samedi 31 mars 2018

Meliacor, le tombeau de glace, pages 341-358

Trop tard, les mots, le reproche, l'excuse sortit de la bouche de Philippe comme une balle du canon. Il était impossible de la rattraper au vol, du moins pour le commun des mortels. 
Palounine joua de la bouche comme un enfant, faisant prendre à ses lèvres plusieurs formes étranges avant de s'impatienter
● Alors ? J'écoute. Tu me crois responsable de ta débâcle ?  
● ... - le préférum préféra se taire. Il n'y avait aucune réponse correcte à cette question après tout. 

● Tu sais que c’était le plan d’Akiro n'est ce pas ? Je l’ai simplement appliqué. Que j’ai été là ou non n’aurait changé que quelques détails mais la finalité aurait été la même. Ton échec était aussi inévitable que la merde qui se colle à la semelle quand on marche dedans. J’ai patiemment observé et rien de ce que j’ai vu ne m’a plu. Alors ! La collecte ! - ordonna Palounine.
● 1600 – répondit Morel
● Répète ? Je n'ai pas bien entendu. j'ai cru entendre 1600 ? - demanda l'Ukufa
● C'est exact...
● Hahahahahaha - explosa de rire l’homme de manière hystérique en se creusant le front des doigts, jusqu'à la viande, sans aucun égard pour le corps qui lui servait de proxy - 1600 ? Hahaha ! Qu’est ce que tu veux que je fasse avec cette misère hahaha, ahhhhhhhhhhhh !! - soupira profondément Palounine avant de prendre une expression de visage neutre - Leçon ! Qu'est ce qui se passe ici au niveau de cette blessure ? - demanda le maître en montrant la blessure sur son front. 
● Une formation de plaquette limitant l'écoulement du sang avant l'arrivé des leucocytes et de macrophages pour nettoyer la plaie et la préparer la phase d'épidermisation - répondit machinalement Philippe, l'élève. 
● Qu'est ce que fait la serenata del diavolo ? 
● Elle ouvre une brèche entre les dimensions - répondit Morel sans trop savoir ce qu'on voulait lui faire comprendre. 
● Je t'ai déjà dit que cet univers peut être assimilé à un gigantesque organisme. Alors à quoi peut être assimilée une fracture dimensionnelle ? 
● A une lésion interne ? - se hasarda Morel 
● Et donc ? 
● ...
● C'est incroyable à quel point tu comprends vite même si il faut t'expliquer les choses longtemps - sourit Palounine - Ton rôle était simple, et il n'avait rien à voir avec l'Ulwazi ou la chimère. Tu as visé trop gros pour ton propre bien. Quoi ? Tu croyais trouver un moyen de nous anéantir dans cette base de donnée ? Ahhh quelle naïveté, tu me rappelle un peu Zératoushta.
● ...
● Je voulais juste que tu affrontes nos véritables ennemis, et si tu aurais été victorieux, à ma venue je t'aurai accueilli à bras ouverts dans nos rangs malgré ton envie de tous nous exterminer. Mais me voilà, ici, obligé à nettoyer derrière toi, et avec une poignée d'âmes comme lot de consolation. Ahhhhh ! Quel dommage ! - soupira à nouveau Palounine - Tu as été la meilleure des trouvailles mais le pire des apprentis.

● Maître je peux encore me… - mais avant qu'il ne puisse dire un mot de plus. Palounine plaça un doigt devant les lèvres de Morel qui fusionnèrent avec sa peau. La panique était à son paroxysme car il su dès cet instant qu'il s'était jeté les deux pieds devant dans le pire scénario. Ses illusions, espoirs, désirs avaient obscurci son raisonnement. Le goût au pouvoir l'avait complètement aveuglé, lui faisant croire qu'il était à même de résoudre n'importe quel problème. Et voilà le résultat. 

● Dès cet instant je ne suis plus ton maître et je n’ai plus de patience. Toute trace de ton existence sera effacée, toute ta famille et leurs proches suivront. Et je commencerai par ton petit fils. Il dirige une petite colonie de 40 000 personnes non ? Tu peux leur dire adieu ! – annonça Akiro en faisant apparaître une carte à jouer entre ses doigts. 
● MMMMM ! Mm mmmm !!! …
L’entité dans le corps d’Akiro trancha la tête horrifiée de Morel si vite que même le corps de la victime prit du temps à comprendre ce qui venait de se passer. La tête tomba quelques secondes plus tard, lorsque les lésions moléculaires furent suffisamment larges pour laisser la gravité faire son oeuvre et le sang gicla au rythme du battement du cœur
● Le pacte est signé dans le sang des innocents et les enfants payent les dettes de leurs parents – dit-il en souriant. Ensuite il plongea sa main dans le cou de Morel jusqu’au torse et en extirpa quelque chose qu’il était très difficile de décrire. C’était une matière qui était et qui n’était pas, quelque chose d’invisible au commun des mortels mais qui partage leur existence, quelque chose aux milles reflets ni solide, ni liquide, ni gazeux, ni plasma mais qui semblait être tout cela réuni. La petite âme de Morel se contorsionna, se comprima jusqu’à être réduite à l’état de sphère, noire, de la taille d’une balle de ping pong - Oh Morel comme ton regret est magnifique, ce parfum de remord est juste enivrant. Ahh ! Tu seras ma plus belle farce ! – sourit Akiro de manière terrifiante et très peu naturelle en observant l’objet au creux de sa paume. Ses lèvres s’écartèrent d’une oreille à l’autre, tous ses orifices pulsaient les ténèbres, comme une forme de vie inconnue, qui essayaient de sortir de cette enveloppe charnelle. Ensuite de la paume surgit une autre main translucide et se saisit de l'âme comprimée, avant de disparaître. L’instant d’après l’objet disparu et Akiro tomba comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Il regarda autour de lui puis se prit son visage entre ses mains tremblantes et s’écroula à son tour avant qu’un cri d’horreur ne sorte de sa gorge.
De l'autre côté de la porte, personne ne pouvait soupçonner la tournure des événements prises à l'intérieur du poste de contrôle. Il n'y eut ni un bruit, ni un son, ni une sensation... Même Eiling qui était la plus à même de capter une anomalie, ne perçut d'anormal. 
La conversation continuait simplement. 
● Il faut aussi qu’on réfléchisse à ce qu’on va faire pour les scientifiques qui veulent s’échapper. Je ne sais pas si c’est une bonne idée de les prendre avec nous maintenant – dit Dalanda.
● Je suis d’accord, on risque de se retrouver dans une situation pire que celle-là – approuva Bender en se remémorant les paroles de Morel. Qu'est ce qui avait bien pu arriver là bas ? Et si il y avait du danger, alors amener des civils, non préparés, serait juste irresponsable. Ces pauvres bougres avaient échapper à l'enfer, alors les emmener dans une autre situation, potentiellement, tout aussi dangereuse n'avait aucun sens. 
● J’aurai parié que vous étiez du genre optimiste, mais apparemment je me trompe - constata Dalanda
● Depuis que j’ai fait votre rencontre ma chance est plutôt dans le négatif alors je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant – avoua Bender en jetant son mégot au sol, recherchant toute de suite après une deuxième cigarette qu'il entama cette fois plus calmement. Savourant les bouffées de nicotine et son léger effet psychotrope qui avait pour effet de le calmer au prix d'une dépendance qu'il sentait s'installer à nouveau. 

● J’avoue que nous n'avons pas passé que de bons moments - confirma Dalanda en repensant à tout ce qui leur était arrivé - Alors qu’est ce qu’on leur propose ? – demanda-t-elle ensuite
● J’ai déjà fait l’erreur de me précipiter tout à l’heure alors je préfère en discuter en présence d’Akiro. A trois on trouvera bien une solution qui arrange le plus de monde possible.
● Ça doit être dur pour vous. Savoir que votre fille est peut-être en danger et devoir respecter votre parole - demanda la jeune femme. 
● J’essaye de ne pas y penser - répondit Jonathan en expirant vers le plafond un volcan de fumée. 
● Je suis désolée – lui dit-elle. Mais elle ne pouvait s’empêcher de percevoir son inquiétude. C’était comme de la vapeur sortant d’une théière sur le feu, inévitable.

Ils virent revenir Jess et Emily avec un verre à pied. Cependant la dynamique n'était plus la même. Le jeune chirurgien tout frettiyant au départ en commençant le récit de sa vie n'avait plus son sourire et Bender eut l’impression qu’il se tenait un petit peu plus à l’écart mais c’était peut-être son imagination.
● Mission accomplie – dit Jess en se mettant à côté de Bender.
● Merci – lui dit Emily et poursuivit son chemin vers la porte.
● Fiou cette fille c’est la reine des neiges – murmura-t-il à Bender dégoutté. Dès qu'il avait laissé la jeune femme parler d'elle, cette dernière n'avait parlé que d'Akiro et des difficultés qu'il avait du rencontrer. Un sujet qui ne l'intéressait absolument pas et qui lui fit comprendre qu'il n'avait absolument aucune chance. 
● Si tu regarde autour de toi tu remarqueras que ce n’est peut pas être la situation idéale pour draguer – lui fit remarquer ce dernier.
● La vie est courte serg, et…

Il fut interrompu par le bruit de verre brisé et le cri d’Emily. Ils se retournèrent tous, les lourdes portes coulissantes étaient grandes ouvertes, et la première chose qu’ils virent était le corps décapité de Morel baignant dans son propre sang. La deuxième chose était le trou béant dans son cou qui laissait perplexe sur ce qui s'est passé.  La troisième chose était Akiro allongé à côté, le visage figé dans une expression d'horreur. Jess se précipita pour vérifier son pou puis fit “non” de la tête. Et la quatrième chose qu'ils remarquèrent était un compte à rebours de 60 secondes sur tous les moniteurs, 59, 58…
Le choc était absolu. Qu'est ce qui avait bien pu se passer ici dans les minutes de leur absence ? Comment une horreur pareille avait pu se produire ? Qui était à l'origine de ce massacre ?
● Il est mort - dit Jess après avoir inspecté Akiro - Il y a quelques signes de traumatismes physiques: une sévère blessure à l’œil droit et à la tempe mais je ne sais pas ce qui en ait à l'origine. Je n'ai jamais vu de lésions de ce genre... - annonça le chirurgien pensif. Il n'était certain que c en'était pas un couteau qui avait fait ça, les entailles étaient bien trop larges pour être dues à des coups de lames, mais pourtant les coupures étaient nettes. 

