Dalanda ouvrit grand les yeux à l'image d'un hibou. Cette nouvelle était encore plus choquante
● Akiro ? Quel Akiro ? Notre Akiro ?
● "Combien d'Akiro est ce que vous connaissez ?" - voulu dire Bender mais il se ravisa à la dernière seconde - Oui, on parle de la même personne - expliqua t il
● Akiro a capturé Morel ? Comment ? - demanda Eiling. Elle avait beau essayer d'imaginer, elle nevoyait absolument pas comment ce type en deux de tension avait pu surclasser le préférum, surtout que c'était un spécialiste.
● Akiro ? Quel Akiro ? Notre Akiro ?
● "Combien d'Akiro est ce que vous connaissez ?" - voulu dire Bender mais il se ravisa à la dernière seconde - Oui, on parle de la même personne - expliqua t il
● Akiro a capturé Morel ? Comment ? - demanda Eiling. Elle avait beau essayer d'imaginer, elle nevoyait absolument pas comment ce type en deux de tension avait pu surclasser le préférum, surtout que c'était un spécialiste.
● Non, ce n'est pas ce que vous imaginez - rigola Bender en constant l’expression béate de la jeune femme. C'est vrai que s'il n'avait pas été témoin de la scène, il aurait eut du mal à le croire lui même - il avait piégé l’armure de Morel depuis quelques temps, il fallait juste qu’il soit à côté et il pouvait l’électrocuter.
● L'électrocuter ? - demanda Dalanda - Comment ça ?
● A l'aide d'une anguille électrique - expliqua Jonathan
● Une anguille ? Là j'avoue que je suis perdue.
● C'est une bombe électrique. C'est une version inférieur d'une bombe iem.
● Ah ! Ok, je vois ! Eh bien, c'est...c'est ingénieux - commenta Eiling qui essayait de comprendre comment Morel n'avait pas pu voir ce genre de chose ?
● Vous êtes sceptique ? - demanda Bender
● Non, non... enfin si, c'est bizarre quand même. Il faut une sacré confiance, non ? pour ne pas vérifier son équipement soit même. Je n'ai pas connu ce Morel autant que vous, mais il ne m'a pas paru être une personne qui pouvait avoir confiance sans contrôler derrière.
● Je suis tout à fait d'accord avec vous. Morel est un psychopathe paranoïaque - affirma le sergent sans une once de doute - Il y a quelque chose d'étrange qui m'échappe aussi. Après, il faut inclure l'incident de la chimère. Peut être que Morel n'avait pas eut le temps de le faire.
● C'est une possibilité, c'est vrai que c'était chaotique. Mais...
● Mais ?
● Le timing pose problème non ? Si on continue le raisonnement dans ce sens alors je ne vois que deux explications. Soit Akiro avait fait un pari sur son plan, soit il avait tout planifié à l'avance
● Je ne sais pas exactement de quoi vous parlez - se mêla Jess de la conversation - mais vous réfléchissez un petit peu trop non ? Et si ce type avait simplement bien cacher cette bombe ? On se faisait des blagues comme ça en formation. Une fois j'avais une grenouille toxique dans le casque, je peux vous dire que j'ai flippé sérieusement.
● C'est, euh, très éducatif, merci - répondit Eiling
● Si je peux aider, vous savez... - sourit Jess
● Et tu avais vérifié ton équipement selon la procédure ? - demanda Bender
● Bah, oui.
● Et tu avais une IA sous ton contrôle pour tout contrôler ? - demanda le sergent
● Ah bah ça, non. Les IA ça n'existe plus serg - rigola Jess.
● Sigh - soupira ce dernier - Morel a tout le complexe sous sa direction. Je peux comprendre qu'il n'ait pas le temps de tout vérifier par lui même, c'est possible. Mais son IA peut se charger de ce problème et garder un œil sur tout ce qui était important - expliqua Bender
● Pourtant elle n'est pas infaillible. Akiro et son groupe ont pu échapper à son radar - rappela Dalanda
● C'est vrai...Je sais qu'on tourne en rond en spéculation mais j'ai la même idée que vous en tête. Son plan pue l'anticipation
● L'électrocuter ? - demanda Dalanda - Comment ça ?
● A l'aide d'une anguille électrique - expliqua Jonathan
● Une anguille ? Là j'avoue que je suis perdue.
● C'est une bombe électrique. C'est une version inférieur d'une bombe iem.
● Ah ! Ok, je vois ! Eh bien, c'est...c'est ingénieux - commenta Eiling qui essayait de comprendre comment Morel n'avait pas pu voir ce genre de chose ?
● Vous êtes sceptique ? - demanda Bender
● Non, non... enfin si, c'est bizarre quand même. Il faut une sacré confiance, non ? pour ne pas vérifier son équipement soit même. Je n'ai pas connu ce Morel autant que vous, mais il ne m'a pas paru être une personne qui pouvait avoir confiance sans contrôler derrière.
● Je suis tout à fait d'accord avec vous. Morel est un psychopathe paranoïaque - affirma le sergent sans une once de doute - Il y a quelque chose d'étrange qui m'échappe aussi. Après, il faut inclure l'incident de la chimère. Peut être que Morel n'avait pas eut le temps de le faire.
● C'est une possibilité, c'est vrai que c'était chaotique. Mais...
● Mais ?
● Le timing pose problème non ? Si on continue le raisonnement dans ce sens alors je ne vois que deux explications. Soit Akiro avait fait un pari sur son plan, soit il avait tout planifié à l'avance
● Je ne sais pas exactement de quoi vous parlez - se mêla Jess de la conversation - mais vous réfléchissez un petit peu trop non ? Et si ce type avait simplement bien cacher cette bombe ? On se faisait des blagues comme ça en formation. Une fois j'avais une grenouille toxique dans le casque, je peux vous dire que j'ai flippé sérieusement.
● C'est, euh, très éducatif, merci - répondit Eiling
● Si je peux aider, vous savez... - sourit Jess
● Et tu avais vérifié ton équipement selon la procédure ? - demanda Bender
● Bah, oui.
● Et tu avais une IA sous ton contrôle pour tout contrôler ? - demanda le sergent
● Ah bah ça, non. Les IA ça n'existe plus serg - rigola Jess.
● Sigh - soupira ce dernier - Morel a tout le complexe sous sa direction. Je peux comprendre qu'il n'ait pas le temps de tout vérifier par lui même, c'est possible. Mais son IA peut se charger de ce problème et garder un œil sur tout ce qui était important - expliqua Bender
● Pourtant elle n'est pas infaillible. Akiro et son groupe ont pu échapper à son radar - rappela Dalanda
● C'est vrai...Je sais qu'on tourne en rond en spéculation mais j'ai la même idée que vous en tête. Son plan pue l'anticipation
● Vous croyez que c’est possible ? – demanda Dalanda - Il aurait fallu qu'il prenne Cid et sa particularité en compte. Et moi aussi d'ailleurs...
● Vous réfléchissez trop - re-affirma Jess - ce type est peut être intelligent, mais il y a des limites quand même non ? De ce que j'entends c'est une sorte de cerveau complètement malade qui peut voir dans le futur. C'est quand même exagéré vous ne trouvez pas ?
● C'est vrai. Mais après tout ce que j'ai vu ici, l'impossible n'a plus le même sens - répondit le sergent, ce à quoi Dalanda hocha de la tête en approbation.
● Vous parlez de quoi ? De la chimère là ?
● Vous êtes au courant ?
● Ou...
● J’ai les oreilles qui sifflent. Est ce qu'on parle de moi ? – dit Cid en pénétrant dans la pièce. Il s’avança vers le petit groupe et se pencha légèrement devant le jeune chirurgien – Jess c’est ça ? – dit-il en tendant la main
● C'est vrai. Mais après tout ce que j'ai vu ici, l'impossible n'a plus le même sens - répondit le sergent, ce à quoi Dalanda hocha de la tête en approbation.
● Vous parlez de quoi ? De la chimère là ?
● Vous êtes au courant ?
● Ou...
● J’ai les oreilles qui sifflent. Est ce qu'on parle de moi ? – dit Cid en pénétrant dans la pièce. Il s’avança vers le petit groupe et se pencha légèrement devant le jeune chirurgien – Jess c’est ça ? – dit-il en tendant la main
● Oui c’est bien ça – répondit ce dernier en crachant dans sa main avant de serrer celle de Cid, puis fixa le géant de plus de deux mètres d'un regard défiant - et vous êtes monsieur ?
● Cidolphas Marshall, enchanté ! – répondit Cid en souriant d'une joue à l'autre. Ce genre de bêtises l'amusaient terriblement.
Jess voulu retirer sa main mais Cid l’avait serré fort et continuait à exercer d’avantage de pression. Les mâchoires de Jess se serrèrent et une veine apparut sur son front.
● Tu es sûr que ça va ? Tu m’a l’air de rougir, ou c’est moi qui te fais cet effet ? – lui dit Cid dont le visage commençait à fondre de plaisir
● Arrête tes bêtises Cid, tu vas lui briser les os – réagit Dalanda.
● Je ne sais pas de quoi vous parlez madame, je ne sens absolument rien – affirma Jess la mâchoire serrée avant de reculer d'un pas, surprit et gêné. Cid approcha son visage du front du jeunot et huma avant de secouer la tête.
● Ohhh ! - fit Cid satisfait d'avoir trouvé ce qui irritait tellement ses narines. Des secrétions subtiles que le commun des mortels ne pouvait imaginer sentir.
● Qu'est ce qu'il fait ? - demanda Jess, angoissé, à Dalanda - Qu'est ce que vous faites ? - demanda t il ensuite à Cid, tout en essayant de reculer d'avantage mais ce dernier le gardait complètement immobile, comme s'il avait la main prise entre deux rochers.
● Mon petit, je pense que tu as un problème de santé – dit Marshall en se redressant. Il ne savait pas exactement quoi, mais il savait qu'il y avait une anomalie. La sueur de O'Ryan avait un très, très léger cocktail de senteurs étranges. Cela signifiait que le système immunitaire de O'Ryan luttait contre quelque chose.
● Moi je pense que t’en aura aussi un de problème de santé si tu ne me lâche pas de suite – répondit Jess.
● Ok, ça suffit lâche le ! – ordonna Bender. Une situation qui avait commencé comme une plaisanterie commençait à se transformer en conflit. Cid l’aurait lâché mais le fait que Bender le lui ait ordonné rendait le geste impossible à réaliser. Si ce n’était la présence de Dalanda, tout allait dégénéré en baston. Alors il sourit et lâcha Jess, qui cacha aussitôt sa main douloureuse et tremblante derrière le dos – Vous vous sentez d’attaque pour interroger Morel ? – demanda-t-il à Dalanda en changeant volontairement le sujet. Il valait mieux ne pas donner d'importance à cet incident et se concentrer sur ce qui était important.
● Ouais ça devrait aller – répondit elle.
● Une seconde ! C’est qui Morel ? Et s’il s’agit d’interroger je peux m’en charger tu n’as pas besoin de te connecter à lui – informa Cid
● Ça va aller, je vais m’en occuper et quant à Morel, je te raconterai tout sur le chemin. Mais avant je dois te parler d’Akiro.
● Akiro ? Ce nom m’intéresse parce que ?...– demanda-t-il.
● C’est le type qui nous a parlé de la chimère – répondit Dalanda.
● Ahhh ! Continue ! Où est-il ? – intéressa Cid
● On va être clair sur une chose, ce type nous a sauvé la peau ! Alors si tu comptes lui faire du mal il faudra me passer sur le corps – se força à dire Bender, allant contre tout ce que son instinct lui disait.
● Et compte moi en plus – dit Jess en reculant d’un pas. Histoire de ne pas prendre le premier coup, si jamais. Le jeune homme était indéniablement courageux, mais si il pouvait l'être à distance c'était mieux.
Cid s’imagina leur tordre le cou en une fraction de seconde, comme on le ferait à une volaille. La seule chose qui retint sa main sur le point de partir était Dalanda, encore une fois elle était sa conscience. Si ce n’était pas la présence de son amie, il n’aurait jamais eu la force de revenir vers la lumière. Le minimum qu’il pouvait faire était de rester “civilisé”.
● Je ne compte pas l'agresser. Je veux juste lui poser quelques questions - expliqua Cid. La jeune femme perçu son pic d’émotions et le regarda inquiète.
● Et tu pourras le faire- dit Dalanda en faisant signe de la main à Bender que c'était ok. Il pouvait lui faire confiance - mais ne fait rien d’irréfléchi ok ? S’il te plait – lui Demanda-t-elle alors – Je veux également obtenir des réponses à ton passé, mais nous aurions été dans une situation bien plus merdique sans lui. Garde ça en tête, s'il te plait.
Cid se raidit un peu plus et croisa les mains, son visage avait perdu cet air d'insouciance et de jovialité pour assécher un petit. La raison était simplement qu'il avait l'impression qu'on lui parlait comme à un enfant et ce n'était pas bon pour son égo.
● Je vois… – répondit Cid – Maintenant qu’est-ce que vous voulez ? Que je donne ma parole de scout que je ne lui dévisserai pas la tête ?
● Non ce n'...
● Si c'est également ça - coupa Bender
● Non, ce n'est pas ça ! - protesta Eiling - Il est simplement impulsif
● Impulsif ? C'est comme ça que vous app...
