Le Galaté était en furie, comme une ruche d'insecte dérangée par un
agresseur. Tout le monde était en branlebas de combat, mais pourquoi ? Alésha
n'en était pas certaine. Elle avait écouté le speech de Cornelis Van Alphen
comme tout le monde, elle avait ressenti cette passion l'envahir comme tout le
monde. La mission des black owls était de trouver et secourir leurs camarades
qui ont disparu des radars. Une cause noble, rendue encore plus noble par la
qualité d'orateur du préférum du Galaté, une qualité qui fut une véritable
surprise et pas uniquement pour elle. Elle a entendu des black owls en discuter
dans les couloirs, et il apparaissait que c'était une première.
Après cela, tout le personnel était comme possédé et ne pensait plus qu'à
la mission, cependant pour Alésha cela n'avait aucun sens. Personne ne pouvait
dire quand l'hydre allait s'arrêter, alors toute cette agitation était comme
gaspillée. Elle comprenait la nécessité de préparer l'expédition, mais ce
n'était pas ce qu'elle observait. Ce qu'elle observait était que les black owls
étaient prêts à partir, des frégates avaient même été déployées avec du
personnel à bord. Mais encore une fois, personne ne pouvait dire quand l'hydre
allait s'arrêter ce qui rendait cette manœuvre complètement inutile.
Si elle avait été à la tête de cette troupe, elle aurait mis tout le monde
en état d'alerte, mais pas à ce point. C'était une perte de ressources inutiles
à moins que… À moins que l'élément inconnu ne le soit plus.
- "Est-ce qu'il sait ?" - se demanda Alésha en traversant les
couloirs agités du vaisseau, en direction de la chambre de son frère -
"Est ce qu'il a une information sur l'hydre que personne n'a ?" -
pensa la jeune femme. C'était la seule explication à ce comportement, mais c'était
une explication tirée par les cheveux.
Une fois arrivée à destination elle entra dans la pièce pour trouver son
frère Monroe et son père Haysh qui l'attendaient patiemment.
- Tu as appris quelque chose ? - demanda Monroe à sa sœur alors qu'elle
retournait la seule chaise de la pièce pour s'asseoir.
- Non. Là, personne n'a le temps de parler, c'est comme s'ils avaient perdu
l'esprit.
- Tu penses ? - demanda Haysh en jetant un regard interrogateur à sa
fille.
- Je n'ai peut-être pas d’expérience de terrain, mais je ne pense pas
passer pour une imbécile en disant que la manœuvre de Cornelis n'a aucun sens.
- À moins que ? - dit Haysh
- À moins qu'il détienne une information cruciale sur l'hydre - conclus
Alésha
- Sur ce point on est d'accord - dit Haysh en hochant pensivement la tête -
Je pense qu'il y aura une ouverture atmosphérique dans les jours qui
viennent.
- Et qu'est-ce qui te fait penser ça ? - demanda Monroe
- J'ai côtoyé Cornelis depuis suffisamment longtemps pour me rendre compte
de deux choses. Premièrement : il est ambitieux, très ambitieux avec un bagage
moral très limité. Ce qui donne un cocktail particulièrement dangereux.
Deuxièmement : ce n'est pas un idiot et j'ai confiance en son intellect. Il ne
s’est pas hissé jusqu’à cette position par la chance ou les relations de
famille. Et c'est ce deuxième critère, certes subjectif, qui me pousse à ma
conclusion. Je respecte cet aspect de cet homme et je me repose sur son
jugement pour conclure qu’aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, Van
Alphen sait qu’une ouverture est proche.
- Il y a aussi une autre possibilité – annonça Monroe
- Que je me trompe ? – demanda son père en regardant son fils, un
sourcil levé.
- Ce n’est pas impossible,
- Hahaha ! Oui, ce n’est pas impossible. Mais c’est peu probable –
sourit Haysh.
- Si c'est le cas, qu'est ce qu'on fait alors ? - demanda Alésha.
- Je pense à un truc - dis Monroe avec son calme de cyborg - Est ce qu'il
compte nous laisser ici ?
- Tu parles du fait que nous n'avons pas été tenu au courant de cette
éventualité ? - demanda Haysh et Monroe hocha de la tête en confirmation - je
ne pense pas que ce soit le cas. On lui aurait posé des questions dérangeantes
sur la source de sa conviction. C'est peut-être un élément qu'il ne souhaite
pas dévoiler pour une raison qui lui est propre. Alors que là, il peut faire
passer l’événement pour de la chance, ou un paramètre... - là, Hay s'arrêta en
prenant son menton, plongeant dans une profonde réflexion.
- Qu'est-ce qui se passe ? - demanda Alésha inquiète de voir son père perdu
ainsi dans ses pensées.
- Je ne sais pas encore, mais il y a un paramètre extérieur à cette
histoire. C'est comme si les black owls... Non, non, c'est comme si Cornelis
était sur le départ d'une course. Et naturellement il y a deux questions qui
viennent en tête dans ce contexte : contre qui, et ...
- Qui donne le départ ? - se hasarda Alésha.
- Exactement. Pour qui est-ce qu'il est prêt à courir ? Morel, Cornelis, Meliacor... Morel, Meliacor, Cornelis... Morel ... J'ai beau
tourner le problème dans ma tête, mais je reviens à la même conclusion: la clé
c'est Morel.
- Et s'il est mort ? - demanda Monroe
- Alors on trouvera un autre moyen pour ouvrir la porte de la vérité. C'est
notre mandat, et je compte l'accomplir - répondit Haysh Niko avec détermination
et ses enfants acquiescèrent. C'était la voie qu'ils avaient choisie - pour
l'instant on attend, on surveille, et on se prépare à ne pas rater notre
vol.
Les heures passèrent, fantômes dans la conscience, illusions de l'esprit.
Et au tic de 5 heures, tout le monde commença les derniers préparatifs pour le
long voyage.
Bender, portant son armure des white owls, n'ayant pas trouvé le sommeil
était occupé à vérifier et revérifier la seule navette rescapée de la lutte
entre la chimère, les fenrir et Sparrow. Dans tout ce chaos, cette B.L.M.R 77 (Benian
& Lenova Manufacturing and Reprocessing, société spécifiquement crée par le
gouvernement Benian en association avec l’entreprise Lenova pour la conception
des navettes militaires et civiles de transport. La B.LM.R 77 dispose de 4
propulseurs sur les ailes amovibles avant et arrières pour la poussée verticale
ainsi que le soutien aux 2 réacteurs sur la queue de l’appareil. La navette est
équipée de deux moteur “B-schwitz naraka 67” pour les propulseurs et “B-Schwitz
durman 15” pour les réacteurs. Composée de deux étages, elle nécessite 1 pilote
et 1 copilote, peut transporter 30 passagers maximum plus 18000 kg en soute
soit un char d’assaut de rang 2, pour une vitesse de 345 km/h et 450 km/h à
vide. Distance de convoyage : 1500 km sans réserve)était
une miraculée. Il n'y avait pas d'autres explications. Elle avait été ignorée
par la chimère, par les explosions de missiles, par la glace... Immaculé, il y
avait de quoi s'interroger.
Il était inconcevable que la navette n'ait aucun
problème, c'est pourquoi Bender avait tout vérifié encore et encore, puisant
dans ses connaissances mécaniques de jeunesse. Il n'avait pas commencé pilote,
mais comme mécanicien et aspirait à une carrière d'ingénieur dans
l'aérospatiale et plus spécifiquement comme monteur câbleur. Mais la vie en
avait décidé autrement lui donnant une responsabilité qu'il n'avait jamais
demandé, et pour laquelle il ne se sentait jamais prêt.
Cependant, il avait beau inspecter la machine, il
ne trouvait aucun défaut. Du moins, aucun défaut qu'il puisse identifier.
- Alors ? Comment elle se porte ? - entendit-il la
voix d'Eiling également dans son armure, alors qu'il se reposait sur l'une des
ailes de la navette.
- Très bien, apparemment - répondit-il
- Ne vous inquiétez, je l'ai inspectée
personnellement. Vous pouvez me faire confiance là-dessus, la navette n'a aucun
problème technique.
- Je sais - répondit le sergent - C'est
juste que... C'est juste que je ne comprends pas - dit-il ensuite en passant la
main sur le métal de l'appareil - Je refuse de croire aux miracles.
- Et pourquoi ça ? - demanda Eiling - vous n'en avez
jamais vu durant la guerre ?
- ... Je n'en ai pas vu de gratuits - répondit
Bender.
- Comment ça ? - demanda la jeune femme avant d'être
interrompue par un rire qu'il était impossible de confondre.
- Kruu rru rru, je me disais aussi que ça sentait le
pigeon dans le coin. Tu fous quoi là-haut ? - demanda Cid en poussant
Castillyone en avant. Tous les deux étaient dans leurs armures respectives.
Mais la jeune femme avait les mains entravées par des menottes aimantées qui
forçaient ses mains à être collées les unes contre les autres, et
l'efficacité de son armure réduite par un dissipateur d'énergie surnommé
« moustique » dont le but était de limiter les fonctionnalités de
l'armure (le moustique réduit des valeurs comme l'impédance pour rendre le
matériel résistant au passage électrique. De ce fait, l'armure a besoin de plus
d’énergie pour fonctionner correctement au point où elle peine à se
maintenir).
- Hey, sérieux, vous n'allez pas me dire que je te
fais peur à ce point non ? - demanda Castillyone en s'avançant vers Dalanda
mais Cid la ramena instantanément, ce qui lui valut un regard haineux de
derrière la visière.