Dalanda vacilla dès que les portes furent ouvertes et tomba à genoux, prise d'une convulsion vomitive. Le souffle qui la frappa était violent, la puanteur de la présence à l’intérieur était horrible. Elle n’avait ressenti quelque chose de similaire qu’une fois dans sa vie.
● Hey ,vous allez bien ? - demanda Bender
● Oui, oui ça va aller - se força-t-elle à répondre entre deux régurgitations liquides. N'ayant pas manger depuis un très long moment, tout ce qu'elle avait dans l'estomac était de l'eau.

● Vous voulez un coup de main ? - demanda le sergent mais la jeune femme lui fit signe d'aller voir ailleurs, et Jonathan se dirigea vers son subordonné. 
● Qu’est ce qui s’est passé ? – demanda-t-il ensuite en jetant un coup d'œil au corps décapité du préférum. Ses sentiments étaient vraiment mitigés. Il y avait du contentement pris dans un bras de fer avec de la tristesse. Ce type était un salaud qui méritait d'avoir les dents cassées, mais finir comme ça, comme un sac à viande... Personne ne méritait un tel traitement. Il regarda la tête de Morel affichant une expression de peur absolue... - Tu as vu ses lèvres ? - demanda le sergent étonné avant de prendre la tête pour la montrer au chirurgien.
● Qu'est ce q...
● Une seconde – demanda Dalanda en se forçant à se lever pour entraîner Emily, pleurant à chaudes larmes, à l'abri. Elle n'avait pas à avoir les cadavres sous ces yeux, et elle n'avait pas à entendre leur conversation, pas dans son état actuel.  – je suis désolée – dit-elle en essayant d’user de son don pour la calmer un petit peu.
● Pourquoi ? Qu’est ce qui s’est passé ? – pleurait Emily. Malheureusement, personne ici présent ne pouvait lui donner de réponses.

Profitant de ce moment d'attente, Bender s'occupa en inspectant plus minutieusement la scène de crime. Et il y avait quelque chose de subtile qu’il put entrevoir entre les doigts d’Akiro, une carte de joker tout ce qu’il y avait de plus normal au premier abord. Mais en la retournant, l'autre face portait l'image d'une tête de tigre couronnée de plumes noires.
● Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? – demanda Bender à Jess qui parut aussi perdu que lui - "Qu'est ce que c'est que ce ce bordel" - était la seule chose qui tournait en boucle dans son esprit. Ça ne faisait aucun sens. 
● J’en sais rien Serg - murmura ce dernier en retour - tout ce dont je suis absolument certain c’est qu’Akiro est mort d’un anévrisme. Je pourrai le confirmer mais quant au reste...
● Bzz ! - il y eut un bruit de statique provenant des moniteurs holographiques qui affichèrent tous le même texte qui défila

● Plusieurs bombes exploseront dans dix minutes...
● ...Vous n’y pourrez absolument rien...
● ...Votre seule liberté est celui du choix des survivants...
● “Nom de…Putain ! Ma cave commence à me manquer” – se dit Jess 
Le texte continua à défiler expliquant les règles d'un jeu sadique avec un compte à rebours permanent, indicateur d'un malheur imminent. 

● 9 mn 58 s
● Appuyez sur O et les bombes exploseront du B0 AU B4
● Appuyez sur N et les bombes exploseront du B5 au B7
● Ils mourront ou vous mourrez
● 8 mn 11 s
● Choisissez

● Non ! non ! Qu’est-ce que c’est encore ?! – gueula Bender qui commençait à en avoir marre de toute cette folie. 
● Il faut qu’on fasse quelque chose ! – suggéra Dalanda
● Et qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? – demanda Bender dont le cerveau s’était éteint sous l’emprise du stress. Pas une seule option ne lui venait en tête. C'était la déchéance ultime, du moins sur le moment. 

● 7 mn 03 s

● Emily, Emily ! regardez-moi. Où est Cid ? Emily, je vous en supplie reprenez vos esprits - demanda Dalanda en essayant de la ramener à ses sens, mais cette dernière avaient les yeux imbibés fixant les écrans sans donner signe de présence. Elle voyait sans voir, entendait sans entendre, était présente en étant absente... Son esprit brisé par le chagrin, la peur et l'incompréhension. 
● Qu’est-ce que vous voulez qu’il fasse en si peu de temps ? – rétorqua Bender
● Je n’en sais rien, peut être trouver les bombes avec son odorat, au moins une c’est déja quelque chose ! - suggéra Eiling
● C’est trop tard !!
● J’en sais rien je propose ! Ok ? Au moins si il était là on pourrait prendre une décision tous ensemble ! Ce problème nous concerne tous !

● 5 mn 22 s

● On n’a pas le temps pour ça ! Il y a des centaines de personnes dans les étages du dessus qui n’ont aucune idée de ce qui ce qui se passe ici ! – expliqua Bender en pointant le doigt vers le plafond.
● Je sais – répondit Dalanda
● Alors il n’y a qu’une seule décision à prendre – dit Bender en commençant à respirer lourdement, conséquence de son rythme cardiaque en augmentation. Personne ne voulait mourir, surtout pas lui, pas maintenant, mais le nombre rendait la décision difficilement facile. 
● C’est peut être une blague ? – dit Jess – Je veux dire que c’est faux. C'est peut être un bug de la machine ? 
● Et tu veux prendre le risque ? – lui demanda Bender. Personne ne voulait mourir, ou du moins personne ne s'y était préparé. En tant que soldats, en tant que mercenaires, en tant que White owls cette possibilité était tout à fait réelle. Mais là c'était trop soudain, trop imprévisible... Ils avaient capturé Morel, ce devait être fini et voilà maintenant, une autre farce du destin...
La question était dans l'idée rhétorique car la réponse était connue d'avance. Le jeune chirurgien était condamné par sa morale et son honneur à ne répondre qu'une seule chose:
● Non. On ne prend pas le risque - répondit il sans laisser paraître la difficulté de cette réponse. O'Ryan était jeune, et il ne comptait pas finir sur Meliacor toute sa vie. Le sentiment d'utilité et de camaraderie, la paye... Il y avait beaucoup de côtés positifs, mais il rêvait de reprendre des études et ouvrir un petit cabinet vétérinaire. Quelque chose de tranquille qui lui permette de se poser un petit peu. Alors, la perspective de renoncer à ce rêve, la perspective que tout allait finir maintenant, la perspective qu'il allait mourir là... Le jeune homme était terrifié, mais il portait des couleurs qui appelaient son respect et s'il devait partir alors autant le faire en restant fidèle à ses convictions. Les Whites owls protègent ceux qui ne peuvent pas le faire, un point c'est tout.

● Alors une seule décision ? – demanda Bender qui était passé par un processus de pensée similaire à celui de son subordonné. La pensée d'appuyer sur O était pratiquement irrésistible. Il n'avait pas vécu tout ce qu'il avait vécu pour mourir là, comme un rat. Le sergent ne comptait pas non plus finir sa vie chez les mercenaires. Il avait l'ambition de se rabibocher avec sa fille et de s'installer pas loin. Pouvoir jouer avec ses futurs petits enfants hypothétiques, souffler un petit peu, voyager pour voir le monde non à travers les yeux d'un militaire mais celui d'un touriste. Voire se remettre en couple à la condition de ne plus se remarier. 
Appuyer sur N, c'était renoncer à ses envies, à ses plaisirs futurs, à ses rêves. Théoriquement cela n'avait aucun sens, c'était partir à l'encontre de son instinct de conversation mais il fallait le faire. Dans l'esprit du sergent c'était une décision qu'il n'avait pas envie de prendre mais qu'il Devait prendre pour ne pas être dévorés par les regrets et la culpabilité tout le restant de sa vie. Et c'est quelque chose qu'il se répétait en boucle 
● "Je dois le faire, il n'y a pas d'autres alternatives..."

● Une seule – confirma Dalanda après un conflit interne particulièrement difficile qui s'était retranscrit sur son visage. Sa mission, son fils, son entreprise... Mais comment vivre avec le fait qu'elle avait condamné d'autres personnes à sa place, des centaines d'autres personnes en échange de sa vie. Comment allait elle regarder Cid dans les yeux, comment pourrait elle aspirer au bonheur avec son fils ? L'univers l'avait déjà puni avec sa maladie, alors qu'est ce qu'il risquerait de faire si jamais elle réalisait cet acte inhumain. Quel karma allait retomber sur sa famille ? et même si le karma n'existait pas, quel regard allait elle se lancer dans le miroir ? Comment allait elle pouvoir se pardonner ? Qui pourrait l'excuser d'un acte pareil ? Malgré la réponse donnée, son cerveau essayait encore de ce décider à vivre ou ne pas vivre... 

