samedi 15 juillet 2017

Meliacor, le tombeau de glace, pages 81-100

Tous les mercenaires s'étaient rassemblés autour de leur camarade, tous ou presque. Jess était encore occupé à avaler son vomis par le nez, son cerveau avait prit une énorme pression due à la force centrifuge.
  • C’est ce que je voulais éviter, depuis le départ – leur dit Bender en se calant contre le mur, chaque centimètre de son corps criait de douleur. Toute la prudence dont il avait fait preuve en évitant d'entrer en conflit dans la grotte. I savait qu'il y a de forte chance que tout se termine comme ça, alors il ne pouvait se pardonner d'avoir tout jeter par la fenêtre sans même comprendre. Qu'est ce qui avait bien pu lui passer par la tête ? Pourtant la raison n'est pas si complexe, et on peut la résumé à ceci: il avait cédé à la pression  – je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai vu rouge.
  • J’aurai fait pareil – avoua Raby en se disant qu'elle était tout aussi responsable que son sergent de ce qui venait de se passer – la gâchette me démangeait depuis le départ
  • Ouais mais c’est moi qui l’ait fait. Il faut qu’on soigne cet imbécile, je refuse d’avoir un mort de plus dans mon unité aujourd’hui.
  • Non de dieu !!! Jess réveille toi putain !… - se leva Maki pour réveiller le jeune chirurgien à coups de claques si nécessaire


Dalanda essayait de rattraper Cid qui marchait si vite qu’une personne normale était obligée de courir pour le suivre.
  • Cid attend ! – lui cria elle après.
  • On a besoin de mettre de la distance, on a besoin de se bouger. Il n’y a pas de train donc autant y aller à pied - répondit il rapidement, nerveusement, plus pour occuper son esprit que pour avoir une conversation.
  • Quoi ? On ne sait même pas sur combien de km s’étendent ces rails.
  • Et alors t’as une autre de tes brillantes idées ?! – rugit-il en se retournant la stoppant net.
  • Je ne pouvais pas prévoir ça ! Que tu pètes un câble comme ça ! Tu étais juste censé leur poser quelques questions pour qu’on sache comment opérer les trains ! Comment j'ai pu être aussi stupide pour croire que tout allait bien se passer - si dit elle en se prenant le front, dépassée par sa propre naïveté.
  • Grr !!
  • Cid, pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?
  • Te parler de quoi ? De mes insomnies ? Ou du boucan dans ma tête ? Ou de ma rage ?  – dit-il sur un ton légèrement moqueur.
  • Oui ! Oui !! Tout ça ! - dit elle en élevant le ton. submergée par ses émotions - Je pensais qu’on était amis, mais j’imagine que je me trompais.

Cid pointa le doigt dans sa direction s’apprêtant à lui dire quelque chose mais les mots restèrent coincés dans sa gorge.

  • T’es quand même lâche quelque fois – lui dit-elle en le dépassant.
Le géant resta bête. Il est dit que le silence est d'or, c'est faux. Ce qui donne de la valeur aux choses est un concept déprécié: le contexte. Et en cet instant le contexte faisait que la parole pouvait être de diamant. Peut être était ce à cause de cette valeur, lourde, que le félin n'arrivait pas à la sortir. Peut être pesait elle trop lourd pour lui. Il baissa son doigt accusateur qui voulait l'incriminer de ne rien comprendre ! Mais il savait pertinemment que le rôle allait être inversé, injustement, et stupidement, juste par manque de courage. Le félin se retourna pour regarder la jeune femme s'en aller d'un pas décidé...

  • “Je sais ” - admit il pour lui même sa fragilité masquée par tout ce qu'il dégageait vers l'extérieur. Son image n'avait rien de sensible, il était dès lors difficile d'imaginer qu'il avait un cœur qui battait au gré des sentiments. Et les siens étaient des plus confus, dominés par la peur. La peur de quoi ? De demander de l'aide ? D'admettre sa fragilité ? De dépendre d'une autre personne même si elle était comme de sa famille ? La peur n'a pas besoin de logique pour exister, elle existe et de ce fait elle devient logique, elle crée sa propre causalité.
  • “N’espère pas qu’elle comprenne juste parce qu’elle le peut, certaines choses doivent être dites…”
  • “Ta gueule, ce n’est pas le moment ! …” - rugit Cid intérieurement. Il n'avait pas besoin qu'on lui ressorte l'évidence.
  • “Bien lâche en effet…”
  • "Hihihi quels casse-couilles ceux là pas vrai ?"
  • ...

  • Donc on n’aura pas d’autres choix que de faire le chemin à pieds ? - demanda Dalanda en inspectant la gare, le regard et l'esprit vides. Elle n'aimait pas ce silence froid qu'il y avait entre eux. Elle avait l'habitude de lui raconter tout et n'importe quoi, et i avait l'habitude de faire comme si il s'en moquait. Alors elle ne supportait pas cette absence d'échange. Elle pouvait comprendre que certaines choses pouvaient pesées trop lourd sur le cœur. Elle même était comme ça avant qu'il ne débarque en fracas dans sa vie, et qu'il prenne ce rôle que personne ne lui avait demandé. Qu'il devienne son protecteur. La situation avec son fils la pourrissait de l'intérieur, jour après jour, lui dévorant une petite parcelle de son âme. Elle ne supportait pas le silence, mais ce qu'elle ne supportait pas d'avantage c'était qu'elle n'arrivait pas à lui rendre la pareille, elle avait échoué à lui alléger son fardeau.

  • Eh bien je n'en ai aucune idée. Mais je ne vois rien de mal à se dégourdir les jambes. En plus c'est bon pour ta ligne - dit Cid en prenant à deux mains la perche tendue.
  • Mouais ! Tu peux t’occuper de la porte ? - demanda t elle en s’écartant légèrement de la salle de commande. Une pièce assez grande en face des rails et juste à gauche du couloir principal.
  • Bien sur, mais bon on n'aura pas le temps de l'inspecter correctement. Quoique ça ferait un bon abris.
  • Un abris de quoi ? - demanda Dalanda

Cid plongea ses doigts dans la porte les écartant sans faire d’efforts apparents, puis plia les portes sur elles même pour laisser Dalanda passer. Cette dernière fut émerveillée par ce qu'elle avait sous les yeux, oubliant la remarque du garde du corps.
  • Eh bien ! Ils ont rajouté notre technologie par-dessus pour faire marcher la station, j’aurais fait pareil dans un premier temps mais c’est fascinant. Tu te rends compte Cid ? Cette installation était souterraine à la base, ce n’est pas commun de tomber sur une civilisation qui s’est développée sous terre. Je me demande…
  • Une seconde, ne bouge plus - demanda le félin
  • Quoi ? pourquoi ? - mais elle eut la réponse assez vite. Le félin fouilla dans le sac et en ressorti un petit objet aplati.
  • Qu'est ce que tu veux faire avec ça ?
  • Une surprise partie. Maintenant reste bien sage Kruu rru rru - il sorti de la salle puis replia les portes, laissant la jeune femme confuse.
  • Cid ? … - il y eut un flash de lumière comme si un mini soleil venait d’éclairer le hall et des coups de feu partirent en rafales.


Ils bougeaient silencieusement, ils bougeaient en prenant chacun de leur geste en compte, ils bougeaient invisibles aux yeux de tous dans leurs armures légères noires à têtes de hiboux grand duc. L’installation était faiblement éclairée, malgré son abandon. Le fait de lampes autonomes, fonctionnant sans générateur extérieur. Le grand hall de la gare avait également quelques une de ces merveilles. Cette pénombre était des plus arrangeante, cependant même si ils étaient sous la lueur du soleil, les onze personnes présentes resteraient tout de même des spectres camouflés du regard de tous.

Huit d'entre eux se mirent en position et mirent Cid en joue, mais seulement les trois placés à l’arrière remarquèrent qu’il venait de jeter quelque chose en l’air. Une violente lumière balaya la pièce forçant leur casque à ajuster la luminosité. Les systèmes compensèrent et s’ajustèrent rapidement, en moins d’une seconde. Leurs yeux eurent également besoin de quelques instants, pourtant, durant cet intervalle, ce cours instant, leur cible avait changer de position.
Lorsque les capteurs des spectres détectèrent à nouveau le géant, il était bien plus loin, debout à proximité d’une pile de métaux et de débris. Là, ils comprirent que leur plan, ou plutôt leur discipline, avait non seulement foiré, mais pouvait également se retourner contre eux. Ils avaient perdu l’initiative.

L'initiative est un élément extrêmement important dans un échange, qu'il s'agisse de négociations verbales ou de coups de poings. L'initiative permet de forcé son rythme, sa dynamique, ses règles. Elle permet de créer et de maintenir la pression jusqu'à ce que la partie adverse cède. De frapper en premier et d'éliminer la possibilité de ripostes. En d'autres termes, de finir au moment même de commencer. Les militaires étaient formés à utiliser au mieux ce concept, mais là , ce précieux élément venait de leur échapper des mains. Désormais c'est eux qui ressentaient la pression de l'inconnue.

Cid avait saisi deux tubes qui traînaient dan la pile de matériaux de construction. Beaucoup de stress émotionnel s'était accumulé dans ses épaules et il avait besoin d'un moyen d'évacuer toute cette énergie négative. Il prit une légère inspiration, bloqua l'oxygène dans ses poumons, puis expira en balançant les tubes simultanément vers les soldats qu’il n’arrivait pas à voir, mais qu’il arrivait très bien à sentir. Son odorat était bien plus développé que celui d’un félin. Sa truffe comportait ce qui était appelé des glandes de Bowman, deux fois plus efficaces que celles d'un chat, ce qui équivalait à 100 ou 140 fois celle d'un humain ordinaire. Ainsi fut la volonté de ses architectes, et grâce à ses efforts il avait maîtriser ses sens et l'activation de ces glandes.

Les deux tubes empalèrent violemment deux membres de l’escouade fantôme contre le mur derrière eux, les rendant visibles à nouveau suite à la défaillance du système de camouflage. Le reste du groupe ouvrit le feu sans se préoccuper de leurs camarades qui décoraient la pièce à l'image de tableau. Leur sang froid était des plus spectaculaires, ou peut y avait il autre chose derrière leur méthodisme, une odeur d'huile et de synthétique...

Guidés par leur expertise et réajustés par leurs systèmes de visée, les spectres essayaient de cribler le félin de balles, mais ce dernier, malgré sa taille et sa masse arrivait à se déplacer avec suffisamment d’agilité et de puissance pour rester hors trajectoire. Il n’évitait pas les balles, il était très difficile d'esquiver une balle projetée hors du canon à plus de 1000 m/s soit près de trois fois la vitesse du son. La concentration demandée n’était pas une blague et la pression sur les muscles pour un tel exploit était sévère, pouvant faire imploser les fibres musculaires. Là il devait faire face à des projections de vingtaines de balles à la seconde par canon, alors essayer de zigzaguer dans ce rideau mortel était de la folie.

Cid essayait simplement de garder une avance en restant en dehors des trajectoires de calcul. Il pouvait se déplacer presqu’aussi vite que les têtes métalliques en fusion crachée par les canons, ce qui rendait ses déplacements très difficiles à suivre pour les spectres. Malheureusement il ne pouvait pas simplement se ruer sur les tireurs, s'aurait été simple et rapide si la possibilité était ouverte. Malheureusement ils avaient une garde rapprochée, trois spectres montaient la garde, sans doute des élites du corps à corps. ils ne pouvaient être que des pros du combat rapproché, sinon cette configuration n'avait aucun sens.

Les assaillants n’étaient plus que neuf: trois à l’entrée de la gare, protégés par trois autres. Un autre spectre était occupé à déplier la porte de la salle de commande en y mettant toutes ses forces. Mais dès qu'il y eut une ouverture Dalanda tira quatre balles dont une en pleine tête. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre la situation avec tout le boucan, alors même si elle ne pouvait pas voir les agresseurs, la logique voulait qu'une porte métallique ne se dépliait pas toute seule. Quelqu'un ou quelque chose se trouvait à l'autre bout alors autant ne pas prendre de risque. Le corps du spectre redevint visible et tomba dans une position improbable comme une poupée de chiffon.

