mardi 28 novembre 2017

Meliacor, le tombeau de glace, page 236*

Combien de temps il servait ainsi de héraut ? Benedetto ne saurait le dire. Son esprit était craquelé de partout, sa raison ressemblait à du gruyère. Le seul fil de conscience qu'il avait était la volonté de survivre. Il devait survivre, à tout prix il devait sortir de là. Alors il courrait sans s'arrêter, habitué aux bruits de festins, aux cris et supplications. Il ne vomissait plus ce qui commençait à le soulager, il ne se griffait plus les bras aussi dans une volonté inconsciente d'expiation auto mutilatrice. Tant qu'il pouvait mettre un pied devant l'autre, tout allait bien se passer, tout allait...

Ferreto stoppa subitement, choqué par ce qu'il voyait, partagé entre le soulagement et la colère. Il était rare de voir un visage si inconsistant dans son expression. Mais devant lui se tenait une file de ses collègues stoppés dans le couloir qui menait aux ascenseurs. A première vue il pouvait compter plus d'une centaine de scientifiques qui criaient de colère, mais son hésitation fut de courte durée car il entendit dans sa tête le murmure
  • C O U R S !

Il savait que le monstre n'était pas loin. Il prenait un malin plaisir à apparaître de nulle part avant de semer la mort. Alors Benedetto, partagé par disjonction émotionnelle et mentale, tituba en avant en essuyant des larmes qu'il ne pensait plus avoir.

  • Qu'est ce qu'il se passe !! Pourquoi on ne nous laisse pas monter ?? Poussez vous ! - hurlaient les scientifiques apeurés et énervés. Leur échappatoire était bloquée par une troupe de black owl, les ascenseurs étaient inaccessibles alors que le danger approchait. Ils pouvaient tous le sentir instinctivement et cette panique n'arrangeait rien à la situation.
  • Personne ne peut monter, vous connaissez les consignes de sécurité. Chacun de vous à un numéro qui correspond à un espace de protection. S'il vous plait orientez vous vers ces zones le temps que nous réglions la situa...
  • Vous êtes complètement malades !! Vous avez vu un peu le monstre ? J'ai vu vos gars se faire bouffer tous crus et vous voulez nous faire croire que vous pouvez faire quoi que soit ? Laissez nous monter bordel de merde ! Il nous faut nous enfuir le plus loin possible !! - explosa l'un d'entre eux qui avait vu le lézard, qui avait été pétrifié par sa présence. Il savait très bien ce qu'il avait ressenti alors lorsque ces guignols lui disaient de se calmer le rendait encore plus fou.
  • De quelle créature il s'agit ? - demandaient ceux qui avaient suivi le mouvement de foule sans trop comprendre de quoi il était question - C'est un fenrir le problème ?
  • Je n'en sais rien, mais je crois pas. Ça a l'air plus sérieux.

  • Hey, qu'est ce qui te prend de pousser ? Fait la qu... Qu'est ce qui t'es arrivé mon gars ?
  • Laissez moi passer s'il vous plait, c'est important - demanda Benedetto en essayant de se faufiler timidement entre ses collègues qui n'étaient pas prêt à céder leur place
  • Tu rêve mon gars. Et puis quoi encore ?
  • S'il vous plait, laisser moi passer - redemanda Benedetto en ressayant de se frayer un chemin un plus plus fort. S'il restait ici, il allait finir comme les autres. Il devait remonter jusqu'en tête de file, rattraper tout le monde, il devait survivre... mais il fut violemment repousser au sol. Là il éclata de rire en se frottant la tête de ses paumes. Il venait d'entendre, de ressentir le snap dans son cerveau. L'un des derniers fils qui maintenait un semblant de raison venait de craquer déséquilibrant le tout - "Ah et puis merde" - pensa-t-il en se jetant dans la foule de toute ses forces.
  • Hey ! petit co...

Les mots se transformèrent en sifflement de sang alors que la tête était séparée du corps à hauteur la mâchoire. Dans son ricanement le plus intense jusque là, la créature venait de faire son apparition derrière Benedetto qui tomba vers l'avant. Il regarda en arrière et vit le monstre souriant, comme un gosse dans un magasin de jouet, pointer son index vers l'avant et il compris ce qu'il avait à faire. La marionnette se leva péniblement et continua à avancer suivie par un carnage festif.
  • Je suis désolé, je suis désolé - murmurait il sans pour autant hésiter à avancer

L'allée qui menait à l'ascenseur était partagée par un espace de décontamination actuellement ouvert. Cette transition assurait que les germes ne passaient pas de l'espace civil à l'espace professionnel et inversement. Le contenu des laboratoires devait rester en bas à tout prix. C'était la raison pour laquelle les portes étaient massives et faites d'un alliage spécial, dans le but de pouvoir également bloquer les Fenrir.