● Hey ! - prononça simplement Cid en posant sa main sur la tête du sergent lui enveloppant complètement le crâne - J'ai des limites à ma tolérance - dit il sur un ton que Bender connaissait déjà. Il 'avait déjà entendu lors de leur première rencontre, c'était le ton démuni d'émotion qui signifiait qu'il pouvait lui ôter la vie la, de suite, sans même sourciller. Le front de Jonathan perla de sueur, la peur et la panique avaient fait bondir sa température interne. Mais cet instant ne dura qu'un instant, avant que l'entourage ne réagisse le géant ôta sa main et annonça - Si c'est ma parole que vous voulez, vous l'avez ! Mais je ne tolérerai pas cette conversation une seconde de plus.
● J'ai ta parole qu’il sera en bonne santé et que rien ne lui arrivera quand vous vous verrez - demanda Bender pour confirmer, son instinct lui disait que c'était la chose à faire.
● Hmm, défini bonne santé - demanda le géant pensif - parce que, imaginons qu'il se pète un genoux sans que ce soit moi.
● Oui bien sur... avec tes aptitudes physiques tu veux me faire croire que ce ne sera pas toi ? - demanda Eiling
● Ok, ok, mais imaginons qu’un météore s’abatte tout à coup…
● J’y crois pas – fit Bender dépassé
● Et bien dans ce cas sa santé sera le dernier de nos soucis. Mais tant qu’il n’y aura pas de météores, s’il te plait ne lui fait pas de mal ok ? – répondit Dalanda
● Ok, je promets d’être gentil - répondit Cid sur un ton mielleux - Tu veux que je lui serve du café avec du susucre aussi ?
● Bon si vous on a fini on peut y aller ? – les interrompit Bender ce qui commença à agacer Cid mais il prit sur lui, encore une fois, attendant la fois de trop où il ne pourra plus se contrôler.
● Oui, juste un instant. Où sont les toilettes ? – demanda Dalanda à Cid
● Les toilettes ? - répondit ce dernier confus
● Oui, les toilettes, tu viens d’en revenir non ?
● Non je suis parti les chercher, mais j’ai trouvé un joli mur très agréable – dit-il – tu veux que je te le montre ?
● Oh mais t’es dégueulasse – rigola Dalanda – Non je me passerai de ton mur. Attendez moi je reviens – dit-elle en se précipitant vers la porte suivi par le petit groupe qui s’arrêta dans le couloir, Bender et Jess d’un côté et Cid de l’autre.
● Hey ! – appela Cid après une minute ou deux de silence.
● Je ne m'appelle pas hey - répondit Bender
● Non ? Sérieux ? Je n'aurai jamais cru dit donc ! - sourit ce dernier avant de se taire. Mais ce silence ne dura que quelques secondes avant qu'à nouveau il appelle - Hey !
● Quoi ? – lui répondit Bender avec un ton agacé.
● Merci – dit Cid en prenant sur lui
● ... – Bender leva les sourcils d'étonnement, un remerciement était la dernière chose à laquelle il s'attendait - De quoi ? - demanda-t-il ensuite.
● D’avoir veillé sur elle quand je ne pouvais pas le faire.
● Hmpf je n’ai pas besoin de remerciement pour ça. C’est une brave femme et…
● Et elle à l’âge d’être ta fille alors tes idées cochonnes tu oublies – le coupa Cid en étant demi sérieux.
● “Hihihi on se la réserve pas vrai ?…”
● “La seule chose que je réserve c'est mon poing dans ta gueule !”
Jonathan était face à un dilemme. Son père lui avait dit un jour: "il y a deux types de gens, ceux qui font partis du problème ou ceux qui font parti de la solution. L'entre deux c'est pour les cons". Alors il pouvait continuer à tenir Cid à distance et donc participer à créer des situations à stress comme tout à l'heure. Ou, il pouvait essayer de jouer le jeu de temps en temps.
La première option, le sergent l'avait déjà prise à plusieurs reprises et le résultat était ...discutable. Son équipe et lui avaient frôlé la mort par la main de Cid à quelques reprises déjà. Alors il se demandait s'il n'était pas plus intelligent de changer d'approche pour opter pour une approche plus diplomatique. C'est pourquoi, au lieu de se taire Bender décida de répondre
● Je préfère les rousses.
Jess suivi immédiatement l'exemple de son leader, mais ses raisons étaient différentes.
● Moi les petites blondes – répondit-il en voulant continuer la conversation qu'il trouvait distrayante.
● Moi, les culs bien rebondis avec une jolie petite queue qui t’entoure la taille - annonça Cid en levant les yeux au plafond pour bien visualiser les courbes qui se dessinaient dans son esprit.
● Une trans ? Sérieux ? - réagit O'Ryan grandement étonné. Il ne s'attendait pas du tout à cette révélation.
Cid sourit large face à la connerie de son interlocuteur. En temps normal il lui aurait dévissé la tête avant de l'encastrer dans le mur, mais là il était mort de rire
● Non mec une z‘hum, avec les cambrures félines - expliqua Marshall avec la gestuelle appropriée.
● Ah ouais, ça peut être pas mal ça – dit Jess
● Bien sur que c’est pas mal. Une trans…t’as un sérieux problème toi - rigola Cid.
● Par contre si elles ont le même caractère que toi autant se tirer une balle - affirma Bender
● Ha ! les folles furieuses ont leur charme – ricana Cid – Et les autres gars ? Il y avait un Sean si je me rappelle bien.
● Ils ne sont plus de ce monde – répondit Bender
● J’imagine que c’est moi le responsable ?
Bender le regarda droit dans les yeux, en se demandant quoi dire ou s'il devait même lui dire quoi que ce soit. Le sujet était particulièrement sensible, cependant le sergent voulait essayer une autre dynamique. Manifester sa colère et sa rancoeur n'allait rien amené de positif.
● Non, ils étaient morts bien avant. Ils ont été transformés en monstres de glace – répondit-il.
● J’en ai vu un, de vraies saloperies. Impossible de les approcher sans se transformer en glaçon - commenta Jess
● Eh bien apparemment la chimère a mis fin à leurs souffrances – dit Bender.
● Elle a été conçue pour bouffer dieu s’il avait le malheur de croiser son chemin – répondit Cid sur un ton sérieux. La chimère était conçue pour détruire tout et n'importe quoi.
● Je veux bien te croire, mais je doute que cette chose soit à la hauteur - répondit Bender
● Hmpf...
● Par contre, en parlant de monstres ou plutôt de Z'hums vu que c'est le terme politiquement correcte - commença Jess - vous avez tous des espèces d'origines non ? Enfin des espèces qui existent dans la nature quoi.
● C'est exact - répondit Cid
● Alors qu'est ce qui est à l'origine de ces trucs ? - demanda Jess.
● "Très bonne question" - pensa Cid - "Très bonne question"
● Je n'en sais rien, mais je suis curieux de voir - répondit il ensuite.
● On vit quand même dans un monde de fou. Dire qu'on pensait que Meliacor était inhabité et là, on va de surprises en surprises - fit Jess
● Personnellement, je préfère ne plus être surpris pour le restant de ma vie - affirma le sergent.
● Sans surprise, où est l'intérêt de la vie ? - demanda Cid
● Vous êtes sur que c'est un discours que vous devriez tenir ? - demanda Bender en remarquant qu'il avait du mal à passer sur le Tu avec le géant. Il y avait une barrière psychologique qui empêchait ce rapprochement.
● Hmm ?
● J’ai entendu une partie de votre histoire – dit Bender
● Personnellement, je préfère ne plus être surpris pour le restant de ma vie - affirma le sergent.
● Sans surprise, où est l'intérêt de la vie ? - demanda Cid
● Vous êtes sur que c'est un discours que vous devriez tenir ? - demanda Bender en remarquant qu'il avait du mal à passer sur le Tu avec le géant. Il y avait une barrière psychologique qui empêchait ce rapprochement.
● Hmm ?
● J’ai entendu une partie de votre histoire – dit Bender
● Je sais – répondit Marshall – Je n’ai peut-être pas un odorat aussi développé sous ma forme humaine mais il est suffisant pour couvrir un bon petit kilomètre. D'ailleurs bravo pour ma capture
● Il n’y avait rien de personnel.
● Non c’était bien jouer. J’ai la mauvaise habitude de me fier à mon odorat plus que nécessaire, et je n’ai pas réussi à vous détecter à temps. Maintenant j’ai une bonne raison pour ne plus le faire. Par contre j’aimerai bien un match retour contre l’équipe que tu avais rassemblé. Elle n’était pas mauvaise du tout.
● De ce que je sais ils sont tous morts.
● Oh ? dommage - répondit Cid un petit peu déçu. Il avait pas mal de coups à rendre
● C’est vrai qu’ils vous ont tatoués au fer ? – demanda Jess.
● Tu veux voir ? C’est sur ma fesse – répondit Cid.
● Non je passe. Les paires de miches du Serg me hantent déjà toutes les nuits alors pas besoin d’en rajouter de nouvelles – dit-il faisant sourire Cid – Ça n’a pas dû être facile, tout ça.
● J’ai connu mieux – affirma Cid – Et pour répondre à ta question - dit il en regardant le sergent - Je ne regrette pas mon passé parce qu'il m'a permit de rencontrer une personne qui compte pour moi. Kruu rru rru, c'est tellement mielleux que rien que de l'entendre risque de filer du diabète.
● "Hihihi c'est tellement pourri hihihihihihihi"
● "Tssk, j'espérait ne plus t'entendre"
● "Hihihi, c'est un espoir partagé rassures toi"
● ... - Bender ne savait pas quoi répondre ou même si il devait répondre. C'était la première fois qu'il entendait quelque chose qui fasse passer Cid pour un être pouvant montrer des signes d'affection. Une opinion ouvertement biaisée, mais le sergent ne s'en cachait pas. Cid, dès leur première rencontre, avait été toujours protecteur envers Dalanda. Mais maintenant il était plus facile de comprendre que ce comportement était issu d'une forme de dévouement. Quelque chose liait ces deux individus par des entraves incroyablement solide, et ce quelque chose pouvait même leur échapper complètement. Le destin ? Mais le destin de quoi ? Qu'est ce qui pouvait attendre cette belle et cette bête dans le futur ? Et quel était son rôle dans cette destinée ?
● Elle en met du temps, elle aurait dû utiliser un coin - annonça Marshall
● "Hihihi c'est tellement pourri hihihihihihihi"
● "Tssk, j'espérait ne plus t'entendre"
● "Hihihi, c'est un espoir partagé rassures toi"
● ... - Bender ne savait pas quoi répondre ou même si il devait répondre. C'était la première fois qu'il entendait quelque chose qui fasse passer Cid pour un être pouvant montrer des signes d'affection. Une opinion ouvertement biaisée, mais le sergent ne s'en cachait pas. Cid, dès leur première rencontre, avait été toujours protecteur envers Dalanda. Mais maintenant il était plus facile de comprendre que ce comportement était issu d'une forme de dévouement. Quelque chose liait ces deux individus par des entraves incroyablement solide, et ce quelque chose pouvait même leur échapper complètement. Le destin ? Mais le destin de quoi ? Qu'est ce qui pouvait attendre cette belle et cette bête dans le futur ? Et quel était son rôle dans cette destinée ?
● Elle en met du temps, elle aurait dû utiliser un coin - annonça Marshall
● C’est assez dégoûtant comme image – répondit Jess
● Tu veux me faire croire que ça ne t’ai jamais arrivé ? – s'intéressa Cid
● Ah si ! Les trucs que j’ai faits quand j’étais cadet. Une fois…
● On se raconte des histoires de merde maintenant ? – l‘interrompit Bender distrait de ses pensées.
● Non serg...
● Si tu préfères le silence je suis maître dans la matière – annonça Cid.
● C’est ce que je constate – rétorqua Bender avec ironie
Le silence s'installa dans le couloir. Un silence qui semblait si épais que rien ne pouvait le troubler. Ou du moins presque tout...
● Par contre j’adore aussi casser les couilles alors je suis vraiment mitigé - dit Cid après dix longues secondes de patience. Dix secondes qui lui semblèrent être des minutes d'un ennui affolant.
● “Hihihi. Pas autant que moi !”
C’est à ce moment que Dalanda fit son retour pour le plus grand bonheur du géant.
● Alors, petit coin ? – demanda-t-il
● Ça ne va pas ou quoi ?! J’ai trouvé les toilettes – dit-elle.
● J’ai un bon odorat tu sais
● Non mais t’es un vrai porc.
● Ah ! A ce que je sache je n’ai pas de porc en moi – rigola Marshall.
● J’essaierai d’arranger ta stupidité aussi au passage – répondit-elle en riant.
● Bonne chance pour ça, d’autres ont essayé avant toi mais là ils comptent les moutons dans un asile.
● On y va ? – demanda Bender.
● On y va – répondit Dalanda.
● Ok alors c’est qui ce Morel ? – interrogea Cid en suivant le groupe.
● Ah oui ! – fit Eiling, puis commença le récit de tout ce qui leur était arrivé avec sa gesticulation habituelle, et Marshall devait faire des efforts considérables pour ne pas être troublé par le moignon de la jeune femme. Ce dernier était comme un pointeur laser qui projetait un point mouvant contre le mur. Pour sa nature féline, c'était une véritable torture.
