Et qu'est ce que cette "transcendantalité" pouvait bien impliquer ? Un danger, une anomalie biologique, une suppression des limites imposées sur le corps humain. La créature pouvait bander ses muscles, se jeter sur le géant de métal et le surprendre par sa vitesse, mais rien ne garantissait qu'elle en arrive à atteindre la personne à l'intérieur. Et il était là, le cœur du problème.
Par mesure de prudence elle décida de l’ignorer, pour l’instant. Une fois la phase 3 réalisée alors tous ces jeux, toute cette prudence, deviendraient inutiles. Toute leur volonté de résistance fondrait comme neige au soleil. Ils tomberaient tous à genoux devant sa magnificence, suintant de désespoir.
Le lézard rampait d'ombre en ombre, en restant à l’écart de la lumière, usant de sa célérité pour se débarrasser de tous ceux qui pouvaient la gêner, de tous ceux qui pouvaient risquer de la voir. Les manutentionnaires qui triaient des caisses, les mécaniciens qui réparaient les navettes, les avitailleurs qui ravitaillaient les appareils... Tous ces mouvements suggéraient qu'une expédition était en train de se monter. Une expédition qui allait devoir échouer.
Il était inconcevable que les machines s'envolent où que ce soit, alors la créature sabota les deux moteurs: le premier était au sommet des appareils où se trouvait une bosse, et le second en dessous: sous la baie cargo. Les nanocites dans son organisme lui murmuraient toutes les informations nécessaires pour comprendre la technologie et également la protégeaient en lui permettant de se cacher de cette dernière. Tant que son sang coulait dans ses veines, aucun système de détection ne pourrait jamais l'apercevoir.
C'est pourquoi la créature ne prêtait attention qu'au géant de métal, plus précisément au pilote. Car ce que les machines ne pouvaient percevoir, le cerveau, lui, pouvait capter. Cela faisait également partie de cette "exceptionnalité". Si le lézard était capable de sentir la menace que représentait moineau, dans une certaine mesure, il en était de même pour la pilote. Du moins elle avait tout intérêt à pouvoir le sentir, car cela démontrerait de la "qualité" de l'individu.
Allongées sur la troisième navette sabotée, la créature observait les signes d'attention. Avait elle raison ou non de se méfier de cette proie ? Le lézard commença à montrer des signes de doute. Il sorti les griffes qui pénétrèrent le métal comme du papier, et commença à envisager sérieusement de se débarrasser de cette gêne. Cependant, à cet instant, la tête d'hibou se tourna dans sa direction supposée, et le géant déploya toutes ses armes qui jaillirent de son dos comme les épines d'un porc-épic.
- "Hi HI HI SSS ! B I E N ! O N S E R E V E R R A B I E N T O T !" - promit le monstre en préférant retourner à l'étage supérieur. L'humaine était effectivement dangereuse alors autant progresser à la phase suivante pour pouvoir savourer leur détresse comme de l'ambroisie.
La pilote savait qu’il y avait exactement 186 personnes dans ce hangar en ce moment, et sur ces 186, 44 avaient disparus dont 18 de ses hommes qui ne rendaient pas de signaux vitaux.
Dès les premiers signes de "disparition", il était évident qu'ils n'étaient pas seuls. Que cette abomination s'était frayée un chemin sur son territoire, néanmoins malgré tous les calibrages de ses systèmes de surveillance, la bête échappait à son visuel. Rien d'étonnant,vu que même Juvianne ne pouvait repérer sa présence, ce qui n'avait absolument aucun sens.
A chaque bip, à chaque nouvelle mort de ses subordonnés, Sparrow plongeait de plus en plus profondément dans la "zone". Ce endroit inaccessible au commun des mortels où la concentration touchait, selon les dires, le domaine du surnaturel. Le cerveau entrait en une sorte de surbrillance, fonctionnant beaucoup plus vite mais, cette intrusion dans le jardin divin avait un coût. Ce dernier sécrétait une substance toxique qui, à forte dose, créait une réaction similaire à la lobotomie. Mais quel autre choix avait-elle ?
- “Sam, steph, donnez moi votre force” - se récita-t-elle sa prière habituelle en balayant le hangar de sa nouvelle vision. Le lance missile sur son épaule gauche et sa gigantesque mitraillette sur l’épaule droite étaient prêt à libérer l'enfer. Pour autant, malgré un plongeon encore plus profond, il n'y avait aucune trace.
- Sparrow , nous avons découvert des traces de griffes sur les navettes. Les moteurs sont HS - reçu-t-elle un appel
- Les moteurs ? Sur toutes les navettes ? - demanda cette dernière.
- Non, juste sur trois d'ente elles...
- Visuel ! - ordonna t -elle
- Une seconde - entendit-elle avant de recevoir une demande de visuel partagé montrant une des scènes de sabotage.
- Très bien. Ne relâchez pas votre vigilance - ordonna-t-elle avant d'appeler Morel par techno-pathie, par la pensée convertie en signaux qu'une IV pouvait comprendre - Ici moineau, les navettes ont été sabotées
- Répétez ça ? – demanda Morel et elle senti de l'incrédulité dans sa voix. Ce qui était compréhensible, car il était difficile de concevoir une forme d'intelligence dans ce comportement barbare.
