mardi 14 août 2018

Journal de Vay Matagi, page 2


Avant, avec Alaiti, on jouait au bord de l'eau. Au bord de la mer du grand récif. Il n'avait jamais peur de se baigner, même si des fois de petits poissons arrivaient à sauter la barrière. Je dis petits, mais n'importe quelle espèce dans l'océan est capable d'avaler un enfant en une seule bouchée. Quelques fois il y avait comme ça de mauvaises surprises. C’était rare, et c'est pratiquement inexistant avec moi Matagi. J’ai demandé au maire de placer des tours de surveillances et donner la tâche d'observation aux villageois dont le travail n’était pas important. Et figurez-vous que certains de ces imbéciles dorment sur leur poste, mais c’est quelle qualité de personne ça ? Hein ? Il y a aussi le problème de la nuit, là c’est très compliqué, mais bon ce n’est pas le but de ma conversation avec cette boîte.

Avec Alaiti, on se défiait souvent comme des garçons, à celui qui pouvait aller le plus loin dans le récif sans avoir peur, mais sans jamais aller trop loin non plus. C'était une manière de gagner notre respect mutuel et de renforcer notre lien à travers le jeu. J'imagine... Moi c'était mon cas. Je ne voulais pas perdre, et parce que je ne voulais pas perdre j'étais obligé de me surpasser, d'aller plus loin, de puiser plus dans mes réserves, de travailler sur moi. C'était une saine compétition qui manque cruellement aux jeunes de nos jours. Ils veulent toujours parler, plus parler qu'agir et je suis obligé de continuer à pêcher parce qu'aucun de ces fruits pourris ne tiendrait un mois sous l'eau ! Pourtant même moi Matagi, je ne suis pas éternel, bientôt je mourrai sous l'eau, trop vieux pour me battre, ou un autre pêcheur prendra ma relève. J'espère juste pour tous qu'il saura plus bouger les bras et les jambes que la bouche. 

Haaa .... J’ai toujours détesté l’eau, mais moi Matagi, je n’ai jamais eu peur de rien. Même quand, même quand... même quand Alaiti a été dévoré sous mes yeux, je n’ai pas eu peur. Même quand les larmes ont coulé de mes yeux comme des traîtresses, moi Matagi je n’avais pas peur. Le petit garçon que j’étais était terrorisé, mais Matagi n’a peur de rien.

On aurait dû savoir que c’était l’heure de pêche de Valati, et qu’il commençait à se faire vieux. Alors pour attraper le poisson, ce n’était plus aussi facile même avec son équipement de pêcheur. Mais qu’est-ce que des enfants peuvent bien penser ? Qu’ils sont le centre du monde ? Que rien ne peut leur arriver parce qu’ils sont des enfants et qu’ils ne savent pas grand-chose du monde. Leurs petites têtes sottes sont remplies de jeux, de défis, d’amusement, de copines, de manger, chier et dormir !
A quoi je pouvais bien penser à l’époque pour avoir accepté ce défi stupide ?! Moi qui déteste l’eau ! Qu’est-ce qui m’avait pris d'avoir voulu aller si loin de la plage ?! Était-ce à cause de Talanaia ??

Ahhh ! Oui, je crois que ça me revient, ça me revient. Oui, cette fois ce n'était pas qu’un simple défi. Oui... Alaiti, Talanaia et moi avons grandi dans les Fatainés. Les maisons côtes à côtes des pauvres. Si collées qu’on dirait qu’elles ont été construites toutes ensemble. Vu que tout le monde habitait presque ensemble, il était commun de se considérer de la même famille. Frères, sœurs, oncles, tantes, il n’y avait pas forcément de relations de sang. Il suffisait d’avoir grandi ou de grandir ensemble. Tout le monde était au courant de tout, des problèmes de couples, des engueulades... Heh, tout le monde pouvait plus ou moins deviner ce que l’autre avait mangé la veille en raison des odeurs des cabinets. Surtout le vieux Aiyaui. Celui-là et ces fichues herbes médicinales empestaient tout le quartier.

C’était une sacrée époque de ma vie. Des fois, l’envie me prend à la gorge d’y retourner, mais ce n’est pas possible. Tout à changer, même si les Fatainés sont restées ce ne sont plus les mêmes personnes. Mes parents, Talanaia, Alaiti, Valati, ... Il ne reste plus que moi.

Et tout a commencé par un cadeau. J’étais un garçon stupide qui ne connaissait rien à rien. Qui ne comprenait rien à rien, qui ne voyait même pas le temps passer et les sentiments fleurir. Pour moi, les choses étaient bien comme ça parce que je n’avais réfléchi à rien...




Blabla de l'auteur !

Hello à vous chers lecteurs ! Je vous souhaite une excellente journée bien fraîche. :)

Texte time !

Je ne sais pas si vous vous habituez au format. Mais je redoublerai d'efforts pour ressortir le maximum d'information en préservant le style lecture de journal. En termes de pages, je ne pense pas que ce sera plus de 50, mais bon, on sait tous comment ça peut finir cette histoire XD.

Si vous avez des questions, des suggestions, etc.… n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!





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