● C’est bien, c'est bien - dit Bender, le doigt suspendu au dessus du clavier noir et lisse - A vrai dire ça ne m’emballe pas vraiment d’être un martyre. Je sais que ce n'est pas très valorisant, mais voilà je tenais à ce que vous le sachiez. 
● Serg, je pense dire cela au nom de tous. Personne ici ne saute de joie, mais on doit le faire pas vrai ? 
● Ouais... - répondit Bender en pensant - "Quel bon gars, quel dommage"- puis à haute voix demanda - Emily ? 
Cependant cette dernière était complètement absente d'esprit. Ni pensée, ni signe gestuel de vie, elle ressemblait à une poupée de taille humaine.
● Je vais prendre ce silence pour un oui alors - affirma Jonathan


● 4 mn 03 s
● J’espère que votre ami est d’accord lui aussi - dit Bender, le doigt toujours suspendu autour de la touche.
● Oh je suis sur qu’il l’aurait été… – répondit Dalanda sans avoir l'impression de mentir. Cid aurait juste dit quelque chose du genre - "Kruu rru rru, eh bien rien que pour faire chier ce type je survivrai quand même". Ou peut être qu'il aurait assommé Eiling en l’entraînant le plus loin possible, laissant les autres se démerder. Techniquement il n'aurait été contre l'explosion, mais contre le fait qu'elle se retrouve dans les parages. Probablement...

● 3 mn 45 s
● Même si j'ai du mal à l'imaginer, je vous crois sur parole - répondit le sergent. 
● Merci de cette confiance. Je suis désolée de ne pas avoir fabriqué des systèmes de filtration adéquats - dit Dalanda
● Si elle était en état, je vous aurais forcé à porter cette armure – avoua Bender 
● Et vous pensez que je vous aurai laissé faire ? - interrogea Eiling
● J'aurai aidé le sergent madame - annonça Eiling qui ne sut quoi répondre d'autre que 
● Merci - même si ce merci appartenait à une autre réalité.

● 2 mn 34 s
● Ok ! Je ne sais pas si ce truc est une blague ou non mais on va y répondre sérieusement – dit Jonathan en appuyant sur la touche N du clavier avec une force telle que le doigt métallique fissura le clavier. Ce n'était peut être pas le geste le plus malin à faire, mais c'était la seule solution pour combattre l'hésitation qui engourdissait sa volonté.
● “Je suis désolée mon chéri, maman ne pourra pas rentrer” - se dit Dalanda en fermant les yeux

● Merci de votre participation - s'afficha le message avec cette fois une variante. Juste en dessous du texte une image pixelisée d'un clown dansant apparu 
● "Qu'est ce que ?"
● Nous vous remercions de cette offrande - fit le texte et le petit personnage sorti un couteau et une fourchette géante. Ensuite,
l’image changea, les moniteurs montraient désormais les images caméras. Caféteria, zone de repos, bureaux... dans tous les endroits du B0 au B4, tout le monde était en train d’étouffer et cracher du sang ainsi que leurs organes au sol. Les douches, les chambres, l’infirmerie… L'horreur était partout.

● Non non non non NON !! – hurla Bender en frappant le clavier qui vola en éclat en même temps que toute la machinerie.
● Je n’y crois pas !! – souffla Jess.
● Emily ?! – cette dernière tomba dans les pommes, le choc était trop intense pour elle. Les derniers fils de conscience qui la rattachait à ce monde furent coupés. 
● Qui ? Pourquoi ?! POURQUOI !! – ragea Bender – BORDEL DE MERDE C’EST QUOI CETTE HISTOIRE !! – hurla-t-il en essayant de défoncer les moniteurs du poing, mais ils étaient holographiques et son poing ne brassait que de l'air le frustrant d'avantage...
Le chemin était long et brumeux comme dans un rêve. Mais tout rêve avait une fin et Cid se retrouva au milieu d'un couloir qui ressemblait à tant d'autres. Il s'immobilisa pour comprendre cet étrange ressenti qu'il avait, pour essayer de se rappeler de ce truc qui se heurtait contre la paroi de ses souvenirs, essayant désespérément de retomber dans le conscient. Mais il n'arrivait pas à le faire. 
● "Hmm ! Trop bizarre..." - se dit il en se retournant pour voir d'où il venait. Mais il ne se rappelait pas du tout le chemin parcouru - "Est ce que je fais demi-tour ?"
● "C'est plus prudent"
● "C'est inutile"
● "Pourquoi faire ?"
● "Silence !" - rugit il intérieurement pour calmer les voix qui commençaient à prendre de l'ampleur. Le silence de cimetière qui l'entourait rendait ses "hôtes" plus audible que d'habitude. Il continua encore à regarder d'où il était venu, hésitant sur la nécessité de faire demi-tour mais fini par décider d'avancer. 

Ce n'était pas qu'il n'était pas inquiet, son corps lui disait clairement que quelque chose ne tournait pas rond. Cette perte de mémoire n'était absolument pas normale, et il connaissait suffisamment bien son corps pour le savoir. Les heures passées à pousser sa machine organique dans ses retranchements, les multiples moments entre la vie et la mort... Son expérience, tout simplement, lui avait apprit à identifier les moindres anomalies, douleurs, incohérence, distorsions, autant de signaux d'alarmes qui criaient au danger. Et là c'était clairement un cas où tous ses sens devaient être emballés. Mais tout le problème était là, alors que son instinct devait s'affoler, il restait étrangement calme. 

Les "autres", eux, se bousculaient dans tous les sens comme des abeilles dans une ruche, mais Cidolphas, n'éprouvait aucun sentiment de danger. Au contraire, il avait cette baisse de tension caractéristique d'une fin de mission. Lorsque les nerfs commençaient à se détendre et que le corps pouvait commencer à bénéficier d'une véritable sérénité. C'est pourquoi, après plusieurs minutes d'hésitation, il décida de continuer sa besogne. 

Le géant ne savait plus comment il était arrivé là, mais il savait encore ce qu'il cherchait. Alors il avança en vue d'une rencontre qu'il espérait mémorable. Après tout, la créature de glace, ce zoohumain qui les avait poursuivi dans les tunnels après son escarmouche dans la gare, lui avait fait forte impression. Ce truc sortait clairement de l'ordinaire. Alors, la source de cette bizarrerie ne pouvait être qu'incroyable.  

Sur le chemin il avait à nouveau put voir le carnage que la chimère avait réalisé. Ce n’était pas les corps des black owls qui lui pesait sur la conscience, autant que cela pouvait peser sur sa conscience: Celui qui vit par l’épée meurt pas l’épée. Une règle simple qui s'applique à tous ceux qui brandissent une arme, un principe qui s’appliquait également à lui. Marshall c'était longtemps préparer à cette éventualité, déjà dans les cages où il devait apprendre à se battre et survivre. Chaque jour était un potentiel dernier jour, au point où la mort était devenue une possibilité, voire une banalité. 
Là bas, dans l'arène puante au sable rouge, il n'y avait ni supplication, ni regrets, juste l’acceptation d’une fin inévitable, un repos du guerrier. 

Les black owls avaient portés les armes, ils s'étaient enrôlés volontairement pour se battre, alors il était naturel qu'un plus fort qu'eux prenne leurs vies car ils auraient fait de même. 
● "Ils ont tenté de faire de même" - se corrigea Cid
Pourtant, ce point de vue, sensé, n'était partagé que par une poignée d'individus. Un code de gentleman aussi rare que du nimbus. La mort n'était pas si simple à accepter, la mort était une inconnue qui a terrorisé l'humanité depuis la nuit des temps. La mort est le monstre dans l'obscurité qui attaque tout le monde sans discernement. Elle a été étudiée par des civilisations entières depuis que le monde était monde, elle avait suscité des cultes, des mythes, des histoires, aussi nombreux que les étoiles dans le ciel. 

L'accepter sans pleurer, l'accepter sans broncher, l'accepter comme un "homme", n'était pas à la portée de tous. Elle pouvait rendre fou, elle pouvait complètement chambouler l'histoire, la sortir de son axe appelé: destin. Il n'y a qu'à voir les humains aujourd'hui prêt à accepter des choses inconcevables avant la guerre contre les kiss. Il n'y a qu'à voir aussi le passé, comment des générations de traumatisés après les guerres mondiales ont éduqués des enfants à leur tour traumatisés par des vérités et peur biaisées. Et le monde qui en résultat était aussi turbulent qu'une tempête qui prit des siècles à se calmer. 

Là, à nouveau, une autre guerre galactique pouvait voir le jour. Les kiss pouvaient débarquer plus nombreux qu’auparavant, plus agressifs qu'auparavant, plus terrifiants qu'auparavant. La mort allait à nouveau régner en maître sur cet univers alors que tout le monde commençait à entrevoir la possibilité d'une longue vie pleine de bonheur. 
● “Près de trois siècles” - Se dit Cid en se rappelant l'âge de Morel. Ce type devait avoir plein d'histoires à raconter sur le passé, mais Marshall n’avait pas poussé sa curiosité plus loin. Toutes les vérités n'étaient pas bonne à savoir, certaines pouvaient finir par coûter trop chers et amener une pluie diluvienne de merde. Et justement les révélations de ce Morel commençaient déjà à puer les soucis. 
● “Mais peut être que j'ai laissé échapper quelque chose d'important ?” – se demanda-t-il
● “Hihihi trop tard”
● “Ta gueule !”
● “Hihihi, ok”
● “...”

Sur le chemin, Cid put voir énormément de blouses blanches dans un état désastreux. Il avait l'impression de se promener dans un abattoir exposant les bêtes vidées de leurs intestins et de leurs organes. Et c'était un spectacle qui pouvait rebuter même les plus aguerris car la scène donnait l'impression d'une violence gratuite, sadique, malsaine.
● “T'es un grand malade...” - ne put il s'empêcher de commenter.

Et dans ce cas ci, il était moins facile de se dire qu'ils n'avaient eut que ce qu'ils méritaient. Non seulement la barbarie de leurs éviscérations rendait ce jugement délicat, mais également la pensée que, parmi ces individus fort antipathiques, il y avait des personnes comme Andreï ou Choki. Des personnes  qui étaient là par la force des circonstances ou du moins c’est l’impression qu’il avait eût du petit gros. Quant à Andreï, après avoir vu quelques vidéos, le fait était clair que ce dernier était un mec bien, lâche, mais bien.
Ce genre de bonnes personnes apportaient un peu de lumière dans un monde qui basculait vers le crépuscule. Les tuer était un véritable gâchis pour la société. L'acte pouvait s’assimiler un petit peu à de l’automutilation. 

