Elle senti le froid pénétrer ses veines, corrompre progressivement son organisme, la priver de sa liberté comme des chaînes autour de ses os, ses ligaments et ses articulations. La sensation était des plus éprouvante, physiquement comme mentalement. Pour la première fois depuis son éveil, la chimère commença à paniquer.
Pour faire face à cette nouvelle épreuve, elle du puiser... Non ce n'était plus au point où elle pouvait puiser quoi que ce soit où que ce soit. La chimère n'avait plus de réserves das lesquelles puiser désormais.
Alors pour faire face à cette nouvelle épreuve, elle n'avait d'autres choix que de se surpasser. Une simple notion abstraite qui avait peut de chances de réussir mais qui était cependant une absolue nécessité. Se surpasser, allez au delà des limites de son organisme, évoluer est effectivement un concept difficilement concevable.
Pourtant, là, la créature était face à une question de vie ou de mort. Même si la chance qu'un tel événement puisse se produire était d'un pour cent. Ce un pour cent devait devenir, la seule, l'unique possibilité déterministe. Le destin n'avait d'autre choix que de se plier à sa volonté de survivre.
Alors, dans un rugissement nerveux, témoin d'un effort colossal, la chimère brisa cette entrave. Les mâchoires éclatèrent en mille morceaux juste au moment où l’abomination S, heurtée par l’aile quelques minutes plus tôt, lui sauta dessus essayant de la mordre et de la geler. S avait réussi à se protéger, à la dernière seconde, par un cocon de glace compact mais suffisamment solide pour mitiger l'impact.
Pour faire face à cette nouvelle épreuve, elle du puiser... Non ce n'était plus au point où elle pouvait puiser quoi que ce soit où que ce soit. La chimère n'avait plus de réserves das lesquelles puiser désormais.
Alors pour faire face à cette nouvelle épreuve, elle n'avait d'autres choix que de se surpasser. Une simple notion abstraite qui avait peut de chances de réussir mais qui était cependant une absolue nécessité. Se surpasser, allez au delà des limites de son organisme, évoluer est effectivement un concept difficilement concevable.
Pourtant, là, la créature était face à une question de vie ou de mort. Même si la chance qu'un tel événement puisse se produire était d'un pour cent. Ce un pour cent devait devenir, la seule, l'unique possibilité déterministe. Le destin n'avait d'autre choix que de se plier à sa volonté de survivre.
Alors, dans un rugissement nerveux, témoin d'un effort colossal, la chimère brisa cette entrave. Les mâchoires éclatèrent en mille morceaux juste au moment où l’abomination S, heurtée par l’aile quelques minutes plus tôt, lui sauta dessus essayant de la mordre et de la geler. S avait réussi à se protéger, à la dernière seconde, par un cocon de glace compact mais suffisamment solide pour mitiger l'impact.
Les deux bêtes mourantes tombèrent au sol et continuèrent à s’affronter comme des chiffonnières. La chimère, dos au sol, senti ce dernier se refroidir. Alors elle roula de force sur le côté emportant son adversaire juste à temps pour éviter 5 piques qui jaillirent sur 8 mètres.
Cependant, le mouvement fragilisa une de ses prises et S planta ses crocs de givre dans la poitrine de la chimère qui hurla de douleur. Elle se débattit comme une forcenée pour se dégager de la brûlure de givre.
Une fois cette exploit réalisé, et sans hésiter un millième de seconde de plus, elle frappa de toutes ses forces la tête du canidé, en usant de ses cornes. Le choc fut extrêmement violent même s’il n’en avait pas l’air, les os du sommet du crâne de S se transformèrent en poussière et quelques infimes fragments pénétrèrent le cerveau. Néanmoins S sembla s’en ficher éperdument, trop occupée à essayer de lui mordre la jugulaire et lui griffer la poitrine.
Cependant, le mouvement fragilisa une de ses prises et S planta ses crocs de givre dans la poitrine de la chimère qui hurla de douleur. Elle se débattit comme une forcenée pour se dégager de la brûlure de givre.
Une fois cette exploit réalisé, et sans hésiter un millième de seconde de plus, elle frappa de toutes ses forces la tête du canidé, en usant de ses cornes. Le choc fut extrêmement violent même s’il n’en avait pas l’air, les os du sommet du crâne de S se transformèrent en poussière et quelques infimes fragments pénétrèrent le cerveau. Néanmoins S sembla s’en ficher éperdument, trop occupée à essayer de lui mordre la jugulaire et lui griffer la poitrine.
Ces deux pitoyables abominations avaient beaucoup en commun, y compris le fait de chercher leur mutuelle destruction. Elles étaient toutes les deux obsédées par une mission qui leur avait été imposée par autrui, leur retirant toute forme de liberté même celle de choisir la possibilité de mourir.
Elles allaient combattre avec une férocité sans nom jusqu’à ce que leur corps refuse de bouger, sans même comprendre pourquoi. Cette scène de carnage où ces pathétiques petites choses s’affrontaient au sol avait un certain élément de tristesse, difficilement concevable, il est vrai...
Elles allaient combattre avec une férocité sans nom jusqu’à ce que leur corps refuse de bouger, sans même comprendre pourquoi. Cette scène de carnage où ces pathétiques petites choses s’affrontaient au sol avait un certain élément de tristesse, difficilement concevable, il est vrai...
A défaut de trouver un moyen de se dégager une nouvelle fois, la chimère essayait de trouver une bonne prise sur le corps glacé de son adversaire. Mais sa tâche était compliquée par le zèle de S, ainsi que ses ennuyeuses capacités. Elle devait rouler sans arrêt sur le sol pour éviter de se faire empaler, apeurée par la possibilité que son adversaire accomplisse quelque chose d’extraordinaire à l'image de la tornade de tout à l’heure, voire pire. Mais la lutte continuait sans signe d’une telle possibilité.
Peut être que la blessure à la tête y était pour quelque chose, car depuis que son crâne avait été fracturé, S n’était qu’une boule de rage sans aucune trace d’un quelconque intellect. Le plus étrange était qu'il y avait un certaine tentative, un certain but, unique et particulier. Était ce une forme d'expression primitive ? Où une manifestation d'un désir conscient ? ...
Au bout de quelques minutes de lutte sans merci, la chimère put trouver une opportunité, une seconde, une intervalle de temps suffisant pour utiliser sa queue.
Elle asséna un rapide coup de queue sur la nuque de la créature, qui explosa comme le sommet de son crâne. Le choc la fit flancher en avant, son museau percuta violemment les pectoraux en acier de la chimère. Mais ce n'était cette intimité que cette dernière cherchait.
Le monstre enveloppa alors S de sa queue à la manière qu’un grand serpent et le comprima à plusieurs reprises, beaucoup plus serré à chaque fois, liquéfiant complètement ses organes, ses muscles, ses os... Son intérieur était complètement réduit en bouillie.
Le sans gicla par les yeux, la bouche et les oreilles pénétrant dans la gorge de la chimère qui avait la gueule grande ouverte, prête à prendre une énorme bouchée.
A quel point le goût devait être immonde pour que la chimère renonce à le dévorer, est une interrogation des plus sérieuses. A quel point le gout devait être atroce ? La créature jeta le corps en décomposition de S aussi loin que possible, par dégoût et par colère. Tout en essayant de vomir ce qu'elle venait d'avaler, mais les nanomachines ne laissaient absolument rien de perdre.
La carcasse désossée se heurta contre un mur gelé, une fin misérable pour une créature misérable. Alors qu'elle glissait le long de la paroi, son visage canidé exprimait encore sa rage absolue, défigurant de manière méconnaissable les traits majestueux transmis par l'espèce d'origine...
La chimère était à bout de souffle, plusieurs de ses blessures portaient des signes de gelures importantes, les autres étaient des griffures notamment à la poitrine. En y regardant de plus près, vraiment de plus près on pouvait y voire deux lettres DY, mais peut être était ce de la paréidolie (fait de voir des images dans des objets, comme un nuage qui ressemblerait à personne connue, ou le portrait de Jesus après avoir pissé contre le mur, ça peut arriver...).
Quoiqu’il en soit il n’y avait plus qu’une seule personne qui pouvait se mettre en travers de son festin, mais vu que le géant n’était visible nulle part, l’attention du monstre se porta sur les mercenaires groupés autour de la fente béante dans le plafond.
Voir autant de viande fraîche entassée et à portée alors que son estomac lui hurlait sa faim, vit couler une large dose de salive incontrôlable. La chimère avait l'impression d'être devant un buffet à volonté.
Cependant, les dieux devaient trouver drôle de se jouer de la créature de la sorte car, encore une fois, alors qu'elle se faisait une joie de procéder aux festivités, un obstacle se mis en travers de son banquet festif. Il y eut un vvVVVV....