- Il y a des traces de griffes, les moteurs ont été détruits - annonça-t-elle
- Je rêve où elle vient d’utiliser une tactique de guérilla – dit Morel abasourdi. Mais e n'était pas si incroyable, durant ses années de service elle avait croisé plusieurs spécimens d'animaux particulièrement malin. Surtout dans les zones décolonisées...
- Moineau, je vais faire descendre chasseur 3, il pourra traquer cette saloperie. Il est impossible de la localiser avec les moyens conventionnels.
- Très bien - répondit elle en coupant la communication. Il est vrai que les moyens conventionnels étaient inutiles, et peut être qu'il fallait un monstre pour trouver un monstre... Néanmoins le mot guérilla l'avait fait tiquer plus que de raison. Elle y avait penser, mais sans s'y attarder, au concept de guérilla. Pourtant c'était quelque chose qui aurait du lui sauter aux yeux. Elle, plus que tout le monde ici, connaissait le principe de guérilla - "est ce que j'ai occulté mon enfance ?" - se demanda-t-elle surprise que son cerveau lui fasse un tel tour. Ce fait était inquiétant, mais il y avait plus important. Elle savait où la créature allait frapper maintenant qu'elle avait immobilisé leur moyen de locomotion. Le comportement du lézard n'était pas complètement explicable mais il commençait à avoir un semblant de sens - A tous les black owl dans le hangar, remontez immédiatement vers la salle des générateurs - commanda sparrow
La créature laissa le bruit des machines, des pas de course et des cris, son objectif ici était rempli. Il ne restait qu’un engin de toute façon, elle pouvait s’en occuper au besoin plus tard. Pour l’instant il fallait trouver un moyen de les rendre encore plus vulnérables et son instinct artificielle lui conseillait de couper l’électricité, ce que son instinct naturel approuva volontier. Une rare occurrence pour son esprit.
Les créateurs du programme GENOCIDE essayèrent de la rendre complètement docile face au programme, à l’image d’une machine organique, mais son entêtement était exceptionnel. Il dépassa largement toutes leurs prévisions, qu'un être doté d'un ego pareil puisse exister était des plus troublant. Le mieux qu’ils arrivèrent à faire était de transformer le programme en support jusqu’à la phase 3, après tout il était inutile de la pousser à tuer car de par défaut, cet ego voulait voir le monde brûler et s'écrouler sous ses fondations. Il ne fallait jusqu'à pousser légèrement et au delà, au delà ils eurent le déplaisir fortuné de rencontrer quelque chose d’autre…
En privant tout ce petit monde de lumière, elle aurait terminé sa cuisine chimique. Il ne resterait plus qu'à passer à la dégustation, et le premier sur la liste allait être son humain préféré. Certains préfèrent laisser le meilleur pour la fin, mais la créature préférait savourer le meilleur tout de suite. Elle en salivait déjà d'avance sans pouvoir se contrôler.
Elle avait déjà passer les premières heures à fouiller l'installation. Elle savait exactement où se diriger, et de plus elle avait sa langue qui jouait les radars.
Vu que l'électricité circule d’une borne positive vers une borne négative elle avait donc une direction. Et pour trouver ce sens, la créature pouvait se fier aux très légers picotements sur sa langue, aussi légers que électricité statique qui maintient les poils debout.
Autrement dit, elle pouvait avancer les yeux fermés. Par contre le lézard ne pouvait s’empêcher d’être intrigué par un détail : il avait l'impression d'être observé depuis le départ.
Cette impression considérée comme ridicule, commençait à devenir une certitude. Et la sensation était des plus désagréable, comme des tapes incessantes sur la nuque, ou plutôt comme une goutte d'eau qui s'écrasait de manière perpétuelle. Il y avait de quoi le rendre complètement fou. Qui pouvait bien oser s'imposer ainsi à lui ?
Il y avait clairement une brise particulière qui balayait la surface de ce monde, et cela il l'avait senti en pénétrant dans l'atmosphère de Meliacor. Même enchaîné à l'intérieur de l'hypocrite, ce truc commençait à lui taper sur le système. Il pouvait y sentir ce vent de folie qui l'excitait comme un enfant à la veille de Noel, lui donnant la force de briser les entraves mentales fragilisées. Et la source de cette anomalie ainsi que les yeux qui le scrutaient étaient vraisemblablement liés. Une erreur outrageante...
Le lézard conclu que quelque chose d'extrêmement dangereux rait dans les parages, quelque chose de familier. Mais au final, malgré ce coup de pouce indirect, quelque soit la nature de cette entité, elle n'était qu'une proie de plus. Car il n'y avait de place que pour un mâle alpha sur ce territoire.
La créature évoluait désormais à la surface, après avoir constaté que les ventilations étaient piégées. Les humains savaient que malgré sa taille, elle arrivait quand même à se mouvoir dans les conduits étroits grâce à l'élasticité de son corps. Ils essayaient désespérément de lui limiter ses options.