Et puis, au fur et à mesure que Cid avançait, après plusieurs minutes d'introspection et de philosophies obligatoire imposée par son cerveau, les couloirs retrouvèrent leur propreté comme si la chimère n’avait jamais mis les pieds ici.
● “On dirait que j'approche...”
Tout était nickel et immaculé comme se devait être un espace de travail laborantin. De plus il n'y avait pas de trace de griffes ou de sang, il n'y avait pas on plus de torses pendant du plafond ou de cervelles sur les murs. L'atmosphère était plus sereine mais
● “Étrange” - se dit Cid, constant l'arrêt soudain comme s'il y avait une ligne de démarcation invisible - “Hey ! Pourquoi tu t'es arrêté là ?” - demanda Cid mais il n'eut comme réponse qu'un ricanement lointain. 
● “Hihihi
● “Hmm...”

Le géant continua son exploration jusqu’à ce qu’il tombe sur une porte lourdement blindée mesurant près de cinq mètres de haut pour trois mètres de large. Pour estimer l'épaisseur, il posa la main sur la surface métallique et fut immédiatement "brûlé" par un froid intense mais familier. Comme un animal sauvage, cette émanation peu naturelle attaqua au premier contact. 
● Je ne sais pas si tu m'entends, je doute que tu me comprenne mais je ne suis là pour te faire du mal - dit Cid à la porte. Il se sentait un peu stupide, mais au vu de tout ce qui s'est passé ici, il devait ouvrir son esprit à l'étrange et se comporter en conséquence. Alors il attendit devant la porte pendant plusieurs secondes, mais il n'y eut que le silence comme réponse. Et puis, des cristaux de glace commencèrent à se former sur la surface avant de se construire en un sorte de visage difforme et changeant. Comme si la structure était instable ou peut être qu'il y avait une autre raison ?

Cid observa ce phénomène avec un grand intérêt, au point d'en sourire. Il était captivé par chaque seconde de cette étrangeté qui se déroulait sous ses yeux. Il tendit ensuite la main pour caresser cette tête changeante et le froid le mordit comme auparavant. Mais le géant persévéra en essayant de se montrer le plus calme et le plus transparent possible. 
● Je ne te veux pas de mal - lui dit Cid. Il était conscient de la barrière de compréhension, mais les animaux tout comme lui savaient détecter les intentions. Le corps a son propre langage chimique indépendant des mots. 

Le froid arrêta de grignoter la chair et la tête disparu. Cid toucha la porte et il ne senti que la fraîcheur du métal gelé. 
● “Eh bien, ça promet. Il ne reste plus qu'à ouvrir la porte” - se dit il en observant les mesures de sécurité présentes. D’emblée, il ignora les systèmes de reconnaissance biométrique comme la caméra, l’analyseur rétinien et le l’identificateur d’empreintes digitales. Trouver les personnes avec les autorisations dans le puzzle humain que la chimère avait laissé était simplement impossible. Il n’y avait donc qu’une seule solution, sa préférée : taper et taper encore jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien devant lui.

Cependant, sous sa forme humaine, la tâche était loin d’être évidente, c’est pour cela qu’il ne l’utilisait pratiquement jamais. Enfin, la fragilité de cette chair était une parmi une pléthore d'autres raisons... La peau n'était pas comme le cuir épais de sa forme féline, ses os n'avaient pas non plus la même épaisseur et la même structure complexe. Ses muscles étaient trop mous, ses sens sous développés... Cette forme n'avait que des inconvénients et il était compréhensible que les humains essayent constamment de transcender cet état. Vivre dans ce corps c'était comme avoir échouer à la roulette russe de la création, mais pour l'instant il n'avait pas trop le choix. Son corps avait besoin de récupérer suffisamment pour supporter l'hybridation. 

● “Bon bein quand il faut y aller…” - se dit-il en se relaxant un peu. Le géant se mit en position, prit une profonde respiration et frappa d’un coup sec accompagné d'une rotation parfaite du bassin et d'une expiration. La force d'une frappe était la somme des efforts transmis par les articulations c'est pourquoi l'épaule, le coude, le poignet, la hanche, les phalanges, principalement jouent un rôle important. Mais il y a aussi les autres articulations méconnues, après tout le nombre d'articulations chez un humain s'estime entre deux cent et quatre cent. Et ils étaient le conduit de l'énergie générée par les muscles. Plus les articulations étaient impliquées et plus l'énergie était renforcée. 

C'est pourquoi, lorsque le poing de Cid rencontra le métal dans un grand bang, ce dernier plia légèrement et fut peint d'une couche de sang. Marshall regarda a main et constata avec déception que sa peau avait été arrachée par l’impact.
● “Encore quelques centaines comme ça et c’est bon”
● “Hihihi ça va virer SM cette histoire”
● “ah te revoilà toi ! Ferme là tu veux, j'ai besoin de me concentrer”
● “Hihihi, attention à ne pas te froisser un neurone”
● “Fou le camps ok ? Et arrête de me parler !” - commanda Cid en couvrant la voix par des bangs qui s'enchaînèrent. 
Bang, bang, bang, bang, les coups se répétaient sans s’arrêter jusqu’à ce que le métal plie d'avantage.
Les minutes passèrent et Cid commençait à envisager la possibilité de chercher une autre voie d'accès. Il y en avait forcément une comme passer par le plafond ou casser les murs avoisinants. Il existait d'autres options débattues dans le cerveau, mais Cid préférait se forcer un chemin à la sueur de son front. Après tout, commence une ridicule porte de ce genre pouvait oser lui bloquer la route !

C'est là qu'il sentit une odeur familière s'approcher. Alors, il se retourna et attendit que Dalanda arrive, mais en la voyant avancer il fut prit d'inquiétude. L'information olfactive et visuelle qu'il obtenait laissait transparaître un état préoccupant. Il était probable que quelque chose de grave était arrivé et Marshall se demanda alors si son instinct l'avait trompé...

● C’est quoi le souci fillette ? Qu’est ce qui s’est passé ? – demanda-t-il.
● Ils ont tué tout le monde – dit-elle en lui posant la tête sur la poitrine.
● Qui a tué qui ? – demanda Cid embrouillé
● Je ne sais pas, tout allait bien et puis Morel est mort avec Akiro et y a eu ces bombes à gaz et tout le monde est mort, c’est une vraie horreur.
● Ok… - fit Cid en se grattant la tête - Imagine que tu ne discutes pas avec un devin et raconte-moi tout dans les détails.

Dalanda commença à raconter ce qui s'était passé après le départ de Cid. Qu'ils avaient arrêté l'interrogatoire après avoir obtenu des informations inquiétantes sur la nature des Kiss. Qu'ils étaient sortis pour prendre de l'air et qu'ils ont découvert ensuite les cadavres d'Akiro et Morel. Quelque chose d'horrible c'était passé dans la pièce, et après les bombes... Le géant écouta en silence et ne pu s'empêcher d'éprouver des regrets. Regret pour avoir laisser sa protégée toute seule dans ce moment difficile, et regret de ne pas avoir extirpé toutes les informations de la gorge même de cet Akiro. En voulant rester "civil", il venait de perdre un lien important avec le culte à l'origine du projet chimère.
● "Du calme, ce n'est pas grave, ce n'est pas grave" - se répétait il, car son amie avait besoin de lui: calme et centré sur ce qui avait réellement de l'importance.
● Pourquoi ça c'est passé comme ça ? – demanda Dalanda au bord des larmes. 

Cid savait qu’elle passait un sale moment, déjà avec tous ces morts autour et avec ce qui venait de se passer en prime, l'état émotionnel d'Eiling était plus que critique. S’il le pouvait il aurait utilisé le protocole Milgram sans même lui demander son avis mais hélas, il n’y avait plus accès.
● "Pourquoi ça c'est passé comme ça ?" - se demanda-t-il aussi. Et ne trouvant aucune réponse, il répondit - Je n'en sais rien. 

Quelques fois il n’y avait pas forcément de raisons. Tout dans ce monde ne se pliait pas à la logique ou du moins, tout dans ce monde se pliait à la logique du plus fort et/ou du plus malin. Et ce, quel que soit le contenu de cette logique. Le vice n'avait de limite que celui de la moral ou de la conscience. Mais pour celui qui en était démuni, il n'y avait aucune limite. Et de ce fait comment comprendre sa logique ? D'un point de vue humaniste, la tâche était impossible. 

Il était nécessaire de se libérer des contraintes de la conscience morale. Dès lors, il était plus simple de se poser la question: pourquoi pas ? Pourquoi est ce qu'un individu qui avait le désir et les moyens de faire du mal ne l'aurait pas fait ? Le responsable était un psychopathe qui ne donnait à la vie absolument aucune valeur, c'est la mort qui l'intéressait.

Cependant, quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose ne faisait aucun sens parce que le responsable avait bâclé le travail. Et toute la question demeurait
● "Pourquoi est ce que nous sommes encore en vie ?"
Pourquoi est ce qu'il n'avait pas simplement tout gazé ? Et là, le "pourquoi pas" avait plus de mal à passer même s'il n'en était pas moins "logique" ou plutôt, il n'en était pas moins sensé.  
● "Pourquoi ne pas avoir tout fait sauter ?" - se demanda Cid. Si ce type était un psychopathe avec la compétence nécessaire pour cacher des bombes à gaz aux yeux de Morel et de son IA, d'avoir piraté le système pour laisser son message... Pourquoi avait il commis une telle erreur,
● "A moins que ce ne soit pas une erreur ?"
● "Possible"
● "Crédible"
● "Hihihi bobo la tête"
● "..."