Le son était trop faible, comme un murmure au loin, néanmoins il était suffisant pour pousser son instinct à harler au danger, hérissant tous ses poils et lui faisant prendre une posture des plus menaçantes. Ses yeux félins brillèrent d’un lueur verdâtre alors ses yeux noirs était semblables à des abysses se gorgeant de toute forme de lumière, même celle de la bonté humaine. Le monstre ne compris pas pourquoi il se sentit menacé ainsi au point de perdre son calme, et céder à ses instincts protecteurs les plus basiques, mais cela n'avait aucune importance. Ce qui, ou quoi, allait périr !
Dans le règne animal, humain inclut, l’intimidation jouait un rôle capital dans les affrontements. D'ailleurs, chez les humains elle atteint un sommet de maîtrise qu'on peut qualifier d'art appelé tout simplement: l'art de l'intimidation.
Mais qu'il soit question de l'espèce humaine ou toute autre espèce, le but était le même : faire peur à l'autre pour éviter un conflit jugé inutile, fatiguant, épuisant, risqué ou dangereux. C'est un moyen de remporter le conflit, de s'assurer la dominance sur l'autre. Une méthode efficiente d’assujettissement, diront certains: asservissement par la peur !
Cependant, il ne s’agit pas de crier et faire du bruit, cela ne marche que sur les faibles de cœur ou d'esprit. Pour les autres il ne suffit pas de les apeurer par des peut être, par des hypothétiques sévices psychologiques ou corporelles. Non, il faut y mettre de l'intention.
La gestuelle, le regard, les émotions, tout absolument tout devait dégager la volonté de faire mal au point où le corps dégage les phéromones appropriées, où le cerveau dégage l'onde électromagnétique appropriée.
Il fallait y mettre sa furie pour créer la pression nécessaire à faire plier l’ eo de son adversaire, qui soit empereur ou dieu lui même !! C’était une bataille d’intention non au niveau physique mais disons spirituel à défaut d’autre terme plus pertinent pour l’instant.
Néanmoins une balle n’avait pas d’ego, surtout une balle tirée depuis un fusil gauss. Disons qu'elle n’avait pas le temps d’avoir peur, même si le tireur de l’autre côté ne put s’empêcher de pousser un hurlement de peur malgré le fait qu’il était en sécurité dans une pièce, à 600 mètres de là.
Sparkgun était extrêmement nerveux. Après avoir assisté à la lutte entre la bête et les sujets du projet Fenrir, tout son corps tremblait à l’image de celui d’un nudiste en Sibérie (probablement). Ce n’était pas qu’il n’avait jamais éprouvé la peur auparavant, les sniper sont sujet à cette émotion plus que quiconque, sans parler du niveau de stress.
La perspective à travers la lunette d’un fusil était particulière, elle aspirait tout l’attention dans un effet tunnel qui ouvrait les portes d’un monde différent. Un monde à la fois simple et complexe où il n’existait que le tireur et sa cible. Un monde où la préparation était essentielle pour saisir un instant fugace, une opportunité qui se pouvait unique. Un monde où cet instant manqué ou réussi pouvait changer le monde.
Alors la peur était quelque chose que Sparkgun connaissait et qu’il pouvait canaliser avec son expérience, pour contrebalancer le mauvais stress avec du bon stress. Celui qui motive, celui qui donne la volonté de progresser, de se parfaire.
Néanmoins la raison pour laquelle il transpirait à grosse goutte, et avait du mal à contrôler son souffle ainsi que le tremblement de ses extrémités, était due à une peur qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant.
Il n'était pas, ici, question de l'anxiété due à l’échec mais celle de l’insécurité. Pour la première fois de sa vie il se sentait menacé par l’image transmise par son drone, et magnifiée dans la lunette de son fusil.
Depuis le début il essayait d’avoir une opportunité mais la créature bougeait vite, trop vite même pour sa capacité à anticiper. Elle pouvait l’atteindre en un battement de cœur si seulement elle savait.
● Sparkgun ! Qu’est ce que vous attendez ? Prenez une opportunité de tir putain de merde ! - entendit il l’ordre de Morel qui commençait à perdre patience.
Il fallut quelques secondes à Sparkgun pour avaler la salive bloquée dans sa gorge assèchée
● J’ai…j’ai besoin que la cible soit immobile préfet - bégaya ce dernier en essayant de reprendre un souffle régulier. Par chance la combinaison aspirait la transpiration sinon il en aurait plein les yeux, une sensation des plus désagréable quand on cherchait “le” moment d’agir .
● Ah oui excusez moi. Je vous amène ça avec des PUTAINS DE PETITS GÂTEAUX ET DU THÉ POUR VOTRE TROU DE BALLE. FLINGUEZ MOI CETTE CHOSE ET POUR HIER - explosa Morel avant de couper la transmission.
● “Quel fils de pute” - pensa Sparkgun avec le cœur qui jouet le tam tam dans sa poitrine. Il n’avait pas besoin de cette pression en plus. Il était un professionnel, il n’y avait aucune raison qu’il se rate. Du moins c’était ce qu’il se disait. Il lui fallait juste une seconde, une seule seconde, une minuscule seconde où elle baisserait sa garde. Tout allait se jouer sur une seconde.
En ayant cet objectif en tête, les pensées du sniper commencèrent à s’ordonner, et son tremblement s’arrêta. Malgré ce qu’il voyait, il tenait sa peur en laisse pour sa seconde. Sa peur gonflait comme un gâteau au four mais il la tenait encore en laisse.
Il vit la créature surpasser Sparrow, fuir des missiles, déchirer du métal comme du papier, trucider les loups de glace de la pire manière imaginable. Mais il gardait sa peur en laisse, pour cet instant.
La chimère était affaiblie, elle était immobile, la tête levée quelque part. Mais Sparkgun refusa de réorienter les caméras de son drone pour voir ce qui pouvait autant intéresser le monstre. Il avait sa seconde, c'est tout ce qui comptait.
Le sniper pressa la détente, il y eut le bruit caractéristique du système de propulsion électromagnétique qui se chargeait, et là ! Alors qu’il lâcha la détente pour libérer le projectile, sa peur brisa ses liens. Ce qu’il avait vu à travers sa lunette n’avait rien d’humain, ou d’animal, c’était la manifestation d’un démon venu des profondeurs de l’enfer.
Sa main, trembla et laissa s’échapper le fusil mais cela n’avait aucune importance. Le projectile avait quitté le canon et perça le mur de son abri de fortune, des toilettes deux étages au dessus. Après tout, avec la puissance de propulsion du Gauss, quelques murs n'étaient pas assez pour protéger la cible à l'autre bout du fusil.
Le petit obus descendait dans un angle de 30° droit vers la tête de la chimère, il perça le plafond du hangar sans dévier de sa course...
Cependant la chimère avait tous ses sens poussés à l’extrême, et le projectile avait dissipé une partie de son énergie pour traverser le béton, ce qui résultat en une perte de vitesse. Infime, presque négligeable, mais pas pour la chimère: cette insignifiance n'était absolument pas dédaignable.
Cette milliseconde, de l’ordre d’1/50 ème de seconde tout au plus, de gagnée lui permis de réagir pour se décaler de quelques millimètres, et de bouger la tête encore de quelques millimètres.
La balle percuta la corne droite de la bête, l’explosant au passage, puis ricocha dans le sol complètement aplatie. Une spécificité de la chimère était son Aporromoinèse (absorption et assimilation de tous nutriments), tous les black owls et leurs armures qu'elle avait dévoré; tous le métal que son corps avait absorbé n'avait pas disparu mais amalgamé à la kératine produit par son organisme. Le reste se passa trop vite...
Avant que le fusil de Sparkgun ne touche le sol, la chimère s'accroupi pour ramasser un bout de glace, puis prit une très profonde inspiration.
Ensuite, elle arma son jet et expira tout l’air des poumons, même les réserves, en une sorte de miasme épais. Le bras, similaire à un fouet, libéra le morceau de glace avec une vélocité inouïe, le propulsant étages aux dessus, traversant la poitrine du sniper sans qu’il ne puisse réagir.
Lorsque le gausse toucha le sol, son propriétaire était déjà mort sur place, un trou béant dans la poitrine. Il avait raison de ne pas se sentir en sécurité, malgré le fait d’être hors de vue du monstre, caché dans des toilettes à plus de 600 mètres du champs de bataille. Les balles avaient une trajectoire linéaire alors dès le moment où il rata son tir la chimère n'eut aucun mal à retracer la route...
● Sparkgun bordel de merde, vous avez rater votre coup ! TIREZ BON SANG ! SPARKGUN !! - hurla Morel, cependant il n’y avait plus personne pour l’écouter.
● Je crois qu’il est mort - répondit Akiro en rembobinant l’image.
● Sans déconner ! - fulmina Morel en shootant dans une chaise qui explosa en milles morceaux contre un mur. Les opérateurs, sursautèrent en jetant des regards inquiets contre le mur et Morel.
Dans leur état, le moindre bruit étrange pouvait finir en une crise cardiaque. Il n’y avait qu’une personne calme dans la pièce et c’était Akiro ce qui énervait le préfet au plus haut point. Il le connaissait depuis longtemps et il a toujours été une chochotte, qu’est ce qui se passait dans sa tête était un mystère. A moins qu’il s’était anesthésié émotionnellement ? Milgram ?! ou autre chose ?...