Malheureusement pour eux, il y a avait suffisamment d'espace dans les étages pour lui permettre de se cacher ou plutôt d'attendre sa digestion. Cette dernière pompait énormément de calories et l'alourdissait considérablement alors de temps en temps il lui fallait s'allonger quelques minutes. Une tanière aurait été un atout non négligeable alors que là, elle était obligée de rester en mouvement tout le temps.
L'une des premières chose que la créature s'était promise une fois son évolution entamée, une fois qu'elle aurait suffisamment ingurgité de bio masse, était de dévorer ces chiens galeux ainsi que le pilote à l'intérieur de la poupée de métal. Il fallait juste un petit peu de patience...
D'ailleurs, elle ne pouvait comprendre comment ces choses arrivaient à la pister ? Son sang, non, son organisme devait être intraçable selon les commentaires vantards des concepteurs. D'expérience, elle n'avait également jamais... jamais ? Il y avait cette fois où elle avait été obligée à prendre la fuite, par mesure de prudence. Il y a longtemps elle avait rencontré quelque chose d'inexplicable, quelque chose qui sentait... Quelque chose qui avait une odeur similaire à ce vent de folie qui soufflait entre ces couloirs mais plus fort, beaucoup plus fort.
En faisant ce rapprochement, le lézard pu sentir son pouls accélérer. Il pu sentir l'autre, son étoile noire, bouger de nervosité. Mais cette nervosité n'était pas liée à la peur, mais à l'éventualité de régler un vieux compte. Mais pour l'instant elle devait se focaliser sur sa mission.
Les quelques humains à têtes d’oiseau qu’elle croisait finissaient démembrés puis en casse croûte. Les quelques barrages érigés dans le folle espoir de lui interdire l’accès n’étaient qu’une autre perte de temps, et pliaient sous sa force. Le seul problème, vraiment, étaient les canidés de glace qui rodaient toujours pas loin. Ils arrivaient à la pister à l'aide de leur odorat ? Était ce possible ?
A la température que ces choses dégageaient les molécules odorantes étaient grandement affectées et uniquement une fraction d’entre elles pouvaient être traitées, ce qui au final résultait en une défaillance d’information, et une image grandement incomplète. Pister avec ce niveau de détail était complètement ridicule. C'était comme demander à un sourd et muet de dessiner ce qui se trouvait devant ses yeux.
Néanmoins, ces étranges zoohumains avaient une physiologie différente et pouvaient percevoir les températures, non, non... Pas les températures au sens courant mais les agitations thermiques des particules dans l’atmosphère environnante.
Chaque personne avait ses subtiles, très subtiles, interférences thermodynamiques. Des empreintes thermiques que seuls leurs sens pouvaient capter. Et c’est de cette manière qu’ils traquaient leur cible, grâce au filet particulier de perturbations thermodynamiques laissée dans son sillage. Les canidés pouvaient le suivre avec une facilité certaines, après tout pister un éléphant dans un magasin de porcelaines n'avait rien de complexe.
Le monde que leurs sens combinés peignait ne pouvait être conçu d'une quelconque façon par un humain. Le niveau de détails fournis ne pouvait être traité par un cerveau d'origine humaine même après mutation, ou du moins pas par cette méthode. Le monde subatomique était bien trop lourd pour l'analyser dans sa plénitude, et ce fait jouait grandement dans leur instabilité.
Cependant même si les z’hums du projet Fenrir arrivaient à traquer “Genocide”, ce dernier était comme une mouche qui n'arrêtait pas de voler partout. Il était suffisamment rapide pour créer de la distance et rester toujours hors de portée. Les chasseurs l'avaient suivi dans toute l'installation sans jamais pouvoir la rattraper. Ils n'arrivaient que bien trop tard sur les scènes de carnage
Et un tel tableau se peignait encore devant la salle des générateurs faiblement protégée. La créature se fraya un passage dans les viscères de ses proies, en sentant son intellect être insulté. Elle se retrouva au milieu d’une salle colossale, presqu’aussi grande que le hangar, entourée de gigantesques machines qui faisaient un boucan d’enfer et occasionnellement crachaient des arcs électriques: Des générateurs plasmiques.
Elle laissa libre court à sa rage en détruisant le maximum de ces énormes cylindres et l’obscurité s’abattit en un instant. La bête poussa un hurlement de joie qui avait retentit en écho à des kilomètres à la ronde. Elle pouvait déjà imaginer la panique, la peur. Elle pouvait déjà entendre les cris de ses proies, elle pouvait déjà... Mais la joie fut de courte durée car les lumières revinrent quelques instants plus tard, alors qu’elle ressortait complètement excitée.
Cette occurrence fut similaire à une douche froide. Confuse, elle s’assit au milieu des restes humains en se grattant la tête pour réfléchir à ce qui venait de se passer, pour réfléchir également à un plan. Trouver l'autre source d'électricité ? Pourquoi faire ? Et si il y en avait plus ? Est ce que c'était vraiment utile ? Des questions pleuvaient dans son esprit tourmenté, mais lentement ces bulles d'idées explosaient pour n'en laisser une. La créature se lécha la gueule recouverte perpétuellement de bave et opta pour son festin qu'elle n'avait que trop repousser.