● Je trouverai les responsables ! Et je les ferai payés – clama Dalanda furieuse, serrant ses petit poings tremblant de frustration et de colère. Cid revint à lui au moment où la question du "Qui" prenait de l'ampleur dans son esprit.
● Et je t’aiderai à le faire – promit Cid et pour la première fois depuis longtemps, il ignorait s'il serait en mesure de tenir cette promesse. Dans un coin de son esprit, il avait déjà une petite idée sur l'identité du responsable de cette folie. E si jamais ses doutes s'avéraient fondés, alors leur faire payer allait être particulièrement difficile, peut être, vraisemblablement, impossible. Cependant son choix ne lui appartenait pas, il était l'exécuteur de la volonté d'Eiling, il devait veiller sur elle jusqu'au bout. Cid n’aurait jamais pu imaginer au départ de leur relation qu’il trouverait une nouvelle famille… – On les aura jusqu’au dernier. Ne t'en fait pas pour ça - dit il en se voulant rassurant. 

Eiling se sera plus fort contre Marshall, un sentiment de chaleur et de bien être parcouru son corps. Il aurait pu rester comme ça pendant des heures si seulement
● "Hihihi mon cochon. Fait gaffe t'as pas de de slips"
●"Putain, connard !" - Ok, on va arrêtez là les émotions - dit il en poussant légèrement la jeune femme.
● Quoi ? - fit Dalanda
● Quoi quoi ? J'ai plus l'habitude de tout ça, alors c'est bizarre - avoua Marshall 
● Sigh... tiens – dit elle en tendant à Cid la carte de joker, le côté du tigre était recouvert de sang.

● C'est quoi ça ? Pourquoi tu me le donne ? - demanda Cid confus
● Je ne sais pas c'est juste que j'ai cru que tu voudrais l'avoir - répondit Eiling
● A cause du tigre j’imagine ? – constata le géant amusé. Il regarda la carte sous toutes les coutures mais ne vit rien de particulier. Pourtant; malgré tout le désir qu'il avait de la jeter, la carte restait entre ses doigts et là il se focalisa un peu plus. Le touché… il frotta la grosse tâche de sang et elle resta imprégnée ce qui était des plus particuliers. Les matériaux modernes étaient en général recouverts d’une pellicule qui les rendait imperméables. Un simple frottement aurait du être suffisant mais ce n’était évidemment pas le cas, et la matière… Maintenant qu’il y prêtait attention c’était une carte papier à l’ancienne.
● Peut être... je ne sais pas. Ça fait raciste du coup non ? – lui dit Dalanda en l’extirpant de ses pensées.
● N'importe quoi - répondit Cid en essayant de cacher la sueur froide qui lui parcourait le dos. Cette carte, ce message était bien trop personnel à son goût. 

● Ça va ? - demanda Eiling en remarquant le visage inquiet de son ami.  
● Hmm ? Oui, oui ça va. 
● ... Cid, cette carte est importante ? - demanda Dalanda
● Je n'en suis pas très sur - dit Cid en prenant la carte entre le majeur et l'index qu'il pressa les uns contres les autres. Ensuite il écarta les doigts toujours serrés les uns contre les autres et la carte se déchira en deux - C'est une carte des plus banales - expliqua t'il ensuite. 
● "Menteur"
● "Ta gueule"
● "Dis lui"
● "Pas maintenant ! Plus tard, je lui dirai tout"
● "Hihihi que de drames. Que de secrets !"
● "Tssk"

● Ça te dit de voir quelque chose d’incroyable ? - demanda Cid après son monologue interne.
● Hmm ? 
● C’est juste de l’autre côté de cette porte - dit Cid en pointant du pouce la porte blindée dans son dos - Une seconde je vais l’ouvrir.
Le géant frappa la porte avec plus de violence, il avait un surplus de colère à évacuer même si elle était hypocrite de son point de vue. Que le mensonge soit son premier réflexe ne lui plaisait pas, ce n'était pas la bonne chose à faire surtout après ce qui venait de se passer. C'est pourquoi chaque coups était une expiation, chaque os brisé était sa demande de pardon. La douleur était bien plus facile que la vérité, quelle étrange manière de pensée...
Il fallut à Cid près de mille cinq cent secondes avant de créer une brèche dans la paroi métallique, une ouverture suffisante pour passer les doigts. Il commença alors à écarter la paroi de plus en plus, gonflant ses muscles presque au double de leur volume.

Les ligaments, les articulations, les os, commençaient à accuser la charge de l'effort mais c'est le métal qui fut le premier à flancher. Cid écarta les parois de plu en plus jusqu'à ce qu'il y ait un trou suffisant pour le laisser passer.
● Ah sa mère ! - dit il complètement essoufflé, plié en deux, recouverts de transpiration et avalant l'air à grosses bouffées
● Ça va tes mains ? – demanda Eiling qui regardai calmement Cid passer ses nerfs. 
● Bien sûr – répondit ces dernier, même si en réalité ses mains étaient en lambeaux - Rien que mon corps ne puisse guérir.

● C’est vrai que ta capacité à régénérer est impressionnante - avoua Dalanda. La première fois qu'elle avait son corps, humain, recouvert de cicatrices elle eut une réaction de panique. Mais en observant de plus prêt elle remarqua que les pores de connexion nécessaires à l'usage des armures de type "survie" étaient absentes. Ces pores permettaient une connexion entre l'armure et certains organes comme l'intestin, l'estomac, la vessie... (Les anciens modèles avaient également un tuyau pour l’anus mais avec les progrès de la médecine, et la synthèse du methybenzolfate, l’enzyme nettoyait l’intestin des déchets organiques, rendant ce procédé dépassé pour le grand plaisir de tous. L’enzyme nettoyait et liquéfiait les déchets organiques et le liquide, en majeur partie de l’eau était récupérée soit pour consommation ou électrolyse).
C'était comme si son corps était revenu à un état antérieur. Mais dans ce cas - Pourquoi tes blessures ne guérissent pas ? 
● Lesquelles ? - demanda Marshall
● Bah celles que tu as un peu partout - répondit la jeune femme prise de cours par la question.

● Hmm, je ne comprends pas tout moi même. Mais je crois que la raison est qu'elles pré-datent l'injection des nanomachines. Ce moment marque le moment 0, la première sauvegarde. Elles peuvent me guérir jusqu'à cet instant mais pas avant. 
● Et elles te maintiennent à cette périodes 0 - demanda Eiling en inspectant le corps de son ami. Ces petites merveilles allaient être un sacré challenge à analyser et désassembler.
● Non, je vieillis mais juste lentement. Mon corps change, prend, perd du muscle; connait des carences ou des périodes de sur-régime. Les nanomachines ne fonctionnent correctement qu'une fois que le projet chimère est enclenché, du moins c'est ce que je crois. A vrai dire, je n'en sais pas grand chose.
● Intéressant...
● Kruu rru rru, sans déconner. Allez viens, on remettra le plaisir de mon inspection anatomique pour une autre fois - dit Cid avant de se forcer à travers la brèche étroite. 


Une fois de l'autre côté, ils se retrouvèrent dans une pièce avec sur la droite des vitres rectangulaires qui donnaient sur un grand intérieur blanc, tout blanc, très blanc, avec du relief enneigé. De là on pouvait observer quelque chose, des barres métalliques colossales. 
● Qu’est-ce que c’est ?
● L’espèce d’origine – lui répondit Cid captivé. La créature restait invisible, peut être à cause de tout le blanc de la pièce, mais il était tout proche. Le géant regarda autour de lui pour voir où aller ensuite. Pas loin, à quelques pas, il y avait une porte qui menait vers des vestiaires renfermant des combinaisons intégrales monopièces, assez lourdes et très chaudes. Ainsi que des casques thermiques – Je me demande s’il y en a à ma taille - demanda-t-il ensuite en inspectant les placards.
● Dur d’être grand - se moqua Eiling - Pour moi c’est bon – dit-elle en prenant une des combinaisons qu’elle revêtit aussitôt, non sans difficultés. Pour porter ses vêtements il fallait ouvrir le dos qui avait des sections fait d'une matière similaire au velcro. Ensuite il fallait passer ses jambes avant de mettre le reste et refermer le dos. C'était la partie la plus compliquée de l'opération mais le résultat en valait la peine – Ah ouais c’est chaud à l’intérieur. Je commence déjà à transpirer.
● Ah bah t’as de la chance parce que je vais probablement me geler le cul et mourir d’hypothermie.
● Il n’y a vraiment rien à ta taille ?
● Non ! - fulmina Cid - A croire qu’il n’y a que des nains qui travaillent ici !
● C'est juste toi qui est trop grand - commenta Eiling 
● Tu parles, là je ne suis qu'un gringalet. Regarde, je n'ai que la peau sur les os - dit Cid en gonflant son biceps, et les bosses formées feraient pâlir de jalousie n'importe quel culturiste.  
● Mouais... - fit Dalanda sur un ton sarcastique
● Je sais, décevant. Je suis pressé de pouvoir rechanger d'apparence
● Et qu'est ce que tu attends au fait ? 
● Bah disons que, vu que ça va faire un mal de chien. Je me prépare un peu psychologiquement et je ne veux pas endommager l'organe d'hybridation. Tout mon corps va changer, des os aux organes, c'est pas juste en un claquement de doigts et hop !
● Ok, par contre tu peux faire vite ? Je meurs de chaud dans ce truc.
● Je cherche, je cherche, mais je ne trouve pas - dit Cid en jetant des combinaisons au sol, toutes trop petites pour lui. Même les XXL ne lui allaient pas.