- Tut tut tut, tu te rappelles de ce que j'ai dit
n'est-ce pas ? Alors respecte le périmètre de sécurité - lui dit Cid avant de
se tourner vers sa patronne - tu peux encore décider de la laisser ici tu sais
?
- Oui je sais, mais je ne peux pas. La laisser ici
avec les survivants serait criminel.
- Hahahaha - explosa de rire Castillyone - mais
qu'est-ce que tu veux que je leur fasse à ces minables ? Mes ordres étaient de
capturer le chaton, c'est tout. Les magouilles de Morel ne m'ont jamais
intéressée.
- Je ne te crois pas - répondit Dalanda - elle vient
avec nous !
- Tssk - fit Cid en la poussant vers l'intérieur de
l'appareil et lorsqu'ils firent tout seuls il lui murmura - qu'est-ce que tu
lui as fait ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles - répondit
Castillyone - mais tu peux toujours essayer de me faire mal pour me faire
parler - dit-elle ensuite en essayant de se coller contre le z'hum, mais ce
dernier la poussa à nouveau vers un siège.
- "Hmm, je lui avais pourtant dit de ne pas
plonger en n'importe qui" - se dit Marshall en lançant un regard inquiet
en direction de sa patronne. Sa capacité empathique avait clairement des effets
inattendus.
Le dernier à arriver fut Jess, accompagné de James Moore, l'unique vétérinaire
du laboratoire qui avait survécu à la chimère et au gaz G0t0n7. Lui et Jess
avaient commencé à sympathiser, car ils partageaient la même passion pour les
animaux. O'Ryan avait comme plan d'ouvrir un cabinet vétérinaire après son
service. C'était son rêve d'enfant, même si la vie l'a orienté sur un chemin
différent.
Durant cette semaine, dès qu'il le pouvait, Jess allait aider Moore à
prendre soin du Fenrir : Fryghed. Un animal incroyable qui participa à détruire
davantage les murs de son univers mental étriqué. Comment, pourquoi une telle
créature existait était un véritable mystère et ce n'était pas plus mal
ainsi. Il valait mieux que ce genre de merveilles soient cachées des yeux
des hommes. Et la présence de l'animal dans ce laboratoire avait cimenté cette
conviction pour Jess. Sans le travail formidable de Moore et de ses collègues,
Fryghed serait morte de faim, de peur ou de maltraitance.
- ... tu crois ? - demanda Jess
- Oui bien sûr. Je t'assure que ça marche.
- Hahaha, j'essayerai ça à l'occasion.
- Ah ! madame Eiling, comment allez-vous ? - demanda Moore en tendant la
main.
- Bien merci, et vous ? - répondit Dalanda en acceptant la salutation.
- Le silence ambiant est encore troublant, mais sinon ça va - répondit
Moore, mais Eiling put sentir que ce n'était qu'un front. Qui pouvait aller
bien après les événements qui se sont déroulés ici. Certes, il avait eu la
chance de ne pas croiser la chimère durant son carnage, mais être le
survivant... Il y en avait pour des années de thérapie.
- Je vous souhaite bonne chance, Moore.
- Merci - répondit ce dernier en tournant la tête en direction de la soute
pour remarquer Marshall - Ah ! Mo...
Là, le géant apparu devant lui avant qu'il ne puisse finir sa phrase et
Moore faillit avaler sa langue en reculant de surprise.
- Qu'est-ce que vous avez décidé pour l'animal - grogna Cid
- Euh, monsieur Marshall, ravi de vous voir... - répondit James en essayant
d'exprimer du ravissement, mais le résultat fut plutôt mitigé.
- Ouais, ouais, ravi et tout ça. Alors ? Et toi, ne bouge pas d'un iota -
rugis Cid en direction de Castillyone qui commença à peine à se lever en
direction du cockpit.
- Eh bien... Qu'est-ce que vous faites ? - demanda Moore alors que le z'hum
le soulevait pour le replacer de sorte à avoir la soute dans son visuel.
- T'occupe. Donc ? Il arriva quoi à l'animal ? - répondit sèchement Cid en
s'accroupissant de sorte à rapprocher son museau du vétérinaire. Le destin de
Fryghed l'intéressait, car pour un z'hum, voir un être vivant en cage leur
rappelait leur douloureux passé.
- Euh... Nous allons... Euh..
- Allez, laisse-le tranquille. Il te tiendra au courant de toute façon -
dis Dalanda en essayant de pousser Cid en direction de la navette. Et ce
dernier se laissa faire en faisant en montrant à Moore, par la gestuelle, qu'il
l'avait à l’œil. Vu l'était de Moore, il n'allait rien pouvoir en tirer et ce
n'était pas une décision à prendre à la légère. Il fallait penser à la
logistique pour faire sortir l'animal de là, et le faire sortir où ? Mais
décider du sort de Fryghed était la responsabilité que Moore et ses collègues
avaient prise.
- À la prochaine Moore - lui dit Jess en tapotant son dos.
- Tu es sûr que tu ne veux pas rester ? - demanda James inquiet.
- Ouais, tout ira bien. À la prochaine Moore - répondit Jess en se voulant
rassurant. Il comprenait bien qu'il ne suffisait qu'à jeter un coup d’œil à
l’équipe pour comprendre qu'il n’avait pas vraiment sa place. Il était
cruellement dans la moyenne, et entouré d'individus exceptionnels. Mais il
voulait leur apporter son aide, aussi infime soit-elle.
- À la prochaine O'Ryan... - répondit James, impressionné par le courage de
son ami. Un courage dont il pouvait s'inspirer pour sa propre décision.
Bender passa par le dessus de l'appareil pour entrer dans le cockpit et
prendre sa place dans le siège du pilote, le submergeant de nostalgie. Il
n'avait pas piloté depuis des années. Et, maintenant qu'il était à nouveau aux
commandes d'un vaisseau, il pouvait admettre que cela lui avait manqué.
Bender avait toujours voulu être pilote, un héros comme dans les dessins
animés qu'il regardait souvent quand il était plus jeune. Et le destin lui
accorda son souhait, mais pas comme il l'aurait voulu. En plus de son talent
pour le pilotage, il reçut également un don qui allait l'orienter dans une
direction cruellement distante et si proche à la fois.
Bender était né avec un cerveau particulier que les experts ne pouvaient
qualifier que comme un ordinateur quantique biologique. Un atout, un miracle,
une malédiction, une perte depuis ses opérations et les nombreuses greffes
bioniques qu'il dû recevoir pour rester en vie.
- "La vie est bien étrange" - avait-il pensé à plusieurs reprises
au cours de cette semaine. Il avait détesté cette capacité depuis tout petit,
car il vivait une vie sans surprise contenue dans son univers probabilisé, une
vie d'une monotonie sans nom dans laquelle il devait jouer un rôle et non
vivre. Et cette monotonie, cette prévisibilité, fut rompue uniquement par
l'arrivée des Kissadzés.
Son mariage, la naissance de sa fille... Il avait déjà vécu ces
possibilités des années avant qu'elles ne se réalisent. Mais les Kiss, eux,
étaient une impossibilité, une improbabilité, la raison pour laquelle il put
commencer à vivre et non exister. Un autre miracle que lui seul pouvait
apprécier, et là aussi ce miracle se transforma rapidement en cauchemar.
Jonathan, ou plutôt Idriss de son nom d'origine, devint pilote. L'un des
meilleurs de toute la CEDEP. Mais la guerre ne se déroula pas comme il avait
imaginé, les Kiss n'allaient pas disparaître comme dans les dessins animés de
son enfance, ils n'allaient pas perdre parce qu’ils étaient les méchants, ils
n'allaient pas être détruits parce que raison x ou y... C'est là où la peur
s'encra dans son cœur pour la première fois dans sa vie, c'est là où il fut
confronté par la terreur d'une mort certaine, injuste et brutale. Ils allaient
tous périr, l'humanité allait disparaître et lui avec, et la seule chance,
l'infime lueur d'espoir était qu'il mette son don au service de l'humanité, non
en tant que pilote, mais en tant que stratégiste, le poussant sur la voie pour
devenir l'Arshmarshall : leader de la flotte de l'humanité unie. Une vie qui
lui prit tout ce qu'il pensait acquis : bon comme mauvais.
Et maintenant qu'il avait tout perdu, il essayait désespérément de tout
retrouver : sa fille, et même son don. À quel point il aurait pu aider si
seulement il était resté comme avant… Un regret qu'il n'aurait jamais cru avoir
un jour.
- "La vie est bien étrange. C'est quand on a tout perdu que tout nous
manque" - pensa Bender avant de sceller le hublot et démarrer les moteurs
du B.L.M.R. - "J'arrive fillette, ne meurt pas avant ton vieux fou de père
- pensa-t-il en fermant la soute. Et quelques instants plus tard, la navette
décolla du hangar avant de filer dangereusement vite dans les cavernes de
Meliacor, arrachant un sourire nerveux à Cid lui-même.
La navette filait dans les entrailles de Meliacor non adaptées à cette
vitesse, et non adaptées à l'envergure du modèle B.L.M.R.77. En principe, il
n'était pas conseillé de voler à plus de 35 km/h à l'intérieur de ce réseau
souterrain, mais Jonathan poussait les moteurs pour qu’ils le propulsent bien
au-dessus de cette limite.
- On dirait que votre copain à une envie suicidaire - commenta Castillyone
en vérifiant qu'elle était bien bouclée, au même instant où Jess fit de même.