● Qu’est ce tu compte faire ? - demanda Akiro
● Je vais m’en occuper personnellement, voila ce que je vais faire ! - rugit Morel.
● Sérieusement ? - demanda Akiro - tu ne tiendra pas plus de 10 minutes là bas.
● Tu me sous estime grandement - répondit Morel en se tenant droit comme un I. Il n’y avait aucune trace de doute dans sa voix.
● Voilà qui est rassurant mais je ne pense pas que ce soit nécessaire pour une personne de ton prestige de descendre - affirma Akiro
● Qu’est ce que tu raconte ? - demanda Morel en s'arrêtant net entre deux pas
● 5 minutes. La chimère n’a pas plus de 5 minutes à vivre - Annonça le professeur, ce qui attira l’attention de toutes les personnes présentes. Ce cauchemar terminé dans 5 minutes ? C'était la meilleure nouvelle du monde !
● D’où tu sors une connerie pareil ? - demanda Morel très intrigué par cette énonce pleine d'assurance
● Burnout moléculaire - répondit Akiro - La raison pour laquelle le projet Fenrir est un échec, est principalement du à la trop grande différence structurelle entre le sujet et les humains. Mais pour la chimère le problème ne doit pas être différent. L’amalgamation de nombreuses espèces rend sa composition moléculaire instable, ce qui veut dire qu’en poussant au delà de ses limites, les liaisons qui maintiennent sa structure intacte vont commencer à se dissocier, et au final elle se décomposera d’elle même. Là après tout ce qui s’est passé elle ne doit pas être très loin du point de rupture - expliqua t il ensuite en prenant le temps d'expliquer les faits.
● Je pensais que tu n’y connaissais rien en bio ingénierie ? - s’intéressa Morel
● J’ai les oreilles qui traînent - répondit simplement l'ingénieur. Il est vrai qu’en temps que vice directeur de l’installation il avait accès à pratiquement toutes les informations.
● On va devoir avoir une sérieuse discussion après tout ça - l’informa Morel. Sa vieille connaissance le mettait mal à l’aise et ce n’était pas normal, d’habitude c’était l’inverse.
● Effectivement, j’ai pas mal de complaintes à partager.
● On verra ça. 5 minutes donc ? - demanda Morel
● 5 minutes - confirma Akiro
● Contactez Sparrow, dites lui de gagner du temps en attirant l’attention de la saloperie - ordonna Morel aux opérateurs
Première seconde ! la chimère s'apprêtait à bondir à l’étage du dessus pour se nourrir des black owl en formation défensive. Encore sous le choc, ils n’avaient même pas eut l’idée d’ouvrir le feu maintenant que le champ était dégagé. Cependant, elle changea d’avis. Peut être à cause de Sparrow qui émergea des débris et ouvrit le feu de la mitrailleuse sur son épaule. Les balles de gros calibres tirées à une cadence affolantes découpaient tout sur le passage.
Quatrième seconde ! La bête se rua sur Moineau qui lui décocha une droite d’un froid brûlant. La machine avait activé ses pistons, libérant un liquide similaire au sang des créatures de glace. Néanmoins après avoir connu les caresses des abominations, ce froid n’était qu’une légère source de mécontentement. Son organisme s'était adapté, dans la douleur, à supporter des températures plus basses que celles qu le Groznei pouvait générer.
Quatrième seconde et demie ! La chimère trouva une ouverture pour contrer par un crochet. Même si elle se tenait d’une position peu conventionnelle, le corps penché vers l’arrière comme pour faire un pont. Néanmoins, son élasticité put lui permettre de développer suffisamment de puissance pour faire décoller Sparrow du sol. L'armure se fracassa contre tous les stalactites et stalagmites, encore entiers, au passage.
Cinquième seconde ! La chimère se jeta de toute ses forces à la suite de Sparrow, filant dans les airs comme une torpille. La spécialiste, eut juste le temps de percevoir un début de signal de collision et dû reconstituer le reste de l’information en un moins d'un claquement de doigts. Elle eut juste le temps de tourner légèrement le torse pour faire dos au monstre, dans un angle descendant, puis enclencha ses propulseurs dorsaux. Le mouvement était risqué, très inconfortable et douloureux, mais les réacteurs la poussèrent aussitôt s’écraser au sol juste avant d’être percée par les excroissances osseuses.
Cinquième seconde et un tiers ! La chimère percuta le mur opposé du hangar avec une violence inouïe. Mais à peine eut elle touché cette paroi qu’elle usa de toute ses muscles supra humains pour se propulser à nouveau sur sparrow. Les vecteurs de force qu’elle utilisa pour un tel exploit, défiant la logique, explosèrent le mur de pierre en y laissant une marque d’une cinquantaine de mètres de diamètre. les lézardes se propagèrent comme une toile d’araignée faisant effondrer la structure.
Cinquième seconde et deux tiers ! Sparrow encore étalée sur le sol enclencha ses propulseurs aux pieds à toute puissance pour traîner son énorme carcasse hors du chemin de la chimère qui s’écrasa avec la puissance d’une bombe de plusieurs kilotonnes soulevant un nuage de poussière propulsé par une terrible onde de choc, et creusant un profond cratère. La bête poussa un rugissement de rage si violent que le sol trembla faisant légèrement sauter les débris, et que le composite en verre des caméras de la guerrière craqua sous l’effet de la vibration sonore
Huitième seconde ! La chimère plongea sa main dans le sol et en extirper un énorme morceau de pierre qui s'effritait sous son propre poids.
Elle prit une profonde inspiration en armant son jet. Avec une facilité déconcertante, la créature amena le caillou de plusieurs tonnes dans le dos, prête à le projeter comme une fronde.
Les caméras du Groznei montrèrent à Sparrow cette scène surnaturelle et la spécialiste en eut la chair de poule. Même si son cerveau était en train de digérer cette information, visible de par ses yeux grands ouverts. Son corps, lui, avait déjà réagi. Ce phénomène est appelé: intelligence corporelle ou la capacité à réagir sans réfléchir. C'était l'expérience qui avait pris le pas sur la raison, les gestes répétés des centaines, des milliers de fois, des réflexes acquis et imprimés au cours des moments de stress inconcevables...
Ses mains opérèrent d'elles mêmes et enclenchèrent les réacteurs à toute puissance pour créer le maximum de distance. La solution idéale aurait été de zigzaguer, mais les G issus de cette manœuvre spécifique avaient de fortes chances de lui faire perdre connaissance. Autrement dit c'était du suicide. Sparrow devait simplement esquiver au bon moment si possible ou trouver un moyen de minimiser les dégâts.
La créature bondit du cratère pour avoir un angle de tir dégagé sur toute la surface du hangar. Puis, ayant sa cible dans sa ligne de mire, libéra la fronde géante en expulsant tout l'air miasmatique de ses poumons, générant une puissance explosive.
La propulsion fut si violente que la chimère se retrouva projetée en arrière selon le principe de Newton ainsi que celui de la conservation de la quantité de mouvement (conservation of momentum). Le différentiel de masse crée, la libération d'énergie, ainsi que la vélocité du lancé poussèrent la chimère en arrière comme si elle avait été percutée par une force invisible. Mais elle n'était pas du genre à se laisser subir, force invisible ou pas, lois de la physiques ou non, elle n'en avait rien à faire. Alors la créature se roula en boule augmentant son centre gravité, et dans une succession de pirouettes précipita sa chute au sol.
Le bout de pierre franchit la barrière du son à plusieurs reprises, la friction contre l’air et la chaleur commencèrent à le désintégrer perdant jusqu’à 1/3 de sa masse avant l’impact. Cependant la force n’est pas déterminée que par la masse d’un objet mais également par sa vélocité. Théoriquement, en acceptant le postula selon lequel une pétale de fleur pouvait atteindre la vitesse du son sans se désintégrer, cette pétale avait suffisamment d’énergie pour traverser un corps humain aussi facilement qu’un objet traverserait un liquide.
Huitième seconde, un centième ! Le bout de roche explosa la jambe droite de Sparrow, ne laissant qu’un semblant de structure métallique et lui faisant perdre équilibre dans les airs. Mais elle ne s’écrasa pas comme la chimère l’avait souhaitée, au lieu de cela, elle saisit un stalactite et l’utilisa pour faire un demi cercle et corriger sa trajectoire.
La machine avait compensée la poussée en jouant avec les propulseurs dorsaux cependant l'enchaînement devait être extrêmement précis au risque de perdre complètement le contrôle. Cependant, Sparrow, concentrée sur ses calculs et maîtrisant le Groznei comme un extension d'elle même, réalisa l'exploit avec brio.
Folle de rage, elle libéra un barrage de missiles vidant la totalité de ses réserves. La spécialiste commençait à voir rouge, le sang lui montait à la tête et inhibait son cerveau réveillant sa vraie nature. C’est uniquement face à l’adversité qu’une être humain pouvait se connaitre, c’est uniquement face à l’adversité qu’un humain pouvait progresser. Et elle comptait bien s’en sortir grandie de cette expérience, après tout elle était une survivante.