● Tu ferais mieux de rester ici alors - envisagea Eiling - Je te raconterai en détails.
● Ha ha ! Très marrant ! Non j’y vais et je vais utiliser ça – dit Cid en prenant trois combinaisons qu'il attacha autour de son torse en laissant le moins d'espace exposé possible, sous le regard médusé de Dalanda – Quoi ?
● Non rien – dit-elle en éclatant de rire.
● Ce look sera à la mode dans quelques années tu verras – dit-il en faisant de même autour de ses jambes et de sa tête - Tada ! - fit il ensuite d'une voix étouffée par l'épaisseur du vêtement - Je suis classe ou pas ?
● Je dirai plutôt: ridicule - sourit Eiling
● Hmpf, jalouse - fit Cid en secouant la tête comme pour ramener en arrière des cheveux imaginaires. A la place ce sont les manches et les pieds de la combinaison enroulée autour de sa tête qui bougèrent dans tous les sens - On est parti ! - dit il en observant Dalanda de sa vue périphérique. Il vit cette dernière secouée la tête, mais plus important il la vit sourire. Sa clownerie avait porté ses fruits et, cerise sur le gâteau, l'idée n'était pas si ridicule tout compte fait. 

Sur leur gauche il y avait un couloir avec deux portes, qui continuait sur quelques mètres avant de virer sur la droite. Le couloir descendait ensuite en escalier puis débouchait sur une autre porte massive délimitant l’entrée d’une zone de décontamination.
● Eh bien la sécurité ne rigole pas ici – dit Dalanda en appuyant sur le bouton d’ouverture. La porte s’écarta les laissant entrer dans une zone aux murs recouverts de pores plastiques. La porte dans leur dos se referma automatiquement et les pores libérèrent une fumée qui stérilisa leurs vêtements. Puis la porte devant eux s'ouvrit sur un énorme espace avec des dunes de neige.
● Oh putain, c’est quoi cette température – claqua Cid des dents. N'ayant pas de casques à sa taille, ses yeux prirent la variation de température avec violence, au point où Cid du être obligé de fermer les paupières. Ce geste n'aidait pas beaucoup, mais déjà il limitait légèrement l'impact du vent – Ils n’avaient pas besoin de nous décontaminer avec ça.
● Ca va aller ? – demanda Dalanda
● C’est plutôt à moi de te demander ça.
● Comment ça ?
● Je pensais que t’allais être plus émotive que ça avec tout ce qui s’est passé.
● Je ne sais pas, j’ai dû plonger vraiment profond dans l’inconscient de Morel. Peut-être que c’est lié ?
● Hmm - fit Cid. La perspective que son amie avait été empreinte de la personnalité et des souvenirs de Morel ne l'enchantait pas des masses. Si jamais elle venait à changer... - Ok, on va garder ça en vue. Ce serait dommage que tu vire comme ce type - avoua t il sa crainte. 
● Je préférerai encore mourir. Le culot qu’il a eu d’essayer de se justifier ! - s'échauffa Dalanda
● Il n'y a rien de plus humain que d'essayer de justifier ses conneries. C'est l'un des rôles de notre cerveau après tout – dit Cid.
 Il y a des limites à l’auto justification ! La survie ne justifie pas le meurtre de masse. On est mieux que ça, on vaut mieux que ça !
● “Elle est encore naïve” - pensa Cid. Son amie ne se trompait pas réellement, mais elle faisait l'erreur de se prendre comme modèle décisionnel et généralisait sa pensée à l'ensemble de l'espèce. Il est vrai que certains privilégient leur humanité mais il y a également l'autre côté de la pièce. Ceux qui veulent survivre à tout prix, quitte à vivre avec des regrets. Cid était de ce genre là, et le poids des regrets était une véritable montagne sur ses épaules. Il était de ce genre là avant de bien connaitre Dalanda et aujourd'hui il avait une mission plus importante que sa propre existence. 
En montant au sommet de la deuxième dune ils virent le reste de la pièce qui était séparée en deux par une paroi vitrée jalonnées de barres métalliques, comme celles d'une prison. Et de l’autre côté de la paroi vitrée était allongée une énorme créature à la fourrure blanche. L'animal gigantesque, même couché, devait faire près de trois fois la taille de Cid. Qu'un organisme de cette carrure puisse exister était tout simplement incroyable.

Cependant, alors qu'il serait concevable d'attendre un sourire sur les lèvres de Marshall, son visage était en réalité déformé par la colère. Il pouvait déjà apercevoir des zones tondues sur la fourrure de la bête et cela ne voulait dire qu'une chose dans son esprit: l'animale avait subi des traitements douteux.
● Je ne la voyais pas si grande depuis là-haut – dit Dalanda en se sentant minuscule et légèrement apeurée d s'approchée. Ce monstre pouvait la happer sans même faire attention – Il y a du monde regarde !! – Elle pointa le doigt dans la direction juste à droite de la paroi de verre. Un groupe de trois personnes était assis à même la neige. Ils se levèrent et leurs firent signe à grand coup de main – Au moins ils sont content de nous voir – Mais Cid n'écoutait pas et ne prêta aucune attention aux individus présent. Il  continua droit devant vers la cellule de la créature - Cid ? - s'inquiéta Dalanda - Cid ? - l'appela t elle à nouveau en se précipitant sur ses traces - "eh merde, qu'est ce qu'il y a encore ?" - se dit elle ensuite en sentant les ennuis venir.  

Au bout de quelques minutes ils se retrouvèrent devant la paroi de verre et le groupe de trois s’approchait vers eux en courant de manière pataude sur les dunes de neige.
● Ah bonjour ! On ne s’attendait pas à ce que vous veniez. La crise est terminée ? – demanda l’un d’entre eux amicalement.
● Euh bonjour ? – répéta t-il
Mais Dalanda, émerveillée par la créature, par la qualité de ses poils semblables à des fils de neige. Même si elle ne voyait que le dos semblable à une colline, ses yeux était nourris par une beauté inimaginable. Même la peau, visible à plusieurs endroit, était incroyable: translucide comme de la glace, et sous la peau on pouvait voir des veines aussi bleues que du saphir.
● Wouah !! - lâcha la jeune femme émerveillée

● Excusez moi ? - appela encore la même personne en tirant sur la combinaison de la jeune femme. 
● Euh oui ? – répondit Eiling en tournant légèrement la tête pour ne pas sortir la créature de son champs visuel. 
● La crise est terminée ? – Questionna le trouble fête avec une pointe d’inquiétude dans la voix – On n’arrive pas à avoir de nouvelles, les serveurs internes ne répondent plus. Qu’est ce qui s’est passé ?
● Oh ! - réagit Eiling en se retournant complètement - "Oh... Comment je vais leur annoncer ça ?"
● On a tout essayé mais personne ne répondait. On ne savait plus quoi pensé. Il y avait des tremblements de terre et... - continuait à parler l'homme paniqué mais Dalanda posa les mains sur ses épaules
● Je crains d’avoir de terrible nouvelles pour vous - annonça-t-elle ensuite en prenant un ton adéquat. 
● De terribles nouvelles ?
● Il s’est passé quelque chose d’horrible ? – demanda la femme juste derrière le trouble fête. 
● Du calme chérie - dit la personne qui parlait jusque là à Eiling. Il se retourna pour prendre la main e sa femme et sur un ton rassurant lui dit - la dame de la sécurité va nous expliquer tout ça et tu verras que tout vas bien, pas vrai madame ? 
● ? Sécurité ? - demanda Dalanda
L'homme fut surpris par la surprise de son interlocutrice et regarda sa poitrine en quête d'un badge d'identification, mais il ne trouva aucun signe distinctif indiquant l'identité de la personne devant lui
● Vous n’êtes pas de la sécurité ? - demanda-t-il alors avec une pointe d'inquiétude qu'il ne sut pas cacher

● Non, je ne fais pas parti du personnel. Mais je ne vous veux aucun mal, rassurez vous - leur dit Dalanda. Après quoi, elle commença à partager les informations de la manière la plus délicate possible et en allant droit à l’essentiel. Et comme il était prévisible, la nouvelle fut accueillie très difficilement. 
● Mon dieu ! C’est un cauchemar – dit la troisième personne – Mais il y a combien de survivants ? Felix, et Mégane… Vous savez qui a survécu ?
● Non je l’ignore, mais une personne s’occupe de rassembler tout le monde. On devrait avoir des nouvelles assez vite…

Cid observait la créature ignorant la conversation. Les parties où le dos de l'animal avait été mis à nu étaient translucide à la manière de la peau d’un poulpe. Il pouvait voir les veines, mais le sang n’était pas rouge mais bleu. Cela allait contre tout ce qu’il savait ou pouvait concevoir, et il était littéralement fasciné par cette merveille. Fasciné, attristé, en colère, mais il pouvait encore contenir sa rage. Du moins, jusqu’au moment où la créature se retourna et qu’il ne croise son regard d'un bleu qu'il n'avait encore jamais vu. Néanmoins au lieu d'être hypnotisé par cette beauté rarissime, Marshall fut ramené à la dure réalité de ce monde.

Les yeux de la bête, il savait exactement ce que le regard apeuré de l'animal voulait dire, il savait exactement quels sévices elle a dut vivre pour avoir cet air terrifié. Le canidé poussa un aboiement ridicule pour une créature de cette taille, puis il se traîna dans un coin de sa cage où il se mit à trembloter et aboyer à la manière d’un chiot apeuré.
● “Ce n’est pas ça, non ce n'est pas ce que je voulais voir. Non, non, non, non, non ce n'est pas cette chose pathétique que je voulais voir. PUTAIN ! Ce n’est pas cette merde que je voulais voir !” - hurla intérieurement Cid avant d’extérioriser sa frustration - VOUS ! – se retourna le géant et son corps réagit aussitôt à son état émotionnel en activant la métamorphose. Les os commencèrent à craquer et changer, la peau suivit ensuite reflétant les changements internes. Sa surface était douloureusement distordue et déchirée par la sur calcification osseuse, et ce en quelques secondes. 