Le jeune homme n'avait jamais vu son sergent aux commandes d'un véhicule, alors
sa confiance était plutôt mitigée et n'excluait pas le fait de prendre une
précaution ou deux, au cas où.
- kruu rru rru ! S’il plante le vaisseau, j'aurai quelques "mots"
à lui dire. Tu m'entends le piaf ?! - rugit Cid en direction du pilote, mais ce
dernier ignora le commentaire, trop occupé à piloter.
- "Si vous paniquez pour si peu, attendez de voir la suite" -
pensa Bender en serrant les manches plus fort, agréablement surpris par ses
compétences restantes. L'armure aidait bien aussi, ce n'était pas un modèle de
pilotage, le calcul des trajectoires et des données importantes était absent.
Mais la visière offrait un meilleur visuel que les yeux, et ce détail était
suffisant pour que le pilote puisse prendre les meilleures trajectoires
possibles.
Dalanda s'assit dans le siège du copilote et regretta son choix. En étant
ballottée de tous les côtés dans la soute, elle pouvait imaginer que le chemin
était tortueux, mais voir les manœuvres du sergent au premier rang avait de
quoi la faire se sentir mal.
- Euh, vous ne voulez pas ralentir un petit peu ? - demanda Eiling en
sentant une légère envie de vomir arriver.
- Pour ralentir, il faut déjà aller vite non ? - répondit Bender avec une
pointe de moquerie dans la voix. Là, la navette fit un vol piqué de deux
secondes, puis opéra un freinage brusque suivi par un démarrage quasiment
immédiat lui-même suivi d'un virage à gauche.
- Oh seigneur - murmura Dalanda qui eut l'impression que son cœur était
resté là-haut.
- Désolé, j'ai vu la cascade trop tard sur la carte - s'excusa Jonathan
avec de la sueur au front malgré l'aération interne de son armure.
- Très rassurant - commenta Eiling sceptique - vous voulez que je vous
serve de navigatrice ?
- Non ça ira - répondit Bender en freinant suffisamment pour prendre un
virage serré. Il inclina ensuite l'appareil sur 10 ° pour passer entre deux
formations géologiques qui lui barrait la route, puis remit les gaz.
La navette avait déjà en mémoire plusieurs chemins possibles : des voies de
ravitaillement connectées à la surface, et le chemin vers un point désigné
comme Stargorad. Les cartes étaient particulièrement bien précises et en modèle
3 dimensionnel. Cependant, Bender prenait un chemin complètement différent
qu'il dut apprendre par cœur. Avant de se diriger vers Stargorad, Dalanda
devait d'abord récupérer quelque chose qu'elle avait perdu : son sac. Ce
dernier fut laissé après l'embuscade qui avait abouti à sa capture ainsi qu'à
celle de Cid. Dans ce sac, il y avait ses gadgets, dont une antenne portative
utile pour contacter l'Essencia, et un détecteur spécial offert par l'église
néohumaine de Louisville en signe de coopération. Ce détecteur pouvait prévenir
de la présence de l'Ulwazi et même pointer dans la direction générale de
l'objet. Avant de continuer leur aventure, ils devaient d'abord faire ce petit
détour pour mettre la main sur le sac et cet appareil.
Au même moment, au-dessus de Meliacor, tout le monde put assister à un
événement particulier. Les nuages sombres et parcourus d'arcs électriques à la
forme serpentine s'écartèrent, comme un voile déchiré. Poussé de côté par une
force que les habitants du Galaté ne pouvaient comprendre. L’hydre avait une
brèche, une unicité encore jamais observée depuis que la planète était
observée.
Durant les premières minutes de ce « miracle », Cornelis Van
Alphen était assis derrière son bureau, occupé par ses tâches administratives :
des chiffres, des chiffres et encore des chiffres. Des charges, des charges et
encore des charges qui n’en finissaient pas.
Puis, il sentit ce petit picotement sur son bras tatoué. Picotement soudain
et douloureux, comme si une main invisible venait de lui pincer la
peau. Il ne savait pas pourquoi cette décharge était différente, mais il
comprit quelque chose, comme si un message venait d’être ouvert dans son
esprit.
Cornelis se leva d’un bond, le cœur battant la chamade, curieux de voir le
phénomène de ses propres yeux. Il se colla contre la vitre renforcée et
constata, ravi, que la promesse qui lui avait été faite venait d'être réalisée
et plus tôt qu'il ne l'avait imaginé.
Son sourire fut large et son humeur ne pouvait être meilleure, car tout
allait comme sur des roulettes dans le meilleur des mondes. Van Alphen n'avait
jamais imaginé cette chance ni ce soutien. Pour lui, Morel allait rafler le
prix et l'unique place ouverte pour intégrer le club très fermé des Ukufas, et
pourtant c'était désormais lui, Cornelis, qui allait y arriver. Il avait reçu
la bénédiction de Palounine après tout, il avait reçu l'âme du favori de cette
course folle.
De tous les candidats, Morel était considéré comme le plus apte, possédant
une telle rage contre l'équation de la vie, une telle colère contre tout ce qui
était vivant, une rage que Van Alphen pouvait sentir même maintenant alimenter
l'umbra qui pulsait sur son bras.
Cependant, cette rage était contrebalancée par quelque chose d'autre, quelque
chose de pathétique, quelque chose qui lui volait ses forces, quelque chose
d'humiliant pour des personnes comme eux, choisis, élus : de l'amour. Les deux
forces ne pouvaient que se neutraliser tantôt le vampirisant, tantôt le
renforçant. Un problème qu'il ne savait encore comment résoudre, mais ce
n'était qu’une question de temps, il en était persuadé.
Après tout, il n'avait aucune forme d'attache et de ce fait cet
"amour", ce sentiment ne pouvait être alimenté par lui, Cornelis.
Cette émotion était destinée à faner et mourir, ne laissant que la rage pure et
belle. Cornelis n'avait personne à aimer même pas lui-même. Cornelis n'avait
pas le temps d'aimer qui que ce soit, même pas lui-même. Après tout, ramper
jusqu'au sommet du monde était particulièrement chronophage et dévalorisant.
Mais c'était le seul chemin qu'il pouvait prendre, le seul qu’il n’avait jamais
arpenté depuis les basfonds qui l'ont vu naître.
Sans attendre une seconde de plus, Cornelis se dirigea vers l'A.D.R.S (Armor
Dismanteling and Refiting Station) situé dans une pièce derrière son bureau
où son armure était en attente de son hôte. Une fois cette dernière fixée
correctement par les bras mécaniques de la station, le préferum sortit de son
bureau en direction du hangar, accompagné par sa garde rapprochée. Tous briefés
à part et conscients du rôle qu'ils devaient jouer pour la gloire de leur
leader.
- Préférum Van Alphen, j'aimerais revenir sur ma proposition - dis l'un des
quatre membres de sa garde rapprochée : Eva Montero.
- Et je comprends ton inquiétude Éva, mais tant que vous êtes tous avec moi
je n'ai rien à craindre - répondit Cornelis.
- C'est exact, tant que nous sommes là vous n'aurez jamais rien à craindre
- affirma Anderson, le leader de sa garde. Un individu d'exception qui, selon
Cornelis, avait l'étoffe des légendes. Malheureusement, ou plutôt heureusement,
il lui manquait quelque chose de fondamental pour atteindre le sommet :
l'ambition égoïste, les crocs pour mordre dans le monde. Si seulement il avait
cette qualité... A cette idée, le sourire de Van Alphen disparut pour laisser
place à la colère engendrée par la peur et la jalousie tapie au fond de lui. Et
il dut se travailler au mental pour mettre de côté cette angoisse infondée,
car, après tout, Anderson était SON outil. Et de plus, maintenant, les choses
étaient différentes.
- Me voilà rassuré - annonça Cornelis en tirant la manche de sa veste pour
complètement cacher son tatouage par instinct.
Éva ravala ses craintes et continua le chemin en silence. Elle n'aimait pas
cette arrogance d'Anderson, cette illusion de contrôle absolu à laquelle seule
une personne n'ayant jamais connu l'échec pouvait succomber. Cette sensation
d'invulnérabilité, cette impression de pouvoir arrêter un train à main nue et
s'en sortir indemne était dangereuse même si elle ne demeurait pas complètement
infondée.
Du côté d'Anderson, son assurance n'était pas l'objet d'une fiction, d'une
imagination ou d'un mensonge de la part de son cerveau. Il mettait un point
d'honneur à se connaître mieux que quiconque, et à être le plus franc possible
avec lui-même. De plus il se donnait l'obligation de connaître les personnes
qui l'entourent, de connaître leurs peurs, leurs angoisses, leurs défauts,
leurs qualités, et de les accepter comme ils sont.
Chacune de ses décisions, chacune de ses actions était un fruit qu'il
prenait sur l'arbre de probabilités. Le cerveau semblable à un ordinateur
quantique et le corps sculpté par les dieux eux-mêmes : Guy Anderson était la
représentation même du talent et de l'injustice génétique. Mais comme toujours,
moqueuse et joueuse, la vie l’a démuni du désir d'utiliser ce don pour
lui-même. Un homme né pour enfin transcender son existence existe pour vivre
pour un autre. Quelle blague…
Cornelis et sa garde prirent l'un des trois ascenseurs multidirectionnels
du secteur administratif. Ce dernier n'avançait pas de manière verticale, pas
uniquement. Il suivait également un réseau de rails qui connectaient ainsi tous
les secteurs du Galaté. Le voyage prenait un peu plus de temps, mais demandait
moins d'effort. De plus, la problématique de temps n'était pas un problème pour
une personne ayant le statut de préférum.