Le huitième s’était collé au mur pour couvrir son collègue, désormais privé d'une grande partie de son crâne. Prit entre deux feux il se retrouvait dans une position inconfortable. L'acquisition de l’otage était un échec, cependant les directives étaient prioritaires et la mission devait continuer. Pourtant il avait un autre problème de taille. Isolé, il devait trouver un moyen de survivre à Cid qui venait de le prendre pour cible.
Ne jamais rester immobile. Observer la situation dans son ensemble avant d'agir. Isoler et éliminer. C'étaient les premières consignes qu'il avait reçu quand on lui lavait le cerveau. Des consignes qui désormais faisaient parties de son modus operandi.
En bondissant sur les murs et les plafonds, il avait une vue d'ensemble de la situation. Vue qui lui permis de repérer le spectre isolé près de la salle de commande, à l'aide de la combinaison de ses sens obligatoire en raison de la vitesse de déplacement. Vue, odorat ouïe, tous étaient poussés à l'extrême pour photographier des images mentales de la plus grande fidélité possible.

Après avoir évité quelques tirs, Cid banda ses muscles et se projeta sur sa cible. Il tourbillonna dans les airs comme une toupie accumulant du momentum et de l'énergie cinétique, puis libéra cette énergie en un coup de genoux qui éclata la tête du spectre en milles morceaux ainsi que la moitié de la salle de commande. Des débris de pierres et de métal, ainsi que de la poussière volèrent dans tous les sens, camouflant la silhouette du félin.

Cependant, quelque chose avait tiquer dans son esprit, le son n’était normal. Au cours de sa vie il avait broyé de nombreux crânes entre ses crocs, ses griffes, ses mains. Amis de câge, frères de meutes, partenaires de survies, victimes innocentes…. c’était un bruit qu’il ne pouvait plus jamais oublié et celui là était différent. Néanmoins il n’avait pas de le temps de s’arrêter pour réfléchir, ses ennemis n’allaient puis lui donner ce luxe.

Cid saisit le corps de sa victime et s’en servit comme éponge à balles avant de le lancer dans une direction qui sembla aléatoire mais au bruit qu’il entendit, il avait fait mouche. Le corps fila comme une étoile et percuta violemment le neuvième spectres, planté au milieu du hall sans agir, attendant son opportunité. En se fiant à la qualité du son de l'impact, et la distance sur laquelle le corps avait volé,  le félin pouvait conclure que l’armure de sa cible avait été sérieusement endommagée. Il devait être hors course pendant un long moment. Seulement il pouvait déjà voir ce dernier se relever, passant sans arrêt du mode visible au mode camouflage.
  • “Je me disais bien que ça puait trop l’huile dans le coin, cyborgs de merde”
  • “Hihihi ou des zombies”
  • “Bah ! c’est du pareil au même”
  • “Hihihi”

Cinq coups de feux suivirent. Dalanda, libérée de sa prison, tira en restant à couvert derrière la seule porte métallique encore debout. Trois balles ratèrent leur cible, la quatrième effleura l’épaule et la cinquième toucha l’ennemi invisible dans sa poitrine fragilisée par la collision. Ces dernières étaient spéciales, elles faisaient parti de ce qui était appelé dans le jargon: le catalogue beurk. Calibre 55 special ratatouille, interdit d'utilisation en zones réglementées, et principalement utilisées contre des espèces animales extrêmement dangereuses.

Le projectile explosa à l’intérieur du corps du cyborg, les morceaux ricochèrent de ses os détruisant tous ses organes vitaux, organiques ainsi qu’artificiels.

  • “Pas mal” - pensa Cid, mais son attention fut rapidement ramenée à sa situation. Les trois spectres qui montaient la garde des tireurs étaient entrés en action, décidés à serrer l'étau et à lui limiter sa liberté de déplacement. Et on pouvait dire qu'ils ne se débrouillaient pas trop mal.
Les trois spectres ne le lâchaient pas d'une semelle. Ce n'est pas qu'ils arrivaient à suivre ses déplacements. Cependant leurs mouvements coordonnés, comme si ils ne partageaient qu'un seul cerveau, réduisaient les opportunités de mouvement du félin.    
Pourquoi ne les engageaient ils pas au combat ? La raison étaient simple, il pouvait sentir la poudre, entendre la détente des fusils ainsi que les mécanismes prêts à libérer les projectiles, il pouvait calculer les trajectoires. Mais, en ce qui concernait les trois spectres, il ne pouvait ni voir ni sentir les armes qu'ils tenaient entre les mains. Ce qui posait une incertitude qu'il ne pouvait pas simplement ignorer. Affronter un adversaire invisible, doté d'une arme invisible ne devait pas être prit à la légère. La différence entre la forme des armes, leur portée, des particularités du design qui demandaient une approche particulière. Peut être que les lames étaient recourbées, peut être qu'elles étaient pointues, peut êtres étaient elles dentelées. Autant de détails qui le poussait à observer avant d'agir. Cid ne se bat pas pour gagner, il se bat pour survivre...

Les spécialistes du combat rapproché agissaient avec lui comme une bête qu'on voulait piégé, ce qui agaçait Cid au plus haut point. Si seulement cette incertitude pouvait disparaître, peut être que s'il pouvait engager le combat et se désengager aussitôt pour dévoiler ces pièces de puzzle. Il avait l'avantage d'une seconde sur leurs réflexes, alors d'abord il fallait les séparer. Il devait prendre une position qui les poussait à couvrir les angles dangereux en s'éloignant le plus possible les uns des autres. Et pour cela il devait mettre une pièce importante de son jeu en position d'échec. C'est pourquoi, dès qu'il eut l'occasion après avoir danser autour de quelques balles, il frappa le sol des deux poings levant un nuage de poussière. Puis il disparu dans la pénombre.
  • "Putain" - pensa Dalanda qui ne comprenait pas ce que Cid avait en tête. Elle tira en direction de l'un des spectre mais les balles furent déviées par son arme de mêlée qui redevint visible à l'impact. Cependant l'impact le poussa quand même sur quelques centimètres en perdant momentanément l'équilibre. On peut dire que la jeune femme fut grandement troublée, elle se surprit à jeter un très rapide coup d’oeil sur ses gros calibres pour vérifier qu’elle tenait bien des Derickson. Une fois ramenée à la réalité, elle changea ses chargeurs pour des 55 schwartz: aux grands maux les grands remèdes.   

Même ici ou il y avait une opportunité d'action, les deux autres couvrirent immédiatement cette faiblesse en se regroupant contre une attaque surprise du z'hum. Néanmoins, caché du côté des rails, il avait vu le détail qui l'intéressait.
  • “Une machette ?” - remarqua t il presque déçu, en notant mentalement la longueur et l'épaisseur de la lame. La nouvelle question qui se posait était donc la suivante - "avaient ils tous des machettes ?"

Mais cette question n'avait pas forcément besoin d'être répondue, si ils mordaient à l'hameçon. Malheureusement une nouvelle complication venait d'apparaître.
La vision périphérique du félin captura un mouvement suspect. Il venait de voir que les cyborgs empalés avaient brisés les tubes pour se libérer. Les spectres étaient désormais huit !

  • “COMMENT OSENT ILS NE PAS CREUVER !!!” - ragea Cid intérieurement contre ce manque de respect.
  • "Hihihi foutus zombies. Ah qu'est ce qu'on s'éclate, caché comme une pucelle"
Le félin ne répondit. Le nombre n'était pas un problème, même les trois spectres n'allaient plus être un problème. Maintenant qu'il était hors de leur champ visuel, camouflés de leurs scanners, il ne leur restait qu'un seul choix à faire mais est ce qu'ils étaient prêts à réaliser l'échange...
L'échange que Cid avait proposé était simple, Dalanda contre les tireurs. Cependant il ne voulait pas non plus que les spectres prennent tout leur temps pour se décider. Alors il se déplaça discrètement en direction d'une pille de matériaux et saisit quelques tubes métalliques qu'il emporta avec lui dans l'ombre de sa cachette.

Le félin prit une profonde inspiration et libéra les deux projectiles qui s'enflammèrent au contact de l'oxygène en raison de la vélocité. Autrement dit, ils allaient si vite que le métal chauffait en se frottant contre l'air. Une réaction appelée échauffement aérodynamique où l'énergie cinétique produite par le frottement d'un objet contre la paroi atmosphérique à grande vitesse, est convertie en chaleur. Le maître mot était grande vitesse, autrement dit les bouts de métal avaient largement dépassé la vitesse du son.

Ce qui était des plus énervant en affrontant des cyborgs était leur réflexe, ou plutôt leur absence de latence cérébrale. Il existe un temps obligatoire entre la perception d'une information, le traitement de cette information et l'émission des directives pour affronter cette situation. Ce temps de latence était variable d'une personne à l'autre et pouvait aller de 2 secondes à une fraction de secondes entre l'obtention de l'information et l'action correspondante. Bien entendu il y avait des exceptions. Mais tous les cyborgs partageaient cette absence de latence où le traitement était immédiat. A l'ère des micro-puces quantiques, l'information était fournie et traitée au 1/1000 de seconde en moyenne.

Deux des trois experts au corps à corps évitèrent de justesse les projectiles sans même s'en rendre compte, obéissant aux ordres de leurs logiciels de proximité et aux capacités de l'overclock. Mais ce n'était pas eux que Cid visait. Disons qu'il avait un petit compte à régler.

Alors que les étincelles électriques des armures virevoltaient encore dans les airs, enveloppant les cyborgs, les deux types perforèrent les crânes des deux spectres qui s'étaient désempalés. Entre deux pas, ils s'écroulèrent sans comprendre ce qui venait de leur arriver, sans pouvoir répondre à l'alerte des scanners de proximités qui flashaient en rouge à l'intérieur des casques.

Sans attendre Cid lâcha deux autres tubes mais cette fois ils étaient sur leurs gardes, les lames rencontrèrent le métal déviant expertement les projectiles qui se plantèrent dans le sol sur toute leur longueur.

Dalanda en profita pour ouvrir le feu, mais cette fois encore les cyborgs étaient présent. A la surprise de Cid, les trois filèrent immédiatement en direction de la salle de commande. Il s'attendait à ce qu'ils en envoie un ou deux, le troisième servant de couverture aux tireurs. Les trois en même temps pouvaient aisément capturer Dalanda et le mettre en situation délicate.
  • "Merde ! Quel con ! " - pensa le félin en bandant les muscles. Il bondit hors de sa cachette au plafond, au dessus des rails. Puis dès l'instant aux ses pattes touchèrent le sol, il se jeta comme un missile sur les spectres.
Ces derniers ne ralentirent pas d'un instant mais opérèrent une manœuvre qui mit Cid en position difficile. Deux d'entre eux bondirent sur le côté, encerclant le félin ou plutôt anticipant son encerclement d'une fraction de seconde à l'avance. L'anticipation est le maître mot sur des affrontements à grande vitesse. Le troisième quant à lui ne pouvait pas esquiver. Même si ses logiciels voyaient le géant lui tomber déçu, la qualité de ses fibres musculaires et son momentum l’empêchait de changer de trajectoire. Dans le jargon on appelait ce cas "commitment failure" aussi appelé le sur engagement.
Cependant même si il ne pouvait pas changer la trajectoire de son corps, il plaça ses mains dans le dos, présentant les lames de ses machettes dans l'angle de l'attaque. Il proposait un échange, sa vie contre un partie du corps du félin, notamment sa jambe.