L'égo, l'aspect que la machine avait essayé de subjuguer, venait de rejeter complètement les directives. La créature avait si faim qu'elle sentait son estomac se tordre douloureusement. Pourquoi perdre du temps à réfléchir alors que la viande était là sous son nez. Pourquoi recourir à cette prudence alors qu'elle était l'organisme le plus dangereux ici ? Pourquoi patienter alors qu'il pouvait passer à la phase suivante après les festivités ? Ridicule !
En lançant son rire guttural et terrifiant, le lézard se rua en direction d'une zone d'attroupement d'humain: la banque, ou plutôt le bunker du secteur 22. Il était pressé de retrouver une connaissance qui allait probablement s'effondrer en larmes à leurs retrouvailles. En anticipant cette très prochaine rencontre, le lézard explosa en fou rire.
Sur le chemin, elle ne croisa qu’une poignée d'humains qui tombèrent sous ses morsures traversant les armures comme des barquettes de plomb, ou ses griffures, ou sa queue qui pouvait les fendre en deux.
Ces derniers étaient en pleine conversation agitée, au point où quelques uns en vinrent aux mains.
- FICHEZ MOI LA PAIX ! JE NE RETOURNE PAS LA BAS !
- C'EST UN ORDRE ! TU REVIENS QUE TU LE VEUILLE OU NON !
- AH OUAIS ? ESSAYE UN PEU POUR VOIR ! Tu remarqueras que je ne suis plus un gamin !
- Dedrik !!
- ILS N'ONT MÊME PAS DE MASQUES ! ET VOUS ÊTES OK AVEC CA ? HEIN ?
- Hey arrêtez de crier. On a des ordres et puis c'est tout. Il faut arrêter cette chose peut importe les moyens...
- Peu importe les moyens ! Hmpf ! Vous êtes tous complètement pourris jusqu'à la moelle !
- Ah ouais ? ET depuis quand tu te prends pour un chevalier blanc ? HEIN ?! T'es aussi pourri que n'importe lequel d'entre nous ! Tu te rappelle la Pelisie ?
C'est là que la bagarre commença, peut être parce qu’une vérité n'avait pas été acceptée, ou ne voulait être acceptée et ne pouvait être oubliée. Le lézard était ravi d'être témoin car son travail portait ses fruits et les nerfs cédaient sous la pression. La panique et la frustration explosaient à la surface malgré leur professionnalisme, et la structure des humains commençait à s'écrouler. De plus, ce chaos libérait des phéromones qui parfumaient l'air comme des épices, ouvrant l’appétit pour de la gloutonnerie.
Cependant, ces pathétiques vers de terre lui donnaient l'impression d'être en trop. Alors pour rappeler qu'ils avaient d'autres problèmes qu'un manque de synergie, le lézard racla un petit peu ma gorge, comme pour dire
- A H E M !
Les Black owls se retournèrent face à ce son inconnu et n'eurent le temps que de penser un juron. Ils n'avaient personne d'autres qu'eux même à blâmer pour cette fin expéditive et brutale. Après tout qu'est ce qu'ils faisaient là tous seuls alors qu'un grand nombre de spectres, plus d'une centaine attendaient sans bouger à quelques mètres, dans la chambre juste au bout du couloir. Et il y en avait un bon nombre également en demi cercle autour de cette pièce.
Pourquoi ? Un piège ? A cette idée, Génocide ne put s’empêcher d’esquisser un sourire grotesque. Pensaient-t-ils pouvoir la piéger ? Pensaient ils pouvoir la surprendre ? Il n’y avait plus d’échappatoire, ils n’y avait plus d’espoir. Surtout pas après le festin qui l’attendait de l’autre côté de ce mur, surtout pas après la chimérisation.
Le monstre se colla contre le mur qui se séparait de ses proies en respirant lourdement, salivant de la bave épaisse toxique. Au contact épidermique il étudia la solidité de cette défense qui avait un bon blindage, près de soixante centimètres de béton renforcé enchevêtré par des structures cristallines métalliques cubiques dense. Ce mur devait être théoriquement aussi dur que du diamant, mais ce n'était que théoriquement. Dans la pratique, d'une frappe des deux mains à l'image d'une massue, une brèche fut ouverte. La chambre trembla sous l'échange d'énergie et la poussière ainsi que les débris furent projetés à l'intérieur, comme des projectiles, blessant les plus fortunés et tuant les autres, ou peut être l'inverse.
Surpris, choqué, effrayés, paniqués... Les civils tournèrent la tête pour voir ce qui était en train de se passer. Et se décomposèrent, en entendant le rire provenir de la brèche.
- HI HI HI SSS !!!
Le monstre soigna son entrée. Il passa d’abord une patte en griffant le béton le plus bruyamment possible. Lorsqu’il fit passer la deuxième et poussa pour agrandir le trou fléchissant sous l'effort; la poussière commençait à se dissiper et les personnes à l’intérieur purent la voir dans tout sa glorieuse et horrible forme. Submergés d'émotions, les larmes coulèrent d'elles mêmes emportant avec elle les dernières miettes d'espoir.
Ferreto poussa un soupir en se frottant énergiquement le crâne sans égard pour son cuir chevelu. Il se rassit les jambes tendues, les mains placées derrière pour le soutenir, comme pour contempler un ciel inexistant. Il essaya de garder un semblant de calme, mais à l'idée qu'il venait encore de le faire, il venait encore de guider la bête. A l'idée qu'il allait encore l'entendre mastiquer les os et la chair, son esprit ne put le supporter...