Quarante deuxième seconde ! La chimère filait à toute vitesse naviguant entre les missiles qui explosaient dans son dos, et les tirs de la mitrailleuse. Et cette danse commençait sérieusement à l'irritée, car elle mourait littéralement de faim.
La créature n’avait plus le temps d’être prudente, elle pouvait sentir ses forces l’abandonnées et les nanomachines s’attaquées à son estomac après avoir digéré ses intestins.
Après l’estomac elles allaient s’attaquer aux muscles, puis aux poumons et après cela le cœur, le cerveau et les os pour ne laisser aucune trace du projet.
Il fallait donc qu'elle se nourrisse, et ce, impérativement, avant que les parasites ne s’attaquent aux poumons. Dans le cas contraire, elle allait s'écrouler une fois que l'oxygène allait devenir impossible à absorber, probablement ?..
Les missiles de Sparrow explosaient de partout, enveloppant le hangar dans les flammes destructrices. Son énorme mitrailleuse balayait tout le hangar à la poursuite de la chimère jusqu’à ce qu’elle surchauffe et que le métal ne commence à fondre.
L’intelligence virtuelle de son armure inondait sa visière de messages de danger avec diagnostics à l’appui mais la pilote n’avait pas le temps d’y prêter attention. Tout allait trop vite, la moindre seconde d'inattention était synonyme de mort. et pour compliquer la donne, la visibilité était pratiquement inexistante à cause de la fumée qui avait recouverte tout le hangar.
● “Où est ce que tu caches” ! - se demanda Sparrow en grinçant des dents en raison du stress. Maintenant qu’elle avait zéro solution, elle n’avait pas la moindre idée sur la stratégie à adoptée à part survivre et se battre. Selon Morel, elle devait gagner du temps à tout prix, moins de trois minutes. En prenant conscience du temps qu’il lui restait à tenir, et en comparant au nombre de fois où elle faillit mourir en ces deux minutes, elle eut mal à la volonté.
Deuxième minute et quinzième seconde ! La fronde était un outil crée par les hommes de la tranche de l’histoire appelée le néolithique. Mais c’est un outil bien trop ancien pour que son origine soit facilement délimitée par un intervalle de temps. Cependant ce n’est pas l’origine de cette arme qui est intéressante, mais sa fonction.
La fronde était une arme utilisée par les hommes de l’antiquité comme moyen de défense pour des bergers, et dans certaines tribus isolée comme outil de chasse pour attraper des oiseaux et autres gibiers.
Pourquoi brièvement expliquer cet outil ? Parceque, c'était un outil de mort, certes primitif, mais un outil de mort quand même surtout entre les mains d'une créatures dont la force dépassait tout sens commun.
Masquée par la fumée, la chimère usa de sa queue pour saisir un gros rocher qu’elle se mit à tourbillonner à la manière d’un hélicoptère. Sparrow localisa tout de suite la position de sa bête et ne put s’empêcher de laisser échapper une injure.
La fumée tourbillonnait autour de l’animal, aspirée par le mouvement de sa queue, puis se dispersa à nouveau lorsque le projectile fut libéré.
Sans que sparrow ne puisse réagir, la tête de sa machine fut simplement désintégrée et la carcasse métallique tomba lourdement au sol.
Deuxième minute et dix septième seconde ! La chimère lâcha un ronronnement de plaisir en s’approchant de Sparrow, décapitée. Elle avait réussi, elle avait triomphé et elle allait prendre la bouchée de la victoire. Le gagnant dévore le perdant, la règle était des plus simple.
Cependant son ronronnement fut de très courte durée parce que les signes vitaux de la personne à l’intérieur de la carapace étaient stables. Comment était ce possible ? Malheureusement pour la guerrière la confusion de la bête ne lui fit gagner que deux secondes.
Deuxième minute et dix neuvième seconde ! L’armure n’était opérationnelle qu’à 55 %.
● “Overclock” - ordonna Sparrow en ignorant les alertes.
L’électricité commença à parcourir la machine de la tête, ou plutôt du cou au pied. Son propulseur dorsal gauche libéra une puissante vague de plasma, l’envoyant sur le côté comme une poupée de chiffon juste à temps pour éviter la patte de chimère qui transperça le sol jusqu’au coude.
Après le mouvement, la cage thoracique de la machine s’ouvrit pour dévoiler le pilote. Une femme dans la quarantaine qui avait connu son lot de guerre, visible aux cicatrises sur son front, les joues, le cou, et les sourcils.
Étrangement elle gardait un certain charme, et pouvait être attirante pour ceux qui aimaient les modèles armoires à glace avec un visage masculinisé (les goûts et les couleurs ne se discutent pas).
Maintenant que la tête d’hibou n’était plus, Sparrow devait se fier à ses yeux et non à ses caméras. Si la chimère avait visé quelques centimètres plus bas, elle l’aurait tué. Mais vu qu’elle avait visé la tête du “Groznei”, elle n’avait détruit que son système de caméra et de traitement d’information. Vu la taille gigantesque de l’armure, 90% du corps de Sparrow était au milieu de la machine.
Deuxième minute et vingtième seconde !
● C’est déjà mieux que la fois précédente ! Au moins je ne meurs pas d’ennui – annonça moineau à la créature qui respirait lourdement, montrant également des signes de frustration et d'impatience. Cependant le but n'était pas de profiter de cette période d'accalmie pour faire la causette. Cela n'avait d'intérêt pour aucune d'entre eux.
Cependant le temps, quant à lui était un ressource que Sparrow voulait volontier perdre. Elle fit un signe signe aux tireurs à l’étage du dessus, leur demandant d’être prêts à intervenir. Inutiles jusqu’à présent, malgré le fait d’être des guerriers d’élites, ils pouvaient néanmoins jouer un rôle. La clé était de les utiliser au bon moment pour ouvrir le chemin de la victoire que la pilote pouvait apercevoir au loin.
Pour l’instant la spécialiste arrivait à garder l’attention du monstre mais s'ils venaient à ouvrir le feu, là et maintenant, la situation allait changer et elle ne pourrait rien faire pour empêcher le massacre
● Je ne bougerai pas d’ici, tu peux venir quand tu veux – déclara-t-la moinelle déplumée de ses protections métalliques. Mais il n'y avait pas que l'égard pour les vies d'autrui, où leur élément stratégique. Disons que ce n'était pas cent pou cent exact.
Elle qui n’avait connu rien d’autre que la guerre, enfant soldat dès son plus jeune âge, n'avait eut qu'un fusil à la place de poupées. Droguée par toute sorte de substances pour être transformée en marionnette obéissante, il y avait deux choses qui l'avaient sauvé dont l'addiction à la guerre.
Elle était une survivante, s'étant fait une place dans un monde d'hommes. La confiance en sa capacité à survivre face à toute adversité était le socle de sa personnalité. Et en cet instant, ce dernier était encore solide.
Peut être était elle encore une foi sous l'influence de son opioïde, de sa pulsion qu'elle avait essayé de mettre de côté pour vivre comme une personne, de vivre en société. Cependant la guerre était son élément naturel et la chimère le lui rappelait.
La peur, la frustration, la douleur, le désespoir puis la victoire. Ce cocktail d’émotions était sa drogue et en ce moment tout son être le savourait. La moindre erreur pouvait, non, allait être fatale. Une seconde, une demi seconde, ou un quart de secondes était le temps qu’elle pouvait se permettre de prendre pour réagir.
Cette créature la surpassait en vitesse, puissance, technique et endurance. Malgré tout ce que la chimère s’était prise sur la gueule elle tenait encore debout, et cet exploit méritait le respect, peu importe par quoi son endurance était mue. Bien des prédateurs ont abandonné leur chasse voire pris la fuite mais pas l’animal qu’elle avait en face.
Ce combat allait être le plus difficile de sa vie, mais elle n’avait aucun doute sur sa victoire, victoire qu’elle allait dignement célébrer avec la tête de la chimère comme trophée.
Il est délicat d’affirmer que la créature avait compris ses intentions, mais le fait était qu’elle se releva de toute sa taille imposante et s’avança lentement vers moineau, sa queue frappait le sol brisant le béton et la glace, soulevant la poussière. La bête et la guerrière se retrouvèrent pour la première fois en situation proche d’un duel.
Deuxième minute et trentième seconde ! Sparrow entra dans ce qui est appelé la zone synaptique, l’un des états de concentration les plus avancé qu’un cerveau humain pouvait accomplir, à l’image de l’overclock de son armure.
Les sens étaient poussés à l’extrême, au-delà de ce que le corps humain pouvait supporter, jusqu’à ralentir la perception du temps. Son cerveau n’analysait pas l’information dans son intégralité mais prenait juste les éléments importants. Si en général nos yeux filment les événements à l’image d’une caméra, là ils prenaient une série de clichés libérant de la puissance de traitement.
Pour opérer à grande vitesse, le cerveau devait simplifier les processus cognitifs en rattachant d’autres facteurs comme l’expérience née de l’entraînement et les réflexes pour combler le vide.