Cid lui aussi s'était engagé dans un coup de pattes qui devait envoyé le spectre filé comme un ballon de football hors de la salle de commande. Et lui non plus ne pouvait pas changer de trajectoire, du moins c'est ce que ses adversaires pensaient. Il était pratiquement impossible de s'arrêter en plein air tout en changeant ou stoppant la propulsion initiale. L'énergie accumulée dans le corps et les limites musculaires annulaient cette possibilité. Mais c'était là leur erreur, ils avaient considéré la muscularité de Cid comme étant normale.

Les muscles peuvent permettre de réaliser des miracles, une personne peut se détacher de la gravité à la seule force de ses muscles. Une personne "normale" pouvait bondir sur plus de deux mètres, un humain peut lever 100 kilos d'une main, un humain ordinaire peut se tenir en parallèle au sol à la seule force des bras... Multiplié ceci par un minimum de 100 et les options qu'offraient les muscles transcendaient la logique.

"Hyper-élasticité", les muscles de Cid gagnèrent en élasticité ce qui lui permit de les prendre de contre pied. Sa patte venait de la droite vers la gauche, mais il réussi à changer la frappe de la gauche vers la droite, là où les lames n'étaient pas sur la trajectoire. Le spectre fut frappé à l'épaule, la manœuvre avait absorbé une partie de l'énergie cinétique mais l'impact fut suffisant pour l'envoyer au sol comme une pierre. Cid serra les crocs, son corps accusait le coup d'avoir déjouer les règles de la nature, il pouvait sentir que certaines de ses fibres musculaires étaient rompues et plusieurs vaisseaux avaient éclatés sous l'effort surhumain. Du côté des obliques, des abdominaux, et des cuisses, il sentait une douleur persistante qui gagnait en force.
  • "Eh bien, ce ne serait pas drôle sans handicap, Kruu rru rru" - pensa le félin alors que sa queue dansait d’excitation.
Au centre de toutes les attentions Cid aurait du être plus ravi que jamais, mais ce n'était pas le cas surtout lorsqu'il vit les tireurs pointer leurs armes vers le haut, tout en reculant. Ils couvraient la possibilité qu'il puisse s'échapper par les airs, le plus important était de l'empêcher de s'enfuir. Mais d'un autre côté cela dénotait une confiance confiance dans ces 3 spectres qui l'entouraient. Dommage qu'ils n'aient pas eut le temps de parler
  • "Vraiment dommage" - pensa le félin en pensant qu'ils allaient mourir, inconnus, dans un coin paumé comme Meliacor.

Oh, lé félin était confiant de pouvoir se sortir de cette situation. Il allait se créer sa propre chance comme il l'avait toujours fait. Cependant, cette configuration ne l'arrangeait pas énormément, sans parler de son état de santé. Ses problèmes pulmonaires réduisaient drastiquement son endurance, ses problèmes musculaires réduisaient considérablement son impact, quant à son armure qui retenait son impact, eh bien, elle n'arrangeait pas les choses. De plus, et ce malgré les apparences, Cid n’était pas particulièrement à l’aise en situation de combat super rapproché.

Par super rapproché, comprenez que c’était la distance où vous preniez le souffle de l’autre en plein visage, et la raison pour laquelle il n’était friand de cette distance était simple, sa taille.

Son allonge trop longue le mettait en désavantage en terme de vitesse, de mobilité et de puissance. Vous ne pouvez pas frapper à 100 % lorsqu'il était impossible de détendre les muscles des bras: triceps et extenseurs du poignet. C'était le mouvement de la hanche, des épaules, des triceps et des extenseurs qui donnaient la puissance à un coups de poing. Et là il était démuni de cette possibilité, privé d’options. Du moins c'était le cas si l'ingéniosité humaine et le besoin de vaincre n'avaient pas fournis quelques solutions à un tel problème.

Était ce la première fois qu’il se retrouvait dans cette situation de difficulté ? Absolument pas, il s’était battu dans des cages où il devait rester à quatre pattes et encore… Quelques fois, la cage se rétrécissait mettant en péril la vie de tous les occupants si un vainqueur n'était pas décidé dans les temps.

Il y eut un moment de silence, le spectre qu'il avait mit au sol se releva, un peu engourdi, mais sans plus. Les cyborgs serrèrent les manches de leurs machettes plus fort, l'atmosphère devint extrêmement lourde et de plus en plus lourde à mesure que la queue de Cid frappait le sol, de plus en plus vite. Puis vint un moment où, comme suivant un signal secret, tous entrèrent en action.

Le félin utilisa sa queue pour saisir la jambe d'un des spectres dans le but de le déstabiliser, mais ce dernier leva la jambe et bondit de l'autre. Un mouvement sans aucune grâce mais efficace si l'objectif était de réduire encore plus l'allonge de leur adversaire ou point où il allait se retrouver complètement désemparé, et puis viendrait le coup de grâce. Une fois dans sa zone de vulnérabilité les lames allaient simplement rencontrer la chair et la mission serait terminée.

Cependant, autant le plan était solide et avait toutes les chances de marcher contre un adversaire ordinaire, ce n'était pas le cas dans ce cas ci. Dans l'histoire de l'humanité, ce n'était pas la première fois qu'un individu se retrouvait face à une telle problématique, et l'ingéniosité de cette espèce avait déjà une solution adéquate. Pour compenser le handicap de ses longs membres, Cid utilisa ses coudes et ses genoux réduisant ainsi son allonge et par la même rendant ses coups plus puissants. Les os des articulations forgés dans l’effort couplés à l’alliage de son armure donnaient l’impression d’être frappés par des poutres en titane renforcé.


Usant d’un art martial antique du nom de Muay Thaï, il tenait les six machettes à distance de son torse. Slash, slash, slash, le félin se contorsionnait de manière surréaliste pour éviter les assauts, et deviez ceux qu'il ne pouvait esquiver de ses articulations. Toute l'astuce était là, de déviez les attaques sur les côtés, ou comme il aimait à le dire: "les accompagner à l'extérieur". Les coudes et les genoux conduisaient le métal tranchant vers l'extérieur de sa structure corporelle, mais ce n'était pas tout ce que Cid faisait. Dansant entre les lames, il donnait plus l'impression d'être un spectre incorporel que les armes humaines ne pouvaient touchées. Pourtant il guidait également ses adversaires vers l'endroit de son choix, le seul endroit suffisamment proche et pouvant lui offrir l'élément nécessaire était la salle de commande. Le rythme était difficile à tenir, l'effort réveillaient ses douleurs, ses poumons étaient comme en feu et commençaient à se remplir de sang. Et ses muscles étaient comme percés par du métal chauffé à blanc. Il allait avoir besoin de longues vacances pour guérir de tout ça. De longues vacances et énormément de viandes.

Une fois à proximité du mur de la salle de commande, il vit Dalanda immobile observer la tornade métallique qui lui arrivait dessus, comme hypnotisée. Et c'est là que le félin décida de créer son ouverture. Il avait imposé son rythme, sa vitesse, malgré le fait qu'il était encerclé, c'était lui qui menait la danse. Alors pour créer une fissure dans ce maelstrom de lames, il fallait simplement casser ce rythme. Même si simplement n'était pas réellement représentatif de l'expertise nécessaire. Si il cassait le rythme en le ralentissant trop brusquement, les spectres n'allaient pas avoir le temps de réagir et Cid se ferait embrocher. Si il accélérait le rythme pas assez brusquement, ils allaient s'adapter et le félin se serait épuisé pour rien. L'explosivité de ses muscles était nécessaire et pour maximiser cette fenêtre d'une fraction de secondes dont il avait besoin, il commença par ralentir le rythme.

Pourquoi les spectres ne se voyaient pas ralentir ? L'effet tunnel ! Lorsque l'esprit était préoccupé par une tâche il pouvait perdre toute emprise sur la réalité, uniquement concentré sur cette tâche. Cela voulait également dire que tout élément de comparaison disparaissait de son champs de vision, autrement dit, pour lui, tout allait comme d'habitude sans qu'il ne se rende compte qu'il y avait anguille sous roche. La distance que les tireurs avaient crées pour laisser aux autres la place de manœuvrer s'était retourné contrer eux. N'étant plus dans le champs de vision immédiat des combattants, ils avaient également perdu un échelon de mesure qui leur permettrait de comprendre ce qui se passait vraiment.

Bien évidemment ils étaient rapides, plus rapides que des réflexes humains normaux ne pouvaient percevoir, mais pas aussi rapide qu'ils devaient l'être. Et une fois suffisamment ralentis, et perturbés par le mur contre lequel ils allaient se retrouver coller, Cid accéléra brutalement la cadence. Toutes les pièces étaient là, il avait déstabilisé leur "souffle" et leur concentration mais ce n'était qu'une feinte. Sa queue, tel un serpent, saisit la main d’un des spectres qu’il utilisa comme une marionnette semant le chaos. Il fit tourbillonner ce dernier autour de lui forçant les autres à reculer, tout de suite derrière les tireurs baissèrent leurs armes pour cracher des balles. Cid lâcha le spectre qui glissa au sol comme un boule de bowling, plongea violemment au sol en se fracassant presque le visage dans le but d'éviter les tirs, puis se propulsa de tous ses quatre membres en arrière, hors de l'encerclement.
  • "Fiou, pas mal" - dit il en se redressant de toute sa taille - "Mais 100 ans trop tôt pour me mettre en difficulté, Kruu rru rru"
En l’instant de deux battement de cils, le géant se retrouva dans le dos des tireurs. La situation allait désormais se transformer en une course de vitesse, et ses adversaires l'avait compris également. Des pions contre la reine...

Sans perdre un instant de plus, le félin plongea ses doigts dans le torse de l’un d’entre eux et les écarta violemment l’éviscérant et séparant le bas du haut de son corps. Les deux autres tireurs se séparèrent chacun courant dans la direction opposée de toute la force de leurs jambes mécaniques, dans l'espoir de gagner du temps. Mais courir juste pour s'échapper état inutile si le but était de garder l'attention du z'hum, alors les tireurs maintenaient également une pression ennuyeuse qui incitait le géant à s'occuper d'eux en premier. Braa brra, les tirs sifflaient dans tous les sens vidant toute les balles des chargeurs.

Pendant ce temps, les trois autres spectres se faufilèrent à l’intérieur de la salle de commande. Pendant que leurs camarades se sacrifiaient pour la mission, ils étaient décidé à acquérir la pièce maîtresse de cet affrontement, un levier suffisant pour pacifier le monstre. Dalanda devait absolument tomber entre leurs mains...

La jeune femme était passée en vision infrarouge 3.0, les tâches de chaleur étaient feintes, très feintes, mais elle pouvait voir quelques points et c’était l’essentiel. Elle se démenait pour les maintenir à distance avec des tirs de suppression. Les balles étaient crachée par les flammes en succession, mais les spectres déviaient les projectiles du plat de leurs machettes. Une fois à l’intérieur de la salle de commande, la situation devint un véritable cauchemar.

Malgré l'espace restreint, les spectres faisaient preuve d'une agilité considérable. Ils se battaient sur les murs, sur le plafond, avec une expertise terrifiante. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne fasse une erreur et ne se retrouve à leur merci, le “bullet ballet” (art martial de courte et moyenne portée utilisant les armes à feu comme armes blanches avec un seul moto: Frapper-tirer, soit séparément, soit simultanément) n’était pas son style de combat préféré même si elle en maîtrisait les rudiments. Elle cria de toute ses forces, pompant adrénaline dans son système. Les cyborgs n’étaient pas susceptibles à la manipulation émotionnelle, elle ne pouvait ni les calmer, ni les obliger à l’oublier, ou même les calmer, parceque d’humain ils n’avaient que l’apparence, et encore...

Dalanda frappait, tirait, hurlait pour sa vie, tout allait trop vite, elle était sollicitée de tous les côtés. Était ce le hasard qui faisait qu'elle arrivait à se protéger dans ce chaos de lames invisibles ou était elle guidée par un instinct qu'elle même ne comprenait pas ? L'observation était des plus fascinante...
Agacée, désespérée, effrayée, la jeune femme inversa la manipulation émotionnelle contre elle même en stimulant sa colère, la faisant exploser comme un volcan.