Satisfaite de son entrée, le lézard poussa un sifflement perçant qui fit vibrer l'ensemble des molécules présentes. Le résultat fut l'éclatement des tympans de tous les civils et une augmentation de la chaleur ambiante. Cet exploit thermodynamique fut suivi par son rire ainsi que des hurlements de douleurs et de panique lorsque les premières gouttes de sang coulèrent des oreilles, des yeux et des narines. Pourtant les têtes de piafs restèrent immobiles.
A ces sons exquis, la bête perdit l’esprit et toute mesure de prudence qui lui restait encore. Elle était excitée au delà de ce qu'elle pouvait contenir, et se retrouva comme un enfant au milieu d'une chocolaterie gratuite. Elle plongea dans la foule pour commencer son bain de sang.
La salle dans laquelle ils étaient enfermé était énorme, et pouvait accueillir bien plus que les deux cent et quelques personnes présentes. C’était un des 3 bunkers conçu pour faire face au danger que pouvait représenter le projet Fenrir, au cas où le projet devienne incontrôlable. Les black owls l'avaient déjà été utilisés lors de l’incident il y a de cela 7 mois et qui leur avait coûté 99 % de leur stock de sujets de test: "la fuite des Fenrirs". Et ils comptaient la réutiliser pour arriver à leurs fins.
Alors que la créature était au 7ème ciel, excitée par les hurlements, le chaos, le goût des tripes dans la bouche et le sang chaud coulant le long de sa gorge et maculant es écailles, giclant partout comme des jets de peintures sur une toile. Dans cette orgie de mort, le genoux du lézard flancha soudainement le faisant glisser sur le sol.
Il se leva difficilement, les pattes tremblaient si fort qu’il lui était pratiquement impossible de tenir debout. Même sa gorge était prise dans réflexe nauséeux. Quelque chose ne tournait pas rond… Le lézard regardait impuissant comment ses proies se tenaient la gorge, pissaient le sang de tous les orifices et vomissaient leurs organes liquéfiés. Leur peau commença à s’assécher et flétrir avant de prendre l’apparence et la couleur de vieux pruneau. Il n’y avait que les têtes d'oiseaux qui se tenaient debout.
Pour une raison étrange, les black owls parurent choqués par ce qu’ils voyaient autour d’eux. Après tout c’était leur gaz.
- Qu’est ce qui s’est passé ?! - demanda Morel à ses opérateurs
- Le gaz... Il y a quelque chose qui a cloché avec le gaz
- Quoi ! Qu'est ce qu'il a le gaz ?
- Il a fonctionné sur les humains préférum - répondit un cyborg
- Fait chier ! …Pas maintenant Akiro ! Et la cible ?
- Elle est debout !
- Le fils de pute est coriace. Bon vous savez quoi faire ! Finissez le boulot et nettoyez moi tout le bordel ! - notifia Morel sur un ton dégoûté. Il n'avait apparemment pas apprécié ce déroulement des événements, mais ce n'était clairement pas au point de le déstabiliser. C'était comme s'il venait de marcher dans la boue avec des chaussures neuves, énervant mais pas bouleversant.
- A vos ordres ! - répondirent les black owls en passant en mode professionnels. Les états d'âmes allaient attendre. même si ils avaient été témoins de quelque chose d'horrible, voire traumatisant, la mission passait avant tout.
Sans attendre les premiers signes de mouvements du monstre, les mercenaires ouvrirent le feu de tous les côtés équipés de balles perforantes et cinétiques, mais cette fois les choses étaient légèrement différentes. Les balles ricochaient des écailles soutenues par l’épiderme qui avait durci ainsi que par la barrière de muscles plus dense que l’acier. Le lézard avait ingérer suffisamment de bio masse pour le pousser aux 2/3 de son seuil de métamorphose, le plus complexe à combler.
Il fallut quelques secondes avant que les uniques nano machines à l’intérieur de son organisme ne purgent le gaz toxique. Ces petites merveilles travaillaient sans relâche depuis le début de sa métamorphose et l’activation du programme GENOCIDE. Mais elle se releva bien avant la fin de l'épuration. Elle était mue, et animée par la colère, une colère noire !
La raison de sa colère était limpide. Ils venaient de lui ôter la viande de la bouche et il n’y avait rien de pire pour transformer le plus doux des toutous en boule de rage. Sauf que là, il s'agissait d'une bête complètement psychopathe, conçue et éduquée pour une seule chose: dévorer !
Malgré les tirs, malgré le G0t0n7 la créature se releva et rechercha dans la marée de biomasse à ses pieds, d'humains rendus liquides d'os aux organes. Elle rechercha ce qui restait de Ferreto, une bouillie parmi d'autres. Heureusement, l'esprit de ce dernier avait craqué, son corps était une carcasse vide sans aucune trace de conscience. Ou malheureusement ? Finir ainsi après les vies qu'il avait échangé contre la sienne, sans même souffrir, était ce une bonne chose ?