- Janus, bloque tous les accès à cet ascenseur et fait nous descendre
au hangar - demanda Cornelis à son IV personnelle. Cette dernière valida la
voix puis opéra un rapide scan biométrique avant de s'exécuter et prendre la
main sur les autres IV du Galaté. Les portes se refermèrent et l'ascenseur
entama un trajet sans interruption.
- Ah, vous voilà enfin - entendirent-ils la voix de Haysh Niko, adossé
contre une énorme cargaison.
- Niko ?! - répondit Cornelis laissant filtrer très légèrement son
étonnement. Il n'avait pourtant pas perdu de temps pour venir, alors comment
est-ce que cette fichue fouine l'avait devancée. La seule réponse possible
était qu'il avait anticipé cette possibilité, mais c'était impossible.
- Venez, il ne faudrait pas perdre de temps - dit Niko en se dirigeant vers
la navette personnelle du préferum (modèle M.A.M XI : Malina & Acmé
military XI, entreprise publique fondée par le gouvernement de Sullya sous
l'ordre du président Malina Cooper et sous la direction de son chef
d'état-major Viviane Acmé. Le modèle M.A.M XI dispose de 4 propulseurs : deux
sous les ailes amovibles et deux autres, plus gros, fixés à l'arrière de
l'appareil. Elle dispose de deux moteurs : Le B Switz naraka 68 à l'avant et le
Stream jet 54 au sommet de l'appareil dans un compartiment spécial. La navette
est à étage unique est spécialisé dans la vitesse + manoeuvrabilité non dans le
transport de cargo. Elle peut porter une charge maximale de 10600 kg, pour 12
personnes maximum, et une vitesse max de 800 km/h à pleine charge et 1120 km/h
à vide) suivi de ses enfants. Et Alésha ne put que lancer un regard
impressionné à son père. Elle n'aurait jamais pu arriver à cette conclusion par
elle-même, et aurait sans doute filé cette opportunité de poursuivre l'enquête
sur le terrain avant que les preuves ne disparaissent malencontreusement.
- Effectivement - dit Van Alphen en secouant Cornelis sa tête, sourire en
coin - "Je ne sais pas comment, mais bien joué Niko" - se dit-il
ensuite, reconnaissant qu'il avait sous-estimé cet enquêteur.
- "Prévisible" - pensa Anderson en se positionnant sur la droite
du préférum, attendant la requête qui allait inévitablement suivre.
- S'ils se montrent gênants durant notre mission, je compte sur toi pour
m'aider à m'en débarrasser - murmura Cornelis.
- Vous pouvez compter sur moi - répondit Guy en notant mentalement une
variation chez son boss. Il s'attendait à une requête du type : "... je
compte sur toit pour les éloigner". Cornelis n'était pas un psychopathe
sanguinaire, il était un lâche qui préférait manigancer à distance. Là, c'était
nouveau et cette nouveauté sortait Anderson de sa zone de confort. Il était en
dehors d'un environnement maîtrisé et il devait désormais s'adapter en
comprenant le pourquoi de cette variation, dans le but de pouvoir anticiper le
comportement de son chef et, ainsi, faire correctement son boulot.
- Bien vu pour la déduction, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant - murmura
Alésha encore essoufflée. Haysh avait débarqué comme une furie dans leur
chambre et ne leur avait donné que quelques minutes pour se préparer. Ensuite
c'était une course folle pour arriver juste à temps pour intercepter
Cornelis.
- On fait notre boulot. Les familles des disparus comptent sur nous, ne
l'oubliez surtout pas - répondit Niko, stressé par le regard du préférum et de
sa garde qui lui vrillait le crâne. Et stressé par cette atmosphère d'inconnue
qui venait de s'alourdir. Comment Van Alphen avait su pour la brèche ? Et
qu'est-ce que cela présageait pour leur enquête ? Haysh n'en avait absolument
aucune idée et cela le bouffait de l'intérieur. Il n'avait pas que sa vie en
jeu, mais il avait également la responsabilité de sortir ses enfants de là.
Haysh, monta dans la navette avec assurance, mais sous son armure dorée,
ses jambes tremblaient d'inquiétude. Il avait un très mauvais pressentiment
qu'il ne savait pas comment exploiter. Trop de possibilités, trop d'inconnues,
trop de risques... Mais Haysh ne savait pas comment faire marche arrière, ce
n'était pas dans son caractère.
Cornelis et sa garde montèrent à a suite de Haysh sous le regard et les salutations
des black owls. Tout avait déjà été dit, toutes les mesures nécessaires avaient
été prises en termes de délégation de pouvoir et d'organisation, il n'y avait
donc plus de temps à perdre.
Une fois à l'intérieur du M.A.M XI, Joe Ramirez, l'un des quatre gardes qui
fermaient la marche, appuya sur le bouton d'ouverture de la rampe et cette
dernière commença à se refermer. Quelques instants plus tard, un écran s'alluma
pour montrer le pilote équipé d'un casque et d'une combinaison de
pilotage.
- Vous êtes parés préférum ?
- Vous pouvez décoller - commanda Cornelis avant de prendre place en face
de Haysh. La soute de la navette avait été redécorée en un espace lounge équipé
de dix fauteuils qui se faisaient face par paire d'une manière oblique dessinant
un X - vous voulez boire quelque chose ? - demanda il ensuite à Haysh.
- Du whisky - répondit se dernier en rangeant son casque à l'intérieur de
son armure et le préférum fit de même avant d'entrer une commande sur la repose
bras de son siège et quelques instants plus tard un petit robot serveur d'un
mètre trente sorti du mur pour opérer la commande. Il lui fallut quelques
minutes pour servir son maître et disparaître par la trappe qui l'a vue
sortir.
- A quoi peut-on bien trinquer ? - demanda Cornelis avec un sourire sincère
en tendant le verre à Niko.
- Avez-vous une suggestion ? - demanda ce dernier
- Et pourquoi pas à la vérité ? C'est bien ce que vous recherchez non ? -
demanda Cornelis en croisant le regard de son interlocuteur.
- "Hmpf" - pensa Haysh en remarquant l'expression intéressée du
préferum - c’est un choix de mot intéressant : la vérité. Non, ce n'est pas ce
que je cherche, je n'ai que faire de la vérité.
- Ahhh ? - s'étonna Cornelis.
- Ce qui m'intéresse n'est pas une utopie, mais un concept bien plus
atteignable.
- Oh... Vous voulez parler de justice ? - sourit Cornelis
- C'est exact - répondit Haysh en souriant à son tour. Il y avait un
plaisir non négligeable à converser avec une personne d'un intellect
avancé.
- Et qu'avez-vous contre l'utopie ? – demanda Cornelis en faisant
tourbillonner l’alcool dans son verre.
- Je suis simplement quelqu'un de pragmatique.
- Je l'étais aussi - répondit Van Alphen plus à lui-même qu'à son
interlocuteur - très bien, trinquons alors à la justice - dit-il ensuite en
levant son verre.
- A la justice - trinqua Niko alors que le vaisseau commençait à prendre de
la vitesse.
Plus bas, sous la surface de Meliacor, la B.L.M.R traversa une chute d'eau
avant de se positionner au-dessus d'une ville en ruine, site d'une catastrophe
effroyable. Les bâtiments circulaires étaient engloutis par des rochers tombés
du plafond, ne laissant que quelques rares rescapés.
- Kruu ruu rru, ce n'est pas trop tôt. Ton pilotage a failli me donner la
nausée - commenta Cid en se levant de son siège.
- Pff...
- Bon je reviens les enfants et n'hésitez pas à vous servir de vos pétards
au cas où - dit Cid en sautant de l'appareil. L'instant suivant, Dalanda
dégaina un de ses pistolets Derickson et pointa le canon en direction de
Castillyone.
- Hmm c'est peut-être un peu exagéré non ? - demanda cette dernière en
fixant le gros canon du Derickson - tu compenses quelque chose ?
- Ça ne te regarde pas. Ferme là maintenant !
- Tss tss tss, que d'agressivité. Pas étonnant à force de trainer avec un
animal.
- Le seul animal que je vois ici c'est toi et je n'hésiterai pas une seule
seconde à appuyer sur la détente - prévint Eiling énervée.
Les ruines étaient comme Cid se les rappelait, silencieuses, calmes... S'il
prenait le temps de s'arrêter, il pourrait, ici, repenser à son passé avec un
recul qui pourrait calmer sa rage primale. Où d'autres que dans un cimetière,
pouvait-on se rappeler de la valeur de la vie. Mais le z'hum était pressé, et
ne pouvait se laisser aller au loisir de l’introspection. Les molécules
olfactives, stagnantes, étaient encore pressantes, comme figées dans le temps.
Rien ici ne semblait pressé, pas même le vent... La stagnation était le terme
qui définissait aux mieux cette ville fantôme.
Les émanations du G0t0n7 étaient également présentes, infimes, mais
suffisantes pour lui irriter les narines et lui donner un début de migraine.
Mais le z'hum avait déjà connu pire, il avait déjà été exposé à la toxine. Et
c'est une expérience qu'il ne souhaitait à personne, sauf à ses pires ennemis.