Comme première mesure de sécurité les black owls ordonnèrent à Juvianne de fermer les portes malgré la saturation en termes de personnes. Les blocs métalliques comprimèrent les occupants en séparant l'allée en deux.

Benedetto s'arrêta devant la porte de décontamination et fit la seule chose qu'il pouvait, il frappa pour demander à entrer. Sa chair fragile se lacérait contre le métal mais le jeune homme continuait à le faire sans relâche, peut être aussi était ce pour couvrir les bruits dans son dos ?

Bang, Bang, BANG !! Il regarda surpris comment un poing gigantesque traversa les centimètres d'alliages blindés et comment les bras de la créatures plièrent ce métal comme si de rien était, les arrachant ensuite des murs.

  • Ha... Ha ... Hahahaha - éclata Benedetto de rire en regardant le visage de la créature. Cette dernière remarqua que le petit être l'observait et lui rendit la pareille, amusée par l'expression de folie encrée dans ces petits yeux mouillés
  • HI HI HI SSS !! - rigola t elle à son tour extasiée par son chef d'oeuvre, mais pas encore. Un petit peu plus, il fallait pousser un petit plus, juste un zeste de plus pour satisfaire l'étoile noire.
  • Excusez moi, s'il vous plait, laissez moi passer - demanda Ferreto en essayant de se frayer un chemin au milieu de ceux qui avaient survécu à la fermeture des portes. ces derniers avalaient l'air goulûment, serrés comme des sardines ils commençaient à manquer d'oxygène. Malheureusement ils venaient d'échapper à une mort misérable pour finir droit das la gueule du lézard qui nettoya la dizaine de mètres carrés en un clin d’œil. Il arracha les secondes ports métalliques en les balançant en avant comme des shurikens qui se plantèrent dans les murs opposés, baignés de sang et de tripes.

Benedetto, précurseur d'une mort inévitable, continua sa route en ne pensant qu'à une chose: survivre à cette folie. Surement s'il atteignait l'ascenseur le cauchemar prendrait fin. Il n'en avait jamais fait un qui paraissait si réel.
  • "C'est étrange quand même, même la douleur est si réel" - pensa-t-il en se griffant à nouveau les bras jusqu'au sang. Il continuait sa petite course malgré les balles qui fusaient dans tous les sens, sans battre d'un cil, sans éviter quoi que ce soit. Qu'est ce qu'il risquait après tout ? Même la créature le protégeait pour une raison étrange... Non, pourquoi étrange ? Il n'y avait rien de plus logique, il était le maître absolu de ce monde. Benedetto accéléra légèrement le rythme tout sourire, en se trouvant ridicule d'avoir eut peur d'un rêve. Heureusement qu'il était brillant sinon il aurait pu se faire une belle frayeur au réveil.

Le jeune homme s’arrêta devant les portes de l'ascenseur et se tourna pour la première fois pour contempler l'obscurité de son imagination. Qu'est ce que son esprit tordu avait bien pu créer de toute pièce ? Il y avait même une certaine catharsis dans ce chaos. Et, en observant le massacre devant ses yeux, Benedetto ne put s'empêcher de se demander d'où est ce que provenait cette rage qu'il avait emmagasiner pour créer une telle créature ? Le boulot était stressant mais pas à ce point, où peut être qu'il y avait des gênes psychopathiques qui n'ont jamais été identifiés ? C'est vrai qu'il y avait de drôles de spécimens dans la famille, comme l'oncle Allehandro. La tante Christina était aussi une perle dans son genre...

Benedetto mis ses mains dans les poches de sa blouse et observa calmement ce qu'il pouvait de la scène. La lutte désespérée des black owls contre le lézard qui les taillait en pièce. Où comment le jeune homme interprétait, la lutte de l'autorité contre son esprit de rébellion. Et bien évidemment l'autorité était destinée à perdre, personne ne pouvait empêcher Benedetto de faire ce qu'il voulait.

  • Oh mon dieu ! Oh mon dieu - entendit il une voix complètement terrorisée. Feretto tourna la tête surpris par ce nouveau tour de son esprit qui avait placé là une survivante et pas n'importe laquelle: Madine...
  • "Madine comment déjà ? House ? Houston ? Hodgson ? Ah peu importe. Qu'est ce qu'elle fait là ? Qu'est ce que j'essaye de me dire ?" - pensa le jeune homme en dévisageant la jeune femme qui essayait de fusionner avec les portes des ascenseurs bloqués. Néanmoins, l n'y avait nulle part où reculer, nul part où fuir.