Avant même que les personnes, abattues ce qu'elles venaient d'entendre, ne puissent sursauter à la vue de cette métamorphose, Cid saisit le plus proche par le sommet du casque thermique et le rapprocha de son visage et de ses crocs 
● Je vous donne dix secondes pour me dire ce que vous lui avez fait ou il y aura une fuite de cerveaux ! – dit-il en sortant les griffes à peine mais suffisamment pour que sa victime les sentes sur ses tempes. Son regard injecté de sang et sa bouche baveuse, symptômes d'une douleur indescriptible, terrorisèrent la personne suspendue jusque dans son âme. Il était évident, dans son esprit, qu'il allait se faire bouffer. Pourtant, le fait qu'il soit encore en vie était une preuve de bonne intention de la part du géant. Disposant d'une force colossale, prisonnier d'un monde aussi fragile que du verre, il aurait pu éclater le crane entre ses doigts comme un ballon d'eau... 
● Cid ? qu’est ce qui te prend ?! 
● Ne te mêle pas de ça ! 7 secondes !
● Quoi ? attendez… – essaya de dire la femme du suspendu mais son intervention n'était nullement prise en compte
● 5 !!

● Ahh ! – commença à crier le suspendu alors que le z'hum serrait les doigts avec la délicatesse et la minutie d'un horloger.
● Ce n’est pas nous, on l’a trouvé comme ça ! - répondit la compagne de la victime, en sautant pour attraper le bras de Cid pour essayer de le baisser. Mais c'était peine perdue, la femme restait accrochée au dessus de la neige comme une feuille à une branche, incapable de faire basculer cette dernière malgré tous ses efforts – Ce n’est pas nous ! je vous supplie de nous croire. Nous sommes des vétérinaires et Moore est dresseur. Ne faites pas de mal à mon mari – supplia la femme sans arrêter sa tâche désespérée. 

Cid la regarda intensément, cette petite chose cramponnée à son bras, suspendue de manière grotesque, tentant de réaliser l'impossible en y mettant toutes sa force ridicule. Puis, respectant cette volonté de sauver l'autre, libéra son prisonnier qui tomba dans la neige, toute de suite enlacé par sa compagne. 
● Ca va chéri ? – dit-elle en l’aidant à se lever.

● Et ça rimait à quoi ? – demanda Dalanda
● Regarde ! – s’exclama Cid en pointant vers la créature – ce n’est que l‘ombre de ce qu’elle devrait être. Tu vois la peur dans ses yeux ?...
● Ecoutez. Vous êtes un zoohumain et je comprends que vous puissiez ressentir de l’anim… de la colère mais nous avons toujours essayé de l’aider. C’est pourquoi nous sommes restés ici, pour la rassurer et ça nous a sauvés la vie – dit le mari
● Ce sont des gens biens Cid, et je n’ai pas besoin de mon don pour le savoir – dit Dalanda. Il suffisait de les voir, ils avaient réagi humainement à la mort de tous leurs collègues comme Choki l’aurait fait.
● “Où est-il d’ailleurs” - elle fut prise d’inquiétude à l’idée qu’il se soit retrouvé aux étages du dessus au moment où le gaz avait été libéré.

● Nous ne lui avons jamais fait de mal, au contraire nous avons tout fait pour qu'elle se sente bi...
● Bien ?! - termina Cid à la place de la femme - Regardez cet animal et dites moi s'il a l'air d'allez bien ? 
● Non, bien sur que non qu'elle ne va pas bien. Comment est ce qu'un être vivant pourrait se sentir bien dans ces conditions - dit le mari en essayant de boucher les trous dans son casque - Nous avions la prétention d'essayer de changer les choses, mais, hélas, tout ce que nous pouvions faire était de penser les plaies et non les prévenir. 
● Hmmpf ! – fit Cid en jetant un coup d’œil derrière lui. La bête qui ne pouvait être définie que comme un canidé observait la scène avec des yeux remplis de tristesse – Vous avez été bien naïfs alors.
● Naïfs ? Pourquoi donc ? – demanda Moore, le vétérinaire qui n’arrêtait pas de scruter Cid.
● Toi tu vas arrêter de me regarder comme ça où je t’arrache les yeux – dit ce dernier.
● Oh désolé, c’est juste que je trouve les zoohumains fascinants, je me présente James Moore – dit-il en tendant le bras
● Alors tu vas te fasciner un peu plus loin…
● Vous ne connaissez donc que la violence ? – demanda la femme
● Il faut croire que j’ai plus d’humain en moi qu’autre chose - répondit sèchement le félin dont le corps commençait à fumer en raison de sa température corporelle élevée luttant contre la température extérieure basse. 

● Cid, ça suffit. S’il te plait - demanda Dalanda
● Très bien - répondit le z'hum en reprenant sa colère en laisse. Néanmoins, cette dernière à l'image d'un chien fou essayait quand même de courir où bon lui semblait, traînant son maître comme un boulet - C’est quoi son histoire ? Si vous n’êtes pas responsable pourquoi elle est comme ça ? - demanda-t-il ensuite. 
● On ne sait pas vraiment. Fryghed était déjà comme ça depuis qu’elle était un chiot - répondit Moore, observant Cid de la tête aux pieds.
● Chiot ? Elle ressemble à un loup alors le terme serait louveteau non ? – demanda Dalanda
● Où tu vois un loup ? – demanda Cid – Son apparence est celle d’un chien de montagne.
● Non – dit le mari

● Non ? – redemanda Cid - Pourquoi non ?
● Moi je vois un chien de berger, un Border, une vieille espèce – répondit-il – et ma femme un husky.
● Hmm ? - fit Cid surpris. 
● Comment est-ce possible ? – demanda Dalanda.
● On n’en sait rien encore. Sa peau, ses organes, son système circulatoire, sa capacité de camoufler son apparence…Malgré les années de recherche nous ne pouvons rien expliquer. Et c'est peut être mieux comme ça, mieux vaut que ses capacités ne soient pas répliquées. . 
● Ha ! Je vous signale que les petits génies ici ont fait mieux qu'une modification d'apparence. Ils ont développé une technologie furtive. C'est de la merde, mais c'est mieux que ce tour de passe passe  - commenta le félin. 

● Vous pensez ? - demanda Moore mais Cid l'ignora complètement. 
● Il ne faut pas voir le don comme une simple modification corporelle. Fryghed impose une vision à nos cerveaux. théoriquement elle peut nous faire croire tout et n'importe quoi et encore ce n'est qu'une enfant. Imaginez ce que pourrai faire un adulte - expliqua le mari et effectivement Cid eut une sueur froide dans le dos. Avec ça l'invisibilité pouvait aller se rhabiller. Cette capacité jouai sur les sens principalement visuels, mais peut être qu'olfactifs et auditifs aussi. Quelle parade il pouvait y avoir à une telle capacité ? - La seule chose dont nous soyons surs est qu’elle soit un canidé - continua le vétérinaire - C’est pour cette raison que le projet Fenrir était encore au stade de prototype. Nous sommes en face de quelque chose que nous ne somme pas prêt à comprendre. Tout notre savoir, tout notre modèle intellectuel, toute notre logique, tout ça est remis en cause par son existence.

● Hmpf ! - fit Cid en pensant - "Il y a des choses bien plus étranges dehors". 
● Et avec quoi vous la nourrissez ? – demanda Dalanda
● Des parasites, Iphela Bamanga – répondit Moore.
● Et dans un langage clair ? – demanda Cid
● Des cafards géants, avec des sortes de faux sur le dos – répondit moore.
● Ah je vois. Sales bestioles et je n’imaginais pas qu’elles étaient comestibles – se rappela Cid.
● C’est la seule chose qu’elle acceptait de manger. Ces créatures sont liées à son habitat naturel, d’une certaine façon – répondit la femme.
● Oh ? - fit Cid - Ces créatures ressemblent plus à des insectes qu'autre chose. Et vous dites qu'ils sont au menu de cet animal ? - demanda le félin en hochant de la tête en direction du canidé apeuré. 

● En apparence oui - répondit la femme - Vous voyez en tant que vétérinaires nous devons savoir ce que nous donnons manger aux animaux. Alors il nous arrive de conduire plusieurs tests sur les nutriments dont nous ne savons pas grand chose. Composition, valeur nutritionnelle, ce genre de truc...
● Et donc ? - s’impatienta Cid
● Et donc, ces trucs ont 65% de proximité génétique avec les humains.
● Et alors ? même les vaches ont une proximité génétique avec des humains - fit Cid avant que ça ne face clic dans sa tête - Oh !

● Exactement - répondit Moore - incroyable n'est ce pas ? 
● Je ne comprends pas. Qu'est ce que ça veut dire ? - demanda Eiling 
● C'est assez simple - commença à expliquer Cid - Il y a très longtemps un naturaliste du nom de Jean Baptiste Lamark a émit une hypothèse comme quoi les espèces animales s'adaptent à leur environnement. Cinq ans plus tard, un jeune homme du nom de Charles Darwin a essayé de prouver les dire de Lamark et à écrit la théorie de la sélection naturelle qui expliquait entre autre, comme des espèces ont évolués au cours des millénaires pour répondre aux besoins de leur environnement. Il avait aussi affirmé que les humains étaient l'évolution d'un primate et que nous venons tous de l'océan. Cette théorie a été ensuite développée par deux autres personnes: Francis Durkheim et Joanne Durkheim en écrivant la théorie des leviers évolutifs. Mais je m'égare, je voulais juste mettre en avant la théorie de l'évolution. Et à croire cette dernière, nous partageons une proximité génétique avec des espèces proches de notre branche évolutive: principalement les primates et les chats.
● Les chats ? - s'étonna Dalanda
● A 90 % oui, les chats.

 ● Eh bien, je ne m'attendais pas à ce que vous en sachiez autant - avoua Moore plus intrigué que jamais.
● C'est souvent l'effet que je fais. 
● Il faut dire que tu cultive ta connerie avec grand soin - commenta Dalanda
● Kruu rru rru - rigola Cid en roulant des r - C'est vrai. 
● Du coups, si j'ai bien compris ce que tu essaye de dire. C'est que le fait que ces créatures aient une sorte de parenté génétique avec les humains, indique que c'est une forme d'évolution... Mais de quoi ? De nous ? Humaine je veux dire ? Pour s'adapter à cet environnement ?