Le géant écouta douloureusement toute l'histoire et sa curiosité fut finalement titillée par cet individu du nom de Philippe Morel
● Hoo, il me tarde de le rencontrer – dit il.
● Je n’aime pas ton regard – commenta Dalanda en dévisageant Marshall.
● Ne t’en fait pas, je ne lui ferais rien de moralement répréhensible, tant qu’on aura besoin de lui évidemment.
● Cid ?
● Quoi ? Même lui je ne peux rien lui faire ?! - protesta le géant - C’est une ordure ! Je ne parle pas de le tuer, mais je ne sais pas, lui briser une jambe par exemple – dit-il juste avant de pénétrer dans la salle de surveillance - Oho ! - fit il agréablement surprit lorsque les portes s'écartèrent. Quelqu'un l'avait devancé dans cette besogne.
● Qu’est ce qui lui est arrivé ? – demanda Dalanda.
● Je l’ai légèrement bousculé – répondit Bender en saluant Akiro. Ce dernier était assit à sa place habituelle, les bras croisés, et hocha de la tête en retour.
● On reconnait bien là les amateurs – commenta Cid en observant le visage recouvert d’hématomes de Morel et son bras cassé – j’apprécie la fougue mais la technique est minable.
● Et j’imagine donc que tu es un expert toi ? – demanda Bender agacé.
● Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez du type à cautionner la torture – s’offusqua Dalanda.
● Je n’avais ni le temps ni le luxe de lui demander gentiment. Je devais retrouver mes hommes et il disposait de cette information – répondit simplement Bender en sous entendant que dans ce cas la fin justifiait les moyens.
● Kruu rru rru ! Je suis curieux de savoir s’il a parlé – demanda Cid amusé en remarquant le sourire de Morel – Il m'a l'air d'avoir apprécié tes avances Bender, regarde comment il est heureux– dit-il en s’accroupissant devant Morel – Tu veux que je prenne sa place ? Je te promets beaucoup de plaisir à t'en mouillé le pantalon ! - promis le géant en enveloppant le crâne du préférum de sa paume.
● Et t’es qui toi ? – demanda Morel dont le sourire venait de disparaître – Attend une seconde, je te reconnais…
● Oh ?! Tu as eut accès à mon dossier complet ? On dirait que vous avez capturé une personne importante - commenta Cid
● Qu'est ce que tu veux dire ? - demanda Dalanda
● S'il reconnait cette apparence, c'est qu'il a vu qui j'étais avant d'être un z'hum. Je n'ai jamais reprit d'apparence humaine après, enfin, si à quelques reprises pour le boulot. Mais cette apparence est une information classifiée et scellée secret d'état, alors pour y avoir accès il faut soit passer par Alice. D'ailleurs j'aurai deux mots à leur dire sur le sujet. Soit, il faut avoir un certain "poids". Dans les deux cas, il ne faut pas être n'importe qui.
● Je vois... - fit Bender
● Vous m'avez dit que ce n'est qu'un préférum c'est ça ? - demanda Marshall
● Qu'un préférum ? - demanda Eiling - ils ne sont pas haut placés ?
● Si - répondit le sergent
● Non - corrigea Marshall - On peut croire, mais ces mecs sont basiquement des secrétaires avec un nom pompeux - expliqua t il en fixant Morel qui lui lançait un regard noir. En temps normal ce regard aurait liquéfié le courage de n'importe qui, mais Cid n'en était que plus amusé. Il fixait Morel sans cligné des yeux, tout en essayant de contrôler l'envie d'écraser le crâne de ce prétentieux.
● Je ne suis le secrétaire de personne ! - répondit Morel
● Et ça je veux bien te croire ! Tu as des jouets et des ambitions qui ne correspondent pas à ton rôle, alors je ne peux en conclure qu'une chose: tu es une anomalie.
● C'est à dire ? - demanda Jess
● Eh bien je l'ignore. Mais on va le découvrir incessamment sous peu - promit Cid avec un sourire qui se voulait innocent, mais uniquement en apparence.
● Et comment tu sais tout ça ? - demanda Jess
● Krru rru rru ! Je sais plein de choses malgré les apparences. Et j'ai pour habitude de me renseigner sur mes recruteurs potentiels au même titre qu'ils se renseignent sur moi.
● Alors c’était eux mes concurrents ? – demanda Dalanda.
● Comme si tu l’ignorais – répondit le géant – Et tu sais c’est quoi le plus amusant, si j’avais accepté j’aurai peut être fini ici à la place de ce loser - affirma t il en caressant les cheveux de Morel - Qu’est ce je raconte ? J’aurai déjà pris la place de votre boss.
● Ce n’est pas la prétention qui t’étouffe boule de poil – répondit Morel en colère.
● Tu ne trouveras pas plus humble que moi, quant à la boule de poil – Cid lui cracha au visage de la bonne morve gluante – pour l’instant je n’ai que de la salive.
● Si je n’étais pas attaché…
● Tu veux que je te libère ? je t’en dois une pour l’hospitalité que j’ai reçue ici – répondit Cid en souriant d’une joue à l’autre.
● Arrête de le harceler Cid, tu devrais avoir honte de t’en prendre à plus faible que toi – le sermonna Dalanda
● Hahaha – ria Cid en voyant les yeux de Morel s’injecter de sang – Tu as entendu la dame. On va remettre notre petit plaisir à plus tard - dit il en ôtant sa main.
Marshall se releva et tourna son attention sur la pièce, histoire de trouver un coin où attendre le temps que Dalanda fasse sa "magie". Il remarqua alors un agencement familier à sa salle PC au bureau. Les écrans de surveillances holographiques étaient des modèles qu'il utilisait aussi à Dynamic Dreams, la boîte mère de sa patronne. Ils offraient une bonne netteté en raison de la quantité de pixels par image.
Par familiarité ainsi que par intérêt, il se déplaça vers les moniteurs parcourus de bruits blancs sous le regard d’Akiro et de tous les autres. Il faut dire qu’il avait un don pour faire la pire première impression possible et il ne s’était pas loupé là non plus .
Il remarqua également de sa vue périphérique la personne qu'il n'était pas sensé touché: jeune homme dans la trentaine, d’origine orientale avec une calvitie naissante sur le côté gauche, sans aucun doute due au stress, et en armure. Difficile de se louper.
Cependant, le géant évita de rendre à l'ingénieur son regard parce qu’il ne pouvait prévoir lui-même ce qu’il allait faire. Quelque chose titillait déjà son instinct, quelque chose n'était pas à sa place, et si il suivait sa curiosité, Cid savait d'avance que la finalité allait être rouge.
● “Loin des yeux, loin du cœur” - se dit il, même si son intérêt le brûlait de l'intérieur.
● Hey ! – appela sèchement Cid la jeune fille perdue dans ses pensées. Elle sursauta légèrement, agressée auditivement par le ton de voix.
● Euh oui ? – répondit Emilie.
● J’ai besoin que tu me trouve un truc ! - ordonna le géant sans même considérer non comme une réponse.
● La politesse ce n’est pas pour les chiens – répliqua-t-elle.
● Je suis plus chat que chien, malheureusement.
● Tu pourrais le lui demander gentiment quand même – intervint Dalanda.
● Hmpf. Trouve moi une salle, probablement blindée avec un maximum de sécurité – demanda-t-il en rajoutant – s’il te plait.
● Désolé, il a du mal avec les inconnus – s’excusa Dalanda.
● Comment vous arrivez à le supporter ? – murmura Bender
● Avec une quantité astronomique de patience.
● Plus important, vous arriverez à le faire craquer ? – demanda Jonathan en regardant Morel qui fusillait le dos de Cid du regard. Si seulement il n'était pas attaché, si seulement son lien avec le tatouage n'avait pas été désactivé, si seulement "Lui" n'était pas là, si seulement la chimère n'avait pas tout fichu en l'air... Beaucoup de si se promenaient en cet instant dans son esprit, se heurtant les uns aux autres comme des balles de ping pong. Son ambition était à portée de main, il avait besoin de quelques années de plus, un goutte d'eau dans l'océan de temporalité... Et cette frustration d'un rêve brisé au zenit de sa réalisation se voyait sur son visage rougi au point qu'on pouvait craindre qu'il explose.
● Je n’en sais rien, je n’ai jamais utilisé mes… compétences, de la sorte – dit-elle soucieuse – c’est déjà contre tout ce en quoi je crois.
● Et j’en suis sincèrement désolé mais c’est la seule solution pour trouver ce qui nous intéresse, votre artefact et ma fille.
● Ok, j’étais d’accord de le faire depuis le début de toute façon. Vous lui posez les questions et je m’occupe du reste.
● Ça marche pour moi – Répondit-il – Akiro vous le connaissez bien pas vrai ? - demanda le sergent à l'ingénieur qui observait curieusement ce que ces personnes manigançaient
● Bien ? Disons qu’on a passé du temps ensemble, alors je connais mieux que vous, c’est indéniable – répondit ce dernier.
● "FILS DE PUTE !" - pensa Morel si fort qu'il reçu une réponse en retour
● "Ne change pas l'histoire mon petit, c'est toi qui est né dans un bordel ou je me trompe ?" - les yeux de Nokuza pulsèrent d'une lueur pâle, pratiquement invisible à l’œil nu. Il pencha la tête en avant, puis se tint la tempe de sorte à masquer son visage. Comme il le faisait à chaque fois qu'il avait une migraine, comme il le fit cette fois pour masquer son sourire difforme.
Cid tourna légèrement la tête, par réflexe, les sens irrités par une variation subtile dans l'atmosphère contenue dans la pièce. Quelque chose exhalé par cet individu appelé Akiro avait une odeur subtile mais familière, un parfum reconnaissable entre mille: la pourriture. La décomposition de la chair, les premiers pas de la thanatomorphose, faisait intervenir des micro organismes qui ne peuvent proliférer que lorsque le système immunitaire est au plus bas. Et cette subtile odeur était issue de la "circulation posthume" propageant les bactéries de la putréfaction. Autrement dit, cette personne était mourante.
Pourtant les yeux qu'il avait n'était pas ceux d'une personne sur le point de claquer, non, c'étaient ceux d'un enfant espiègle qui avait du mal à attendre que sa farce se réalise. Son regard était rempli de vie...
● "Est tu un danger ?" - se demanda Marshall en étudiant la physionomie de l'ingénieur mais elle ne dégageait aucune "impression". Quand les gens regardaient le géants, mais en ayant les sens bouchés par la vie sociale, ils percevaient quand même le danger. C'était pourquoi en général ils baissaient les yeux et changeaient de trottoirs. Bien sur le gabarit comptait énormément, mais c'était une superposition d'effets: physique plus impression. Cette dernière était une forme de signature, un badge qui disait que la nature reconnaissait ta force. Que tu avais monté une marche sur l'escalier de l’existence. Cette "impression" n'était pas visible à l’œil nu, à moins de pouvoir voir le champs électromagnétique généré par un individu. Mais elle était complètement perceptible par les sens. Cependant, dans cette pièce, la seule autre personne donnant une "impression" était Morel. Akiro était un humain banal, de ce point de vue là du moins. Pourtant, il ne baissait pas les yeux. Tout au contraire, il rendait à Cid son regard. Les yeux marrons de l'ingénieurs, ou plutôt, ses iris se dilatèrent complètement dans une étrange vague, au point de couvrir toute la sclère blanche. Le marron s'obscurcit, devant noir, puis plus noir que le noir. C'était comme regarder dans un puits sans fond, une brèche vers l'infinité, et puis il y eut le son de clochettes...
Le géant détourna les yeux se sentant aspirer, puis secoua légèrement la tête et fixa son attention sur les moniteurs comme si rien ne s'était passé. Et la seule personne qui fut témoin de ce qui s'était passé était entravée au sol, liée par un lien qui ne saurait être brisé.
● Ok. Nous allons commencer par vérifier quelques informations. Vous êtes prête ? - demanda Bender
● Allez-y – répondit Eiling et commença par faire le vide dans son esprit.
● Quel est ton nom ? – demanda Bender à Morel en se voulant impérieux.
● Har har har ! – explosa de rire Morel – T’es sérieux Har har har, cough ! – toussa le préférum avant de cracher du sang.
● Il ne va rien comprendre à ce qui va lui arriver – commenta Cid amusé en regardant la jeune femme à sa gauche.
● Pourquoi ? – demanda Emily occupée à changer de caméra et chercher ce qu’il lui avait demandé en comparant avec les plans du bâtiment.
● Synchronisation émotionnelle – répondit Cid
● Ookk ! Et je suis sensée faire wouah ? - dit elle sans quitter les écrans du regard.
● Je t’aime bien toi – lui dit Cid en souriant – c’est quoi ton nom déjà ?
● C’est Emily, je peux l’épeler aussi s’il est trop compliqué.
● Plus tard je veux bien. Tu te verrais plus tigresse ou panthère ? – lui demanda-t-il.
● Euh, je ne suis plus du tout la conversation alors je vais faire comme si je n’avais rien entendu.