A chaque mouvement Sparrow devait savoir ce qui allait suivre, anticiper plutôt que de réagir. Cependant ce tour de force avait un coût.
La spécialiste savait que son temps était compté, car elle ne pouvait maintenir un degré de concentration capable de lui permettre de suivre la chimère, que pendant quelques minutes, trois tout au plus.
Même si ce talent était inné il épuisait l’esprit et le corps bien plus qu’un marathon sprinté de vingt-quatre heures et ce non-stop.
Deuxième minute et trente et unième seconde ! La chimère sourit de manière hautaine de toutes ses dents crochues, et trouée par les nanomachines qui cherchaient désespéramment des nutriments.
Cependant, Sparrow ne put identifier ces signes d'une mort imminente, malheureusement elle se laissa happer par l'émotion. Autrement dit, le sourire du monstre lui fit voire rouge car il la privait d'un élément fondamental proportionnel à son ego: le respect.
Elle ouvrit les hostilités en faisant pleuvoir une volée de poings gelés que la chimère rendit coup pour coup. Les poings se heurtaient les uns aux autres par centaines à la seconde.
Comment Sparrow arrivait à réaliser un tel exploit avec une jambe en lambeau pouvant à peine servir de support pour un échange de cette intensité ? La réponse était pourtant simple: le talent.
Comme une gemme brute, son talent était progressivement poli par son affrontement avec la chimère. Elle qui avait heurté le mur des possibilités, en se disant avoir atteint le sommet de ce qui était imaginable. Désormais, elle n'avait simplement d'autres choix que de briser ce moule de préconception. Afin de survivre la spécialiste devait se surpasser sans se fixer de limites, ce qui était aisé à dire mais pratiquement impossible à réaliser.
C'est également là que jouait le talent... Elle arrivait à garder l’équilibre nécessaire sans grande perte de puissance en jonglant avec les propulseurs dorsaux pour se maintenir; un exploit jamais réalisé jusque là.
Cependant ce n'était pas l'unique difficulté à laquelle la pilote devait faire face. Ayant perdu l'isolation de sa cabine, elle avait perdu sa protection contre le retour de G, ou du moins une grosse partie de sa protection. Les échanges étaient évidemment hypersoniques, les points étaient lancés, stoppés, puis ramenés à une vitesse dépassant celle du son sans une décélération adéquate.
Toute la pression était directement perçue par le système sanguin de Sparrow et le flux de sang était propulsé dans ce cerveau ce qui créait de sévères lésion comme en témoignait le sang qui lui sortait des yeux et des oreilles. Et il y avait également l'électricité de l'overclock...
Deuxième minute et trente troisième seconde ! La bête arrêta l’échange. Voyant la balance basculer de son côté, Sparrow retint son souffle et poussa la machine dans ses derniers retranchements. Les polymères et structure métalliques commencèrent à surchauffer en crachant des étincelles, le revêtement électrique caractéristique de l’overclock commençait à être instable plus rapidement que prévu, au point de blesser la pilote et la créature.
Mais ce n’était pas une raison pour eux d’arrêter. Malgré la douleur et la sensation électrocution Sparrow poussait la charge en un ouragan de coups soulevant un nuage de poussière et de débris.
Deuxième minute et trente cinquième seconde ! La chimère perdait ce duel de titans. La fatigue issue de l'autophagie et du manque de calories commençaient à prendre leur due.
Elle esquivait la pluie de frappe de la guerrière puis, en voyant une ouverture d’un centième de seconde, visa de sa queue la tête de Sparrow, cependant cette dernière leva la jambe valide et bloqua l’attaque avec le tibia de sa machine.
Le métal se plia et explosa sous le choc, des pièces volèrent en éclat. L’autre jambe, qui accusa toute la violence de cet échange, vola définitivement en morceau. La pilote tomba à genoux, craquant d'avantage le sol en dessous recouverte de lézardes profondes.
L’armure n’était plus fonctionnelle qu’à 25 % mais ce n’était pas une raison pour baisser les bras. Au moment où ses genoux métalliques touchèrent le sol, ou plutôt ce qui commençait à devenir du sable de béton; La pilote se tourna en plantant les bras dans le sol aussi profondément qu’elle pouvait se permettre, pour servir d’ancre. Puis libéra toute la puissance de ses réacteurs dorsaux qui projetèrent une vague de chaleur indescriptible.
Ces derniers crachèrent un gigantesque torrent de plasma, et grillèrent par la même les circuits. L’armure n’était désormais fonctionnelle qu’à 10 %.
● “Tiens bon je t’en supplie” - pria Sparrow sans se sentir stupide pour la première fois depuis son enfance. Elle essaya de bouger sa machine qui n’avait plus qu’un bras, malheureusement brisé par l’incroyable propulsion des réacteurs. Dans leur état, malgré leur gigantisme, les bras fragilisés par les échanges de coups ne pouvaient servir d’ancre solide. Peut être était-ce ce qui sauva la bête, avec seulement un membre il était impossible de contrôler la direction du jet de plasma, la machine était trimbalée comme un cerf-volant dans une bourrasque.
De l’océan de flammes, la chimère carbonisée émergea les lèvres complètement brûlée. Elle tenait à peine debout, chétive, asséchée, mourante...
● “Ce soir c’est moi qui vais te bouffer avec la bière de la victoire” - pensa la pilote le cœur battant la chamade. Elle avait réussi, elle avait tenu bon, elle avait gagné contre ce monstre. L’excitation, le cocktail de chimie libéré par son cerveau l'amenait loin au dessus des nuages, jamais elle ne s'était senti aussi bien. Du moins jusqu'à ce qu'elle remarque le sourire de la chimère qui leva la tête vers le trou au plafond et Sparrow fut horrifiée par cette stupidité.
Quatrième minute ! Le duel prit fin sur une décision précipitée. Morel voyant la position désavantageuse de la chimère ordonna à tous les black owls stationnés à l’étage du dessus d’entrer en action. Abattre un adversaire à terre était un modus operandi banal, basique. Cependant derrière cette décision qui se voulait rationnelle, se cachait en réalité une décision précipitée par la frustration de la peur. Morel voulait voir cette créature disparaître le plus vite possible car il était fatigué d'avoir peur. C'était un état émotionnel qu'il refusait de laisser perdurer plus longtemps.
Akiro assit à moitié sur une table secoua la tête un lâcha un soupir de déception.
Les black owls ouvrirent le feu sur le monstre et sautèrent dans la gigantesque brèche ouverte par la tornade de la zoohumaine R. Cependant les mercenaires, tous sans exception eurent cette impression, qu’il venaient de sauter dans la gueule du prédateur.
● NON !!!! - hurla Sparrow de toutes ses forces à ses hommes, les larmes de frustration et de colère coulèrent pour la première fois depuis longtemps sur les joues de la pilote couvertes de son sang séché. Mais c’était trop tard, la partie avait été jouée et la chimère les avait placé en échec et mat.
Le pressentiment que la pilote avait depuis le départ: cette sensation que le temps lui était compté, que chaque seconde avait son importance.
Cette information instinctive, par défaut d'autres qualificatifs, était exacte. Cependant, malgré l'exactitude de l'information, c'est l’interprétation de cette donnée qui était mauvaise.
L'urgence qu'elle ressenti, Sparrow l'avait interprété comme la nécessité de supprimer la créature le plus vite possible. Même lorsqu'elle reçu les consignes de gagner cinq minutes. Ce sentiment ne l'avait pas lâché.
Alors elle obéit aux consignes tout en essayant d'éliminer le monstre. Elle était animée de la même précipitation que Morel, même si l'origine de cette erreur, la nature du ressenti, était différente...
Sparrow avait échouer à accomplir la deuxième option mais elle pouvait encore gagner du temps au prix de sa vie. Et lorsqu’elle vit les black owls descendre et qu’elle tourna son regard vers la chimère qui les observait descendre elle comprit, elle comprit qu'effectivement le temps était d'importance. Qu’elle, non qu’ils avaient été tous joué par la chimère et que les secondes décomptées n’étaient pas pour la créature mais pour elle: Hélène. Son instinct lui disait que c'étaient les secondes de sa vie qui étaient décomptées...
La créature attendait ce moment, où ses proies viendraient à elle. Les deux camps jouaient à la patience, mais pourquoi, comment ? Ces réponses échappaient à la pilote.
La confusion de Sparrow venait d’un simple fait, elle ne savait pas ce qui se passait à l'intérieur de la chimère, elle ignorait qu’en ce moment l’autophagie tuait la chimère. Elle ignorait que même si le monstre remportait la bataille, en raison de l’énergie dépensée, il n’aurait plus la force de chasser et si il prenait à ses proies la brillante idée de fuir, les jeux étaient faits (ou peut être pensait elle que la chimère pouvait se nourrir de métal et d’autres choses, vu comment elle dévorait les Black owls ? Cela reste une possibilité).
Dans les deux cas elle allait finir dévorée de l’intérieur, sans parler de l’instabilité moléculaire qui allait accélérer le processus de manière exponentielle. Alors il ne lui restait qu’une chose à faire, se mettre en position difficile pour stimuler leur confiance au point de créer un excédant de cette notion, et la peur était son outil psychologique.