  • Non, non, non, pitié, pitié ! - hurlait elle en essayant de plaider sa vie mais la créature n'avait que faire du vent sortant de la bouche de ses proies. Il s'imposa à elle de toute sa stature gigantesque. La lumière s'écrasait contre son dos, plongeant son profil dans l'obscurité. Ses yeux brillaient d'une lueur verte pâle malfaisante, sa gueule dégoulinait d'une mélange de bave et de sang qui s'écrasait lourdement contre sa blouse...
  • Ok, on arrête là - dit Bendetto en pressant le bouton d'appel de l'ascenseur qui resta tout aussi sombre - "Tiens ?" - se dit-il en appuyant à nouveau mais toujours sans résultat.

La bête empoigna les cheveux de la jeune femme et la leva à plusieurs centimètres du sol. Cette dernière hurlait et essayait de se débattre mais il n'y avait aucune chance qu'elle puisse se sortir de cette prise plus forte que l'acier. Bendetto continuait à marteler le bouton d'appel mais sans résultats. Il commençait à se dire qu'il y avait un problème avec son rêve. Il devait pouvoir tout arrêter, il devait pouvoir s'échapper, il devait... Ses battements tranquillisés par l'illusion que sa conscience avait élaboré commença à battre très vite.

De l'autre main, le lézard enveloppa le visage de Madine et pressa légèrement. Le crâne craqua comme un noix, le sang gicla par les yeux et les oreilles touchant Benedetto perdu dans ses pensées. Il regarda le corps de la jeune femme prit dans des soubresauts comme un poisson hors de l'eau. Il regarda le lézard lui arracher la chair à coup de crocs, il croisa même le regard amusé de ce monstre qui mangeait tout en le fixant. Et le jeune homme se plia en deux dans un réflexe vomitif mais il n'y avait plus rien dans son estomac.
  • "Ce n'est pas une cauchemar ?" - se demanda-t-il en tombant des nus.






Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien, comme toujours :p

Texte time !

Hmm c'et un plus d'une page mais peu importe. Il se peut que vous ayez des questions plus importantes que ça. Comme: qu'est ce qu'ils foutent les black owls ? Pourquoi est ce qu'ils ont bloqués les ascenseurs ? Que fait Morel, etc...

Alors, ce qui essayaient de s'enfuir par les ascenseurs n'étaient qu'une partie de l'effectif. Les autres, ceux qui étaient suffisamment éloignés de la zone d'apparition de la créature, soit en étant dans un secteur différent de l'étage, soit en étant dans des étages différents, ont suivi les consignes de sécurité. et pour les protéger il y a besoin d'un effectif non négligeable des mercenaires.

Certes la créature passé du B6 il me semble, au B4 mais elle avait suivi une seule route, celle de Benedetto.

Quant à la raison pour laquelle les ascenseurs étaient bloqués. C'était parcequ'ils devaient être utilisés uniquement par les black owls notamment pour transporter le matériel et les renforts. Sans parler de la panique qui allait suivre là haut si les scientifiques commençaient à tout raconter, c'était du boulot en plus et ça ne servait à rien. Ils avaient leurs zones protégées dans les laboratoires et les protocoles étaient clairs.

Qu'est ce que fou Morel ? Il se prépare à nettoyer le gros merdier. Il rassemble ses troupes qui ont besoin d'être ré-équipées avec du gros calibre, briefées convenablement, etc... Cela ne servait à rien de descendre juste pour le fait de descendre. Les renforts devaient aider à prendre les choses en mains et pour cela elles devaient être au courant des détails. Donc une opération ne se monte pas rapidement surtout si le danger est important, sans parler de la logistique. A mon sens, les quelques heures passées peuvent être justifiées comme ça. SI je me trompe, n'hésitez pas à me le dire, comme toujours je suis ouvert à la critique constructive.

Donc si vous avez d'autres questions auxquelles je n'ai pas répondu, si vous avez des suggestions, etc... n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici: unepageparjour@hotmail.com.

J'essaye de rendre le texte pas trop gore, je ne sais pas où je me trouve sur l'échelle en plus ou en moins lol Mais bon... Ah oui, j'ai vu un truc fascinant. Ça s'appelle une vague lunaire. Personne ne sait exactement ce que c'est, si c'est un phénomène naturelle, un défaut ou je ne sais quoi d'autre. Certains théorisent même que la lune est un hologramme, halala internet. Une merveille XD

SI j'ai le temps j'en parlerai un peu plus. Mais il faut que je remonte corriger le texte, voir le modifier un petit peu, ou un petit peu beaucoup. Mais vous pouvez taper vague lunaire et plonger dans le monde fascinant des bizarreries théoriques d'internet XD Vous imaginez si la lune est en réalité une sorte de base spatiale camouflée ?
https://media.giphy.com/media/3o7TKyhhUW9gVsHiF2/giphy.gif


Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!!

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