● J’ai du mal à me concentrer avec tes conneries – haussa la voix Dalanda. Elle devait se frayer un chemin jusqu'au nexus émotionnel de Morel, baisser son agressivité et développer sa confiance jusqu'à un niveau de soumission. Et cette fois elle pouvait y aller en force, seulement elle remarqua que le monde cognitif de Morel était devenu extrêmement compliqué à pénétrer. La tâche allait être plus compliquée que prévue - "pourquoi est ce que ça ne m'étonne pas" - fulmina intérieurement Eiling avant de redoubler d'effort, et la sueur commença déjà à perler sur son visage.
● Ok, désolé ! - s'excusa Cid avant de murmurer à Emily - On en reparle après
● Euh non je ne pense pas – répondit-elle sèchement.
● “Hihihi aouch ! c’est moi où le vent était glacial ?”
● “j’aime bien les proies coriaces”
● “Hihihi la chasse est ouverte ?”
● “On dirait bien”
● “Hihihi tu vas rentrer bredouille”
● “Ta gueule...”
● Quel est ton nom ? – redemanda Bender.
● Chatouille moi encore un petit peu. On sait jamais, je finirai peut être par te le dire – rigola douloureusement Morel - "Ahhhh ! Quelle merde !!!" - pensa-t-il en se rappelant son passé. Cette situation était un indéniable déja vu. Une façon pour l'homme assit sur la table de lui dire à quel point il était minable, à quel point il n'avait pas changé, et il avait fait mouche...
● Quel est ton nom ?!! - redemanda Bender, en hurlant plus fort.
● Pitié !! – fit Cid en levant levant les yeux au plafond. Autant d'amateurisme lui faisait mal aux oreilles – Je me permets d’intervenir juste cette fois, ok ? Histoire qu’on entende quelque chose de différent – dit-il en s’accroupissant à nouveau devant Morel - je t'ai manqué ? - lui dit il en mimant un baisé.
● Epargne moi tes conneries et fait ce que tu as à faire - répondit Morel
● Hmpf, très bien - annonça le géant avec une pointe de déception, oubliée dans la seconde suivante. Il aperçu un conflit sur le visage de Morel, un conflit si troublant que ce dernier ne pouvait contenir. C'était comme si il perdait espoir mais en même temps il essayait quand même de ne pas céder. Il était à un croisement où il ne savait pas vraiment quoi faire mais il refusait aussi de faire marche arrière - "Qu'est ce qui te fais ainsi douter ? Dis moi" - pensa Cid en pointant son index vers le plafond. Dans la seconde suivante, il y eut un son de craquement d'os avant que l'index ne commence à changer de forme, doublant presque d'épaisseur au point d'être collé au majeur, avant d'être recouvert de poil - mmmm - gémit le géant de douleur.
● Qu'est ce que... - voulu demander Jess mais il fut interrompu
● A la base de la nuque, 1,33 cm au-dessus et 1,25 cm à droite du cervelet, il y a une petite zone sensible accessible avec une aiguille de préférence mais une griffe comme cella là peut aussi servir - expliqua Marshall en prenant la tête de Morel et la plaqua brusquement contre le sol, sans égard pour le bien être de l'interrogé - Le truc est de pousser et lever, et…
● Ahh !!! AHHHH ! ARRÊTE BORDEL !! – hurla Morel
● Ton nom – demanda Cid froidement. Il n'y avait pas besoin de hausser le ton, il n'y avait pas besoin de menaces supplémentaires. La force et la douleur parlaient toutes seules.
● Philippe, Philippe Morel ! Philippe Morel ! - hurla le préférum en essayant de se débattre mais c'était peine perdue
● Et voilà, simple – dit Cid en caressant la chevelure de Morel, arrachant deux ou quarante cheveux au passage. Cette procédure n’allait plus marcher avant plusieurs heures. La douleur était très vive, mais prenait du temps à disparaître alors faire pression à nouveau n’allait plus avoir qu’un impact très médiocre. Et puis Dalanda ne voulait pas qu’ils aient recours à la torture, du moins à la torture physique
● Va te faire foutre ! - rugit Morel qui avait encore l'impression qu'un fer chaud était dans son cerveau.
● Mais oui, je t'apprécie aussi - répondit le géant en pressant violemment le visage de Phillipe contre le sol, lui pétant deux molaires
● CID ! Ça suffit ! - hurla Dalanda coupant le géant dans son mouvement, prêt à administrer un deuxième service.
● Sigh ! - soupira t il en lâchant le visage ensanglanté du préférum - Désolé, il apparaît que j'avais un petit peu de colère que j'ai eu le besoin d'évacuer. Après toute l'hospitalité dont il a fait preuve HEIN ?! - haussa Cid le ton en armant son poing qui vint s'écraser au sol, manquant le bout de nez de Morel de quelques millimètres. L'intention était de le sectionner, mais apparemment l'inconscient en décida autrement. Cependant le choc fractura le sol et des minuscules morceaux de béton percutèrent l’œil du prisonnier, le faisant saigner de la sclère.
● Mmm - gémit Morel en serrant les dents. Il était décidé désormais à tout endurer, non, il DEVAIT tout endurer. Il y avait peut être encore une chance, une opportunité pour limiter les dégâts. Et endurer était la clef, le regard de Palounine à travers les yeux d'Akiro le lui disait - "diverti moi, oh mon fou ! Diverti moi !". Il avait réussi à cacher son vrai nom, c'était déjà un bon début. Il devait continuer dans ce sens, sinon la colère de cet allumé allait être catastrophique. L'homme portant le nom de Morel le savait mieux que quiconque.
● Cid ! arrête bordel ! Je gère ! - hurla Eiling
● Ah oui ?! Tu gères ? Ça fait au moins dix minutes que j'entends l'autre poser sa question débile et j'en ai marre !...
● "Hey !"
● J'ai dit que je gère !
● Putain, pourquoi tu veux plonger dans ce connard ? Va faire un tour, laisse moi cinq minutes avec lui et il va te chanter...
● Hors de question ! Ce ne sont pas mes méthodes !
● Ce ne sont pas tes méthodes ? Regarde ce que tu comptes faire fillette. En quoi c'est différent ? Laisse moi me salir les mains, tu n'as pas besoin de ça !
● Non ! - répondit Eiling. Elle avait peur, elle avait peur de manière aveugle que les penchants destructeurs de Cid ne stimule cette chimère enfouie en lui. Personne ne voulait que ça arrive, et pour cela elle était prête à porter ce fardeau.
● ... Très bien - répondit Cid en se levant. Il regarda Bender et Jess qui avaient eu la décence de se taire. Quoique si le sergent s'était mêlé de cette conversation, son intervention aurait été douloureuse pour lui. Cette fois ce n'était pas un jeu, ce n'était pas pour s'amuser. La vie de Dalanda était en jeu, ou plutôt, l'existence de Dalanda était en jeu. Le géant s'approcha d'Eiling et se pencha pour lui murmurer à l'oreille - Est ce que tu vas y arriver ?
● Je vais y arriver, mais j’ai du mal à ressentir ses émotions. C’est comme si il y avait une sorte de barrière.
● Hmm ?
● C’est différent mais similaire à ce que je ressens en présence des cyborgs
● Hmmm. Ok, mais ne plonge pas trop profond, il ne manquerait plus que tu reviennes avec son empreinte.
● Je vais essayer – murmura-t-elle
● Il n'y a pas de "je vais essayer". Ta personne me convient très bien, et je ne veux pas que tu risque de changer. Si jamais j'aperçois un trop gros effort de ta part, je t’assomme. Est ce que je suis clair ?
● Si gentiment dit, est ce que j'ai le choix ? - répondit Dalanda avec le sourire. C'était mignon de la part de Marshall de s'inquiéter au point de la menacer.
● Ok - fit Cid en se relevant de toute sa taille - Hey princesse rien de nouveau ? – demanda-t-il à Emily en s'avançant vers les moniteurs.
● Question suivante – demanda Dalanda et Bender acquiesça.
La jeune femme prit une profonde inspiration simple, puis commença à faire jouer son abdomen préparant une respiration diaphragmatique comme si elle allait réellement faire de l'apnée. Le but de cet exercice, dans ce cas ci, n'était d'augmenter les capacités pulmonaires. L'objectif était simplement de se détendre, d'oublier les enjeux, et juste se focaliser sur ce qu'elle avait à faire maintenant.
C'était la première fois de sa vie, qu'Eiling était autant stressée. Et pourtant elle gérait une compagnie multi-planétariale. Elle gouvernait un empire rempli de gens qui dépendaient d'elle, et d'ennemis qui voulaient la voir s'effondrer de son trône. Elle avait, également, été confrontée à des situations à risque, voire explosives, autour de tables de négociations. Soit comme intéressée, soit comme tierce personne, la jeune femme avait déjà eut à désarmer des nœuds politico-écnonomiques qui allaient inévitablement se resserrer sur des conflits armés.
Bien sur, cet usage était dans le respect de son éthique personnelle, alors elle préférait la manipulation des mots et de l'information, plutôt à celle des émotions. Même si le deuxième cas apparaissait, en principe, comme un simple raccourci vers la raison. C'était également un raccourci vers la folie des grandeurs, c'était un chemin sinueux et très dangereux qu'elle préférait ne pas prendre.
Alors elle connaissait le stress. Eiling vivait, humait et fumait le stress toutes les secondes de son existence. Néanmoins, dans ce cas présent, la jeune femme se sentait réellement anxieuse.
Peut être était ce du à l'aspect moral, malgré le contexte, malgré la raison, elle allait quand même à l'encontre de la morale. Et plus important encore, elle allait contre sa morale, ses gardes fous qu'elle avait instaurer pour ne pas abuser de son don. Ce territoire était encore inexploré et la peur qui en résultait était naturelle.
Cependant, la morale n'était pas l'unique facteur à l'origine de sa poussée de sueur.
La difficulté de la tâche était conséquente. Elle était d'ailleurs telle qu'Eiling douta de sa réussite, ce qui était très rare. Elle avait l'impression de se trouver devant une copie masculine de Castillyone mais en plus... En plus vaste.
● "Maudite soit elle !" - fulmina intérieurement Dalanda en se rappelant cette folle furieuse. Elle espéra même qu'elle se soit faite dévorée vicieusement par la chimère.
Autrefois Dalanda avait pu déjà s'infiltrer dans le nexus de Morel, mais c'était une chose de se faufiler, et une autre de se frayer un chemin alors que l'autre était sur ses gardes. Si Cid n'avait pas fait sa scène, elle n'aurait probablement pas pu se frayer une brèche dan la forteresse émotionnelle du préférum. Seulement, entrer s'avéra n'être que le cadet de ses soucis. Maintenant qu'elle était à l'intérieur, elle se confronta à des problèmes techniques insoupçonnés. Jamais Dalanda n'avait été confrontée à une telle tempête cognitive.
Le nexus de Morel était complètement déchaîné. Eiling avait l’impression d’être sur un minuscule radeau prit dans un ouragan, ballottée dans toutes les directions. Et même cette image céda sous le poids du chaos intérieur de Morel, le radeau se brisa et projeta Eiling dans les profondeurs du nexus, emportée dans les abysses par des courants incohérents.
Pourtant l’échec n’était pas permis. L'échec signifiait que la situation allait être inversée, qu'elle allait rester prisonnière du monde de Morel, qu'elle allait être empreinte de ce qu'il est. La personnalité, la personne de Dalanda risquait de changer drastiquement, et dans le pire des cas elle risquait de finir sous l'influence de Morel. Et cette possibilité était juste effrayante à imaginer.
Il fallait à Dalanda quelque chose, n’importe quoi qu’elle puisse utiliser comme connexion, comme poche d'air. Pourtant, ballottée comme un plume au vent, elle n'avait aucune idée d'où elle était et qu'est ce qu'elle devait chercher. La situation devenait de plus en plus désespérée à mesures que les secondes passaient.
Alors qu'elle lutait pour ne pas succomber au chaos de Marel, Eiling entendit une voix qui l'appela et dans l'obscurité elle vit quelque chose. Au milieu de l’orage d’émotion elle trouva la peur, mais pas froide et égoïste comme celle de quelqu’un qui ne se soucierait que de sa propre vie. Elle était étrangement vibrante et chaude, tapie dans les profondeurs dans une fragile structure de cristal qui avait des traits féminins. Et cette construction serait cette peur contre sa poitrine, gentiment, délicatement, avec autant d'amour que Dalanda commença à en pleurer à l'intérieur comme à l'extérieur.
Pourtant cette douceur n'allait pas arrêter Dalanda à gagner sa lutte pour la dominance. Au lieu d'essayer de remonter à la surface et reprendre son souffle, elle plongea plus profondément en direction de la sculpture de cristal, ravie d'avoir fait son exercice de respiration. Les quelques secondes en plus gagnées allaient devenir précieuses...
● Ça ce n'est pas normal - murmura Jess à Bender, pour ne pas attirer l'attention de Cid. Voire la jeune femme pleurer subitement avait de quoi déboussoler. Cependant le géant savait déjà, il avait déjà entendu le bruit des larmes s'écrasant au sol. Son ouïe n'était peut être pas aussi développée sous cette forme, mais rien dans cette pièce ne pouvait échapper à ses oreilles. Ni le rythme cardiaque de son amie qui jouait du tam-tam, ni les réflexes du corps lorsque le liquide lacrymal est secrété... Il attendait simplement le moment où il serait obligé d'intervenir.