Eux !.. À ceux-là, il réservait un traitement que même en enfer on trouverait
cruel. Les docteurs qui avaient joué aux apprentis sorciers, qui ont joué à
Dieu… Il était normal qu'ils subissent le courroux de leur création. Ou plutôt,
qu'ils re-subissent ce courroux. Mais là n'était pas le moment de se projeter
dans de douces pensées vengeresses. D'abord, il devait retrouver le fichu sac de
sa patronne.
Frustré par le fait de ne pouvoir courir qu'à une vitesse modérée sur ce
terrain délicat, instable, rocheux, et inapproprié, Cid s'arrêta dans sa course
et s'accroupit avant de bondir à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol
et atterrir sur un rocher gigantesque de près de cinq fois sa taille. Ensuite
il balaya la ville du regard et renifla l'air stagnant à plusieurs reprises.
Là-bas, à près de 5 km, il put trouver ce qu'il cherchait.
Le z'hum s'accroupit à nouveau bandant ses muscles malgré les protestations
de son armure. Le métal était déformé de force sous la pression et la visière
vira au rouge, affichant partout des risques de défaillance système et
d'intégrité. Mais Cid ignora toutes ces mises en garde, ce n'était pas la première
fois qu'il avait un conflit de jugement avec son armure et il était certain que
cela n'allait pas être le denier non plus. Ce bout de métal n'était bon qu'à
servir de radiateur.
Puis, comme un ressort, Cid se propulsa en avant, fissurant le rocher sous
ses pattes. Le bond lui fit parcourir, en un instant, le tiers du chemin le
séparant de son objectif. Il recommença la procédure à nouveau et se retrouva à
l'étage du bâtiment délabré qui les avait accueillis tantôt. Mais il était en
plus piteux état que dans ses souvenirs.
Le z'hum ne se rappelait plus trop ce qui c'était passé ici, le gaz l'avait
mis dans un état second et il n'avait que des bribes de mémoires concernant le
conflit violent qui avait eu lieu ici, entre lui et des spécialistes des black
owls.
- "Sacré carnage" - se dit-il en reconstituant les scènes en
s'aidant des traces comme un pisteur.
- "Hihihi, sacrée aubaine" - lui dit son autre voix.
- "..."
Le z'hum ignora le commentaire et vérifia le contenu du sac abandonné dans
la panique du moment. Une fois satisfait, il rangea ce qu'il put trouver avant
de bondir dans la rue devant le bâtiment. Là, il se baissa et se mit à creuser,
enterrant toute trace de sang, car dans le lot il y avait également le sien. Il
ne pouvait pas laisser de trace de son ADN dans la nature, même ici, au milieu
d'une ville fantôme sur une planète cachée. L'idée que son patrimoine génétique
puisse être utilisé pour créer une autre créature comme lui était l'une de ses
plus grandes hantises.
Une fois la tâche terminée et que toute trace de sang était recouverte de
roche et de poussière, Cid poussa un soupir de soulagement et entama le chemin
retour avec un doute en tête. Il avait beau de se rassurer en se disant qu'il
avait tout nettoyé derrière lui dans le labo et ici, qu'il avait vérifié et
revérifier à plusieurs reprises... l'angoisse ne le quittait et il ne pouvait
qu’espérer que ce n'était qu'une angoisse sans fondement.
En cinq bonds, Cid se retrouva en dessous de la navette pour un dernier
saut. Il pouvait faire plus court, mais l'angle d'approche était important. Son
poids et la puissance du saut pouvaient déstabiliser la navette et donner une
frayeur inutile à ses occupants...
- "Hihihi, merde, on aurait du faire ça"
- "Ta gueule !" - répondit se répondit le z'hum avant de sauter à
la juste hauteur pour attraper la trappe de la soute d'une main et hisser sa
tonne comme si de rien n'était.
- Qu'est ce qui t'as pris si longtemps ?! - le réprimanda Dalanda dès
qu'elle le vit monter à l'autre bout du véhicule.
- Hein ? Kruu rru rru, j'avais du ménage à faire. Tu me connais, je suis
une vraie fée du logis - répondit Cid avant de retrouver son siège.
- Hahaha, j'aimerai voir ça. Toi en soubrette, je pari que c'est mignon à
regarder - commenta Castillyone.
- "HHIHIHIHIHI" - explosa de rire sa voix.
- On y va ou quoi ? - s'énerva le z'hum plus contre le rire dans sa tête
que contre Castillyone. Le côté soudain et hystérique l'avait déboussolé lui
faisant perdre le timing opportun pour sa réponse.
- C'est parti, accrochez vous ! - conseilla Bender avant de mettre les gaz.
-"Je l'aime bien moi, dommage qu'elle ne soit qu'humaine" -
commenta la voix de Cid
- "Pas moi, comme ça je peux lui tordre le cou sans me sentir
mal" - fulmina intérieurement Marshall.
- Alors c'est pour ça qu'on a fait tout ce chemin ? - demanda Castillyone
en lançant un regard déçu au sac volumineux que le z'hum posa à côté de lui -
Hey ! Ne m'ignore pas - dit-elle ensuite lorsque le z'hum croisa les bras et
tourna la tête pour regarder le paysage en ruines - C'est pour ça qu'on a fait
tout ce chemin ? - demanda-t-elle ensuite à Jess
- Apparemment - répondit ce dernier en se levant pour se diriger vers le
cockpit. Le jeune homme aimait être l'objet d'intérêt de la gente féminine mais
cette fois il préférait passer son tour. La seule chose qu'il allait obtenir en
répondant était des emmerdes.
- Tssk ! Vous êtes vraiment chiants - dit-elle sur un ton plaintif avant de
regarder à son tour par le hublot.
La navette traversa la cascade et commença à prendre de la vitesse. A
partir de là, Bender était confiant et cela se sentait dans sa manière
audacieuse de piloter. La quête du sac leur avait pris plusieurs heures,
plusieurs heures qui étaient riches de possibilités dramatiques pour sa fille.
En cinq bonds, Cid se retrouva en dessous de la navette pour un dernier
saut. Il pouvait faire plus court, mais l'angle d'approche était important. Son
poids et la puissance du saut pouvaient déstabiliser la navette et donner une
frayeur inutile à ses occupants...
- "Hihihi, merde, on aurait dû faire ça"
- "Ta gueule !" - répondit se répondit le z'hum avant de sauter à
la juste hauteur pour attraper la trappe de la soute d'une main et hisser sa
tonne comme si de rien n'était.
- Qu'est-ce qui t'a pris si longtemps ?! - le réprimanda Dalanda dès qu'elle
le vit monter à l'autre bout du véhicule.
- Hein ? Kruu rru rru, j'avais du ménage à faire. Tu me connais, je suis
une vraie fée du logis - répondit Cid avant de retrouver son siège.
- Hahaha, j'aimerais voir ça. Toi en soubrette, je pari que c'est mignon à
regarder - commenta Castillyone.
- "HHIHIHIHIHI" - Explosa de rire sa voix.
- On y va ou quoi ? - s'énerva le z'hum plus contre le rire dans sa tête
que contre Castillyone. Le côté soudain et hystérique l'avait déboussolé lui
faisant perdre le timing opportun pour sa réponse.
- C'est parti, accrochez-vous ! - conseilla Bender avant de mettre les gaz.
-"Je l'aime bien moi, dommage qu'elle ne soit qu'humaine" -
commenta la voix de Cid
- "Pas moi, comme ça je peux lui tordre le cou sans me sentir
mal" - fulmina intérieurement Marshall.
- Alors c'est pour ça qu'on a fait tout ce chemin ? - demanda Castillyone
en lançant un regard déçu au sac volumineux que le z'hum posa à côté de lui -
Hey ! Ne m'ignore pas - dit-elle ensuite lorsque le z'hum croisa les bras et
tourna la tête pour regarder le paysage en ruines - C'est pour ça qu'on a fait
tout ce chemin ? - demanda-t-elle ensuite à Jess.
- Apparemment - répondit ce dernier en se levant pour se diriger vers le
cockpit. Le jeune homme aimait être l'objet d'intérêt de la gent féminine, mais
cette fois il préférait passer son tour. La seule chose qu'il allait obtenir en
répondant était des emmerdes.
- Tssk ! Vous êtes vraiment chiants - dit-elle sur un ton plaintif avant de
regarder à son tour par le hublot.
- Euh,
peut-être ralentir un peu non ? – demanda Jess qui se tenait à la porte.
- Va
t’asseoir si tu n’es pas content – répondit Bender
- Non,
non ça ira ! Pour le carburant on est bon ? – demanda O’Ryan
- Va
t’asseoir ! – commanda Bender en réalisant une manœuvre complexe qui fit
trembler la structure de l’appareil.
- Entre
une tigresse et un pigeon, je préfère le pigeon
- Quoi
ça ? – s’énerva Bender, mais du passer à autre chose pour se concentrer
sur la route et le rire de Dalanda ne l’aidait pas.
La navette filait continuait à filer à toute allure, frôlant les 50 km/h
dans le dédale de pierres interminables, possédée par l'urgence de son pilote.
Le vol était redevenu un simili de montagnes russes qui poussait l'appareil et
Bender dans leurs retranchements. Puis, tout s'arrêta.
La navette déboucha enfin sur un tunnel beaucoup plus large et sans
obstacles lui permettant de se stabiliser.
- Ah bas ce n'est pas trop tôt - commenta Jess, ravi - vous êtes un as serg
!
- Merci, à partir de maintenant le vol devrait être plus tranquille
pendant... quatre-vingt-dix minutes environ - répondit Bender après avoir jeté
un coup d’œil à la carte en 2d sur le pare-brise du côté de Dalanda.