Le procédé était évidemment risqué. Il était dangereux car il pouvait créer une boucle vicieuse émotionnelle ou Dalanda serait à jamais prisonnière de cette colère qui la hanterait comme un fantôme. Mais il y avait également des risques physiologiques, le cœur humain avait une limite sur les charges qu'il pouvait supporter.


La sécrétion de cortisone diminua drastiquement, mais la testostérone et adrénaline furent produits en surdose, repoussant les limites de ce que le corps pouvait produire comme force, au détriment de sa propre sécurité. Les muscles hurlèrent, l’armure fut parcourue d’électricité statique obéissant à l’ordre de sa propriétaire: overclock. Sa chance dans ce malheur était que les spectres voulaient la désarmer et non la tuer, ils étaient dès lors moins efficaces que ce qu'ils auraient pu être.

A la première occasion, surprit par les prouesses physiques de leur futur otage, les spectres hésitèrent. La source de leur hésitation venait du besoin de réévaluer la situation, il y a avait de nouvelles données que le cerveau devait traiter, et non des moindres. La force de leur adversaire venait de doubler, sa perception aussi et ce sans raison apparente. Qu'est ce que cela pouvait signifier ? Son comportement était également étrange, il n'était pas basé sur la confiance en ses capacités mais plus sur une lutte désespérée. Alors qu'est ce qui venait de se passer ? Jouait elle la comédie ? Avait elle encore des réserves ? Pourquoi ? Cherchait elle aussi à gagner du temps ? Étaient ils pris au piège dans cette salle de commande avec le monstre qui leur arriverait dans le dos ? Les questions n'était pas inutiles car selon les réponses, tout leur plan devait être réajusté.

C'est cet instant de confusion, qui prit 1/3 de seconde chez l'un des spectres que Dalanda utilisa à son avantage. Elle frappa ce dernier du bout d’un de ses pistolets et lui tira deux balles en même temps, ce dernier vola hors de la pièce propulsé par l'impact des projectiles. Profitant de cette occasion, la jeune femme se jeta par la partie du mur détruite par le genoux de Cid, avec un seul plan en tête: mettre le plus de distance possible. L’overclock ne devait durer que quelques secondes maximum au risque de griller tous les circuits, et il était de même pour son doping au risque de "griller" ses organes.
  • "Plus vite, plus vite" - suppliait elle ses jambes. La jeune femme n'avait pas besoin de se retourner pour avoir une idée de la situation. Elle pouvait sentir leurs mains dans son dos, se rapprocher. Les spectres étaient bien trop rapides, trop agiles, trop nombreux - "Bordel Cid qu'est ce que tu fous ?!" - pensa t elle avant de plonger aussi loin que son armure pouvait le permettre. Elle tourbillonna dans les airs pour leur faire face au moment où ses jambes toucheraient le sol, armes en main pour défendre chèrement sa peau.
Cependant elle eut deux surprises. La première était qu'au moment de se réceptionner elle remarqua que les spectres n'étaient pas en face d'elle mais sur les côtés. La deuxième survint quelques instants plus tard lorsqu'un puissant rugissement parcouru la gare. C'était l'un des rugissement les plus puissant qu'elle entendit Cid émettre, sa fréquence était si intense que même la visière de son casque ondula pour absorber le choc.

Tout le monde se retourna dans la direction d'où originait le bruit pour voir Cid au dessus des deux tireurs, réduits en bouillie synthétique. Cid n'avait aucun espoir de pouvoir tirer une quelconque information de ces demi-machines, alors les garder en vie n'était qu'un risque inutile.
  • "Fiou ! Heureusement que je n'ai pas toussé pendant mon rugissement, ça aurait tué l'effet" - pensa t il en retirant le casque pour cracher le sang qui remontait le long de sa trachée. Une fois ceci fait, le casque se recomposa immédiatement sur son visage.
  • "Hihihi c'est clair, mais ça ne t'aurai pas rendu plus ridicule que tu l'es déjà. Rassure toi !"
  • "Un jour je t'extirperai de mon crâne pour te botter le cul"
  • "Hihihiss ou ce sera l'inverse"
  • "On verra ça !! "
Le félin tira une tige métallique d'un des cadavres, s'avança ensuite calmement en direction des spectres restant puis leur fit signe nonchalamment de venir. Comme on inviterait des amis à boire un verre, en l’occurrence leur dernier bol d'air frais.

Les spectres regardèrent Cid, puis Dalanda qui croisait spirituellement les doigts pour qu'ils lui foutent la paix. Elle était tellement épuisée que même cligner des yeux était une tâche colossale. Comprenant d'où pouvait venir leur hésitation, elle rangea ses armes puis leva les bras en reculant. Elle montrait de la sorte qu'elle n'avait absolument aucune intention de se mêler de ce qui allait suivre. La jeune femme avait eut sa dose de bagarre et rêvait de s'écrouler quelque part pour récupérer, sa stimulation émotionnelle faisait encore trembler son corps, comme une feuille au vent, sous l'effet du stress intense et son cœur était douloureux.

Cependant son geste pouvait être une ruse, alors les spectres avaient toute la légitimité de ne croire ses nobles intentions. D'ailleurs ce n'était même pas une questions de croire ou non, ils avaient une mission. C'est pourquoi, avant que Dalanda n'ait eut le temps de faire trois pas, la lame d'une machette vint se poser sur son épaule. La lame était lourde, son manieur exerçait une telle force qu'elle succomba sous la pression et tomba à genoux. Leur mission était de récupérer l'otage et ils avaient réussi, c'était tout ce qui les préoccupait
  • "Merde" - pensa Dalanda qui ne voyait pas de solutions. Elle tourna légèrement la tête vers Cid et eux une sueur froide lui parcourir le dos. Son don était inutile pour comprendre à quel point le tigre était énervé, tout zoohumain le serait. Ils ne tolèrent pas le fait de forcer un individu hors de sa liberté. Kidnapping, otages, braquages à mains armées, ce genre de chose leur faisait voir immédiatement rouge.
Mais à cet instant survint la troisième surprise complètement improbable. Les deux spectres s'avancèrent vers le tigre, acceptant son invitation. La raison d'un tel comportement était enveloppée de mystère mais si il fallait s'avancer dans une hypothèse...Peut être que derrière ce métal il y avait encore des restes d'humanité ? Peut être qu'ils voulaient venger la mort de leurs collègues de leurs propres mains ? Peut être répondaient ils à l'appel des guerriers ? Après tout leur ordre était de prendre la femme en otage mais non de la garder dans cette position...Ou peut être, marionnettes d'une volonté étrangère, ils obéissaient simplement à de nouvelles directives ? Peut être qu'ils savaient que négocier n'aurait finalement servit à rien et que cela ne servirait qu'à attiser la rage du tigre qui aurait soulever chaque centimètres carrés de Méliacor à la recherche des responsables. Peut être...


Dalanda poussa un soupir de soulagement. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer mais n'allait pas s'en plaindre. Elle serra ses petits poings, les ouvrit, puis répéta l’opération à plusieurs reprises, reprenant le contrôle sur sa colère ainsi que son souffle. Son corps lui faisait un mal de chien, l’armure était tailladé de partout et avait besoin d’un bon entretien. Elle fouilla dans l’un des compartiments arrière de son armure, pour en sortir de la nano-pate des situations d’urgence.
  • “Prudence est mère de sûreté”- se rappela-t-elle la phrase de son père, et pour une fois il n’avait pas tort.

Alors que la pâte coulait le long du métal et des circuits, faisant très lentement son oeuvre, elle essayait de trouver une raison à la présence de ces cyborgs ici. Meliacor était soudain devenu trop peuplé à son goût et c’était loin de lui plaire. Cette situation pouvait avoir de lourdes implications... Elle pensait que la difficulté de cette aventure aurait été de localiser l'artefact mais il se pouvait qu'ils soient en présence d'une concurrence, et cette dernière avait une bonne avance.

En attendant de trouver du sens dans cette histoire, elle gardait un œil sur les environs au cas où des renforts arriveraient d’une direction inattendue, et elle n’avait que ses yeux pour les repérer. Et cet œil vit le troisième spectre, le spectre dans lequel elle avait tiré deux balles à bout portant, se relever d'une manière désarticulée, comme un pantin dont on tirerait les fils. Il rejoignit ses collègues en reprenant progressivement une démarche humaine, et les trois spectres entourèrent le tigre de tous les côtés. Dalanda ne pouvait être qu'émerveillée par cette prouesse de la technologie...
Les cyborgs ne projetaient aucune émotion, ni colère, ni haine, ni excitation, ni stress. Pour Cid les affronter était d'un désintérêt total, mais parcequ'il respectait leurs compétences il désirait leur montrer quelque chose qu'ils n'avaient encore jamais vu auparavant. Peut être qu'il pourrait réveillé ces esprits endormis, ces cœurs meurtris comme on l'avait fait pour lui il y a si longtemps. Ou leur offrir le repos dans la mort...

Les spectres tournaient autour du félin, ils cherchaient la faille. Un moment d'inattention, un geste inutile, une ouverture dans la garde de leur adversaire, quelque chose qui leur permettrait de terminer le combat le plus vite possible.

Prudents dans leur évaluation des possibilités, les owls restaient camouflés par leur technologie même si ils étaient conscients que cela ne servait à rien. Ce n'était pas comme si ils disparaissaient du monde dans un poche dimensionnelle, ils demeuraient simplement invisibles aux yeux humains, et à un nombre impressionnant de systèmes de détections.

Cid pouvait les sentir bouger autour de lui, il riait de leur prudence et de leur espoir. Celui de l'étudier sous toutes les coutures, il était évident que ces pantins n'étaient que des pions à sacrifier pour obtenir des informations, des "patterns" ou des modèles comportementaux. L'information était le pouvoir, disait on même si le véritable pouvoir était la capacité à se servir de cette dite information. C'est pourquoi le félin était décidé à les déstabiliser, du moins ce n'était pas les raison qui lui manquaient pour les déstabiliser, rien que le fun déjà valait le coup.

Cid secoua ses bras en libérant une petite partie de sa tension musculaire et ordonna une piste musicale qui prenait un peu la poussière, purement instrumentale. Une fois cela fait, il réalisa alors quelque chose de très particuliers. Le tigre fléchit les jambes, pencha le torse légèrement en avant, les bras en balanciers suivant les mouvements des jambes qui passaient les unes derrière les autres consécutivement dans un rythme qui rappelait une forme de danse: Ginga.

La mélodie envahissait son oreilles, et dans son esprit il se chantait ses quelques mots:

A benguela chamou pro jogar
A benguela chamou pro jogar, capoeira
Tudo Comecou assim
Hoje eu tenho que lembrar
...
Il n'y avait pas de capoeira sans musique, parcequ'avant d'être un art martial, la capoeira est une histoire et une philosophie de vie. Certes les paroles n'étaient pas posées sur du berimbau ou l'atabaque, mais sur un rythme plus rock avec des instruments plus modernes. Un sacrilège que Cid prenait plaisir à réaliser, les rythmiques lentes n'étaient pas de son goût et surtout elles n'étaient pas pratiques dans un combat à grande vitesse. Dans la capoeira la musique fixait l'allure et là il avait besoin de quelque chose de nerveux.
Ses sens sur-développés perçurent une attaque venant de la gauche alors il bougea sur la droite en fléchissant d’avantage jusqu’à toucher le sol du genou, puis plaça une main au sol du côté opposé et fit basculer son corps dans cette direction pour enchaîner une série de pirouettes arrière avant de se remettre en position. Comme ça, par ces quelques mouvements il s'échappa du cercle sous les regards confus des spectres.