● Qu’est ce qui se passe ? – demanda Morel le visage serré. Voir la jeune femme exploser subitement en larmes lui fit perdre l'envie de jouer les durs. La situation était critique, si elle avait réussi son tour de passe passe, alors... - "Oh non ! Non ! non ! non ! non" - se répéta-t-il prit de panique en essayant de se concentrer. Malheureusement, la douleur ainsi que les questions posées par Bender n'aidaient pas en sa capacité à focaliser son attention.
● Quel est ton âge ? – demanda-t-il à nouveau, faisant grincer les dents de Morel et Cid.
La sueur perlait sur le front de Morel et Dalanda. Les deux individus étaient pris dans une lutte invisible qui demandait chaque millimètre cube de leurs ressources physiques et mentales.
La concentration de la jeune femme était telle qu’elle entendait un son statique dans ses oreilles, et ce bruit n’arrêtait pas de prendre de l’ampleur. Elle eut même l’impression qu’un ou deux de ses neurones s’étaient déchirés sous l’effort mais au final elle arriva à ses fins.
● Qu’est-ce que vous avez fait ?! – hurla Morel réellement paniqué. Il commençait à sentir un changement à l'intérieur de lui, et ce n'était pas bon. Sa colère, ses ambitions, ses craintes étaient en train de disparaître - "Non ! Juvianne" - hurla-t-il intérieurement en essayant de se cramponner à la colère de son passé, à ce souvenir qui avait changer son existence, qui l'avait replongé dans le monde des ombres, à l'origine de sa vengeance. Ce souvenir était tout son monde et là il lui échappait comme du sable entre les doigts. Et ce cri intérieur, cette perte ne put être contenue dans son esprit - NONNN ! - hurla Philippe en exprimant une peine givrante.
Cependant, la lutte était théoriquement perdue d'avance, l'individu portant le nom de Morel commençait à disparaître et ceci fut son premier soubresaut...
Dalanda tituba, mais avant que Bender ne puisse l'attraper, Cid était derrière pour la soutenir
● Merci - dit elle - j'ai la tête qui tourne un peu
● Comment tu te sens ? - demanda Marshall
● Vide, fatiguée, j'a envie de vomir et de dormir. Je vais bien, c'est comme au bureau avec mes nuits blanches - dit elle avant de rajouter - Je vais bien - elle se sentit obligé de le répéter en voyant que l'expression inquiète de Cid n'avait pas changé - Bender vous pouvez commencer l'interrogatoire - demanda t elle, le cœur serré. Ce qu'elle avait sentie là bas, cette statue... Qu'est ce qui s'était passé dans la vie de cet homme capable d'autant d'amour ?
● Avec plaisir ! Quel est ton âge connard ? – demanda-t-il sur un ton légèrement hautain. La victoire était à portée de main et ce n'était pas ce cri qui allait changer quoi que ce soit, pas après tout ce qu'il avait fait.
Dans le fond de la pièce Akiro décroisa les bras...
Morel serra les dents aussi fort qu'il put, luttant contre la volonté, ou plutôt le besoin de parler. Ses muscles masséters gonflèrent sous l'effort qui fractura les couronnes de ses dents; déjà en piteux état suite aux traitement musclé subit lors ainsi que durant sa capture.
● D…deux… - La scène était terrible à regarder. Emily curieuse, retourna pianoter sur le clavier pour ne plus voir le visage du préférum déformé par la résistance à une pulsion parasite. C'était terrible de voir un homme de sa stature réduit à ça... – deux cent soixante dix huit – répondit Morel en poussant un profond soupir de soulagement. Cela faisait du bien de parler, cela faisait du bien de dire la vérité.
Il est inutile de décrire l'incrédulité sur tous les visages. A l'écoute de cette révélation, tout le monde regarda Philippe comme un dément.
● Conneries ! – siffla Bender énervé – Quel est ton âge ?! – redemanda-t-il
● 278 – siffla Morel.
● Mon père à plus de deux cents ans et c’est parce qu’il est enterré depuis plus de cinquante ans. Alors ne me raconte pas de conneries ! - explosa Bender.
● Quoi ? Déçu qu’un ancêtre t’ai botté le cul ? – se moqua Morel.
● Quel âge tu as bordel ! - hurla Bender en lui saisissant les cheveux avec toute l’intention de lui éclater la tête contre le sol si la réponse ne lui plaisait pas.
● Kruu rru rru - ricana Cid, ce qui fit hérisser la pilosité du sergent. Il venait de faire exactement ce qu'il reprochait au géant, mais ce n'était pas pareil, du moins dans son esprit. Là bas, dans sa tête, Morel se foutait ouvertement de leurs gueules. Après tout ce qu'il avait fait, après avoir transformer ses subalternes, après avoir sacrifié des hommes... Ce type méritait qu'on lui piétine la gueule !
● Kruu rru rru - ricana Cid, ce qui fit hérisser la pilosité du sergent. Il venait de faire exactement ce qu'il reprochait au géant, mais ce n'était pas pareil, du moins dans son esprit. Là bas, dans sa tête, Morel se foutait ouvertement de leurs gueules. Après tout ce qu'il avait fait, après avoir transformer ses subalternes, après avoir sacrifié des hommes... Ce type méritait qu'on lui piétine la gueule !
● 278, pauvre con. Je ne peux pas mentir pas vrai ? – demanda-t-il en fixant Dalanda.
● Alors ça marche ? Ça fonctionne ? – s'enquit Bender auprès de la jeune femme et cette dernière hocha de la tête – Akiro c’est vrai ça ? - demanda ensuite le sergent en se tournant vers l'ingénieur qui avait quitter sa table pour s'arrêter à quelques pas du groupe.
● J’ai toujours cru qu’il était bien conservé pour son âge vu que je ne l’ai jamais vu vieillir. Mais là ça dépasse le sens commun. Je ne sais que penser de cette révélation - répondit-t-il.
● Un humain ne vit pas 278 ans et parait dans la trentaine. Qu’est-ce que tu es ? – demanda Cid.
● Un humain, un vrai – certifia Morel – maintenant tuez-moi ! Qu'on en finisse ! – Ordonna-t-il en espérant que sa vie allait être un prix suffisant pour son échec. Avant qu'il n'en dise plus il devait en finir avec la vie, malheureusement son corps ne lui obéissait plus.
● Pas si vite Mathusalem - objecta Cid - Primo : si tu voulais réellement mourir ce n’est pas la manière dont Bender t’as saucissonné qui pouvait t’y empêcher. Tu aurais simplement pu te mordre la langue et saigner comme un goret. Alors il vient de se passer quelque chose d’important, pas vrai ? - pressenti Cid. Son instinct lui disait qu'il venait de s'opérer un changement de dynamique mais l'implication lui échappait encore - Tu viens de te rendre compte que tu avais perdu n'est ce pas ? – émit-il une hypothèse qui posait bien plus de questions, qu'elle ne donnait une piste de réponse. Le revirement était du à la peur, mais la peur de quoi ? D'être jugé ? De ses supérieurs ? D'autre chose ? Pourquoi une requête si radicale et maintenant ? Est ce que c'était prudent de le savoir ? La réponse, pour lui, était indéniablement: non ! En voulant fouiller dans le noir, on avait bien plus de chance de se faire mal que de trouver l'objet de sa quête. C'est pourquoi il attaqua le deuxième point sans creuser d'avantage - deuxio : un humain qui vit aussi longtemps n’est pas une première, certaines histoires raconte qu’il y avait des humains qui ont vécu près d’un millénaire dans le passé. Alors pourquoi pas, je peux concevoir ce fait.
● C’est sérieux là ?! – demanda Jess qui était dépassé par tout ce qui se passait ici.
● Ce ne sont que des histoires et mythes mais je suis du point de vue que toute histoire à un socle de vérité. Après tout je suis, donc l'extraordinaire est. N'est ce pas ? – demanda Cid à son audience, mais tous n'avaient pas compris ce qu'il voulait dire – Alors, je n'affirme pas qu'un humain ait vécu près d'un millénaire, quoique ? Non, non ce n'est pas pareil. Mais quelques centaines d'années, je ne sais pas pourquoi mais je veux bien le croire. Après tout, il ne peut pas mentir. Maintenant, qu'est ce qui se passe si on met les bouts d'information à notre disposition ensemble: un humain qui a dépassé sa date de péremption, dirige un laboratoire secret sur une planète isolée volontairement enveloppée d'un voile de secret, et participe à des expériences génétiques. On s’est mêlé de quelque chose de très gros pas vrai ?
● Vous n’avez pas idée – répondit Morel – tuez-moi !!
● Pas besoin de le répéter, je commence à croire que c’est une excellente idée
● Quoi ? - s'indigna Dalanda
● Je n'ai pas terminé - commença à s'expliquer le géant - On ne va pas le tuer, du moins pas maintenant...
● Nous ne sommes pas des bourreaux - affirma Jess
● C'est évident que nous le sommes pas, petit. Nous sommes de bons samaritains qui allons rendre un service
● Cid, il va devoir être jugé pour ses crimes. Je sais que la prison n'est peut être pas une peine suffisante pour quelqu'un comme lui, mais c'est à la justice de décider- affirma Eiling
● Sigh... Dommage pour toi - annonça Marshall à Morel et ce dernier paru choqué par ce manque d'animosité - Nous ne sommes que deux à vouloir ta peau alors la majorité l'emporte - soupira le géant
● C'est qui le deuxième ? - demanda Jess
● Ton sergent bien sur, qui d'autre ? - répondit Cid en se tournant vers Bender qui jouait des gencives.
● Ne me compare pas à toi ! - réagit sèchement le sergent
● Kruu rru rru. Joue la comédie si ça te chante, mais la dernière personne à qui on devrait mentir c'est soi même
● Et tu en connais un rayon sur le sujet je pari
● Ha ! Possible, effectivement.
● Vous faites une grosse connerie en m’épargnant la vie - avoua Morel - Vous pensez qu'il y a une seule prison au monde qui pourrait me garder plus d'une journée ?!
● Kruu rru rru ! Et alors ? Sans ton armure, tu n'es une menace que pour le vieux là derrière - dit Cid en pointant du pousse par dessus le dos vers Jonathan
● Je t'emmerde ! - laissa échapper Bender
● Kruu rru ruu, tellement facile
● Cid, ça suffit. On n'avance pas là avec tes bêtises.
● Aye, c'est pas faux, mes excuses. Dans ce cas on va commencer par le plus important. Où est la fille de Bender ? – demanda Cid
● “Hihihi C’est ça le plus essentiel ?”
● “Comme ça c’est fait, il ne me cassera plus les pieds. De plus où sa fille se trouve l’artefact ne sera pas loin, probablement”
● “Hihihi bien vu”
● “Mouais, ta gueule quand même”
● 867 km au sud-est - répondit le préférum, contraint - Si vous vous dépêchez vous arriverez peut être à temps.
● A temps pour quoi ?! – demanda Bender. Il avait un très mauvais pressentiment qui n'était pas issu d'une anticipation instinctive. Même si cette dernière était présente, c'est plutôt l'expérience qui parlait ici. Depuis le début de cette aventure il n'y a eut que des problèmes, alors il n'y avait aucune raison que ça change.
● J’ignore ce qui se passe là bas mais on a perdu le contact et ce n’est pas un bon signe. Depuis votre arrivée tout part en fumée, tous nos efforts !
● Je fais souvent cet effet Kruu rru rru – répondit Cid.
● Est-ce qu’il y a un moyen de s’y rendre rapidement ?! – demanda Bender avec des yeux de psychopathes mais Morel serra les dents encore plus fort – REPOND !! EST-CE QU’IL Y A UN MOYEN DE S’Y RENDRE RAPIDEMENT ? – hurla-t-il en s’apprêtant à lui défoncer le crâne mais son bras fut retenu par Jess.
● Non Serg, on est les white owls, on ne s’abaisse pas à ça. Ce qui se passe ici est déjà à la limite de ce que mon code d’honneur me permet de tolérer et c’est vous qui me l’avez appris.
● Tu fais chier Jess ! – hurla Bender mais baissa son bras – Mais t’as raison - dit il en respirant lourdement, essayant de se calmer - T'as raison - dit il encore une fois en détournant son regard du visage illuminé de Cid. Les pertes de contrôle du sergent étaient un véritable régale, elle avait un doux fumet d'hypocrisie.
● 867 km au sud est, c'est bien beau. Mais où est ce qu'on doit aller exactement ? - demanda Eiling.
● Très bonne question. Répond salopard ! - demanda Bender
● En prenant une navette vous auriez pu y arriver sans problème, les données étaient pré-enregistrées. Dommage que le hangar soit totalement détruit, mais à pied vous n'y arriverez jamais – répondit Morel avec un certaine satisfaction
● Ne soit pas si pessimiste, 867 km ce n'est pas grand chose pour quelqu'un comme moi - affirma Cid - En fouillant dans tes affaires on tombera bien sur une carte, et le reste sera d'une simplicité enfantine.