Quoiqu'il en soit, la créature s'accroupit, protégeant sa tête de sa queue cerclant de manière espacée son crâne. Puis prit une coupe dans sa paume de cette matière gluante qui était autrefois un homme à part entière et l'avala, mais... Ce n'était pas ce qui aurait du être. Le goût avait été altéré par de la chimie extérieure, par de la mauvaise chimie, par du poison. Elle pouvait encore sentir les différentes hormones mais elles avaient un goût de chiotte.
La créature ne rugit pas son dégoût pour ce gâchis, oh non elle n’avait nul besoin d’exprimer son extrême mécontentement par du son. Son visage ainsi que son CEC étaient suffisamment expressifs pour que tout le monde avale sa grosse salive en imaginant ce qui allait arriver. La distorsion électromagnétique créa une illusion de monstruosité enveloppée par une obscurité totale chez les mercenaires humains. Quant aux cyborgs qui arrivaient à garder la tête froide, ils observaient d'autres changements.
La mâchoire du monstre s'allongea en même temps que la surface maxillaire se prononça en avant. Ses crocs se déployèrent cachant complètement la zone mandibulaire, ne laissant que le menton à découvert. Ses crocs prolongés commencèrent à sécréter un liquide de couleur jaunâtre dont les gouttes furent recueillies par ses griffes.
Les black owls passèrent immédiatement en overclock, poussant leurs armures aux limites de leurs capacités, sacrifiant leur durabilité pour ne serait ce qu'un pour cent de plus de chance de survivre. Elles commencèrent à cracher de l’électricité transformant les soldats en super humains, mais... Malgré leur nombre, malgré leurs équipements, le monstre les immobilisa à coup de griffures et de morsures, et les armures continuèrent à cracher cette électricité jusqu’à ce que les circuits ne grillent. Il ne fallut que quelques secondes pour que le conflit prenne fin, et que les masses métalliques ne s’effondrent sous leur propre poids.
Il est dit que certaines espèces animales avaient la capacité de vous éventrer tout en vous gardant en vie, et se repaître de vos intestins alors que vous étiez encore conscient. C’est une expérience que nul être ne devrait sincèrement vivre un jour, mais entre ce qui devrait être et ce qui ait, il existe un abîme de la taille de l’univers. Généralement ces espèces animales utilisent un poison ou une neurotoxine capable, comme le nom l’indique, d’interagir avec le système nerveux. Il apparaissait donc que les mercenaires n’étaient pas les seuls à user de poison.
La créature, en les mordants, leur injectait une variante de la dendrotoxine qui avait la particularité de bloquer les influx nerveux résultant dans la paralysie des muscles. La morsure en elle-même n’aurait dû être douloureuse que dans la mesure de la chair percée par des crocs semblables à des crochets. C’était le cas dans la nature, mais n’oublions pas qu’elle n’avait absolument rien de naturel.
La morsure en elle-même leur donna l’impression d’être marqué au fer encore blanc de chaleur, et ce n’était que le début. La variante de la dendrotoxine injectée n’ôtait pas simplement le contrôle du corps mais durant la période d’effet elle enlevait progressivement toute perception de douleur tel que celle de la chair brûlée par les arcs électriques générés par les amures dans un dangereux pari qui s’avéra perdant. A part prendre la fuite l'overclock n'avait aucun impact sur le monstre qui était aux deux tiers de son palier d'évolution, animé par la rage d'avoir sa clé pour déverrouiller le reste volée sous ses yeux par ces insectes qui ne connaissaient pas leur place.
Était-ce un un geste charitable des biochimistes à l’origine du projet que d'offrir cette insensibilité aux victimes ? Non, bien sur que non, il n'y avait absolument rien de charitable chez ces individus représentant la tumeur de la science ! Ils avaient simplement implanté une contrepartie. A la fin de l’effet du poison, la douleur n’était pas simplement rendue mais amplifiée crescendo. Cela ne pouvait que démontrer la déviance excessive des maîtres penseurs à l'origine du projet GENOCIDE.
Quoiqu’il en soit, la descente en enfer des black owls qui avaient osé lui retirer la viande de la bouche ne faisait que commencer. La créature avait déjà tout un film qui se déroulait dans son esprit tordu. Elle allait leur fendre la bouche d’une oreille à l’autre, leur trouer le corps comme du gruyère, leur ouvrir les bras en déchirant les muscles et les tendons, les éventrer pour en sortir les intestins avant de les rependre au sol bien en vue, puis leur couper les jambes et les bras par petites tranches en commençant par les doigts.
Ils n’allaient pas mourir d’hémorragie non plus, le venin avait une composante coagulante. Le sang coulait à fines gouttes et s’en vider leur prendrait quinze minutes ou plus mais juste avant qu’ils n’embrassent le repos éternel la douleur allait progressivement leur arriver au cerveau.
Les neuro-inhibiteurs allaient être complètement dissipés par l'organisme et leur sécrétion allait être stoppée. En d'autres termes, ils allaient hurler comme jamais auparavant, comme personne n’aurait imaginé un jour pouvoir hurler et puis ils allaient mourir misérablement d'un anévrisme, d'une arythmie ou d'une explosion cerebro-vasculaire entre autres causes. Si le purgatoire tel décrit par les différentes religions bellicistes existait, alors ces individus étaient sur le point d’en avoir un avant goût.