Ces derniers n'avaient jamais rien vu de tel et ne savaient pas comment réagir. Il était, du coup, un jeu d'enfant pour Cid de se sortir de cette position délicate.

Em mil e novecentos
Este fato aconteceu
Em vinte e tres de novembro
O mestre bimbo ?

Le félin se figea un instant avant de se rappeler la suite des paroles

O mestre bimba nasceu...
Cette fois ses mouvements étaient plus fluides qu’auparavant. Malgré l’armure massive, ses déplacements rappelaient l'écoulement d'une rivière tranquille.
Son intelligence musculaire comprenait désormais comment capoeira, et sa mémoire se rappelait les quelques techniques qu'il avait pu observer.

Il pouvait désormais libérer la bête ! Son cœur vrombissait, ses muscles tressaillaient d'impatience. Puis il se jeta en avant, bougeant de gauche en droite et changeant continuellement son pied d’appui ponctué de pirouettes le rendant non seulement absolument imprévisible, mais également très difficile à percevoir. Imaginez un animal de plus d’une tonne, et près de 3 mètres de haut, large d’épaules, les bras aussi gros que des troncs d'arbres, et les muscles façonnés dans l'acier trempé. Et cette chose vous fonçait dessus sans que vous puissiez même savoir comment l'éviter...
Lorsque vous voyez ce monstre arriver de toute part, comment vous pouvez éviter ses griffes, et ses crocs ? Comment vous combattez la paralysie de votre cerveau hypnotisé par autant d'incompréhension, de bizarrerie et d'inconnu.

Cette sensation est assez commune dans la vie de tous les jours, tout le monde a du la livre au moins une fois au cours de sa vie. Rappelez vous ayant traversé la route sans regarder parceque, eh bien le parceque c'est sans importance. Le fait ait que vous voyez un véhicule vous foncer dessus et que pendant une seconde vous restez immobile, perdu, absent. Ou rappelez vous cette fois où vous étiez tellement énervé que vous avec eut un blanc de conscience. Ces fois où le cerveau était surchargé et qu'il déconnectait pendant un instant, pour réinitialiser le processus cognitif.

Reprenons le cas des véhicules pendant quelques instants de plus. Doublez cette vitesse dans votre imagination, et rajoutez en deux autres qui venait des côtés. Dans ce cas où est ce que vous avez même espoir d'aller ? Avant de courir comme un dératé combien de temps votre cerveau mettrait à assimiler cette situation ?

La situation était similaire pour les spectres qui voyaient Cid faire ces mouvements étranges, acrobatiques et fluides. Cependant, à plusieurs reprises déjà ils avaient fait preuve de ressources physiques et mentales. Les assassins étaient des adversaires expérimentés, et de plus ce que le biologique ne pouvait réalisé, le mécanique le compensait.

Ils réagirent en ayant à peine plus d’une demi seconde de retard sur l’initiative de Cid en se regroupant en un bloc, tous ensemble, couvrant tous leurs angles morts. Ce dernier décida de la jouer défensif, il n’avait pas pratiqué la capoeira depuis des lustres.

A tigre chamou pra jogar, capoeira
Com a lingua o gosto
Com os dentes para mistigar
Com as pernas para caricia...

Le félin chantait désormais sa propre musique dans un élan de créativité. En mêlée, il esquiva plusieurs coups de machettes tantôt en faisant glisser le plat de leur lames le long de ses avant-bras, tantôt en se contorsionnant faisant preuve d’une souplesse incroyable malgré la masse. A croire qu’il pouvait se faufiler sous un porte…


Puis le tigre prit à nouveau de la distance comme dans un jeu, comme dans un danse. Cette fois ce sont les spectres qui passèrent à l’offensive.
Leur adversaire fit mine d’avancer à leur rencontre. Puis lorsque son pas toucha le sol, s'assit subitement, laissant passer une machette frôler le dessus de son casque. Il entama immédiatement une roulade sur le côté gauche mais alors même qu’il réalisait se mouvement il planta sa main droite dans le sol et se tira de l’autre côté.

Le principe était similaire à ce qu'il avait déjà réalisé en changeant la direction de sa frappe en plein air. Il fallait avoir une force extraordinairement explosive pour réaliser un exploit du genre et déjouer le mouvement dynamique.
Essayez d'avancer tout en reculant, essayez de vous accroupir alors que vous sautez. Impossible pensez vous, parceque le mouvement et la force sont vectoriels, dirigés dans une direction.

La feinte que Cid venait de réaliser, au prix d'une douleur atroce dans son épaule, défiait le sens commun et fit tomber les spectres dans le panneau.
La machette vola au dessus du casque de Cid alors qu'il entamait sa manœuvre. Dès qu'il roula sur la gauche, les deux autres spectres suivirent immédiatement. C'était l'opportunité rêvée de l'avoir, dans cette position il était aussi inoffensif qu'un enfant croyaient ils.

Mais alors que les deux autres spectres passèrent dans le dos de leur “camarade” pour suivre le félin, il se retrouvèrent pris au dépourvu lorsque ce dernier stoppa sa roulade en plein milieu et se tira de sa main droite sur le flanc non gardé du spectre C, par une incroyable force musculaire. Appelons C le spectre qui se tenait en cet instant au dessus de Cid.

Les lames de C volaient encore dans les airs, entraînés par le mouvement il lui était impossible de changer leur orientation. Son regard suivit son adversaire dans son esquive et le spectre s'apprêtait déjà à se repositionner pour le sabrer. Une fois ses lames aux bout de leur course, il put changer l'orientation de ses pieds et de son torse pour immédiatement donner des coups de lames oblique de sa droite vers la gauche dans l'espoir d'atteindre le félin au sol. Cependant C, tout comme les autres fut surpris par la feinte. Un instant il avait Cid parfaitement dans sa visière et dans l'instant suivant il venait de disparaître sous ses yeux.

C savait qu'il venait de se faire avoir, son corps était engagé dans le geste et il ne pouvait absolument rien faire pour changer la donne. Peut être que si il n'avait pas mit autant de force il aurait pu avoir de meilleurs appuis, peut être qu'il aurait pu se stopper à temps. Mais sans cette force, il n'aurait pu atteindre cette vitesse. Il n'avait pas commis d'erreur, pas dans ce domaine. Il n'avait simplement pas analysé suffisamment les possibilités, il avait suivi plutôt qu'anticipé. Son esprit comprenait cette faute, carburant à une vitesse phénoménale, il pouvait vivre cette seconde comme plusieurs minutes, et il ne pouvait qu'attendre que vienne la délivrance...

Cid se contorsionna pour arriver sur le côté droit de C qui lui était offert sur un plateau, ce dernier commençait à lui faire dos. L’armure "peujo" n'apprécia pas l'idée de son utilisateur, et craquela au niveau des épaules qui avait supportée toute la tension accumulée.

Le félin se retrouva dans une position clairement avantageuse. Les spectres A et B étaient placés trop loin pour agir de manière efficiente. Ils commençaient à peine à changer de pieds d'appuis pour réorienter leur course, alors aider le spectre en difficulté était impossible. Cid avait tout le temps du monde pour décider ce qu'il pouvait bien faire de C. Dans sa position de ginga il parti pour un Gancho. Un mouvement qui pouvait être expliqué comme un crochet du pied ou plutôt de la patte.

Rapide et violente, l’attaque ne prit que le moment d’un clin d’oeil pour détacher la tête de sa victime du cou. La “balle” métallique s’envola s’écraser quelque part dans le décor, alors que le corps resta immobile. Logiquement, il aurait du être projeté suite à l’impact mais la frappe fut telle que C resta debout, continuant son geste. Non seulement l’armure l’avait maintenu sur ses jambes, mais son corps n'avait rien compris de la tragédie dont il était la victime.
  • “Mmmm” - s’extasia Cid sur son oeuvre d’art
  • “hihihi c’est pas mal, mais je peux faire mieux. Laisse moi essayer”
  • “JAMAIS !” - hurla une autre voix, fait qui laissa Cid surprit en ce demandant combien de monde il avait là haut
  • “Tu peux toujours rêver” - fini t il par répondre
  • “Hihihi, on verra ça !” - promit sa voix.
  • “…”

Son monologue interne, déconcertant pour l'hôte, failli faire basculer la balance du côté des spectres. Il fut dans les vapes pendant un court instant, mais ce moment était suffisant pour perdre une quelconque initiative sur les spectres A et B.

Ces derniers de repositionnèrent de chaque côté de leur collègue qu'il ôtèrent du chemin pour faire de la place. La statue gênait la visibilité et la liberté de mouvement, le corps sans vie glissa au sol pour percuter une des piles de matériel qui vola en éclat comme des quilles de bowling.


  • "Kruu rru rru, solide camaraderie je vois" - souriait le félin en reprenant une position défensive. Des onze spectres il ne restait plus que deux, décidés à remplir leur mission contre toute probabilité. Des arcs électriques commencèrent à envelopper leurs armures - "Mauvaise idée les têtes de piaf, hmm ou j'en étais moi dans la chanson ? " - pensa Cid en étant obligé à reprendre tout son sérieux. Un adversaire en overclock n'était pas à prendre à la légère, tout dépendait du comment ils allaient gérer cette capacité offerte par les exosquelettes. Le temps leur était compté alors ils allaient se donner à fond.
Leur geste ne pouvait être décrit que comme un flash de lumière. Bien évidemment sans la vitesse qui allait avec, le luminique était en dehors du royaume des mortels. Mai sils bougèrent suffisamment vite pour faire transpirer Cid.

Focalisé au maximum, il devait faire d'une extrême concentration, au delà de celle nécessaire pour éviter une balle.
il se plaça en Negativa, une position defensive au sol. il s'accroupit, la jambe droite tendue mais légèrement pliée, s'appuyant sur la pointe de la patte gauche, le buste sur la cuisse. Recroquevillé sur lui même pour limiter la surface de son corps exposée à un assaut, mais extrêmement mobile aussi en raison du bras d'appui près à le pousser dans la bonne direction.

A le dépassa en essayant de reprendre l'équilibre en plein vol, mais la propulsion initiale était juste trop forte. Il planta ses lames dans le sol en essayant d'arrêter son momentum pour attaquer à nouveau.
B quant à lui, comme dans un jeu de probabilité avait laissé son collègue se jeter de toutes ses forces forçant le félin à esquiver. Il ne pouvait pas prévoir comment, c'est pourquoi il resta suffisamment en retrait pour attendre ce moment et réagir aussitôt.

Une fois que Cid se mit en negativa, le spectre lui bondit dessus propulser par ses servomoteurs fonctionnant au delà de ce que le système pouvait supporter: l'overclock.

Alors que B, également enveloppé d'arcs électriques, essaya de lui planter ses machettes dans le dos. le félin opéra un enchaînement de techniquement avec une fluidité incroyable. Il passa au "bote" pour entamer un mouvement au sol, puis "queda de rins", ensuite "bananeira" d'une main et pour finir "Au sem mao".

Au moment où les lames se plantèrent Cid effectuait une acrobatie arrière sans les mains. Au passage il fouetta le casque de B de sa queue, juste pour lui faire comprendre qu'ils ne jouaient pas dans la même catégorie. Un geste destiné à énerver mais les cyborgs n'étaient susceptibles à ce genre de subterfuge psychologique.

La propulsion de Cid l'envoya à plusieurs mètres au dessus du sol. Le spectre A était repositionner et s’apprêtait à bondir à la poursuite de son adversaire mais décida de changer de plan au dernier moment. B sorti les lames du sol et sprint en avant, les deux avaient calculé la zone d’atterrissage du tigre pour l'y attendre. Il ne pouvait rien faire pour se défendre, si ce n'est de regarder les becs s'ouvrir un peu plus pour le gober.

Cependant le timing était tout aussi crucial pour les spectres que le félin. Si il arrivait au sol trop vite, l'impact allait les déstabiliser alors ces dernier devaient le trancher avant qu'il ne touche le sol, avec des gestes millimétrés. C'était comme frapper une balle de tennis tirée par une machine fixée au plafond.