● Hmf, peut être que oui. Ou peut être que vous m'accompagnerez dans l'au-delà très prochainement. Hahaha, notre avenir n'est plus entre... entre nos mains - dit Morel en essayant de se redresser, mais les mains attachées dans le dos et les pieds liés n'aidaient pas - Mais je préfère encore mourir de vos mains. Par pitié tuez-moi - supplia-t-il après avoir réussi à se mettre à genoux. Cid observa le regard du préférum cependant il n'y vit pas la résignation mais plutôt l'acceptation. La différence était subtile mais comptait. Morel n'avait pas baisser les bras attendant la fin, non. Il avait décider d'accepter la mort, comme...
● "Une punition ?" - se demanda Marshall - "Où une contrepartie ? Qu'est ce que se passe ancêtre ? Qu'est ce qui te pousse à faire ça ? Qui ou quoi peut te faire offrir ta propre tête sur un plateau ? Je n'aime pas ça du tout !"
● "Hihihi, écoute ! Tout le monde est en panique, je les entends ces faibles que tu abrite. Leur instinct d'herbivore a peut être raison, quelque chose se prépare. Fait attention"
● " ? Qu'est ce que ça peut te faire qu'il m'arrive quelque chose ?"
● "HI HI HI HIss !!!" - éclata la voix de rire - " Toi tu peux mourir, mais je préfère qu'il n'arrive rien à notre corps. Alors tu ferais mieux de faire attention. Un deuxième réveille forcé peut le mettre de très mauvaise humeur"
● "...."
Cid se gratta la tête ne sachant que trop penser de ce qui venait de se passer dans son esprit. C'est vrai qu'il entendait les autres voix plus surexcitées que la normale. Mais elles étaient tellement faibles que cela ne faisait aucune différence. Rares sont les fois où elle peuvent gravir tout le chemin jusqu'au conscient.
● Très bien ! - dit le géant - Dalanda, tu peux arrêter le reste n’a aucun intérêt.
● Serg ? Où est ce que vous allez comme ça ? – demanda Jess inquiet
● Serg ? Où est ce que vous allez comme ça ? – demanda Jess inquiet
● Comment ça où je vais ? On a assez perdu de temps ici non ?!
● Je comprends que tu sois chamboulé, on l’est tous ici mais il va falloir que tu te calme et que tu réfléchisses un petit peu – essaya de le raisonner Cid. Ce n'était qu'il était prit d'une affection soudaine pour Jonathan, non pas qu'il le détestait non plus. Ce qu'il ressentait était plus de l'ordre de l'indifférence. Néanmoins, le laisser partir serait assister son suicide... Du moins, cette idée était celle qui couvrait la réalité. La véritable raison était beaucoup plus manipulatrice.
● Que je me calme ?! Je ne pense pas que tu sois en mesure de me demander de me calmer ! - répondit Bender en colère
● Il a raison Serg. Je veux sauver votre fille et tout mais y a plus de navettes et on ne sait même pas ce qui se trouve là-bas, ou même où là bas se trouve ! Et puis à ce qu’il me semble vous avez promis d’aider ce type non ? - dit Jess en tournant la tête vers Akiro. Mais le jeune chirurgien eut un réflexe de recul, surprit de voir la personne de laquelle il parlait à quelques pas à peine - Oh ! je ne vous avais pas vu approcher - dit il confus de sa réaction.
Cid tourna la tête à son tour et dévisagea l'ingénieur de la tête aux pieds. Ce mec était équipé d'une armure, certes incomplète, mais elle avait un sacré poids. Mais c'est vrai qu'il n'avait pas fait beaucoup de bruit avec 300 ? 350 kilos sur le dos ? L'exploit était indéniablement suspect mais le géant ignora ce détail, qui en temps normal aurait du hérisser tous ses poils.
Cid tourna la tête à son tour et dévisagea l'ingénieur de la tête aux pieds. Ce mec était équipé d'une armure, certes incomplète, mais elle avait un sacré poids. Mais c'est vrai qu'il n'avait pas fait beaucoup de bruit avec 300 ? 350 kilos sur le dos ? L'exploit était indéniablement suspect mais le géant ignora ce détail, qui en temps normal aurait du hérisser tous ses poils.
● Moi je peux les abandonner ça ne me dérange pas, je peux vivre avec. Mais je doute qu’un scout comme toi puisse le faire s’en s’ouvrir les veines... – dit Cid
● “Hey”
● ...Tu me force à prendre un rôle réfléchit et je n’aime pas ça du tout, ça me donne envie de vomir et ça tue mon fun. Alors il va falloir que tu reprennes tes esprits, utilises ton cerveau pendant deux secondes ok ?... - ajouta Cid par la suite
● “Hey ! Dima !”
● ...Dalanda tu peux arrêter c’est bon, sort de ce type. On a toutes les infos dont on a besoin.
● “Hey ! Dima !”
● ...Dalanda tu peux arrêter c’est bon, sort de ce type. On a toutes les infos dont on a besoin.
● Non ! – répondit cette dernière avec difficulté
● Non ? Comment ça non ? - s'étonna Cid
● Je veux savoir ce qui se passe ici - expliqua la jeune femme.
● Non ? Comment ça non ? - s'étonna Cid
● Je veux savoir ce qui se passe ici - expliqua la jeune femme.
● Euh, oublie ça tu veux ?
● Non !
● "Houla"
● Ecoute moi, ce n’est pas une bonne idée de creuser plus. La curiosité à tuer le chat, tu peux demander à Schrödinger. Et dans cette histoire je veux te rappeler que le chat c’est moi alors…
● Non !
● "Houla"
● Ecoute moi, ce n’est pas une bonne idée de creuser plus. La curiosité à tuer le chat, tu peux demander à Schrödinger. Et dans cette histoire je veux te rappeler que le chat c’est moi alors…
● Les personnes qui sont mortes méritent de savoir pourquoi !– répondit Dalanda – Pourquoi liquider les chercheurs ?
● Morel ne répond pas à cette question ! Dalanda, j’ai un très mauvais pressentiment par rapport à ça alors s’il te plait laisse tomber, ce ne sont pas nos oignons – essaya de la convaincre Cid
● Répond ! – ordonna-t-elle et Philippe laissa tomber son menton contre la poitrine
● "Putain ! C'est foutu!" - pensa t il.
● "Putain ! C'est foutu!" - pensa t il.
● Et puis merde, tu es trop têtue pour ton propre bien – dit-il en retournant vers les moniteurs – du nouveau ? – demanda-t-il à Emily en croisant les bras, et se tapotant le biceps de l’index, un signe qui montrait qu’il était réellement nerveux
● Pourquoi ?! Comment avez vous pu faire des horreurs pareils ? Comment est ce que vous avez pu vous perdre comme ça ! - demanda Dalanda avec al voix tremblotante. Après ce qu'elle avait vu là bas, ça ne faisait aucun sens. Ce n'tait pas le cœur d'un monstre qu'elle avait exploré, mais celui d'une personne apeurée qui cachait sous la surface un océan de bonté dédié à un souvenir - Qu'est ce qui vous est arrivé ? - demanda-t-elle
● Hmpf, vous avez vu quelque chose ?- demanda Morel
● J'ai vu une femme
● Tssk, je vois.
● Vous avez même modelé l'IA à son image, elle devait compter pour vous. C'est... C'était votre femme ? - demanda Eiling
● Vous voulez savoir ce qui a bien pu m'arriver ? Je me le demande encore - répondit Morel, le regard au sol - Un jour, j'ai fait une rencontre qui a bouleversé ma vie et puis... - pendant une seconde le visage de Morel s'était adouci. Avec les hématomes cet expression n'était pas facile à repérer mais Dalanda avait pu le sentir. Cependant, cet douceur ne dura qu'un instant. Juste après ce fut à nouveau la colère et la peur qui surgirent. Cette caractéristique était celui de la souffrance passée, c'était la même chose avec Cid - Vous voulez savoir pourquoi ? - dit le préférum en coupant son récit personnel - La loi du secret ! C'est aussi simple que ça. Leurs connaissances présentaient un danger et leur existence était facilement remplaçable.
● Simple hein ? - commenta Bender dégoutté par ce qu'il venait d'entendre et il ne le cachait ni dans sa voix, ni dans son langage corporel
● Simple - confirma Morel - Des personnes avaient besoin de moi car je n'ai aucun scrupule à me salir les mains, et j'ai pris le job. Seuls quelques élus devaient survivre, des personnes de confiance comme Akiro.
● C’est flatteur mais dans mon cas c’est plus mes relations qu’autre chose. Ma tante…hmmm !- il faillit tomber à genoux mais Bender le rattrapa avant qu’il ne touche terre.
● Hey ça va ? – demanda Bender.
● Akiro ça va ? – demanda Emily inquiète
● J’ai…j’ai comme un écho dans la tête – dit-il en s'appuyant lourdement contre l'épaule du sergent
● Ok, vous voulez vous asseoir ? - demanda Jonathan en essayant de ne pas faire attention à la douleur de son épaule.
● Merci, mais ça va aller – répondit Akiro en revenant à lui
● Ecoutez, je suis désolé pour tout à l'heure. J’ai juste… j’ai oublié mes engagements et ça ne se répétera plus - s'excusa Bender
● Je suis ravi de l’entendre
● Ça va aller ? - demanda-t-il en baissant la voix, puis il toucha le bras de son subordonné occupé à faire sens de tout ce qu'il entendait - Jess tu peux jeter un coup d’œil sur ce qu'il a ?
● Oui bien sur...
● Non, ça ira ne vous donnez pas cette peine. Ce corps arrive simplement à sa limite - répondit Akiro à voix basse également, avant de relever de toute sa taille. Et Jess aurait put jurer que l'ingénieur venait de gagner un ou deux centimètres, ce qui n'avait absolument aucun sens – Je suis désolé d’avoir interrompu ton histoire Morel mais tu peux continuer.
● Je n’ai rien à continuer – annonça Morel – Cependant, vous qui prenez le privilège de me juger. Vous n'êtes que des enfants qui ne connaissez rien du monde. Vos valeurs ? Votre justice ? Je n'en ai absolument rien à faire. Je sacrifierai absolument tout pour sauver ce qui compte à mes yeux. D'ailleurs toutes les personnes que ce monstre à tuer – dit-il en regardant Cid – tous ces mercenaires n’ont pas hésité à faire de même. Ils ont sacrifié leur humanité dans l'espoir de pouvoir sauver le monde.
Emily regarda Cid avec un regard interrogateur, et aussi étrange que cela puisse paraître c'est à ce moment là qu'elle aperçu les cicatrices du géant, à peine cachées par sa chemise en lambeau. Jusqu'à présent elle essayait d'avoir le moins de contacts visuels avec cette brute, mais ces terribles blessures racontaient une autre histoire. Celle d'un homme blessé qui n'avait d'autre choix que de se tourner vers la violence pour ...
● C’est moi la chimère – murmura Cid en brisant net le début d'affection que la jeune femme commençait à éprouver. L'histoire sentimentale qui prenait à peine naissance dans son esprit vira immédiatement à l'horreur et ses yeux s’écarquillèrent comme s’ils voulaient lui exploser des orbites – N’ayez pas peur comme ça, même si je vous dévorerai bien toute crue kruu rru rru - ajouta Cid avec le sourire, en pensant bien faire. Les humaines n'étaient, en général, pas à son goût mais cette jeune femme lui plaisait beaucoup. Peut être aussi parce que c'était la seule jeune femme présente, Dalanda étant évidemment hors limite. Mais son corps avait encore en stock une énorme quantité d'hormone et d'excitation léguée par son autre lui durant ses frénésies de massacre. A ce stade là, mais une humaine paraissait appétissante.
● Pitié ne me mangez pas – commença à pleurer Emily brisant net ses illusions et aspirations naissantes.
● Non ce n’est pas ce que je voulais dire..
● “Je suis perpétuellement incompris ou je m’exprime mal ?” – se demanda-t-il dans une sérieuse introspection.
A quelques pas de là, continuait une conversation bien plus importante que des problèmes d'hormones. Morel, continuait, ou plutôt était poussé à continuer son récit. Néanmoins, même esclave de la vérité, il essayait d'être pro-actif. Il était contraint à dire la vérité mais il y avait plusieurs vérités à raconter. Alors il pouvait guider la conversation dans un direction moins dangereuse.
La tâche était ardue, le lien crée était solide. Morel avait l'impression d'essayer d'embrouiller son meilleur ami par des non dits. Il n'y avait pas de raisons, si ce n'était pour son propre bien.
● La guerre contre les Kissadzés n’est pas terminée, il se peut qu’elle ne fasse que commencer – dit il.
Le plus touché par cette nouvelle fut Bender. Après ce qu'il avait vécu, après ce qu'il avait vu, après tout ce qu'il avait juré de cacher ...
● ÇA C'EST UN TAS DE CONNERIES – hurla le sergent - ILS SONT MORTS ! TOUS MORTS ! TOUS !!
● Bien sur sur que non - répondit Morel - Tu sais peut être d'où ils viennent toi ? Comment est ce que tu en ais certain ? A cause de ce qui s'est passé à Megido ? ArchMarshall ? - demanda le préférum et les yeux du sergent rougirent immédiatement tout en prenant un aspect mouillé.
Même si ces choses étaient angeliques ous étions trop occupés à célébrer pour même imaginer cette hypothèse. On venait de vaincre le pire ennemi que l’humanité n’ait jamais affronté mais les recherches ont continué. Si tu étais resté comme ArchMarshall tu serais au courant – dit-il à Bender.