Lorsqu’un individu était confronté à la peur, il avait trois choix: reculer, rester statique ou avancer (flee,fly stay reflex). En résumé: se laisser posséder ou confronter l’objet de sa peur. Les black owls étaient des guerriers, des élites. La peur pouvait les immobiliser, mais pas les faire reculer, surtout pas après ce qu’ils avaient vu Sparrow accomplir. De plus, une fois lancés, la dynamique de groupe allait prendre le dessus, et irrémédiablement, mu par la même volonté, ils allaient confronter leur peur, la chimère. Et ce, qu'il s'agisse d'un ordre ou pas.
Ce n’était pas que le monstre avait tout prévu depuis le début. Son intellect était de loin son arme la plus dangereuse malgré ses prouesses physiques, cependant il n'était pas développé au point de prévoir le futur à ce point.
Son intellect était celui de Cid, ou plutôt, dans un souci de précision; leur cerveau n'avait pas changer dans sa structure fondamentale. La créature savait juste comment mieux utiliser cet outil que ses autres colocataires.
Sa prédiction, dans ce cas ci, était purement technique ?! Oui, on peut le dire ainsi, technique.A l’image de n’importe quel professionnel, elle avait plusieurs plans au cas où la situation pouvait changer, et s’adaptait au terrain en usant la tête avant les muscles.
Dès la transition vers la phase 3, elle était capable d’utiliser 75 % de son cerveau. Un sacré chiffre qui porte une signification différente de l'idée préconçue selon laquelle l’être humain normal ne peut utiliser que 10 % de son cerveau, cette affirmation n’est pas exacte.
Le cerveau humain opère par zones. La faim et le sommeil par exemple activent et stimulent l’hypothalamus, alors que l’ouïe dépend du tectum. Il serait donc plus exact d’affirmer que le cerveau humain ne fonctionne pas à 100 % tout le temps que d’affirmer que le cerveau humain fonctionne à 10 % de ses capacités tout le temps.
Pour la chimère, ces 75 % résultait en toutes les zones actives en même temps pour “surbriller” son cerveau. Un phénomène étrange visible même sur les images fournies par un scanner à rayons X. Un halo doré commençait à être aperçu autour de la tête. Cependant ces 75 % ne sont pas La condition pour un tel exploit, les scientifiques sont au moins d'accord sur ce fait...
Au départ, la créature souhaitait s’occuper des black owls mais en raison du temps nécessaire pour dévorer toutes ses proies, les abominations zoohumaines et le géant de métal étaient des obstacles à son festin. Il fallait donc trouver un moyen de s'en débarrasser c'est pourquoi au lieu d prendre la fuite, elle jugea plus pertinent de se battre ici.
Après avoir éliminé les créatures de glace, elle était grandement blessée et le géant de métal demeurait la seule barrière à son banquet. Cependant même si elle remportait son combat contre l’oiseau de fer, la chimère n’était pas certaine que les autres prennent le risque de descendre l’affrontée.
La peur était grandement ancrée dans leur cœur et leurs esprits, elle avait fait du trop bon boulot. Peut être les cyborgs feraient le saut, mais les dévorer n'avait pratiquement aucun intérêt. Autant bouffer des cailloux. Non, la seul chose qui pouvait défaire son charme était un cocktail subtil d'espoir, de fierté, et de quelques autres éléments.
C’est cette "cuisine" qui l’avait poussé à pencher la balance des événements en sa faveur quitte à se retrouver à nouveau aux portes de la mort. Après tout elle n’avait pas d’autres choix, le temps lui était compté et il n’y avait personne qui connaissait à quel point point il l’était. Enfin pas exactement personne.
Mais assez perdu de temps en explication, place au dernier acte de la bataille.
Quatrième minute et deuxième seconde ! Le plan de la chimère avait porté ses fruits. Les black owls ouvrirent le feu et commencèrent à descendre du plafond animés par l'idée que c'était possible, qu'ils allaient gagner !
Les balles fusèrent par légions et se heurtèrent à la barrière de muscles et de cuir brûlé de la créature mais la douleur était le carburant de sa rage. La chimère, frappa Sparrow de sa queue sans même lui jeter un regard, et en y mettant une borne partie de ses forces restantes. Cette dernière serra les dents et plaça les bras de sa machine en défense, en formant une sorte de x où le bout de bras servait de support à l’autre, tout en fermant le cockpit.
Le choc l’envoya rouler bouler sur le sol comme une poupée de chiffon jusqu’à l’extrémité du hangar, où elle percuta violemment le mur faisant tomber une pluie de pierres
Une fois le géant de métal éloigné, la bête récupéra des débris au sol et les lança comme des balles d'un calibre impressionnant, perforant les black owls avant qu’ils ne puissent descendre au sol. Certains étaient même cloués, comme des décorations dégueulasses, aux parois de la caverne.
Cependant les mercenaires continuaient à pleuvoir, à la suite de leurs frères d'armes: cyborgs et humains. En ce jour cela n'avait aucune différence, tous étaient animés et aveuglés par la même volonté: vaincre ! C'était l'honneur du combattant, l'honneur de l'élite, et c'était aussi l'honneur du professionnel qui avait une mission à accomplir. Celle qui dépassait l'importance de son existence, celle pour laquelle il avait conclu un pacte avec le diable en cédant les derniers morceaux de son humanité en échange de l'espoir d'un espoir. Un marché que seuls des désespérés avaient pu passer...
Les black owls engagèrent la chimère en unisson, comme un seul corps, en ignorant temporairement les morts. Et au vu du terrain improbable, ils décidèrent de passer en mode camouflage.
Chaque instant de gagné était un pas de plus vers la victoire, après tout ils ne devaient survivre qu'une minute. Sparrow en avait tenu quatre, alors qu’est ce que 60 secondes en comparaison de 240 ? Ce serait une insulte, une sérieuse offense, si cette simple tâche ne pouvait être accomplie, pas après les efforts de leur héroïne, celle qui avait conquit leur cœurs et surtout leur respect.
Les mercenaires étaient 157 (?) en nombre, alors il leur suffisait de tenir une seconde avant de mourir et le tour était joué. Qu’est ce que le monstre pouvait bien faire dans cet état ? A deux pouces de la mort, en 60 secondes ?
Leur logique était béton, chacun des black owl devait juste survivre une seconde. Rien de plus facile pas vrai ?
Quatrième minute et cinquième seconde ! Les black owl passés en camouflage, s’étaient dispersés dans le hangar et tiraient de tous les côtés. La chimère plaça sa queue sur le côté droit pour le couvrir des genoux à la pointe des cornes. Son flanc droit était le plus entamé par les flammes, et le plus fragile. De l’autre côté il protégeait sa tête en usant de son bras comme bouclier, d’une manière qui ne limitait pas sa visibilité. Il était indéniable qu’elle faisait face à un des plus grands défi de son existence. Le seul autre était une rencontre avec une forme de vie inconnue, si effrayante que même en phase 4 elle du prendre la fuite après une lutte acharnée.
La créature resta immobile, tournant uniquement la tête pour avoir une vision à 360° du hangar. Avant de bouger, elle devait avoir en mémoire la position de chacune de ses proies pour limiter les dépenses d’énergie inutiles, après tout elle n’avait pratiquement plus de force, si il fallait quantifier alors…hmm 0,6 % serait une bonne estimation. Elle était probablement sous le 1% de ses capacités.
La chimère grognait de colère alors que les balles lui blessaient et perçaient la chair, pénétrant de plusieurs millimètres la barrière de muscles qui commençait à se ramollir. Cependant elle prenait son mal en patience, combattant l'envie de vomir, de tomber à genoux, de s'écrouler sous la fatigue et la douleur. L'épuisement mental et physique était absolu, mais absolu était également son ego alors poser genoux à terre était absolument hors de question quitte à périr debout.
Ses sens, aiguisés à l'extrême accusaient le contrecoups de son épuisement, pourtant ils persévéraient dans leur tâche jusqu’à ce que les 157 black owls lui soient visibles aussi clairs que le jour.
Quatrième minute et vingt sixième seconde ! La bête se baissa brusquement, quatre pattes au sol, la fourrure non cramée hérissée, les crocs crochus sortis, les yeux injectés de sang. Les black owl furent figés sur place, incapables de faire un pas de plus, cloués par une terreur sans nom, même les plus aguerris eurent une panne de volonté à l’encontre de leur plein gré, et cédèrent à une panique immobilisante. "Stay" était le choix que leur corps avait imposé à leur esprit, ou était ce l’inverse ? Ou peut être que les deux avaient donné la même réponse ? Quoi qu'il en soit, en face de cette boule de mort qui venait de gonfler devant leurs yeux, les mercenaires furent tétanisés par la peur à nouveau. Tout leur élan, toute leur motivation venait d'être aisément fauchée par l'aspect épouvantable et intimidant du monstre...