- Tranquille ? J'espère - commenta Cid en fixant le plafond. Ce n'est pas
lava en dessous qui l'inquiétait, mais les trous dans le plafond le faisant
ressembler à du gruyère.
- Tu le sens aussi ? - demanda Castillyone au z'hum, sur un ton
sérieux.
- Hmpf, évidemment ! Nous ne sommes clairement pas tous seuls ici -
répondit-il en se levant pour se diriger vers le cockpit.
- Hey ! - fit Jess poussé sur le côté comme une peluche
- Qu'est ce qu'il y a ? - demanda aussitôt Eiling. Elle connaissait Cid
depuis surgissement longtemps pour savoir que quelque chose ne tournait pas
rond.
- Ces trous là-haut, ce sont des sorties de nid - expliqua Cid
- Des nids ? Des nids de quoi ? - demanda Bender
- Tu as la mémoire courte tête de piaf. Tu ne te rappelles plus le lieu de
notre rencontre ? - se moqua Cid.
- Hey ! Qu'est-ce que vous vous racontez là-bas ? - demanda Castillyone qui
fut aussitôt ignorée.
- C'est peut-être d'autre créature, ou simplement une ...
- Ce phénomène n'a rien de naturel. Qu'est-ce qui pourrait créer une telle
érosion ici ? Il n'y a aucune coulée de lave verticale visible ou de
solidification du magma qui pourrait témoigner d'une telle éventualité - coupa
Cid le jeune Jess, rappelant au chirurgien que derrière cette montagne de
muscle il y avait également un cerveau. Étrange, mais fonctionnel.
- Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? - demanda Dalanda
- Essaye de ne pas voler directement sous les trous.
- T'es marrant toi, tu as vu un comment il est troué le plafond ? -
protesta Jonathan.
- C'est toi l'as alors... - "Trouve une solution" voulut dire
Cid, mais son attention fut immédiatement saisie par des bruits qu'il n'avait
pas oubliés - merde ! - dit-il en voyant des créatures insectoïdes familières
sortir des trous.
- Vous croyez qu'ils vont nous sauter dessus ? - demanda Jess en essayant
de contenir sa panique. Si une de ces choses leur tombait dessus et se mettait
à déchiqueter l'appareil, c'était un bain de lave garanti. Et aux
dernières nouvelles, la pierre en fusion n’était pas conseillée pour la peau.
- Ha ! Ne dis pas de bêtises. C'est impressionnant à regarder, mais
ces bestioles ne présentent aucun danger pour la navette - se moqua
Castillyone.
- Je veux bien le croire - approuva Bender en jetant à nouveau un coup
d’œil à la carte et là-dessus il n'y avait aucune indication de danger. Soit
les cartographes n'avaient rien remarqué, soit il n’y avait pas de dangers –
« soit ces trous sont relativement récents » - pensa Jonathan et
cette idée ne lui plaisait pas du tout.
- Elles ne présentent aucun danger à moins qu'elles aient des tendances
suicidaires - corrigea Cid - pour avoir eu le déplaisir de les affronter je
peux affirmer qu'elles ont un instinct de préservation pratiquement inexistant.
Si elles nous voient comme en danger, ce n'est pas le risque de tomber dans la
lave qui va les arrêter.
- Je ne suis pas d'accord pour l'instinct de préservation - protesta
Dalanda. Après tout elle était déjà entrée en contact avec le nexus émotionnel
d'une de ces créatures et, en se fiant à cette expérience, elle était
convaincue que ces créatures disposaient bel et bien d'un instinct de
préservation. Cependant, ce dernier était étouffé par un instinct de protection
particulièrement élevé - mais si cet endroit est un nid alors oui, elles
n’hésiteront pas à nous attaquer.
- De toutes les façons nous n'allons pas tarder à quitter la zone de danger
alors serrons les fesses et croisons les doigts - répondit Bender en pilotant
la navette selon les consignes de Cid. Moins il y avait de trous au-dessus
d'eux et mieux c'était.
Le M.A.M XI se posa dans le hangar du laboratoire 8, à proximité de quatre
autres navettes B.L.M.R 77.
- "Qu'est-ce que c'est que ça ?" - s'étonna Alésha en regardant
par la fenêtre, n'en croyant pas ses yeux. La visière avait beau lui affirmer
que ce qu'elle voyait était de la glace, son cerveau n'arrivait pas à
comprendre pourquoi il y avait des stalagmites de glace dans cet endroit. Elle
se tourna ensuite vers Monroe, mais ce dernier n'exprimait absolument rien
comme à son habitude.
- Messieurs, mademoiselle, j'espère que vous avez fait un bon vol.
Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois comprendre quelle diablerie
s'est passée ici - s'excusa Cornelis en sortant précipitamment de l'appareil. Les
souvenirs de Morel n'étaient disponibles que par infimes fragments, luttant
encore contre la complète assimilation.
- Il n'a pas l'air très content - dis Monroe en voyant le préférum et sa
garde partir.
- Il y a de quoi - répondit Haysh encore assit sur son fauteuil, pensif. Il
avait beau faire des spéculations sur ce qui s'était passé ici, mais aucune
n'incluait le spectacle chaotique qu'ils observaient de l'autre côté du hublot
- effectivement, quelle diablerie à bien put se passer ici ?...
- Qu'est-ce qu'on fait papa ? - demanda Monroe - on devrait les suivre non
?
- Non, fiston. On ne devrait pas. En les suivant on risque d'être amené sur
les traces d'une vérité qui ne nous regarde pas - répondit Haysh en se levant -
cherchons par nous-mêmes et espérons que nos pistes ne croisent pas les leurs -
dit-il ensuite en prenant la sortie.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? - demanda Alésha, mais Niko tapota
trois fois du doigt sur sa tempe, une gestuelle dont la jeune fille
connaissait parfaitement le sens : " réfléchir, réfléchir, il faut savoir
réfléchir pour, ton esprit, nourrir" - "Hmpf !" - pensa Alésha
en suivant son père, suivi de près par son frère - "Réfléchir, réfléchir,
mais à quoi réfléchir ?... Je ne sais même pas par quoi commencer" -
s'avoua-t-elle une fois exposée à tout le gigantesque hangar.
Son esprit était bombardé d'informations qui jouaient les ombres chinoises
dans son esprit. Les murs avaient des traces d'explosions.
- "Pourquoi ?"
Des traces qui ressemblaient à des griffures gigantesques
- "Pourquoi ? De quoi ? Comment ?... Pourquoi ?"
La glace présente partout de manière complètement non naturelle
- "Pourquoi ? Comment ? Par quoi ? ... Comment ?"
Des débris métalliques...
- Ça va sœurette ? - demanda Monroe sur son ton neutre, en remarquant sa
soeur se comporter comme une touriste en balade.
- Hmm ? Ouais, ouais - répondit Alésha en essayant de garder son calme,
mais ce n'était pas simple. Tout ici était effrayant de conséquences - par
contre je ne vois pas grand monde - remarqua-t-elle ensuite. Les navettes
étaient là, les pilotes ainsi que quelques gardes étaient là, mais les 85 % des
troupes étaient absents.
- Ils sont probablement...
- Je sais où ils sont Monroe ! C'était une question rhétorique née d'un
constat évident - le coupa Alésha.
Il était évident pour elle qu'une fois le hangar sécurisé, les troupes
allaient faire de même à chaque étage jusqu'à ce que tout le laboratoire soit
jugé sans dangers. Cependant, s'il y avait encore un danger, peut être que ces
similis traces de griffes étaient actuellement ce qu'elles représentaient.
- Haysh ...
- Pas de conclusions hâtives Alésha - répondit Niko en pensant - "Pas
de conclusions hâtives Haysh, il se peut que ton esprit te joue des tours. Une
chose pareille ne peut pas exister. Regarde, réfléchis et panique seulement une
fois que c’est fait".
Les trois membres des hiboux dorés avancèrent à leur rythme, inspectant le
hangar du regard. Les logiciels embarqués de leurs armures recollaient toutes
les données possibles, toutes les traces trop petites pour être aperçus ou tout
simplement invisibles à l’œil nu...
- Hmm – fit Monroe en s’étonnant d’un ton monotone.
- Qu'est ce qu'il y a ? - demanda Haysh Niko
- Une seconde - fit Monroe en tournant la tête, retraçant son geste,
cherchant l’anomalie qu’il avait entrevue au milieu de la masse de données
récoltée par sa visière. Il crut voir un ??Error?? qui n’avait rien à faire
dans l’affichage de son logiciel. Étant le pisteur du groupe, son
programme de détection était bien plus complexe et performant que ceux de sa
famille. Et ce dernier avait repéré quelque part un élément dont il ne pouvait
analyser la structure.
- Qu'est ce que tu fous ? Qu'est ce que tu cherches ? - demanda
Alésha
- Une seconde - répondit à nouveau Monroe sur son ton neutre de cyborg -
attendez-moi ici - dit-il ensuite en se dirigeant dans la direction du message
d'erreur, tranquillement pour ne pas attirer l'attention des black owls
présents dans le hangar.
À 50 mètres de sa position initiale, le cyborg s'arrêta juste en dessous du
signal, mais il n'y avait toujours rien de visible. Il s'accroupit et fixa à
nouveau le sol de plus près, changea de spectres lumineux à plusieurs reprises,
avant de remarquer quelque chose. Il y avait plusieurs trous dans le béton qui
avait vu bien de meilleurs jours. Monroe commença alors à tapoter légèrement
autour de la zone au signal ??error??, fragilisant le sol. Une fois son travail
terminé il put plonger la main pour récupérer de la poussière dans la paume de
sa main. Il souffla ensuite légèrement pour isoler le petit objet inconnu d'à
peine 1 cm de longueur.