● “ArchMarshall ?” - se demanda Cid
● ArchMarshall ? – demanda Dalanda
● ArchMarshall ? – demanda Jess
● Il ne vous a rien dit ? Vous avez devant vous l’ex grand Marshall Idriss Soumaré héros de la guerre ! - proclama Philippe avant d'ajouter - Et entre nous Cidolphas, si quelqu'un devait porter ici le nom de génocide c'est probablement lui.
● "Hmm ?" - pensa le géant intrigué
● FERME TA GUEULE ! - le menaça le sergent et à son air il était clair qu'il était on ne peut plus sérieux et cette fois l'arrêter dans sa volonté de faire mal à Morel allait nécessité beaucoup plus de force.
● Ne prêtez pas attention à ce qu'il dit Serg, ce mec à clairement des boulons en moins. Vous ne ressemblez pas du tout à l'ArchMarshall
● Non Jess, ce qu'il raconte est la stricte vérité - expliqua Eiling.
● Nom d’un lepreshaun !!! C’est vrai ça Serg ? Euh je veux dire ArchMarshall – dit Jess avec un salut militaire traditionnel.
● Eh bein, eh bein, eh bein ! - dit Cid - on en apprend tous les jours ! – annonça Cid - maintenant je sais pourquoi à chaque fois que tu ouvrais la bouche, j'entendais hypocrite briller sur ton front Kruu rru rru !
● Cid ce n'est pas le moment ! - s'offusqua Dalanda avant de se tourner vers le sergent pour lui demander - de quoi est ce qu'il parle Jonathan ? Qu'est ce qui s'est passé à Megido ?
● ...
● J'ai trouvé ton choix stratégique très inspirant, très froid mais diablement efficace. Même si dans mon cas ça n'a pas très bien marché - commenta Morel
● Continue ! – siffla Bender en ignorant les autres - Les kiss !
● Très bien - haussa des épaules le préférum - La république d’Angara fut la première à découvrir un fait terrifiant. Grâce aux corps des Kiss qu’ils avaient étudiés ils sont arrivés à la conclusion que l’ennemi que nous avons combattu, les milliards de ces monstres qui avaient déferlés comme une ruche n'étaient pas des clones comme on le pensait initialement. Ces choses faisaient partie d'un seul et même organisme, avec un seul et même diagramme génétique.
● Qu’est-ce que ça veut dire ? QU'EST CE QUE CA VEUT DIRE ?! – demanda Bender
● Rien de bon – murmura Dalanda
● Pour faire simple - commença à expliquer Akiro - le théorème de reproduction de Spencer stipule qu’aucun organisme n’existe dans la nature sans avoir au minimum une contrepartie d’un sexe opposé à moins d’user de division cellulaire. Une espèce, hors mutation et mitose bien sur, est de ce fait composée de plusieurs individus. C'est un moyen pour la nature de maintenir une qualité et diversité génétique convenable. Autrement dit, en se fiant au diagramme génétique des Kiss, nous sommes confronté à l'éventualité que nous avons livré une guerre contre un seul individu.
● Ils étaient des milliards ! Des MILLIARDS ! De quoi est ce que vous me parlez ?
● Je sais, mais le fait qu'il ait été multiple n'a que peut d'importance. Les scientifiques qui ont étudiés ce problème sont unanimes, nous avons affronté non pas une espèce mais un "individu" d'une espèce.
● Quoi ? C'est impossible...
● Et pourtant c'est le cas - répondit Morel en pensant "bien" - Angara, Septyo, Augusta, Sullya, l’un après les autres, ces états ont fortifié cette théorie et ce sont posés ces questions: combien il y en a dehors dans cet univers et sont ils tous hostiles.
● Conneries – siffla Bender, qui imaginait toutes les horreurs qu’une telle possibilité pouvait éveiller. Ça ne pouvait et ça ne devait pas être vrai.
● Ce que nous avons fait ici, le projet Fenrir – continua Morel – est une nécessité ! Si jamais nous nous faisons attaquer à nouveau, nous aurons besoins d’armes capables de faire face à n’importe quelle menace. Face à un ennemi dont nous ignorons tout, la forme, l'intelligence, les ressources... La loi du secret est la seule méthode viable pour préserver l'infime avantage stratégique à notre disposition. Nous avons tous ici décidé de sacrifier le peu d’humanité qu’il nous restait pour que notre espèce ait une chance de survivre, de l'armer convenablement. Et maintenant tout est parti en couille à cause de vous ! - fini d'expliquer le préférum et un silence de tombe s'abattit dans la pièce. Silence qui ne fut rompu que par le soupir d'exaspération de Cid.
● Sigh ! Arrête deux secondes, tu vas me faire pleurer – dit il – J’ai assez entendu de conneries comme ça alors je me tire ailleurs. Merci ma belle – dit-il à Emily encore sous le choc.
● Où tu vas ? – demanda Dalanda étonnée.
● Je vais rendre visite à un camarade. Quand à ce type-là vous feriez mieux de le faire taire. De là ou je viens il y un dicton qui dit : la route vers l‘enfer est pavée de bonnes intentions. Alors pour le bien de l’humanité ou non au bout du compte il y a toujours plus de souffrance. Après personnellement je m’en fiche, mais entre nous, l’humanité dont tu nous as parlé je parie qu’elle est drastiquement réduite à quelques individus non ? - demanda Cid et n'obtenant aucune réponse ajouta avant de prendre la porte - C’est bien ce que je pensais, futur ou pas les humains n'ont pas changé d'un iota.
Une fois que les portes se refermèrent, le géant fut prit d'une sueur froide. Il avait l'impression d'avoir commis une erreur, mais il ne saurait dire en quoi. Sur le moment, laisser sa protégé en présence d'un individu qui lui hérissait le poil sembla être une idée acceptable. Alors, avec des pas empreints d'un léger doute il avança dans les couloirs, guidé par une volonté qui n'était pas la sienne.
● Il a raison ? – demanda Dalanda à Morel après le départ de son ami
● "Non, pas par là !" - gémit intérieurement Philippe. Il n'y avait rien de bon dans la direction où allait cette conversation.
Cette question eut sur Morel un effet particulier. Il sembla prendre rapidement un coup de vieux et le changement était visuellement impactant. Son visage affichait même une souffrance réelle, autant physique que mentale et bien sur, émotionnelle. Il n'était facile pour personne de regarder une mort atroce dans les yeux et l'accepter. Dans son esprit, se déroulait déjà la conséquence de sa défaite et il ne pouvait s'empêcher de se demander
● "Pourquoi toujours moi ? Pourquoi est ce que le sort s'acharne toujours sur moi ? Où est ce que j'ai merdé ? Putain, dis moi ce que j'ai fait pour mériter ça enfoiré ?" - se dit il en levant les yeux au plafonds - "Ou est ce que ma solution te dégoutte à ce point ? Est ce que je te dégoutte à ce point ?...Ah, et puis merde. Autant que cette farce finisse. Je suis désolé Juvianne, je n'ai pas su les protéger"
● Alors ? - demanda à nouveau Dalanda - Est ce qu'il a raison ?
● Oui – finit-il par dire.
● Qu’est-ce que tu nous cache ? Parle ! – ordonna Bender sans prêter attention au transitions de visage de Morel. Les états d'âme de cet individu ne l'intéressait aucunement. Par contre, Eiling se sentit très mal. Malgré le fait que c'était un sale type, malgré le fait qu'il méritait peut être de souffrir, mais... Mais ce qu'elle faisait était de la torture et en participant activement dans la manipulation du préférum elle était devenue, de par ce fait, une tortionnaire.
Dans son esprit, critiques et auto-justifications se confrontaient dans une lutte sans merci. et ce, jusqu'à ce que le dégoût de soit remonte victorieux. Ce qu'elle avait fait n'était simplement pas acceptable humainement.
● J'aimerai boire, j'ai la gorge sèche - demanda Morel
● Et moi j'ai envie de pisser ça tombe bien ! - répondit Bender
● Serg ! - s'offusqua Jess. En temps normal, dans d'autres circonstances, il aurait rigolé. Mais là, c'était trop pour lui. Le jeune homme portait fièrement les couleurs des White Owls, participé à ce crime plus longtemps était trop lui demander. Surtout que cet homme en face de lui était en piteux état et Jess était avant tout un chirurgien, un docteur.
● Qu'est ce qu'il y a monsieur MacNamara? - demanda Jonathan exaspéré d'être tout le monde interrompu et de passer pour une ordure. Alors qu'il ne faisait que rendre une infime partie de ce Philippe avait fait.
● Oh ? - s'étonna le jeune homme de la réaction. Le sergent ne se servait pratiquement jamais du nom MacNamara - Eh bien, monsieur ! Je me permet d'intervenir en ma qualité d'homme de médecine pour suggérer une pause. Là, ce type n'est plus en état de continuer l'interrogatoire
● Tu veux qu'on s'arrête maintenant ? Pour lui ?? - s'énerva le sergent - As tu oublié...
● Non sergent je n'ai rien oublié. Mais je refuse de devenir un monstre, on a déja vu ce que ça donne pas vrai ? Je suis un white owl et fier de l'être et surtout je suis docteur et je demande l'autorisation de prêter main forte à cette ordure.
● ...
● Je pense aussi qu'on devrait arrêter, pour l'instant - dit Eiling avant que Bender ne puisse rétorquer quoi que ce soit.
● Incroyable ! Juste incroyable !!
● Je crains de devoir insister aussi - annonça Akiro - il est temps de terminer cette mascarade
● Mascarade ? - s'étonna Jonathan
● Regardez vous - répondit Akiro - Vous essayez de porter un masque qui ne vous va pas. Laissez tomber et allez faire un tour, pour votre propre bien.
● ... Tssk ! Très bien ! Examine le Jess – demanda Bender avant de prendre la porte précipitamment.
● Ok ! lève la tête mon grand - demanda Jess à Akiro qui se laissa faire - Regarde-moi dans les yeux, hmm !
● Merci - murmura le préférum.
Le jeune chirurgien regarda cet homme autrefois si fier de ce qu'il était, et là il n'y avait absolument rien qui en restait. Tout cette folie des grandeurs pour finir comme ça, c'était vraiment pathétique...
● Ne me remerciez pas - répondit il - Mon père m'a toujours dit que la bonté est personnelle. Je l'ai fait pour moi et pas pour vous.
● Merci quand même. Vous devriez y aller aussi, je ne vais pas si mal que ça. J'ai juste un peu soif, tout le sang dans la bouche m'a asséché la gorge.
● Mouais, comme menteur il y a mieux
● Ha ! je crains que ce ne soit vrai - sourit Morel mais Jess n'aima pas ce sourire. C'était celui d'une personne qui attendait la fin
● "Vraiment pathétique" - pensa t il en éprouvant de la tristesse pour ce fou.
Dalanda brisa le lien et sortit à son tour, elle avait l’impression de patauger dans le brouillard et de plus elle se sentait sale. Les questions qui la harcelaient devaient attendre et la prochaine fois elle essayerait de les obtenir sans sombrer si bas.
● Qu’est-ce que vous pensez de tout ça ? – demanda-t-elle en croisant Jonathan, debout dans le couloir, essayant nerveusement d'allumer une cigarette. Son corps tremblotait légèrement de contrariété, de colère, de frustration, d'insatisfaction...
● Je n’en sais vraiment rien – lui répondit Bender en prenant une profonde bouffée – Au moins on est sûr qu’il nous a dit la vérité. Mais une nouvelle guerre contre les Kiss, je ne pense pas que j’ai la force de revivre ça.
● Je ne pense pas qu’il y ait des personnes emballées par cette perspective – répondit Dalanda. Elle était jeune quand c’était arrivé mais elle ne se rappelait que de la souffrance, de l'atmosphère de terreur aussi épaisse que des nuages, couvrant le ciel.
Jess ne tarda pas à sortir de la pièce. Il avait l'air préoccupé par tout ce qui venait de se passer et il ne lui fallut qu'un coup d’œil à la main tremblante de son sergent pour savoir qu'il n'était pas le seul chamboulé par tout ce qu'il avait entendu. Quelque part c'était rassurant que même une grande figure telle que Bender, ou plutôt l'ArchMashall, éprouve du stress.
● "Tain, je suis encore sur le cul" - pensa-t-il. Il avait toujours trouvé que le sergent cachait quelque chose. Il ne parlait pas beaucoup de lui et détournait souvent les conversations, mais ça... Que ce type soit une légende ? Il n'aurait jamais, au grand jamais, pu se l'imaginer. Même là en voyant le cinquantenaire tout tremblant de frustration, prit dans des problèmes familiaux avec sa fille qui ne voulait pas en entendre pas parler... Il était difficile de dire que cet homme avait participé à sauver le monde. Jess avait tellement de questions pour lui:
● "Qu'est ce qui vous est arrivé ? Pourquoi avez vous abandonné votre position ? Qu'est ce qui s'est passé là bas à Megido ?..." - tellement de questions, mais il savait également que chaque chose avait un temps et qu'il existait un temps pour chaque chose. Là, ce n'était pas le moment de fouiller dans ce passé alors il dit simplement - Il ne va pas très bien, il lui faut du repos.
● Il aura tout le temps qu’il faut pour se reposer, je ne compte plus l’obliger à répondre – répondit Dalanda, harcelée par sa conscience.