Cid s'allongea de tout son long pour accroître son aérodynamisme et filer vers le bas comme une torpille, mais non pas le tête la première mais plutôt les pattes. Mais là aussi ce n'était qu'une feinte...Au dernier moment, alors que les spectres armaient leur frappe en un rideau de métal croisé, Cid s'inversa en plein air la tête la première puis écarta les main pour saisir les têtes des hiboux qui lui servirent d'appui.

Ces derniers prirent toute la force de sa chute sur le sommet du crâne et avant qu'ils ne comprennent ce qui venait de se passer passer, il les tira violemment les uns contre les autres pour une rencontre plus qu'intime. Néanmoins, même si les spectres étaient contraints de s'exécuter sous la force colossale du félin, ils n'étaient pas non plus démunis de toutes options. B plaça un bras contre son front pour se protéger un minimum de l'impact et A essaya de piquer le géant des bouts des lames, non pas pour le blesser mais plus pour le forcer à lâcher prise. La manœuvre qui s’avéra payante.


Cid se remit en position ginga, suivit de près par B qui avait protégé sa tête de toute concussion sévère. Ses assauts étaient plus modérés mais sans trop perdre de puissance, ils apprenaient vite et ils s'ajustaient bien. Les points vitaux n'étaient à découverts que quelques instants, une faute à peine exploitable pour le commun des mortels.

Le tigre réalisa une série de pirouette particulièrement rapides, en changeant constamment de direction, rappelant plus un mix de kangourou et de singe sous lsd. Il arriva à se placer sur le flanc droit de A qui accusait encore le coup, puis lui frappa l’abdomen du poing suffisamment fort pour le plier en deux et pas plus. Le spectre eut l’oxygène douloureusement expulsé des poumons et se courba en crachant du sang et de la salive à l’intérieur de son casque.

Le félin en profita pour passer par-dessus, dos à dos. Il appuya bien au passage pour empêcher A de se relever, mais ce dernier fut frappé à la tête par B du plat de sa machette, dans le but de faire perdre l’équilibre à Cid. Une idée brillante mais simplement tardive, le mastodonte venait de terminer son acrobatie. Une fois de l’autre côté de A qui s’écroula momentanément au sol, d’un geste foudroyant et grâce à son allonge, le géant frappa B au menton du plat de la main, comme une gifle mais la paume vers le bas.

Les logiciels de ce dernier s’enclenchèrent à plein régime pour compenser sa perte d’équilibre. Un coup au menton bien placé avait la particularité de faire rebondir le cerveau contre les parois du crâne, coupant provisoirement tout contrôle sur ses membres. Un être humain normale serait tombé comme un chiffon au sol sans même comprendre ce qui venait de se passer, sans même éprouver de sensation de douleur particulière, juste avec les bras et les jambes en coton. Mais B étant un cyborg compensa rapidement ce déséquilibre soudain, son armure elle même le garda debout, néanmoins pendant ce blanc dans son esprit il n’était pas focalisé sur le problème. C’est tout ce qu’il fallait au félin, une ouverture pour quelque chose d’intéressant. Lorsque le spectre regagna la vue, il se retrouva surpris d’être à plusieurs mètres au dessus du sol et soudainement sa vision s’obscurcit à nouveau, à jamais.
Lorsque Cid frappa le spectre B au menton, il réalisa une pirouette arrière en saisissant le torse de son adversaire au passage à la manière de la "tesoura". Ses cuisses serrèrent son adversaire comme des mâchoires hermétiques en acier, le compressant si fort que ses organes éclatèrent. Mais c'était loin d'être terminé, le corps du hibou fut projeté dans les airs, flottant à la frontière de la conscience. Le tigre se positionna en dessous du corps avec un "macaco em pe", puis termina par un "helicoptero" aérien.

Il tourbillonna autour de son axe comme les pales d'un hélicoptère et décocha un coup de pied avec une violence telle que le spectre B fracassa le sol comme une petite météorite. L'armure avait explosée, des fragments de métal avaient pénétré dans le torse qui implosa, incapable d'absorber toute l'énergie cinétique fournie. Le corps était à peine méconnaissable, complètement désarticulé dans son cratère.
  • Plus qu’une dernière petite souris – dit Cid en se remettant en position.

Le félin attendit que le spectre A se relève, accroupit à quelques mètres, la queue bougeant calmement dans tous les sens. Ce dernier regarda autour de lui, et remarqua qu’il était à présent tout seul. Mais il n’éprouvait aucune peur, c’était bien là l’un des défauts que Cid trouvait aux cyborg. La peur avait sa raison d’être, il ne fallait simplement pas être gouverné par elle.

Le félin observa le hibou se lever de toute sa taille en désactivant son invisibilité. Il comprenait bien que ce stratagème était inutile, et qu'il n'offrait aucun avantage. Le félin avait mémorisé son odeur, il avait mémorisé la longueur de ses bras, la portée de son attaque, il avait mémorisé tout ce dont il avait besoin pour riposter.

L’invisibilité était inutile, sa seule chance était de mettre tout ce qu'il pouvait dans l'overclock. Si il avait une chance, c'était en poussant son exosquelette jusque dans ses dernier retranchement, quitte à griller le revêtement isolant de la machine, prenant le risque de faire exploser les cœurs embarqués, jusqu'à faire fondre le métal sous la chaleur. Sa chance allait se jouer en une fraction de seconde, sa chance n'était qu'un fraction d'une chance, mais il n'avait pas le choix de ses décisions.

Le spectre ferma les yeux, serra ses machettes aussi fort qu'il pût, activa l'overclock dans une gerbe d'étincelles puis se prépara à son échange final. Et dès l'instant qu'il ré-ouvrit ses yeux artificiels, il bondit aussi fort et aussi vite qu'il était capable, puisant dans les ressources de son physique et de son mental.

"Banda da costa" fut la réponse du tigre. De sa position accroupie il bougea légèrement sur le côté  pour éviter les lames plongeantes, il passa une main sous les aisselles de son adversaire le bloquant net comme s'il venait de heurter un poteau en titane. Ses muscles d'acier ne le laissèrent pas avancer d'un millimètre de plus, puis, il opéra un balayage de la jambe par l'arrière faisant perdre l'équilibre au spectre qui s'écroula sur le dos le souffle coupé. La dernière chose que ses caméras purent apercevoir était la figure du tigre tourner comme un spineur dans les airs. Il ouvrit ses mains, laissant tomber ses armes, et sourit en fermant les yeux.

Il avait donné tout ce qu'il avait en mettant sa vie en danger, il ne pouvait rien se reprocher. Les autres allaient prendre la relève, à travers lui ils avaient apprit énormément sur cette créature, suffisamment pour qu'elle ait toutes ses chances. Il pouvait désormais partir en paix.

Cid venait de bondir à plusieurs mètres au dessus du sol. Arrivé à la hauteur maximale, le z'hum se mit en boule et commença à tournoyer sur lui même, accélérant à tel point que les couleurs noires et bleues de son armure ne faisaient qu'une seule tache.
  • "Hihihi paranoué, sous-merde" - rigola sa voix en adorant chaque instant du carnage.
"Pes no chao", le plongeon...L'énergie cinétique accumulée se libéra dans le crâne du spectre. Bien évidemment ce dernier était dans l'incapacité d'absorber une telle quantité ou de la redistribuer ailleurs. Le métal céda sous la pression de ses pattes, l’énergie se transféra alors ailleurs, dans le sol, soulevant un nuage de fumée et de débris de pierres.
  • ...A tigre chamou pra jogar, capoeira - finit, Cid, sa chanson avant d'ajouter avec respect - Para voce, tu peux te reposer tranquille - Ils avaient fait de leur mieux, et ils s'étaient bien battu. Malheureusement les spectres n'avaient aucune chance de le vaincre depuis le début, mais là n'était pas la question.
Cid se releva de sa position accroupie, puis d'une main se sorti du petit cratère qu'il venait de créer. La gare ne ressemblait plus à rien, elle portait les stigmates d'un véritable champ de bataille dans le cœur des fronts de guerre. Sols délabrés, murs couverts de griffures, impacts de balles, étuis...Un spectacle surréaliste dans ce décors hors du commun: une gare souterraine d'une planète sensée être inhabitée...


  • Je ne sais pas trop quoi penser, c’était à la fois impressionnant et complètement dégueulasse – dit Dalanda qui arriva à la hauteur de son garde du corps. Regarder les carcasses dispersées un peu partout était horrible à voir. Même si elle n'avait pas ressenti leur peine, son coeur saignait de douleur en sachant que des vies venaient d'être perdues... La dernière victime avait encore quelques soubresauts, son corps enseveli remuant quelque fois les gravats.
  • J’ai rendu leur mort aussi rapide que possible – répondit le félin aussi sincèrement que possible même si il était clair que ce n'était pas tout à fait vrai La jeune femme avait bien vu qu'il avait cédé à son instinct animal pour jouer avec ses proies. Les mises à morts étaient certes rapides, mais ce combat aurait pu être bien plus bref  – C'étaient des cyborgs - ajouta t il comme si ce détail justifiait tout le reste.
  • Ouais... - répondit Dalanda en proie à l'incertitude - Mais il n’y avait pas d’autre….
  • Non, il n’y avait pas d’autres solutions. Ils avaient leurs ordres et tu connais les cyborgs ? Zéro personnalité.
  • Ouais…C’était quoi cette danse ? - demanda Dalanda pour se changer les idées.

  • Quoi ? quelle danse ?
  • Ce que tu viens de faire, ça ressemblait à une danse hormis le sang et tout ça – dit-elle, écœurée en montrant le résultat des deux mains.
  • Hmpf ! une danse… C’est un art martial létal qui viens de chez moi. Enseigné seulement aux plus forts
  • Sérieux ? - demanda t elle incrédule
  • Non, c’est juste un art martial que j’ai connu.
  • Mais tu n’as pas le tournis à force de faire toutes ces pirouettes ?
  • Kruu rru rru, un petit peu ! A vrai dire je ne l’ai jamais pratiqué. Juste vu quelques fois à la télé sur une chaîne historique - dit le félin en se grattant la nuque
  • Tu plaisantes non ?
  • … Hey il ne fait pas plus froid tout d’un coup ? - demanda Cid. Ce n'était pas qu'il essayait de changer de sujet, mais le problème de température était une heureuse coïncidence. "Heureuse" était peut être précipité. Il regardait le thermomètre intégré descendre en chute libre sans comprendre d'où venait le bug.
  • Si. -50° et ça descend encore…Qu’est-ce que ça veut dire ?


Cid leva ses yeux dorés vers l’entrée de la gare, il y avait de la brume qui avançait vers eux, et au milieu de celle-ci ... quelque chose
L'ombre tapie au cœur de la brume ne pouvait être décrite que comme un esprit d'outre tombe. A peine perceptible, enveloppée d'un voile étrange qui déformait sa silhouette, l'allongeant, l'affinant...

Tout l’instinct animal du félin cria au danger en accompagnant ce signal d’une migraine carabinée pour que ce soit clair et sans ambiguïté: lui et sa protégée devaient fuir le plus vite possible et le plus loin possible.

La créature inconnue poussa un hurlement qui fit trembler les murs. Un hurlement déchirant, plein de souffrance ? Un cri des plus curieux pour un être étrange...Mais le plus surprenant n'était pas son grondement vocal mais ce qui se passait au même moment.

La glace couvrit toute la zone autour de la chose mystérieuse, d'un coup. Des cristaux poussèrent tout autour en un instant, comme un concentré pur de froid. Même regarder cette glace bleue faisait claquer des dents.
  • « Oook » - pensa Cid en bloquant tout passage de l'air extérieur. Il ne pouvait plus permettre à cet air venant des profondeur de l'helheim pénétrer ses poumons. Et à haute voix il hurla –  ON DOIT FICHE LE CAMP D'ICI ET VITE !!! - tout seul il aurait pu tenter quelque chose, mais là il devait veiller sur sa sécurité

Cependant, à sa surprise, il avait déjà été devancé. Malheureusement dans la mauvaise direction...