Le cyborg fit ensuite demi-tour, inquiet dans la tête mais émotionnellement
détaché, et fit dos aux black owls avant de montrer sa trouvaille.
- Qu'est ce que c'est ? - demanda Alésha en fixant le petit objet.
- Aucune idée - répondit Monroe avant d'ajouter - je l'ai trouvé enfouie
dans le sol à côté d'un pas de géant.
- Explique - demanda Haysh en demandant mentalement à son armure de libérer
sa main et le froid mordant du hangar embrassa la chaire de l'enquêteur.
- À 2 mètres de l'endroit où j'ai trouvé cet objet, il y avait une trace de
pas, ou plutôt de patte qui a complètement fait éclater le béton. Je n'ai vu
une chose pareille qu'avec des machines lourdes. Et par lourdes j'entends des
centaines de tonnes de pression.
- Je vois... - répondit Haysh pensif en touchant l'objet - Hmm ? -
réagit-il étonné - C'est une corne ? Ou un sabot ?
- Impossible - répondit Monroe en secouant la tête.
- Et pourtant fils, c'est bien de la kératine au touché - conclut Haysh
- Quoi ? - demanda Alésha avant d'opérer son armure pour libérer une de ses
mains - oui, c'est de la kératine – confirma-t-elle médusée.
- Des traces de lutte, de griffes, de pattes et ça... - pensa Haysh à voix
haute en se tenant le menton – dans quel zoo est-ce qu’on a mis les
pieds ?
- Quelles sont les options ? Une forme de vie locale ? Un produit de
recherche qui s'est échappé ? - demanda Alésha en reposant le bout de kératine
sur la paume de son frère
- Entre autres - répondit Haysh pensif pendant une minute ou deux - Monroe,
examine chaque centimètre carré de ce hangar et voit s'il existe d'autres
fragments de ce genre ? Mais fais-le aussi discrètement que possible.
- Ok papa. Et qu'est ce que vous comptez faire ?
- Eh bien, c'est un laboratoire. Il doit bien y avoir quelque chose ici
pour scanner cet objet - répondit Haysh en prenant le bout de Kératine.
- Tu penses que la disparition du personnel est liée à ce truc ? - demanda
Alésha, douteuse.
- Je ne sais pas. C'est une éventualité à envisager, mais les détails ne
s’alignent pas – annonça Niko. Selon leur enquête, les premières disparitions
sur Meliacor ont commencé il y a 10 ans de cela. Les premières demandes
d'enquêtes des familles ont été déposées il y a 9 ans - Monroe, tu dirais que
les traces ici remontent à quand ?
- Deux semaines max - répondit ce dernier.
- Deux semaines, hein ? Tssk… - dit Haysh en claquant de la langue -
avec si peu d'information on peut se perdre en conjectures. Il nous faut bien
plus d'éléments avant de pouvoir conclure.
- Tu penses qu'il y a encore des chances de trouver Morel en vie ? -
demanda Alésha mais au silence de son père elle comprit qu'il ne fallait pas y
compter - " je vois, je comprends mieux pourquoi on n’a pas accompagné
Cornelis"
Monroe resta en arrière et commença à inspecter les reliques d'un conflit
qui le dépassait. Ce hangar était un champ de bataille d'une violence inouïe et
plusieurs traces étaient complètement illogiques, ou plutôt impossibles.
Humainement, biologiquement impossibles.
- On va au bureau de Morel ? - demanda Alésha en suivant son père hors du
hangar.
- Pas encore - sourit Haysh - d'abord, j'aimerais comparer la carte que
Cornelis nous a fournie avec celle-ci.
- Quel intérêt ?
- Peut être aucun, je préfère être sûr et éviter de perdre du temps à
tourner en rond.
- Et pourtant j'ai justement l'impression que tu veux qu'on perde du temps.
- Non, je veux qu'on prenne notre temps - répondit Haysh alors qu'ils
dépassaient les navettes sous le regard intéressé des black owls.
- Je ne sais pas si j'aime cette idée dans ce contexte - répliqua Alésha
- "Crois-moi, je ne l'aime pas non plus. J'ai envie de finir et de
partir le plus loin possible, cet endroit me donne la chair de poule. Je
commence à me sentir angoissé au point d'avoir du mal à respirer. Ça n'a aucun
sens... Pourquoi si soudainement ? C’est psychologiquement impossible, je
ne souffre ni d’angoisses ni de phobies particulières. Pourquoi si
subitement ? Quel est l’élément déclencheur ? Serait-ce à cause de ce
bout de Keratine ? Comment ? Pourquoi ? ..."
Pii Pii Pii Pii !!
- Qu'est-ce qui s'est passé bordel de merde ! - hurla Castillyone alors que
la navette commençait à perdre dangereusement de la hauteur et que l’ordinateur
de bord piaillait au danger.
- Ta gueule ! - rugis Cid en retour en levant la tête au plafond déchiré
par des protubérances osseuses coupantes comme des lames de rasoir, et troué
par un coup de poing - est ce que tu peux maintenir l'appareil en vol ? –
demanda-t-il à Bender qui se démenait comme un diable pour ne pas cracher la
navette dans un mur.
Pii Pii Pii Pii !!
- Pendant quelques minutes seulement ! Merde !! - répondit Bender en
pensant - "Merde ! merde ! merde ! merde ! MERDE !!!!" –
fulminait-il intérieurement.
- Calme-toi et trouve un endroit où parquer le coucou ! - rugit Cid en
pensant - " Putain, j'aurai dû m'écouter et monter sur le toit".
C’était une idée qu’il avait évoquée en plaisantant, à moitié. Mais là, il se
disait qu’il aurait peut-être du donner suite.
Tout s'était passé trop soudainement, même pour Cid qui n’avait qu’une
visibilité limitée avec la vue par le hublot. La navette avait dépassé la zone
de danger sans aucun souci. Il était, certes, impossible d'éviter tous les
trous au-dessus de leur tête, mais Jonathan put trouver la route la plus
sécuritaire possible. Il avait même pu descendre à la bonne altitude :
suffisamment bas pour se donner quelques précieuses secondes en temps de
réaction si jamais les créatures décidaient de faire un plongeon, et
suffisamment haut pour que la chaleur issue de la rivière de magma n'endommage
pas les circuits de la navette.
Ils avaient rapidement laissé le nid derrière eux et après quelques
kilomètres le tunnel se rétrécit à nouveau, devenant très difficilement
navigable. Virages serrés, multiples passages, passages étroits, stalactites,
forêt de roches... Les montagnes russes avaient repris de plus belle, et au
milieu de ce manège, personne ne remarqua le nouveau nid avant qu'il ne soit
trop tard. Les créatures étaient déjà de sortie, et le manque d’espace rendait
la collision inévitable…
Pii Pii Pii Pii !!
- Je ne vois rien ! On va s'écraser dans la lave – annonça Jonathan en
essayant de tenir sa peur en laisse. Il avait beau regarder, il n’y avait
aucune plateforme à l’horizon capable d’accueillir même la moitié de la
B.L.M.R.
- Oh seigneur ! – commenta Dalanda, la main sur la ceinture de
sécurité, ne sachant pas si elle devait l’enlever ou la serrer plus fort.
- C'est pas une très bonne idée ça serg – réagit Jess dont le cœur jouait
au tambour dans la poitrine.
- Et tu proposes quoi sinon ? – demanda Bender en retour sur un ton
cinglant
- Enlevez-moi cette fichue sangsue ! je refuse de crever comme ça ! – hurla
Castillyone.
- Grrrr ! - rugit froidement Cid en essayant de trouver une idée, et puis
il y eut une épiphanie - arrêtez de paniquer pour rien ! Rapproche-nous le plus
possible d'une paroi et mets l'appareil en vol stationnaire.
- Pas possible – répondit Bender en opérant un virage serré avec seulement
deux moteurs fonctionnels ce qui rendait la maniabilité particulièrement
difficile, faisant faire à l’appareil des tours sur lui-même.
- Alors ralenti le plus possible ! – demanda Cid.
- Pas possible ! – répondit Bender
- « Kruu rru rru, eh bien voyons » - pensa Marshall
- « Hihihi, tu croyais vraiment que ça allait être
simple ? »
- Qu'est ce que tu veux faire ? – demanda Dalanda avec une bouffée
d’espoir.
- Une connerie, bien sûr, Kruu rru rru ! – répondit le z’hum en
souriant de tous ses crocs et Eiling serra sa ceinture plus fort
- « Oh seigneur ! »
- Kruu rru rru, t'es mignonne - fit Cid en coupant la ceinture de Dalanda
d'un mouvement éclair de l'index, et avant que son amie ne pût protester, le
z'hum écarta les bras - allez ! tout le monde vient faire un câlin.
- Quoi ? - demanda Bender sur un ton dégoutté, mais il était bien le seul
dans cette disposition d'esprit.
Eiling n'hésita pas une seule seconde à grimper sur le dos de z'hum, Jess
sauta sur son cou en s'agrippant de toutes ses forces à son buste, même Castillyone
trouva l'idée pertinente.
- Le Sac ! - rugit Cid à son encontre et la spécialiste murmura des injures
en retour tout en portant l'objet sur le dos - et toi ! arrête de faire ton
timide et vient prendre mon biceps musculeux, kruu rru rru.