● Malheureusement, les données ne peuvent pas répondre à cette question - répondit le mari - Nous ne pouvons que spéculer sur le sujet. peut être que c'est une coïncidence, ou peut être qu'il y a une raison à ce chiffre. Difficile à dire. 
● Bref ! Revenons-en à son histoire à elle - dit Cid en hochant de la tête en direction de Fryghed - Vous avez dit qu’elle était déjà là quand vous êtes arrivés ?
● Oui, quand on nous a proposé le contrat elle était déjà dans cette installation. On a mené un peu notre enquête et de ce que nous avons trouvé, c'est monsieur Morel et son second qui l'ont ramené comme ça - répondit le mari.
● “Tcch qu’est-ce qu’il a encore fait ce fils de pute”
● “Hihihi un massacre ou deux peut être. La question c’est comment parce que tous les chiens vivent en meute non ?”
● “Hmm, pas faux” - se répondit-il à lui-même en imaginant une meute de ces créatures sauvages. Morel tel qu’il l’avait vu n’était pas taillé pour y faire face et il le voyait mal pouvoir traumatiser à ce point un chiot. A moins qu’il soit plus capable qu’il n’en donnait l’impression.
● Ce ne serait pas Akiro par hasard ? – demanda Dalanda
● Monsieur Nokuza ? Non il ne me semble pas.
● Nokuza ? C’est l’une des familles les plus puissantes du monde civilisé non ? – demanda Cid en se tournant vers Dalanda.
● C’est ça. 3ème fortune mondiale. Même moi je ne me hasarderais pas à m’attaquer à eux – répondit Dalanda.
● Je vois. Qu’est-ce que vous comptez faire d’elle ? - demanda Cid – Vous allez continuer à l’utiliser pour vos expériences ?
● On… on n’avait pas le choix, mais maintenant c’est fini. Le projet mettrait des décennies à se relancer…
● Ridicule ! quelques mois au mieux – dit Cid.
● Je pense plutôt à six ou plus – dit Dalanda
● Ok mais ça ne répond pas à ma question – dit Cid en laissant couler le sujet. Sous estimer l’avarice et la motivation humaine était dangereux mais après tout qu’est ce qu’il y connaissait en projet de recherches… – Qu’est-ce que vous comptez faire d’elle ? - demanda t il en pensant en tout sérieux - "Votre bien être dépend de la réponse que vous allez donner"
● Je ne sais pas, on n’a pas eut le temps de penser à tout ça… - dit le mari
● Alors vous devriez y penser très vite où je devrais prendre une décision à votre place. Là, il n'y a personne pour vous dire quoi faire, alors décidez maintenant ce qui serait le mieux pour elle - prévint Cid avec une pointe d'agressivité. 

● Et toi qu’est-ce que tu avais en tête en venant ici ? - demanda Eiling
● Voir si la créature se portait bien - répondit Marshall
● Ah oui ?
● Voir aussi ce qu’elle avait dans le ventre, peut être faire quelques rounds à l’intérieur de la cage, puis la libérer. Mais ça la – dit-il en regardant la créature - si on la libère elle mourra dans les 48 heures. 
● “Ce n’est qu’une pâle copie de ce que Fenrir représente”.

● Vous avez raison, elle ne connait rien de son habitat naturel et vu que la moindre chose la terrorise elle finirait par mourir de faim ou pire. Il se peut que les iphela en arrive à bout, ils sont résistants au froid – répondit la femme
● Les cafards – la corrigea Cid – restons simple. Mais ça ne répond pas à ma question.
● …

● Ils ont besoin de plus de temps pour y réfléchir. Ils viennent à peine de subir une très lourde perte – dit Dalanda
● Et alors ? En quoi le fait que presque tous leurs collègues soient morts change quoi que ce soit ?
● “hihihi j’adore ton tact”
● “Quoi ça ? Quel tact ?”
● Oh ! Désolé – dit-il en constatant la dureté de ses paroles.
● Au moins tu t’en ai rendu compte, on progresse – soupira Dalanda – Veuillez l’excuser il a du mal avec les étrangers.
● Hey !

● Non il a raison. C’est juste qu’on a jamais imaginé qu’elle puisse un jour voir la liberté. On a été obnubilé par son mystère et quelque part on a oublié qu’un animal n’est pas fait pour vivre en cage.
● Ça, ce sont des excuses et ça me m’intéresse pas alors je vais vous dire ce que je vais faire. Dalanda je peux leur faire confiance ? cent pour cent confiance ?
● Dur à dire pour l’instant mais je pense que oui - répondit elle en hochant les épaules. elle ne sentait rien de particulier, mais ces derniers temps son don ne marchait pas dans les moments les plus importants. Le doute s'était frayé un passage dans son âme en invitant la peur à lui tenir compagnie. 
● Dans ce cas, voilà ce que je vais faire. Je vais aller "discuter" avec ces charmants monsieur Nokuza pour leur faire comprendre comment je vois les choses puis je vous retrouverai, vous me ferez part de votre décision.
● Ou tu peux simplement leur demander ton mail et ils te répondront - proposa Dalanda
● Quoi ? - fit Cid en battant des paupières - Non ! c’est nul.
● Mais ça à l’avantage d’être plus simple et de pouvoir garder contact – dit Moore
● Ne me dit pas que ton mail es pourri et que tu en as honte ? – murmura Dalanda de manière à peine audible.
● Bien sûr que non. Il est génial

● Alors où est le problème ? Tu préfères faire des dizaines d’années lumières juste pour leur faire coucou ? Je ne te filerai pas de congés payés pour ça et le carburant coûte cher !
● Là t’es vache et radine.
● Non, j’ai besoin de toi au bureau. T'as la moindre idée de ce qu'on va devoir entreprendre ?! Les Nokuza ne se laisseront pas faire, alors ça va probablement dégénéré. 
● Je sais. Ce n'est pas probablement, mais surement
● Dans ce cas tu n'iras nulle part ailleurs qu'à côté de moi. Est ce que je suis claire ? 
● Kruu rru rru, les ordres et les félins ça fait deux
● Je suis sérieuse Cid -fit Eiling. Elle savait pertinemment que s'attaquer à la troisième fortune de l'univers  connu et en triompher allait être une tâche extraordinairement difficile à réaliser, voire impossible. Mais elle ne pouvait pas juste oublier ce qu'elle avait vu ici, ces morts absurdes et ridicules au non d'une loi de silence tout aussi absurde. Pour commencer, elle allait confirmer leur culpabilité et ensuite, ce serait le début d'une guerre économique sans précédent dans l'histoire de la CEDEP.   

● Viens là toi – appela Cid le mari – On va être clair sur une chose, ce type: Moore, je ne veux pas qu’il le sache ok ? Je ne veux pas retrouver de messages bizarres on s’est compris ?
● Euh oui, mais je vous rassure son intérêt est purement académique. Comme nous tous.
● Sa manière de me regarder n’est pas académique, alors il ne m’écrit pas ok ?
● Ok c’est compris.
● Catspowaaa@mos.mr avec trois a et sans s. 
● C’est original…
● Épargnez-moi vos commentaires !
● Heureusement que c’est moi qui ait choisi ton adresse professionnelle - commenta Dalanda
● Bon on a fini ? On a un long chemin à faire – dit Cid en se dirigeant vers la sortie.

● Vous restez ici ? – demanda Dalanda
● Oui on doit encore la nourrir, ensuite on rejoindra tout le monde.
● Dans ce cas à bientôt – dit-elle avant de se précipiter pour rattraper Cid. Mais sur l'une des dunes elle ne put s'empêcher de se retourner et jeter un dernier coup d’œil à la créature qui lui faisait face. Elle voyait ce loup de glace dont la beauté était à couper le souffle. Au pelage de neige et aux yeux aussi bleus que des saphirs. Une magnifique créature qui ne pouvait s'échapper de sa prison de peur, incapable de faire face au monde extérieur...
● “Quelle perte de temps. C’est la créature la plus pathétique que j’ai jamais rencontré” - fulmina intérieurement Cid
● “Tu es en colère parce qu’elle te rappelle comment tu as été, n’est-ce pas ?”
● “Faudrait que je fasse une liste du nombre de voix que j’ai dans la tête…”

● “La louve de glace de Méliacor, la créature la plus extraordinaire que j’ai jamais vu. Je me demande quels autres mystères l’univers nous réserve” - pensa Dalanda rêveuse avant de rejoindre Cid. Elle n’avait encore absolument aucune idée des merveilles et horreurs qu’elle verrait et qui remettront en question absolument tout ce qu’elle savait de cet univers.

A suivre !





Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs. Bon début de week end !

Alors pour commencer: toutes mes excuses. j'ai essayé de mettre Meliacor en entier dans une seule "page" mais c'est impossible. J'ai essayé de diviser en deux parties, en trois parties, en quatre parties, mais rien à faire. Blogger ne peut contenir en une seule fois autant de qualité narrative XD

https://media.giphy.com/media/3o7TKNqZlpq3UCzIlO/giphy.gif

 ... ahem, donc voilà. J'ai les mains liées et pas comme j'... Euh, j'ai les mains liées quoi. Pour le tout en une fois, il faudra attendre que je sorte le bouquin alors croisez les doigts pour moi s'il vous plait ;)

Ensuite comme stipulé hier, je prendrai une semaine ou deux avant de continuer les suites. Ce sera Sephorah à tout prix, la suite du chat de Louisville. Je profiterai de ce temps pour avancer sur les projets BD. 

Euh quoi d'autre ? Quoi d'autre ? Ah si vous désirez me contacter vous pouvez soit laisser un commentaire, soit m'écrire ici: unepagepajour@hotmail.com ou ici facebook.com/unepageparjour.

Par contre je continuerai à blablater de trucs et d'autres au cours de ces semaines de pause. Le blog ne restera pas inactif.

Merci infiniment de m'avoir lu ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!

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