Pourtant avant que la créature ne transforme son idée en réalité et qu'elle ne se défoule sur les Black owsl, captivée par son fantasme, la glace comme vivante s’empara de ses membres et de son corps. Elle lui enveloppa les jambes et lui saisit les mains, la température était si basse que son organisme ectothermique en fut choqué, puis il y eut un BOOM !
L’explosion vint du sol en plusieurs endroits et la créature prisonnière de la glace étrangement solide, se libéra bien trop tard. Les flammes et l’onde de choc balayèrent tout sur leur passage, libérant ses victimes de leur future agonie. Elle était là la différence entre la fuite des Fenrirs et l’événement présent. La présence d'un deuxième garde fou, des explosifs thermiques... Autrement dit, d'une manière ou d'une autre, les mercenaires étaient prêt à sacrifier tout, même leurs vies, pour arrêter le monstre.
La chaleur était terrible. Les flammes étaient montées à une température légèrement supérieure à 1200°c transformant la boue organique en un véritable marais de flammes.
Pourtant, dans cet enfer ou plutôt dans cette mini géhenne, la créature demeurait encore debout, dévorée à son tour par les langue de feu qui lui collaient à la peau.
Son visage était complètement défiguré et ses yeux complètement liquéfiés. Sa trachée et ses poumons étaient sévèrement endommagé, le cerveau avait été également attaqué par la chaleur, bouillant dans son liquide céphalo-rachidien. Quant au reste du corps, il était complètement carbonisé, les pattes incurvées gravement endommagées: leurs muscles désintégrés, les os brisés noircis, sans parler des lésions internes graves, et autres traumas physiques.
Rien, absolument rien ne devait lui permettre de survivre, du moins rien de conventionnel. Sa vie ne tenait qu'à un fil, malheureusement ce fil était aussi solide que du titane.
Les mains de la créature s'animèrent, ses griffes perforent ce qui restait de sa chaire. Elle se mit ensuite à s'ouvrir écartant les bras de plus en plus et de ce blessure commença à émerger autre chose... Une entité similaire à celle qui l'avait précédé, mais plus maigre, plus fine, et plus, comment dire, différente ?
Malgré sa fragilité apparente semblable à celle d'une nouveau nez, il y avait quelque chose de sombre, de très sombre émanant de cette créature prématurée: diable en éprouvette.
A l'instant de sa naissance, le feu continuait à brûler mais il évitait de la toucher comme apeuré. Les flammes commencèrent à s'étouffer doucement avant que le système anti incendie ne s’enclenche, projetant du plafond une substance pâteuse qui vint à bout du brasier. Juste quelques instants plus tard une armée de black owls se rua à l'intérieur de la pièce pour confirmer la mort de la cible, mais quelle ne fut leur surprise lorsqu'ils tombèrent nez à nez avec la chimère née de l'autophagie.
La créature n'eut d'autre choix, pour progresser sa métamorphose que de recourir à ce procédé suicidaire: autophagie, ou la consommation de ses propres cellules. D'une manière complètement surnaturelle, le lézard avait sacrifié ce qui lui restait de chair et d'os pour libérer la bio masse avalée et transformée en chimère. Si elle ne pouvait plus trouver les nutriments à l'extérieur alors il allait les prendre à l'intérieur et les nanomachines parcourant ses veines s'attelaient déjà à la tâche pour précipiter la phase trois, au prix de son futur. Autrement dit même là, les petits génies dans son sang continuaient à dévorer cette chose pour trouver les calories nécessaires à son fonctionnement biologique.
Cela n'avait aucun sens physiologiquement et scientifiquement parlant, à moins qu'il ne faille regarder sous un angle différent ? Qu'est ce qu'était cette étoile noire !...
De la foule des black owls ébahis par cette singularité, cyborgs comme humains, un mercenaire se fraya violemment un chemin. Il leva ses bras au plafond, tenant entre sa mains deux objets arrondit. Ce drôle de spécimen qui sentait la féminité criait et gesticulait, projetant des ondes émotionnelles qui clouant favorisant à clouer les troupes sur place.
Un geste inutile car la peur que dégageait la chimère était une ancre incomparable. Si seulement Dalanda n'avait pas été obnubilée par ses propres émotions, si seulement elle avait prit le temps de regarder ce qui fut autre fois Cid, son ami, d'un regard impartial. Alors elle aurait vu que les yeux fendus qui la regardaient n'avaient aucune trace de chaleur.
La jeune femme s’approcha de la bête et commença à lui parler, elle essaya de la rassurer, elle essaya de lui sourir derrière son masque en lui disant que tout allait bien se passer. Elle combattait ses propres démons qui lui demandaient de fuir au nom d'une amitié qui n'était plus. Elle cherchait désespérément Cid dans tous les recoins de cette chose, car il devait être quelque part en train de lutter pour revenir. Il devait Mais elle ne rencontra que le vide à perte de vue...
La chimère ne réfléchissait qu'en binaire: elle et sa nourriture. Elle était démunie du sadisme de son prédécesseur mais en échange elle avait une détermination inégalée.