- Tu n'en rates p...
Le temps des discussions et de l'hésitation était passé. La navette était
bien trop proche de la lave pour perdre plusieurs secondes en persuasion.
- " Tu me diras merci après, tête de piaf" - dit Cid en le
prenant sous son aisselle, tout en enveloppant la spécialiste de sa queue,
ainsi qu'en préparant son bond - sert moi fort mon fou ou t'es mort, kruu rru
rru - dit-il ensuite avant d'exploser hors de la navette.
Pour la suite de sa manœuvre, le géant avait besoin de ses deux mains s'il
voulait avoir une chance d'avoir une prise correcte. Le z'hum portait plus de
quatre tonnes sur lui en équipement et sac à viande. Ce poids, cumulé à la
rotation de la navette ayant entrainé une accumulation d'une force centrifuge
non négligeable, allait rendre l'impact contre la pierre délicat.
Une fois dans les airs, Cid arma ses mains et ses jambes pour les enfoncer
le plus profondément possible dans la roche, l’encrant net au prix de plusieurs
lésions internes et peut-être des fissures osseuses mineures. Mais si ce
n'était que ça, Marshall n'aurait pas été si tendu. Leur survie ne dépendait
pas uniquement de lui, mais également de la dureté de la paroi rocheuse. Et,
malheureusement, comme il le craignait, il avait emmagasiné et généré bien trop
d'énergie cinétique et centrifuge.
Une fois que ses griffes touchèrent la pierre, le transfert de force
déstabilisa la structure provoquant l’apparition de plusieurs fissures.
- Cccrrrrrr !! Ccrrrr !! Cccrrrrr !!!
- Qu’est-ce que c’est ? C’est quoi ce bruit ? – demanda Jess
particulièrement stressé.
- T’as merdé mon chaton ! – hurla Castillyone qui comprenait
parfaitement ce qu’elle venait d’entendre.
- "Grrr ! Saloperie de granit" - rugis Cid intérieurement en ignorant
la spécialiste. D'habitude ce type de roche était particulièrement dur, mais
celle-là devait avoir plusieurs fissures qui ont créé un effet domino suite à
l'impact violent. Et inévitablement, il y eut un éboulement…
Vite, vite, vite, il fallait réfléchir très vite. La chute dans le magma
pour un objet de quatre tonnes d'une hauteur de 25 mètres dans un champ de
pesanteur terrestre ne prenait pas plus de deux secondes. Dès le moment où la
pierre se fissura créant un éboulement, Cid avait moins de deux secondes pour
trouver une solution au bain carbonisant inévitable.
Cependant, pour un cerveau capable d'analyser des informations à une
vitesse supersonique, deux secondes pouvaient être un temps de réflexion
confortable. Mais un plan n'était pas tout. Il devait également avoir le temps
ainsi que la possibilité de réagir. La meilleure idée du monde était inutile si
elle était démunie d'une possibilité de réalisation.
Heureusement pour tous, dès que les membres de Cid perdirent leur support,
son cerveau activa sa surbrillance lui permettant de réfléchir si vite que le
temps sembla ralentir sa course. Trois mètres plus bas, il rugit
intérieurement, énervé par son idée, mais il n'avait pas d'autres choix.
Tombant sur le dos, et entrainé par le poids de ses compagnons, le z’hum allait
avoir beaucoup de mal à retrouver l'équilibre, mais il avait sa queue, ou plus
spécifiquement, il avait Castillyone.
Sans hésiter une microseconde de plus, Cid usa de son appendice caudal pour
rapprocher Castillyone de la paroi rocheuse intacte. La spécialiste comprit la
manœuvre et banda tous ses muscles d'acier des avant-bras jusqu’aux doigts pour
offrir le précieux temps nécessaire. Tout ce qu'elle avait à faire était de
stopper la chute, juste pour une fraction de seconde, juste stopper nette la
chute et permettre un balancement. Pour cela elle devait supporter les quatre
tonnes, plus d'ailleurs à cause de la vélocité, juste avec son corps, vu que
son armure ne lui offrait aucune aide. Mais le plus difficile n'allait pas être
de supporter la charge, le plus dur n'allait même pas dépendre d'elle, ou
uniquement en partie. Il fallait que le granite résiste sinon tout était
perdu.
N'ayant pas le luxe du choix, Castillyone fit entrer ses dix doigts dans
une fissure, pour servir d'encre et mugi de douleur au son de plusieurs cracs
osseux. Mais malgré la douleur et les doigts dans un état lamentable, elle
serra les dents et tint bon, transférant une grosse partie de la charge vers
ses jambes qui avaient trouvé un bon appui. Cid se servit d'elle comme support
pour se propulser à son tour sur le mur et enfin stopper complètement la
chute.
- Ahhh !! - continua à hurler Jess. Tout s'était passé trop vite pour
qu'il ne comprenne qu'ils étaient saufs.
- Ta gueule pigeon !
- "Hihihi poussin plutôt"
- Ne me casse pas les oreilles pour rien ! - dit sèchement Cid avant de bondir avec sa charge à hauteur de la spécialiste qui avant les mains encore enfoncées dans la fissure. Il ne dit pas un mot de remerciement, après tout elle sauvait également sa peau, mais hocha la tête en signe de respect avant de la tirer sans ménagement dans son ascension du mur.
- Houpmf ! - lâcha Castillyone en maudissant intérieurement le z'hum pour son manque de tact et de considération.
Les cliquetis qui commençaient à raisonner de partout étaient un signe qu'il ne fallait pas s’attarder au risque de se retrouver envahis par une nuée d'insectes très énervée.
- "Hihihi poussin plutôt"
- Ne me casse pas les oreilles pour rien ! - dit sèchement Cid avant de bondir avec sa charge à hauteur de la spécialiste qui avant les mains encore enfoncées dans la fissure. Il ne dit pas un mot de remerciement, après tout elle sauvait également sa peau, mais hocha la tête en signe de respect avant de la tirer sans ménagement dans son ascension du mur.
- Houpmf ! - lâcha Castillyone en maudissant intérieurement le z'hum pour son manque de tact et de considération.
Les cliquetis qui commençaient à raisonner de partout étaient un signe qu'il ne fallait pas s’attarder au risque de se retrouver envahis par une nuée d'insectes très énervée.
Boom ! Boom ! Crac ! Boom !
Le z'hum sautait de mètres en mètres en essayant de faire attention à
ne pas créer de nouvelle catastrophe. Ses sens étaient en éveil,particulièrement
l'ouïe, captant la moindre source d'information possible. Ce que Cid cherchait
était un bruit particulier, ou plutôt un son et une absence de bruit : le son
d'une variation dans le flux atmosphérique, car cette dernière pouvait indiquer
la position d'une grotte ou d'une caverne avec le vent se précipitant à
l'intérieur ; et l'absence de cliquetis, ou du moins un nombre réduit de
cliquetis. Mais entre le bruit de la coulée de lave, du granite se fissurant
sous la pression de ses membres, les respirations de ses compagnons et autres
bruits biologiques. La tâche n'était pas des plus simple.
- Attend... - demanda Dalanda entre deux bonds.
- "Grr !" - rugit Cid intérieurement. La voix de son amie lui
donna l'impression qu'une grenade venait d'exploser dans ses oreilles - pas si
fort !
- ...Où est ce qu'on va ?
- Je cherche quelque chose ! - répondit Cid en réajustant la sensibilité de
son ouïe.
- Et tu cherches quoi mon minou ? - cria Castillyone et le bruit donna le
tournis au z'hum, l'obligeant à s'arrêter.
- "Tssk elle l'a fait exprès j'en suis sur" - dit-il en décidant
de rendre la pareille en cognant la spécialiste contre le mur
- Hey !
- Ta gueule ! Ou je te laisse te démerder toute seule ! - rugit Cid.
- Je peux peut-être aider - déclara Eiling.
- Oh non ! - répliqua Cid. Il savait ce qu'elle voulait faire avec son don.
Mais dans son état, après le plongeon dans le nexus émotionnel de Morel, il
était préférable qu'elle reste tranquille au risque de se retrouver dans un
état similaire à ceux des cyborgs - laisse tomber, j'ai déjà trouvé - bluffa
Cid
- Comment ça ? Je pensais que tu ne savais pas ? - demanda Castillyone ce
qui lui valut une nouvelle rencontre avec le granite.
- Quand elle m'a demandé oui ! Quand tu m'as demandé oui je ne savais pas,
mais là c'est bon.
- Mouais, je sais ce que tu essayes de faire - dit Dalanda avec une pointe
de colère qui commençait à monter. Elle voulait se sentir utile et ne pas
laisser Cid prendre tout le fardeau de leur survie. C'était son job, oui, mais
...
- Hmm, dites-moi si je me trompe, mais le magma brûle non ? - demanda
Bender.
- Quoi ça ? - demanda Cid.
- Bah oui serg, c'est du magma - répondit Jess, confus.
- Je me disais aussi. Alors pourquoi il y a quelque chose en bas qui semble
ignorer ce détail ? - dit Bender et tout le monde baissa la tête vers la coulée
de lave pour voir quelque chose qu'ils n'auraient jamais pu imaginer.
- "Serait-ce pour ça ?" - se demanda alors Cid.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! Bonne journée à vous !
Texte time !
Hmm, j'espère que vous avez passé un bon moment de lecture :)
Si vous avez des questions, des suggestions, des critiques, etc...
N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com.
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous
bien et bon week end !!!!
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