La chimère gonfla ses muscles donnant l’illusion de tripler de masse, les veines émergèrent de sous sa fourrure comme une légion de vers parasites sous la peau. Les doigts percèrent le béton aussi facilement que du beurre fondu, cherchant une bonne prise pour le bond. Le visage n'avait aucune trace de traits humains, s'étant transformé en une gigantesque gueule béante donnant sur une gouffre qui ne semblait pas avoir de fin...
Quatrième minute et vingt sixième seconde ! Les préparatifs étaient terminés. Après avoir patiemment observé et attendu, le monstre avait trouvé son angle d’attaque. Il libéra toute l’énergie explosive de chaque fibre de son corps et boom !
Catapulté par ses cinq membres, dont la queue, les black owls sur son chemin n’eurent absolument aucune chance. La chimère avait donné tout ce qu'elle avait dans le ventre dans un effort suicidaire…
Trente trois, c’était le nombre de têtes décapitées, en une fraction de seconde.
Elle avait attendu d'avoir un maximum de proies sur une ligne droite avant de bondir. Son corps ne pouvait plus encaisser les changement brusques de directions, ses chevilles allaient simplement volées en éclat. Un bond vers l'horizon était tout ce qu'elle pouvait se permettre, c'est pourquoi elle devait s'assurer que ce bond en valait la peine.
Une fois à l’autre bout du hangar, le sol explosa violemment de là où elle bondit rattrapé par le flux du temps, et la poussière gonfla d’un coup, balayée par une onde de choc issue de la poussée.
0,09 seconde ! C’était le temps qu’il lui fallu pour dévorer ou plutôt avaler les 33 têtes sur son chemin et franchir les 300 mètres qui la séparaient du mur opposé. Les black owl perdirent le monstre de vue, et pourtant il était juste devant leurs yeux. Morel lui même avait perdu le monstre de vue, et une sueur froide solitaire longea son dos. Cependant le temps arrivait à son terme et ce n'était pas le moment de perdre la tête. Il jongla entre les différentes caméras de ses soldats avant de s'écrier
● DERRIÈRE VOUS !
Les mercenaires se retournèrent pour voir la créature allongée à quelques centimètres du mur sud du hangar. Le corps avait laissé une profonde traînée dans le sol, comme après un crash d'avion. La chimère venait d’exploser ses dernières réserves de calories, et ne donnait plus de signes de vie.
● Cible neutralisée ! - informèrent les black owl le centre de commande avec un soulagement non dissimulé.
● Elle est juste immobile soldats, cela ne veut rien dire. Ouvrez le feu et utilisez vos grenades, ce ne sont pas que des décorations. Allez ! On a mérité un jolie feu d’artifice - ordonna Morel mais malgré son désir de partager le soulagement de ses hommes, il était encore à cran. Ses nerfs avaient du former des nœuds à force de stresser.
Le préférum ne pouvait se relâcher tant qu'il ne voyait pas le corps de la créature réduit en morceaux et que ces morceaux n’étaient pas brûlés dans un four plasmique pour ne laisser aucune trace. L’idée de préserver le matériel génétique de cette chose ne lui avait même pas traversé l’esprit, même si cela aurait grandement plut aux commanditaires. Cependant une telle créature ne devait jamais revoir le jour, c'était une responsabilité qu'il était prêt à prendre pour le bien de l’humanité. Il y avait suffisamment d’ennemis dans l’univers connu et inconnu pour en créer artificiellement d’avantage. Une puissance incontrôlable était inutile pour le progrès.
Cinquième minute ! Les black owls balancèrent les grenades à proximité du corps de la chimère et le hangar fut soufflée par une terrible explosion combinée qui transforma le béton gelé en petite flaque de magma.
● Stop ! On ne s’approche pas avant d’avoir une visuel - suggéra un prima à ses hommes un peu trop pressés d'entrer dans le nuage de fumée. Ils voulaient avoir la confirmation de décès le plus vite possible, qu'enfin ce cauchemar prenne fin. Combien de camarades étaient tombés en quelques heures, combien de civils avaient périt ? Beaucoup, trop, des centaines... Cependant les mercenaires écoutèrent leur supérieur malgré l'envie qui les démangeait de voir le cadavre émietté.
Les black owls attendirent que le poussière s'affaisse, avec un certain relâchement qui pouvait difficilement leur être reproché. Leur endurance arrivait simplement à bout. Dans l'esprit de la plupart, malgré leur expérience, c'était l'espoir qui avait prit le pas sur la raison. C'était fini, ça ne pouvait être que fini, la créature ne pouvait pas survivre à ça, elle était déjà mourante... A l'image de braise qu'ils tenaient entre les mains, les mercenaires rêvaient du moment où ils pourraient les poser enfin au sol ou les jeter au diable. Le raisonnement devint unidimensionnel dans leur esprit, poussé par leur propre désir. Autrement dit, ils s'étaient convaincus de ce qu'ils désiraient voir, un phénomène des plus courant et quotidien.
● Je veux une confirmation immédiate. Est ce que la cible est éliminée ? - demanda Morel qui jonglait d'écran en écran pour voir un petit quelque chose, un bout de doigts de la chimère, ou de croc. Juste quelque chose qui puisse calmer ses nerfs.
● Préfet Morel. Après une explosion pareil, il faudra du temps avant de pouvoir trouver une quelconque trace d’adn - répondit un autre prima
● Mettez vous au boulot et trouvez moi quelque chose ! - ordonna t il sèchement. Ses hommes n'allaient quand même pas commencer à lui taper sur le système maintenant. Déja qu'ils avaient montrer une performance pathétique, à part Sparrow le reste était bon à reprendre les bancs d'école - Tssk - fit le préfet agacé en se tournant vers Akiro, son deuxième problème.
● Euh préfet, il y a comme un bug avec le système de reconnaissance - l’interrompit un des opérateurs surveillance.
● Quel bug ? - demanda Morel en se retournant pour scruter à nouveau les moniteurs, confus par ce qu'il venait d'entendre. Un bug n’apparaissait pas comme ça sans raison. En général il y avait des signes précurseurs. Avait il manqué quelque chose ?
● On vient de perdre quelques matricules, je ne sais pas pourquoi
● Comment ça ?!
● Ils viennent d’être déconnectés. Là vous voyez un autre ! - affirma l’opérateur en sélectionnant une identifiant pour le mettre en grand sur un des écran holographique.
● Numéro ? - demanda Morel
● Euh 23j67…
● Ça suffira - interrompit le préférum qui n'avait pas envie d'avoir tous les chiffres - Matricule 23j67 est ce que vous me recevez ? Répondez ! - appela Morel tout en entrant le numéro sur le clavier hollographique pur tomber directement sur le système visuel du casque - Matricule 23j67 est ce que vous me recevez ? - relança l’appel Morel, mais l'absence d'images ne présageait rien de bon.
● Ici le prima Eidan, le matricule 23j67 fait parti de mon unité. Il est actuellement porté disparu, j’ignore ce qui s’est passé - à cette nouvelle Morel ferma les yeux avec une telle violence qu’ils faillirent être poussés dans son crâne.
● Préfet, y a un autre qui vient de…disparaître…Seigneur - dit le second opérateur qui mit les mains devant sa bouche en imaginant la raison de ce “bug”
● A tous les prima rassemblez vos équipes, et mettez vous en alerte maximum. La créature est toujours vivante et se trouve sous vos pieds ! - informa Morel en serrant les poings mais les unités sur place étaient déjà au courant au son des tirs - Je pensais qu’il n’y avait que 5 minutes à tenir ! - dit Morel en se tournant vers Akiro
● Il me semble t’avoir prevenu que je ne suis pas biochimiste…
● Si c’est tout ce que tu as trouvé pour ta defense alors t’es dans la merde jusqu’au cou pauvre débile !
● MA défense ? - s’intéressa Akiro en levant la tête pour regarder Morel dans les yeux, ce qui fit grincer ce dernier des dents. Il y avait définitivement un truc louche chez son collègue, et cette interrogation lui donnait des crampes d'estomac. Il y avait définitivement une anomalie dans la personnalité de l'homme qu'il connaissait toute la question était de savoir pourquoi ! D'où lui venait ce courage ? Avait il quelque chose en tête ? Où voyait il cette opportunité comme un moyen de prendre la tête du complexe ? Avait il caché son jeu en attendant une opportunité ? Les questions tournaient en boucle dans sa tête alors que la salle était remplie de cris de ses hommes.
● N’inverse pas les rôles Morel - prévint Akiro - La sécurité est sous ta responsabilité alors je te conseille d’utiliser le temps qu’il te reste pour trouver quelque chose de convainquant, parceque rien de ce que j’ai vu ne met tes capacités en lumière. Et puis je ne m’étais pas trompé, les cinq minutes concernaient la créature à jeun. En envoyant les black owl en bas tu lui as offert un banquet.
● Et c’est maintenant que tu me le dis ?!! - explosa Morel
● Je ne peux pas prendre toutes les décisions à ta place - répondit simplement le professeur
● Mais t’es complètement malade Akiro, c’est notre survie qui est en jeu !
