et récupère de son épuisement. Ses os, ses muscles, et même des
parties dont il ignorait l'existence lui faisait un mal de chien, mais Jonathan
était un soldat et il avait un job qu'il devait accomplir : monter la garde. Ou
plutôt montrer à Cid qu'il était con et stupide, et faire disparaître son ton
condescendant.
-
"Non mais, pour qui est-ce qu'il se prend ?!" - pensa le sergent en
sentant l'énervement monter - "Je t'en foutrai moi du vieux !".
Cependant,
la colère n'était pas suffisante pour lutter pleinement contre le sommeil. Ce
dernier, cavalier, revenait sans cesse à la charge, chipant petit à petit sa
conscience. Fermant les yeux pour un instant, puis une seconde, puis un peu
plus, le sergent perdit pied avec la réalité pour se retrouver sur le pont de
son vaisseau : le statosc. Merveille de technologie et phare dans la lutte
contre les kissadzés.
-
"Non !" - pensa Bender en regardant les moniteurs holographiques
cerclant son siège, au centre de la salle de commande - "Non, non non non
non ...
-
Arshmarshall ! Les kiss ont perforé la coque du Dalomon, nous venons de perdre
le siège de commande 225 !
-
"Suzy ?" - s'étonna le sergent pris d'angoisse au son de la voie de
son bras droit.
-
Arshmarshall ! Quels sont les ordres ?
-
"Non ! Pourquoi ?" - gémit intérieurement Soumaré en voyant à travers
les moniteurs les vaisseaux, ses amis, ses compagnons, ses subordonnés, être
détruits les uns après les autres par des nuages cosmiques de parasites de la
taille de bus, canardés sans relâche par des lasers et des obus éclairant
l'espace comme un sapin de noël.
-
Arshmarshal ! Les ordres !! C'est maintenant ou jamais !
-
"Non, non, ne fait pas ça ; ne fait pas ça !" - supplia Jonathan mais
un souvenir ne pouvait être modifié.
-
Déclenchez la bombe - ordonna l'Arshmarshall d'une voix froide et solennelle,
résolue, et puis il y eut cette maudite lumière, cette fichue chaleur et ce
chant...
Le
sergent se réveilla en sursaut, effrayé par son souvenir, et effrayé par la
perspective d'avoir hurlé dans son sommeil, réveillant les autres de leur du
sommeil. Mais rien n'avait changé, tout le monde dormait et le satané matou
continuait à ronfler.
-
"Je n'avais pas le choix ! Je n'avais pas le choix" - se répétât
Jonathan en s’enlaçant lui-même pour se soulager de la responsabilité de tous
ses morts en vain. Tous ces braves...
-
Du mal à rester éveillé ?
-
Nom de... - sursauta Bender en voyant le colosse accroupi au-dessus de lui.
-
Kruu rru rru, besoin d'un câlin ?
-
Qu'est-ce que tu fiches là ? Ce n'est pas encore l'heure - fulmina Bender en
adoptant une position plus...noble.
-
j'ai cru entendre quelqu'un chialer...
-
"Hihihi comme une madeleine"
-
Alors je me suis dit que je pouvais lui tenir compagnie - dit Cid.
-
Sans façon !
-
Kruu rru rru ! Ça tombe bien, les félins ne sont pas connus pour écouter -
ricana doucement le z'hum avant de s'asseoir à côté du sergent - SPT (syndrome
post-traumatique) ?
-
... Je ne ferai pas de mon expérience passée un divertissement pour meubler ton
ennui.
-
Kruu rru rru, que de mots pour juste dire fiche moi la paix. Je comprends, on
n'a pas été sur de bons termes depuis le début...
-
Sans déconner ! - le coupa Bender, amer.
-
Pour ma défense, tu nous as tirés dessus - expliqua Cid
-
tu as tué un de mes gars ! - rétorqua immédiatement le sergent en essayant de
garder sa voix au plus bas.
-
C'était un accident, je pensais qu'on était d'accord là-dessus - répondit
froidement le z'hum, détaché de toute forme d'émotion. C'était un ton que
Bender avait déjà croisé, un ton qui montrait qu'une personne était dépourvue
d'humanité et de morale, qu'elle avait été brisée et qu'elle pouvait faire
n'importe quoi...
-
Tssk !
-
Tu as déjà perdu pas mal de soldats, pas vrais ? Durant la guerre - demanda Cid
en reprenant son ton de conversation.
-
...
-
Si tu m'ignores je vais être encore plus chiant tu sais, kruu rru rru !
-
Qu'est-ce que tu veux ! Pourquoi tu viens me faire chier ?
-
J'ai perdu pas mal de personnes aussi. Des personnes vraiment proches, des
personnes à qui je me suis pleinement ouvert, des personnes que j'ai dû tuer
pour survivre. On n'oublie jamais leurs visages, pas vrai ? - demanda Cid et
Bender ne put qu’acquiescer en silence - les vrais fantômes sont ceux de notre
esprit.
Blabla de l'auteur
Hello
à vous chers lecteurs ! Bon pré week-end !
Texte time !
Je
ne m'attendais pas à cette conversation ( oui c’est moi qui écrit et alors ? XD
). Je comptais faire un bon dans le temps, mais je me suis dit que c'était peut-être
l'occasion idéale pour développer un petit peu plus Bender. Déjà, rappeler les
choses, puis creuser davantage. Mais je n'en suis pas
mécontent.
Si
vous avez des questions, des suggestions, etc... n'hésitez pas à laisser un
commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci
de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien
!!!!
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