● Je suis d’accord, pour l’instant on a toutes les infos dont on a besoin. Quant au reste, ça me dépasse complètement – dit Bender.
Emily sorti également et les retrouva devant la porte.
● Vous allez quelque part ? – demanda Jess
● Euh oui, chercher de l’eau – répondit elle
● Ah oui, c'est vrai. Vous voulez peut être que je vous accompagne ? Avec tout ce qui se passe dans les environs - demanda Jess
● J’avoue que ce serait plus rassurant oui. Merci – dit Emily
● Mademoiselle, pour un white owl protéger et servir est une seconde nature – lui dit-il en la suivant dans le couloir. Il se retourna et fit un clin d’œil à Bender tout en souriant.
● Hmpf, petit con – murmura son sergent.
A l’intérieur de la pièce il n’y avait désormais que deux personnes qui se regardaient, l’un terrifié l’autre profondément déçu. Akiro passa la main dans ses cheveux pour les lisser, mais ces derniers tombèrent simplement, comme du blé fauché. L'homme regarda sa pilosité prisonnière de ses doigts et secoua la tête
● Tellement fragile - murmura t il avec écœurement.
Il se dirigea ensuite vers les moniteurs où il commença à rentrer des lignes de code sur le clavier en graphite.
● Je suis désolé - dit Morel en rompant le silence en premier.
● Tu as failli prononcer mon nom - répondit l’homme en continuant sa besogne
● Je suis désolé - répéta Morel - j’ai été surpris de vous découvrir ici, maître.
● Et pourquoi je ne serai pas ici ? - répondit Palounine en se détournant des moniteurs, la tâche terminée - Pensais tu vraiment qu'une gorge tranchée serait suffisante pour m'empêcher d'assurer ton épreuve ? Une blessure physique ? Est ce que tu essaies de m'insulter ? - sourit largement l'individu, si anormalement large large qu'il s'en fissura le coin des lèvres.
● ...
● Ne fait pas cette tête. Un élève qui n'essaye pas de m'ôter la vie est un échec alors j'approuve ton effort. Bravo !
● Je ne m'attendais pas à ce que vous habitiez cette personne.
● Et pourtant j'ai utilisé l'un des moyens les plus alertant
● Je sais. La serenata del diavolo
● Tu dis savoir mais voilà ou tu en ais. Tu prétends savoir mais tu ne sais absolument rien - dit Palounine - alors dis moi, incapable, comment les manifestations qui ont suivi ma musique t'ont échappée ? - somma de répondre l'entité.
Malheureusement Morel n'avait pas de réponse, c'était une question qu'il se posait lui même. S'était il tellement projeté dans le futur, dans sa vengeance, qu'il en avait oublié de prêter attention au présent ? La serenata del diavolo était un morceau de musique qui était dit être composé par le diable en personne. Et quiconque l'écoutait était envoûté par le démon et devenait son pantin. Un mythe cependant proche de la réalité.
La serenata del diavolo était une musique très mystérieuse qui nécessitait un instrument particulier si interprété directement ou d'un émetteur particulier qui puisse retranscrire la fréquence de la musique le plus fidèlement possible. Car cette oscillation sonore fracturait très légèrement la barrière dimensionnelle pour ouvrir une brèche au bout de deux semaines d'utilisation répétées. Les manifestations et indices de l'utilisation de cet outil étaient nombreux d'où son rare usage. La fracture dimensionnelle laissait entrevoir des créatures de l'autre côté, créatures qu'on pouvait assimiler à des fantômes ou des démons immatériels. Immatériels jusqu'à ce qu'elle se transforme en brèche. Après, les créatures pouvaient essayer de franchir la fracture. D'où les plaintes qu'il recevait et les rapports psychologiques étranges, cependant le préférum accusa la fatigue et le burn-out plutôt que de regarder les indices.
Avec cette information il pouvait désormais reconstituer le puzzle. Akiro, pliant sous la pression de son travail, Désespéré au plus haut point de trouver une échappatoire, à du attirer l'attention. Autant d'émotion négative était une ressource des plus alléchante, et en temps normal il aurait pu être recruté ou vidé comme un poisson. Cependant, Palounine avait un autre plan alors il avait du faire un de ces contrats qu'il aimait bien. Un contrat qui devait stipuler la liberté en échange de l'écoute journalière de la serenata del diavolo et cet abruti avait été assez fou pour signer le contrat doré. Sauf que, tout seul face à la brèche dimensionnelle, face aux créatures de l'autre côté qui devenaient de plus en plus réelles, il ne put tenir sa part du contrat. Un fait que Palounine savait déjà; et puis un pantin a été crée, un proxy de l'Archon ou plutôt de l'Ukufa.
Morel avait les indices, ils étaient sous ses yeux, il avait même reçu la carte qui stipulait le début de son épreuve d'adoubement. Et quelques temps après Cid et Dalanda arrivèrent sur Meliacor... Un échec, effectivement. Prit dans l'effet tunnel de son ambition, dans son illusion d'importance, Philippe en oublia tout le reste. Il a goûté au pouvoir et ce dernier ne lui a montré qu'une chose: à quel point il était médiocre...
● Je suis indigne de votre enseignement - admit Morel avec humilité, mais la mâchoire serrée. Ces mots empreints de vérité étaient quand même extraordinairement difficiles à dire en raison du passé. Néanmoins il était, paradoxalement, reconnaissant de cette leçon, même si il était conscient qu’elle serait la dernière.
● Je t‘ai donné du temps, bien plus de temps que nécessaire pour mûrir et quand je décide de rendre visite à l’un de mes élèves préféré, qu’est ce que je constate ? De la nullité ?!
● Je sui…
● Silence ! - commanda Palounine et tout dans la pièce arrêta d'émettre un son, machines comme humain.
Morel voulu répondre, se justifier, faire pencher la balance de son côté même un tout petit peu. Il voulait apaiser la furie que son maître et mentor allait irrémédiablement déchaîner. Mais les mots ne sortaient pas de sa gorge, l'imposition du silence était telle que son corps lui même décida de n'émettre aucun son. Le préférum ne pouvait qu'attendre silencieusement qu'on l'autorise à parler.
● …
● Tu avais une simple tâche en échange de ta liberté - dit Palounine - J’ai détruit tes chaînes, je t'ai offert la connaissance sur cet univers et l'au-delà, je t'ai offert du pouvoir - dit il en pointant le doigt sur Morel. Ce dernier gémi alors que le tatouage chauffait brûlant sa peau - Parce que ta rage contre l’équation de la vie m’a guidée jusqu’à toi. Te faire utiliser comme esclave sexuel par cette duchesse laide comme un pou a été la meilleure chose qui ait pu t’arriver parce que je suis venu à toi, n'est ce pas ? Répond !
● ... Oui maître - répondit Morel en essayant que sa rage n’empreigne pas trop sa voix. L'irrespect allait balayer tous ses efforts en un instant. Pourtant, chaque parcelle de son être répugnait les dires de cet homme. La période à laquelle il faisait référence, celle où la folie humaine était son quotidien, celle où il suppliait le ciel de le foudroyer sur place pour ne plus avoir à souffrir... Cette période de sa jeunesse n'avait pas été soulagée par Palounine mais par une autre personne.
● Ta rage de l'époque contre ce monde était une véritable merveille, un joyaux du plus bel éclat - raconta Morel les yeux fermés, se rappelant de cet instant où il vu son labeur porter ses fruits en créant un homme qui ne rêvait que de se baigner dans viscères de cette réalité. Et son visage fut illuminé par une joie rayonnante, même si pendant un instant seulement. Ensuite, il fut confronté à la réalité et son visage afficha une profonde déception - Et puis tu as rencontré cette femme, il faut toujours que ce soit une femme. Mais je ne peux pas les blâmer, qui d'autre auraient ils pu envoyer ? Je suis juste dessus d'avoir perdu un fou à un pion.
● ...
● C'est elle qui t'as appris que j'étais à l'origine de tous tes malheurs ? Que j'avais construit ta destinée ? - dit l’homme en esquissant à nouveau un large sourire, et sa bouche était un puits d’obscurité - La vente d’esclave était l’un de mes jeux préféré, aujourd'hui les gens se tuent au travail volontairement sans cet esprit de rébellion. Des salariés, tsskk tellement ennuyeux...
● …
● Je sais tout mon petit Morel, c'est moi qui ait tout raconté à Juvianne après tout - dit Palounine en ouvrant la paume de sa main et l’image de l'I.A apparu flottant dans les airs, enchaînées par des lignes de code - Techno-magie ! - déclara-t-il ensuite, ravi par son tour.
● ... ! - Cependant il état le seul à être ravi. Les yeux de Morel s'injectèrent de sang et son corps voulu réagir par lui même en se jetant contre son mentor, advienne que pourra. Mais le préférum du faire preuve d'une discipline inégalée pour se laisser tomber à genoux et incliner sa tête en signe de soumission absolue. Dans ce monde celui qui avait le pouvoir avait raison, peut importe sa morale le plus fort dictait la réalité. Et le faible se retrouvait à supplier - Maître, je vous en supplie, libérez la.
Le sourire de Palounine disparu. Ses espoirs brisés, le jeu ne l'amusait plus. L'ukufa n'avait que faire d'un chien socialisé. Il fit un léger geste de la main comme pour pousser un enfant à avancer et l'I.A nommée Juvianne fut libérée de ses entraves. Et la première chose qu'elle fit était d’apparaître auprès de Morel en lui caressant les cheveux. L'intelligence artificielle était en tout point la reproduction du seul amour qu'il n'avait jamais chéri. Et il allait de soit que cet amour devait lui être retiré, à nouveau.
Un autre objet numérique apparu dans la main de Palounine, une construction de donnée qui ressemblait à une dague qu'il jeta sans une milliseconde d'hésitation, et cette dernière perça le cœur de Juvianne.
Bien sur de cœur, elle n'en avait aucun, le geste était théâtrale. L'Ukufa venait simplement d'injecter un virus qui commença à dévorer la personnalité de L'I.A et en quelques instants Morel perdit l'une des choses les plus importantes à ses yeux. Et le choc sur son visage était terrible. La souffrance suintait de son visage comme du pu d'une plaie gangrenée. Le préférum hurla à la mort en rompant les chaînes au prix de ses os et mordit Palounine dans la jugulaire l'arrachant de toute ses forces. Du sang noir, comme coagulé, jaillit de la blessure mais le préférum n'en avait pas fini. A coups de pieds il éclata le crâne d'Akiro jusqu'à ce qu'il n'en reste que de la bouille, mais là encore ce n'était pas assez...
Seulement il revint à la réalité, dans la même position agenouée et n'avait bouger que dans son esprit. Palounine se tenait à quelques pas, bien portant et amusé.
● Tu te sens mieux je pari - demanda t il en s’accroupissant devant son élève.
● J'y avais cru... - murmura ce dernier au bord des larmes
● A quoi ? A cette illusion d'amour ou à celle de ma mort ? Aux deux peut être ?
● Je l'aimais ! - annonça Philippe en fixant le corps numérique de sa bien aimée, démuni de l'essentiel. Là, elle n'était qu'une machine, sans chaleur, sans émotions, sans rien !! Rien que de la voir comme ça faisait naître un ouragan de douleur chez le préférum mais il ne pouvait absolument rien faire. L'impuissance était totale et la victime devait prendre sur elle tout simplement. Certains prétendent qu'il n'y a rien de pire que l'impuissance, et c'est vrai... Presque, vrai...
● Oh pitié ! Arrête ton mélodrame Morel. Je peux comprendre la première fois que tu as réagis de la sorte, je venais fraîchement de lui ôter la vie et tu avais son cadavre sous les yeux. Bon, oui là les cris, les larmes tout ça, ok je peux comprendre. D'ailleurs je me suis senti mal et je t'ai laissé m'égorger dix ans plus tard. Mais là, là ce n'est qu'une masse de données voyons. Arrête de jouer les enfants, ton jouet est cassé et puis c'est tout.
● ...
● Maintenant, plus sérieusement. Tu sais ce qui va arriver non ? Tu as échoué à ce test d’une simplicité infantile, failli briser le tabou, et oublier ton maître. Ça c’est insultant, sérieusement je suis vexé - sourit l’homme de manière menaçante. Le puis obscur qu'était sa bouche laissèrent sortir des mandibules, comme de minuscules doigts allongés qui caressèrent la peau de Morel laissant un liquide noirâtre qui commença à dévorer très lentement l'épiderme. Puis cette manifestation étrange disparu ainsi que les marques de corrosion, comme si cela n'avait été qu'illusion - Mais je suis magnanime. Malgré mon envie de te faire voir l'enfer je veux bien que tu m'explique, que tu me surprenne avec une bonne nouvelle. Et peut être que je me limiterais à ta tête.
● Si vous ne m’aviez pas électrocuté j’aurai pu arranger les choses – balbutia Morel
● Est-ce que tu me rapproche d’avoir joué mon rôle ? - demanda Palounine et une dangereuse lueur brilla dans ses yeux
Blabla de l'auteur
truestaris.com |
Hello à vous chers lecteurs. Je tenais à vous remercier de me lire et vous souhaiter une excellente journée ;)
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Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain peut être !!!
tenor.com |
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