● Je n’ai pas peur, on a l’incroyable préfet Philippe Morel pour nous protéger. Après tout, tu voulais t’occuper de la chimère tout seul tout à l’heure. Il est possible que ton vœu soit réalisé - affirma Nokuza tantôt moqueur tantôt sérieux. Morel troublé fit demi tout pour observer les moniteurs. Est ce que la peur lui avait fait perdre la tête ? Tout le stress remontai à la surface maintenant qu'il sentait que c'était la fin ? Il pouvait se permettre de dire ce qui lui passait par la tête sans peur, ou plutôt à cause de la peur ? - "Burnout ?" - pensa Morel en se demandant ensuite si l'explication pouvait être aussi simple. La peur pouvait briser le sens de préservation et la raison d’un être vivant. Cependant malgré son état instable, Akiro avait raison sur une chose: au rythme où vont les choses, il allait devoir s’occuper de la chimère en personne. Cependant les runes sur son bras refusaient de lui obéir, et cela était très inquiétant.
Neuvième minute ! Les balles fusaient dans tous les sens, ricochant contre la peau en régénération de la chimère. Sa biomasse se reconstituait en digérant les tissus organiques et renforçait ses appendices chitineux avec le métal des armures. Crocs, griffes, cornes, piques... Plus elle mangeait, et plus elle devenait forte, le design était simple.
La créature émergeait du sol sans prêter attention aux tirs, mais ce n’était pas parce que les balles n’avaient absolument aucun effet. Les picotements qu’elle ressentait partout sur le corps étaient le témoignage qu’elle était en vie, et ça ! Ça valait les quelques petits désagréments de pigmentation. Elle était en vie et rugissante de forces !!
Son plan, si on pouvait objectivement le qualifier de plan, l’avait amené aux portes de la mort. Mais la bête était persuadée que son sang était fort, c'est pourquoi aucun doute n'avait traversé son esprit quant à sa survie. Après avoir avalée de la viande fraîche, notamment les quelque têtes sur son chemin, les nanomachines avaient entamée le processus de régénération lui permettant d’avoir suffisamment de force pour creuser et se cacher des explosions des grenades. Une fois au calme, profondément sous terre, la créature pouvait se focaliser sur la digestion et la réparation des tissus mous de tous ses organes et principalement de ses muscles devenus rachitiques.
Les intestins pour l’instant étaient inutiles puisque les nutriments étaient entièrement transformés par les nanomachines sans laisser de reste. Une fois qu’elle avait retrouvée une certaine masse, elle pouvait cueillir les têtes de piaf unes à unes, en les entraînant profondément dans le sol pour les dévorer. Et maintenant elle était retrouvé les 1/10 de ses capacités, suffisamment pour se permettre de se baigner dans leur sang.
La créature émergeait du sol sans prêter attention aux tirs, mais ce n’était pas parce que les balles n’avaient absolument aucun effet. Les picotements qu’elle ressentait partout sur le corps étaient le témoignage qu’elle était en vie, et ça ! Ça valait les quelques petits désagréments de pigmentation. Elle était en vie et rugissante de forces !!
Son plan, si on pouvait objectivement le qualifier de plan, l’avait amené aux portes de la mort. Mais la bête était persuadée que son sang était fort, c'est pourquoi aucun doute n'avait traversé son esprit quant à sa survie. Après avoir avalée de la viande fraîche, notamment les quelque têtes sur son chemin, les nanomachines avaient entamée le processus de régénération lui permettant d’avoir suffisamment de force pour creuser et se cacher des explosions des grenades. Une fois au calme, profondément sous terre, la créature pouvait se focaliser sur la digestion et la réparation des tissus mous de tous ses organes et principalement de ses muscles devenus rachitiques.
Les intestins pour l’instant étaient inutiles puisque les nutriments étaient entièrement transformés par les nanomachines sans laisser de reste. Une fois qu’elle avait retrouvée une certaine masse, elle pouvait cueillir les têtes de piaf unes à unes, en les entraînant profondément dans le sol pour les dévorer. Et maintenant elle était retrouvé les 1/10 de ses capacités, suffisamment pour se permettre de se baigner dans leur sang.
La chimère se rua à l’attaque à l’image d’un kangourou hyperactif. Elle bondissait partout hurlant la vie, hurlant sa victoire, hurlant sa dominance ! Ou peut être que ces sons qui sortaient de sa gorge n'était que ses gausseries, ses rires moqueurs adressés à la mort elle même qui devait renoncer, encore une fois, à l'emporter.
Le rythme de ces mouvements était tellement étrange, tellement irrégulier et peu fluide, qu'il était impossible à suivre avec les yeux où les logiciels probabilistes des mercenaires. Même ces derniers étaient incapables de prévoir les trajectoires, alors qu'à ce niveau l'anticipation était leur seul espoir d'en réchapper.
La chimère trancha le premier black owl de part en part en saisissant le haut de son corps avec sa queue pour commencer. Ensuite elle serra les anneaux de son appendice serpentin et le haut du corps sauta du reste comme un bouchon de champagne.
Le second reçu un coup de cornes, partiellement reconstruites, à l’image d’un buffle enragé qui l’envoya s’écraser au plafond trois étages plus haut. Ses entrailles étaient complètement explosées et ses os réduits en poudre.
Le troisième fut saisi au visage pendant la ruée sauvage, le traînant au sol. Son crâne percutait le béton gelé à chaque bond et fini par craquer avec le casque de hibou. Avant de le projeter comme une étoile, la créature prit une énorme bouchée, lui ôtant la moitié de l'abdomen...
Ensuite elle accéléra sa course et se projeta de tout son poids sur le quatrième qui eut l’impression d’être percuté par un char d’assaut lancé à pleine vitesse. Il vola dans la direction opposée, l'estomac sorti vomi à l'intérieur de l'armure ainsi que d'autres organes. Un autre fut décapité, le cou complètement avalé en une bouchée avec la mâchoire inférieure en bonus...
Les balles continuaient à siffler dans tous les sens, et malgré le fait d’être passées en overclock les mercenaires étaient incapables de stopper le maelstrom de crocs et de lames qui repeignait la glace et la pierre en rouge. Les cyborgs, imperturbables, accueillaient la mort en silence mais même eux commençaient à ressentir des émotions.
Une montagne de muscles, munies d'excroissance pouvant être considérées comme des armes blanches biologico-mécaniques extrêmement aiguisées, se déplaçant à une vitesse difficilement perceptible par l’œil humain même aidé de technologies avait de quoi réveillé la peur tapie en chaque être humain augmenté ou non. C'était une question d'instinct plus que de raison, une peur aveugle et sourde qui ne cherchait qu'à s'exprimer.
La chimère sema la mort et la destruction et en quelques minutes, la bataille était terminée. La bête poussa un hurlement victorieux qui fit trembler les murs et briser la glace, déjà fragilisés par la violence de la lutte qui s’était produite ici. Encore une fois elle jubilait en face de la mort elle même, se riant de cette entité pathétique qui avait failli à la saisir. Elle était la plus forte, elle avait triomphé et elle était l'organisme le plus parfait sur cette planète. Une naïveté due à sa jeunesse et témoignant du désespoir qu'elle avait quand même ressenti à plusieurs reprises.
Dans tous le hangar il n’y avait plus qu’un seul être humain encore en vie et le monstre commença sa marche en direction de sparrow, ensevelie sous la roche. Le corps de la créature mutait à chaque pas, repartissant la force vitale avalée dans chaque fibres de son être. Et lorsqu'elle atteignit le tas de gravas sous lesquels le géant de métal était assoupi, c'était une aberration à peine descriptible qui se tenait au dessus.
D'un geste de la main elle débarrassa le groznei de son tombeau de glace et de pierres, découvrant la pilote blessée et ensanglantée. Le front de Sparrow était légèrement ouvert découvrant l'os encore intacte du lobe frontal, son bras droit était brisé et l'os, l'olecranon, du coude avait percé la peau pour sortir.
La pilote ressemblait à une vieille marionnette brisée par un enfant un peu trop joueur. Et lorsqu'elle revint à elle, la guerrière comprit que c'était fini. Ses efforts non négligeables, n'ont pas su être rentabilisés. La créature avait gagné, et s’apprêtait à lui faire connaitre le même sort que ses collègues comme en témoignait la gueule dégoulinante de bave et de sang. Alors Sparrow, la survivante sourit, d'un sourire éteint, les yeux vides d'émotions témoignant l'acceptation d'une fin inévitable et juste. Celui qui tue par l'épée doit être prêt à mourir par l'épée tout simplement, un code, une dignité qu'elle ne voulait pas souiller par des supplications sans intérêt.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs. Bonne année, bon week end, bonne lecture. J'espère que vous appréciez l'histoire jusque là, et mon humour aussi, ou plutôt mon absence d'humour ? J'hésite encore :)
Si vous désirez me joindre vous pouvez le faire ici: unepageparjour@hotmail.com, www.facebook.com/unepageparjour.
Euh, quoi d'autre, quoi d'autre ? Hmm aucune idée XD
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Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! J'espère à la prochaine ;) !!!!
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