Dalanda courait à toute allure vers la salle de commande, ou ce qui en restait: entre les murs délabrés et les traces de lames ayant fendus le sol et le plafond, il était difficile de reconnaître le petit bâtiment.
  • PUTAIN QU'EST CE QUE TU FOUS ????? - rugit Cid abasourdi
  • Le sac !! il est à l’intérieur ! - entendit il en retour
  • MAIS T'ES FOLLE OU QUOI ? RAMENE TON CUL ICI PETITE SOTTE !!
  • On n’aura du mal à avancer sans !! Retient ce machin !!!
  • Ret... Quoi ?? Fait chier !! MAGNE TOI !!! - rugit il. Le front trempé de sueur, il ne savait même pas par quel bout commencer - "j'aurai tout vu, bordel!"

Il plongea sa main dans les gravas pour en extirper le corps inerte du spectre.
  • "Désolé mon gars, mais j'aurai besoin de te recycler" - dit le félin en armant son jet.

Le lancé était puissant, le cadavre fila en tournoyant comme une étoile ninja droit sur la cible. Pourtant le projectile improvisé n'arriva jamais à destination.
La dépouille heurta quelque chose qui n'avait aucun sens, tout ceci n'avait aucun sens...
A quelques mètres de l'impact, la dépouille de chair et de métal se décomposa en particules de glace soufflées par le vent de ce microcosme arctique.
  • "TU TE FOUS DE MOI LA !!!" - hurla intérieurement Cid en protestant contre cette injustice.
  • "Hihihi"
  • "C’est drôle tu trouve ?!!" - s'énerva t il contre sa voix.
  • "Hihihi ! Il est temps pour une fuite stratégique dans la dignité"
  • "Putain je te hais à un point..." - cependant il n'avait pas le temps de continuer sa pensée. Et puis, pour une fois, il ne pouvait être on ne peut plus d’accord avec lui même.

La créature poussa à nouveau un hurlement et se rua sur son offenseur les bras tendus.

  • “Fait chier, elle a de bonnes jambes en plus”
  • “Garde tes distances …” - entendit t il une suggestion inquiète
  • “Ta gueule bordel ! Comme si ce n'était pas évident !” - répondit sèchement Cid en bondissant en arrière aussi vite que son corps épuisé et blessé pouvait le permettre.
  • “Je voulais simplement aider…”
  • “Merci, mais je sais ce que je fais ! Putain tous à me casser les couilles !!” - répondit le félin énervé, confus, inquiet, et également excité par ce nouveau danger.
La problématique que rencontrait Cid était la suivante. Dalanda était à une vingtaine de mètres de la créature, une distance que cette dernière pouvait traverser en 3 secondes, à en juger par la brève démonstration de ses prouesses physiques. Autre détail: l'aire d'effet de sa congélation avait possiblement un rayon similaire à une vingtaine de mètres, peut un être un peu plus.

Donc il fallait qu'il garde l'attention de l'horreur dans la brume alors qu'elle avait une proie à portée de main. Comment faire ?

Le plus simple serait de rentrer dans le tas et de la coller au corps à corps, la forçant dans un effet tunnel, ignorant tout ce qui pouvait l'entourer. Cependant, au vu du destin de son projectile improvisé, il était absolument indispensable de garder une distance de sécurité entre 30 et 35 mètres. Du moins idéalement.

Le félin était certes grand, mais il n'avait pas une telle allonge ce qui ne lui laissait qu'une solution.
Contre les spectres, il balançait des objets plus par simplicité que par nécessité. C'était "fun" de les embrocher et c'était une manière de simplifier l'équation du combat et d'ajuster l'équilibre des forces sur sa balance imaginaire.

Mais là, cette escarmouche allait se jouer exclusivement à distance. Pas de capoeira, pas de muay thaï, pas de systema, mais du bon vieux lancé qui avait fait ses preuves depuis le début de l'humanité...

Cid se précipita sur un autre corps et le choppa pour le balancer en pleine course, mais cela ne ralenti aucunement la créature, même pas d'une seconde.
Encore une fois le corps se désintégra en fines particules de glace, neigeant des restes frigorifiés portés par le vent.

Que faire pour la battre ? C'était la grande question que le tigre se posait en regardant autour de lui. Mais n'ayant aucune autre solution à l'esprit il devait se contenter de maintenir le statut quo du chat et de la sourit. Il continua à ramasser tout ce qui traînait au sol, mitraillant le monstre de débris divers, et de matériaux encore présent dans le hangar.

A l'image d'un fusil d'assaut, les morceaux de roches partaient par dizaines à la seconde. Les épaules de Cid commençaient à fatiguer, non habituées à un tel rythme d'exécution. De plus il était exténué par les prouesses physiques dont il avait du faire preuve dans le combat contre les spectres. Le félin fonctionnait en ce moment sur ses réserves caloriques et devait tenir encore pendant plus d'une minute...

Jouant à attrape moi si t'es cap, il mitraillait la créature dans la brume tout en restant mobile car cette dernière exaspérée lui fonçait dessus comme une folle furieuse. Les bras tendus, elle n'avait à l'idée que d'attraper le félin agile.

En bondissant partout comme une sauterelle, Cid continuait à ramasser tout ce qu’il pouvait trouver et le jetai sans même réfléchir: cadavres, tubes, câbles, segments de mur, débris de toutes sortes...

  • "Bien, continue à me suivre" - pensa le félin mais son sourire disparu de son visage laissant place à un certain désarroi

Exaspérée, la créature poussa un nouvel hurlement, cette fois énervé et c'est là  qu'apparu la problématique numéro 2. La gare se gelait lentement mais surement du sol au plafond. Mais si ce n'était que ça, ce ne serait pas une problématique mais une gêne et puis c'est tout.

Non il y avait un autre problème de taille. La créature leva sa main griffue et commença à matérialiser au dessus de sa tête un pieu de glace

  • “Va te faire mettre saloperie !!!” - fulmina-t-il intérieurement en se dégageant du chemin. Le pieu vola de lui même propulsé par une force invisible au moment où la créature pointa du doigt dans sa direction. Ensuite la créature fit apparaître une douzaine piques.

  • "..."
  • " Hihihi, on dirait qu'il t'aime bien"
  • "..."
  • "Tu peux aussi me céder la place tu sais ? Ce ssserait le mieux pour tousss"
  • "Arrête de rêver. Tu n'es qu'un parasite qui me pourrit le cerveau, rien de plus"
  • "Hihihi Hihihi tu n'as aucune idée de ce qui se passe hein ?? Heureusement pour nous que t'es vraiment con hihihi"
  • "Fe..." - finalement il vit Dalanda qui brandissait le sac et lui faisait signe de se dépêcher dans sa direction ce qui l’agaça un petit peu
  • “T’es marrante toi putain ! Quelle con…” - s'échappa une pensée
  • “Hey !!” - se repris-t-il immédiatement et sèchement. Il pouvait comprendre le ressenti mais il ne pouvait pas le tolérer ni dans son esprit, ni dans sa bouche.

Les 12 pieux furent lâchés de leurs laisses invisibles et partirent dans des directions différentes ce qui failli être fatal. Il n'y avait aucun signe qui indiquait la direction des projectiles et ce détail avait une importance capitale. Prenez les fusils par exemple, le canon est l'indicateur de la direction avec un certain intervalle de confiance. Autrement dit, les balles iront tout droit ce qui permet d'anticiper.

Mais ici l'anticipation était dangereuse. Le principe venait de faire un volte face de la prédiction à la réactivité. Pour survivre il était indispensable d'avoir des réflexes surhumains ainsi qu'un corps qui pouvait suivre.
Les pieux, comme animés d'une conscience se dispersèrent en un X géant. Cid fut surprit perdant un temps précieux et eut juste le temps de se jeter de toutes ses forces restantes au plafond puis se propulser dans le dos de la créature. Une opportunité très alléchante, aussi alléchante que du fromage sur un piège à souris.

Le félin détourna le regard, personnellement insatisfait mais reconnaissant de la résolution de ce conflit. Beaucoup d'erreurs avaient été commises de sa part, des erreurs de néophytes issues de son excès de confiance. Cid accepta qu'il avait encore énormément de travail à réaliser sur lui même avant de détaler comme un fou furieux. Il saisit Dalanda au passage comme une bouteille d'eau durant un marathon et la fit asseoir sur son dos pour courir à quatre pattes.

  • Qu’est-ce que c’est que ce truc ? – demanda Dalanda
  • Ma grand-mère dans ses mauvais jours ! – rugit Cid.
  • Hey elle nous poursuit !!!
  • Accroche-toi !!! ça va secouer !!! – hurla-t-il en accélérant l’allure, puisant dans ce qui lui restait de forces, se perdant dans l’obscurité du tunnel poursuivi par la créature et ses hurlements.
  • “Saloperie d’hiboux, qu’est ce que vous avez foutu bon sang !!!!” - pensa t il en revoyant clairement les vieux jours dans la noirceur du chemin.
La pièce était meublée d’objets particuliers pour Méliacor, et le bureau était recouvert d'objets pratiquement disparus: documents papiers, agrafes, pochettes et autres... Et de manière complètement bordélique. Il y avait eut une certaine mode durant la guerre mais aujourd'hui plus personne ne voulait prendre la peine d'écrire

Cependant, l'adage: montre moi ton bureau et je te dirai qui tu es, ne s'applique aucunement ici. Tout était fait pour montrer une image différente, pour tromper...

Bender savait exactement à qui il avait affaire, ou du moins à quelle faction leurs sauveurs appartenaient. Par contre, de quels trous ils étaient sortis demeurait un mystère et il prenait cette question au sens littéral.

Quelques heures auparavant, alors que la troupe désespérait de trouver une solution pour sauver Sean, une équipe de 13 personnes déboula de nulle part. Ils apparurent comme par magie et leur firent signe de rester calme et de se taire. Ils n’avaient aucun signe distinctif sur leur armure, l’un d’entre eux fit juste le symbole de la chouette: deux poings collés légèrement entrouverts, les doigts des deux mains collés et auriculaires levés. Ensuite il inversa le signe et tout devint clair pour le sergent...Non pas tout, bien évidemment que non, mais il pouvait déjà placer un nom sur ces personnes qui se trouvaient devant eux.
  • “Qu’est-ce qu’ils foutent ici ?” - se demanda Bender.

Les nouveaux arrivants montrèrent le bout du couloir, dans leur dos, et le sergent vit débarquer deux docteurs. Après quoi 11 d’entre eux disparurent à nouveau ne laissant que deux mercenaires sur places.
  • Faites de la place – leur demanda l’un des toubibs, le plus haut gradé, visible au deux bec sur l’épaule gauche.


  • Hey qui êtes vous ? c’est mon patient ! – réagit hostilement Jess en refusant de bouger
  • Ne le touchez pas !!! - hurla Raby en devenant physique et agressive.
  • C’est pas vrai, qu’est ce qu’ils foutent là ? – demanda Maki qui n’en croyait pas ses yeux.
  • Du calme tout le monde, Jess laisse les faire ce sont nos gars - dit Bender en voyant que ceux en face devenaient nerveux. Ils avaient demandé de rester silencieux et tout ce bruit commençait à les agacer
  • Comment ça nos gars ? - demanda Jess
  • Longue histoire - répondit Bender en essayant de couper court - Laisse le faire Jess.
  • Quel est son nom ? – demanda l'aide en se trouvant une place à côté du blessé.
  • Sean... Sean Degrouve – répondit Jess en se faisant violence.  

Les docteurs aux insignes verts, s'affairèrent autour de Degrouve toujours inconscient, puis l'un d'entre eux détacha la bandoulière qu'il avait sur le dos et d'une pression sur un des quatre bouton, le sac se déploya en un couchage. Une fois ouverte, cette dernière dévoila plusieurs liens pour immobiliser la personne à l'intérieur. L'omnipraticien qui dirigeait l'équipe médicale scanna son patient et secoua la tête. Ce n'était pas bon du tout...
Jess n'avait eut le temps que d'opérer les soins d'urgence. Extirper Sean de l'armure avait été un véritable calvaire au vu de l'état de cette dernière. C'était un miracle qu'il soit encore en vie, un miracle largement du à la constitution solide du mercenaire. Quant aux autres raisons de ce miracle, eh bien il n'y en avait pas forcément besoin vu qu'il est de la nature même d'un miracle de demeurer mystérieux. Peut être qu'il y avait une certaine volonté de...Non, disons simplement que c'est un miracle.

Le plus dur était d'extirper Degrouve sans le secouer, et pour cela il avait fallut scier le métal au scalpel sonique. Une tâche qui demandait beaucoup de précision de la part du jeune chirurgien. En certains endroits le métal était plié au point de fusionner avec la chair surtout du côté du dos. Des fragments étaient profondément enfoncés et avaient probablement perforés le muscle ilio costal thoracique droit, les obliques, les releveurs dorsaux également. Autrement dit l'épine dorsale était touchée

- "Bon sang !" - fulmina Jess perlant de sueur. Il ne devait commettre aucune erreur pour limiter les dégâts organiques. Il n'y avait pas besoin d'alourdir les opérations chirurgicales qui allaient suivre pour la reconstruction de la colonne vertébrale, entre autres. Il voulait éviter au maximum la nécessité d'employer des implants bio-mécaniques, quelques fois ça ne donnait rien de bon...
Une fois les pièces dégagées, le jeune chirurgien demanda à ses collègues de former un cercle et d'évacuer la chaleur des armures vers l'avant pour former une sorte de bulle atmosphérique de chaleur. Les mercenaires n'avaient pas d'autres solutions pour préserver leur collègue du froid mordant, même ici, loin sous la surface. Et puis enfin ils virent le visage de Sean, celui d'un trentenaire aux yeux gris. Il était un beau jeune homme comme il s’en faisait rare, aux cheveux noirs tombant sur épaules, la mâchoire sculptée, les traits fins, et sur le front était dessinée la ride du sourire... Sean était allongé avec la bouche et le nez imbibé de sang, et l’abdomen…Il était terrifiant à regarder. C'est à cet instant que les autres apparurent de nulle part...

L'omnipraticien venait de finir son scan et secoua la tête:
  • Votre collègue, Sean, a: plusieurs côtes brisées, une sérieuse hémorragie internes, un des poumons perforé, la colonne vertébrale sciée au niveau de la troisième vertèbre lombaire...
  • Ça je le sais déjà ! Il faut l'opérer de tout urgence au lieu de perdre du temps ! Serg c’est qui ces mecs ? - demanda Jess énervé en laissait un regard noir à ces pseudos médecins.
  • Black owls - répondit Maki
  • Black owls ? C’est donc vrai ? - dit Raby abasourdie. Les rumeurs à leur encontre n’étaient pas des plus plaisantes.
  • Ouais c’est vrai - répondit Bender en fixant les mercenaires de noir vêtu, qui restaient figés comme des statues - Faites de votre mieux pour le sauver - demanda Bender
  • Ne vous en faites pas, il sera remis à neuf - répondit l’omnipraticien en faisant signe à son collègue.
  • Par contre - les arrêta Jess - Je suis son chirurgien assigné et je participerai à l'opération. Toutes décisions chirurgicales devront passer par moi et c'est non négociable.
  • Vous ? - fit l'omnipraticien avec une pointe de dédain mal camouflée.
  • Oui moi - affirma le jeune toubib
  • Je suis du même avis - le soutint Raby. Elle ne voulait pas laisser son ami aux soins d'inconnus, surtout pas eux. A en croire les rumeurs ils étaient sans scrupules. La lie de leur organisation...Ils étaient une fable qu'elle refusait de croire.
  • Euh vous comprenez que si on perd du temps à discuter sur le sujet votre collègue risque de mourir ? - demanda le docteur presqu'en rigolant. Qu'est ce que ces imbéciles croyaient qu'il allait bien pouvoir lui faire ?
  • Malheureusement c'est un jeune homme têtu - certifia Bender
L'omnipraticien jeta un regard au chef du peloton de Black owl, ce dernier haussa les épaules comme pour dire que ce n'était pas ses oignons.

La discussion aurait pu s'éterniser si ce n'était les coups de feux qui retentirent plus loin dans le couloir. L'atmosphère devint subitement plus tendue, tout le monde regarda dans cette direction et les quelques bruits qui en provenaient ne rassuraient personne.

- Votre condition est acceptée, nous devons partir - dit le black owl d’une voix étrange, presque métallique. « Un cyborg ? » ou un « augmenté ? ». La différence générale s’accordait sur le fait que les cyborgs préservaient leur intelligence humaine. Mais de manière volontaire ou suite aux augmentations ont perdu leur capacité à ressentir les émotions, leur ôtant leur humanité. Alors que les augmentés pouvaient encore ressentir la joie, la colère, la frustration, et tout ou partie du spectre émotionnel définissant l’espèce humaine. Ce phénomène est également appelé: syndrome traumatique de transhumanisme ou STT

Les médecins mirent Sean dans le sac et l’attachèrent convenablement. Après une pression sur le deuxième des quatre boutons le sac se gonfla de telle sorte que le corps de Sean était fut comme un I, i comme immobile.

  • Nous allons devoir vous demander de placer ces appareils à l’arrière de vos casques – leur demanda le même mercenaire, sur un ton calme qui ne correspondait pas à l'ambiance de lutte en arrière plan. Il y avait même comme des explosions...
  • Je vois – répondit Bender en prenant l’objet rond qui leur a été distribué. C’était une mesure extrême mais c’était comme ça que les «Black Owls » opéraient, la paranoïa était l’essence même de leur existence.
  • "N'y voyez qu'une simple question de protocole" - était probablement ce qu'ils allaient leur dire. Bender avait déjà vu la profession à l'oeuvre de par le passé.
  • Ce n'est qu'une question de protocole, il n'y a aucune raison d'être sur vos gardes - entendit il comme il l'attendait ce à quoi le sergent ferma les yeux si fort qu'il en eut mal au crâne
  • "Merde !!" - pensa t il. En général rien de bon ne sotait après ces quelques mots qui étaient comme une incantantion magique, justifiant toutes les horreurs possibles et imaginables: "protocole".


Ils avaient foutu les pieds dans une situation compliquée et devaient désormais faire très attention. Prit de court, le sergent n'avait pas mille solutions en tête. Juste une qui était bancale à son goût mais que faire d'autre ? D'abord éviter de leur faire croire qu'il était complètement stupide. Cette condition montrait plutôt qu'il n'avait aucune utilité, qu'il n'était qu'un boulet. Bien au contraire, leur montrer qu'il était prudent. Leur montrer qu'il comprenait la situation et les risques et donc qu'il n'était pas un danger. Autrement dit qu'il était suffisamment futé pour qu'il y ait les bases d'une future "discussion". Les caméras les avaient enregistré en train de fouiller, peut être même qu'ils avaient accès à leur fréquence radio...Il y avait juste une particularité que le sergent essayait de garder à l'esprit: en règle générale l'information était le pouvoir mais face à une organisation basée sur l'intelligence l'absence de curiosité était indispensable...Ce qu'il voulait que les hiboux noirs comprennent était ceci - "Je ne veux pas d'emmerde. Ne me prenez pas pour un con je sais très bien que je dois fermer ma gueule. Soignez juste mon gars et on se tire ailleurs"- et à haute voix il demanda
  • Vous êtes sous le commandement du “quernum” Dreïfus mazino ?

Le mercenaire resta silencieux pendant une seconde ou deux, en arrière plan les sons montaient en intensité. Les white owls ne voulaient même pas imaginer ce qui pouvait bien s'y passer.
  • Du  “quernum” Maximilian Dreïfus – répondit le black owl.

La réponse était la bonne, le quernum Maximilian était le co-fondateur des owls et l’instance absolue des Black owls. Peu de personnes le savaient, et encore moins de personnes connaissaient son nom complet. Il fallait être membre de l’ordre, et encore... Bender le savait parcequ’il connaissait les personnes à l’origine des Owls: Ivan Dragnoff et Dreïfus Maximilian. Deux légendes de la grande guerre...

Que comprendre ici ? Ces personnes étaient donc suffisamment haut placées pour avoir accès à cette information. Ce qui voulait également dire que cette installation était non seulement importante mais aussi sous le contrôle direct de Dreïfus. Ce qui voulait également dire que rien de ce qui s'y passait n'échappait à son contrôle. Ce qui impliquait donc que le massacre qui avait eut lieu entre ces murs avait était commandité par le quernum lui même. En réfléchissant un peu plus il était évident que ce qui se passait entre ces murs était jugé suffisamment secret pour être sous la juridiction de la "loi du silence" ? Donc leurs vies étaient également en danger... Mais dans ce cas pourquoi venir les aider ? Ou ce n'était qu'une coïncidence ? Non les médecins étaient là pour aider Sean...

Perdu dans ses pensées et ne voyant que faire d’autre pour se débarrasser de la lourdeur sourde dans sa poitrine, cette sensation imminente de catastrophe ou peut être juste la douleur due à une côte brisée… Le sergent continua avec son "plan" intuitif.
  • Allez-y les gars, il n’y a rien à craindre – leur dit-il et sans qu’il puisse expliquer pourquoi il eut un pincement au cœur.  

Le sergent plaça l'objet à l'arrière du casque et sa visière s'obscurcit immédiatement, l'empêchant de voir quoi ce soit devant lui. Le son fut également drastiquement étouffé, il n'y avait en ce monde plus que lui et le bruit de sa propre respiration qui s'accélérait. Chaotique, apeuré, son souffle devenait irrégulier sans qu'il puisse même expliquer pourquoi.
Certes les black owls étaient des assassins mais il n'y avait aucune raison d'être dévoré par l'anxiété tant qu'ils montraient qu'il était dans leur intérêt de ne rien faire de stupide. Les white owls et les black owls faisaient parti de la même organisation après tout. Cependant entre ce que la logique dictait et le cœur murmurait il y avait souvent une différence qui ne pouvait s'expliquer...

Son équipe s’exécuta et plongea également dans une isolation sensorielle pesante. Ne rien ressentir, ne rien voir, ne rien entendre, était une expérience dangereuse qui avait rendu un bon nombre de personnes complètement folles. Bien évidemment le procédé prend un certain temps avant que la raison ne commence à flancher...

Une fois les transirteurs (appareils paralysant les systèmes sensoriels des armures) fixés, le groupe entama une longue marche au cours de laquelle il y eut juste un événement étrange. La température baissa drastiquement à un moment donné avant de revenir à la normale. Ce n’était pas une simple baisse de 2 ou 3 degrés, mais de 20 à 30 à l’intérieur de l’armure, ce qui signifiait que le froid à l’extérieur devait être simplement insupportable.
  • "Est ce qu’on est à l'extérieur ?" - pensa Bender - "Non, non ce n’est pas possible" - Peut importe combien de temps il pensait s'être écoulé, il était d'office trop court pour un tel exploit. Et puis à la surface l’hydre devait être encore en train de rager. Malgré le fait qu’ils devaient être à des centaines de kilomètres du vermisseau abandonné, le phénomène météorologique pouvait couvrir une bonne partie de ce continent, des milliers de km, et durer des semaines.


Ne trouvant pas d'explication logique, le sergent repris le compte de ses pas. Non seulement pour avoir une idée approximative de la distance parcourue, mais également pour se donner l'illusion de tenter quelque chose, de porter les chaînes à ses conditions.


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