Son corps était encore raidi, engourdit par sa naissance prématurée, de plus plusieurs fonctionnalités de l'organisme. C'est pourquoi elle observait patiemment focalisée sur son monde intérieur.
La chimère choisissait qu'elle bout de sa chair sacrifier en échange de la reconstruction d'un autre. La quantité de matière organique étant limitée, elle décidait quel bout de muscle ou quel bout d'intestin donner aux nanomachines pour qu'elles le retravaille en tissus différents.
Là ce dont elle avait besoin, et l'optimum qu'elle pouvait atteindre était de renforcer son cou. La chimère avait besoin d'ingérer immédiatement quelque chose sinon elle allait finir victime de son autophagie, chaque calorie comptait.
Alors, dès que son corps ou plutôt lorsque ses muscles sterno-cléido-mastoïdiens furent développés à maturité, la chimère prit la plus grosse bouchée possible de la viande à portée.
Elle avala sa laisser de trace l'avant bras de Dalanda qui ne ressenti même aucune douleur, la salive de la créature contenait de la dendrotoxine. Mais ayant senti un truc étrange elle baissa le bras pour constater qu'elle n'avait plus rien: l'ulna et le radius avaient disparus, tout son avant bras avait disparu. La jeune femme, choquée, baissa les yeux au sol où elle crut avoir entendu un bruit pour constater, étonnée, son poing ganté serrant encore la grenade.
- Quoi ? - eut elle juste la présence d'esprit de demander avant d'être plaquée au sol par un black owl qui commença à courir dans la direction opposée au moment juste à temps pour éviter la deuxième bouchée et ce qui allait suivre.
Se maudissant pour n'avoir rien tenter plus tôt, paralysé comme tous les autres par une trouille monstre, Bender priait pour ne pas avoir agit trop tard. Quelque part il avait espéré que ça marche... Il savait que c'était complètement stupide d'avoir essayé de raisonner cette chose, dès le départ il savait que ce zoohumain était complètement psychopathe. Mais il espérait quand même qu'elle puisse le raisonner, maintenant il était impossible de prévoir ce qui allait se passer. Le sergent n'était même plus sur que la grenade aux pieds du monstre arrive à le terrasser, si le napalm n'avait pas marcher, une grenade n'allait servir à rien.
La chimère observa la proie lui échapper avec une peine apparente, une douleur à en pleurer. Des larmes jaunâtres coulèrent le long de ses joues et ne semblaient pas vouloir s'arrêter et puis il y eut un Boom et une douleur qui la secoua violemment.
L'onde de choc de la grenade projeta le monstre dénaturé se tordit de douleur dans un cri de souffrance qui rompit le "charme" qu'elle avait lancé à tous les mercenaires. Il pouvait souffrir, il pouvait être blessé, donc il pouvait également être vaincu. Les black owls se cramponnèrent à cette idée comme à une bouée ayant apparu au milieu de l'océan, leur seul espoir... Alors ils ouvrirent le feu et jetèrent d'autres grandes, personne n'avait même idée d'essayer de la capturer ou d'en laisser un morceau entier.
Cependant, même si la chimère se tordait de douleur au sol comme un ver de terre, mourir était un luxe. Ayant perdu connaissance, c'est le programme qui reprenait le dessus et le programme ne savait qu'une seule façon de réparer les dégâts dans une logique d'auto-préservation. Tant qu’il y avait une étincelle de vie, même infinitésimale, les nanomachines allaient la maintenir en vie jusqu’à ce qu’il n’en reste aucune trace. De plus, il y avait suffisamment de
"carburant" pour son organisme aux alentours.
La misérable créature, animée par son instinct, se releva pour satisfaire la douloureuse faim qui lui dévorait les entrailles. Malgré la douleur, malgré les membres qui tombaient en lambeaux, la chimère se jeta dans un groupe de black owl en dépit des tirs qui perçaient sa chair blessée et ses muscles fragilisés voire inexistants.
Face à une telle bestialité qui dépassait le sens commun, certains black owls paniquèrent. Ils n'avaient aucune expérience dans ce genre de lutte, où l'autre n'avait aucun égard pour sa propre intégrité corporelle.
Les mercenaires essayèrent de créer de la distance, considérant la dangerosité de la créature, même mourante, il valait mieux ne pas se retrouver à proximité de ses cinq membres chétifs et osseux. Mais ces derniers étaient comme des fouets saisissant tous ceux qui se trouvaient à portée, les tirant vers la gueule de la chimère où ils connaissaient un fin inéluctable.
En quelques minutes la scène se transforma en une véritable boucherie et la corpulence osseuse de la chimère commença à changer. En quelques minutes, les black owls étaient complètement dépassés car le conflit était devenu une lutte entre abominations. La glace surgissait de partout, des pics volaient dans tous les sens mais la chimère n'était focalisée que sur la consommation en masse.
Sans même prendre le temps de respirer, elle dévorait acier comme chair cependant, une événement inattendu mit fin à son festin. Alors qu'elle écrasait un black owl encerclé par sa queue, histoire de lui ramollir les os, une gigantesque main surgit pour lui donner un gifle si violente que la créature s'envola dans le mur opposé comme une balle de tennis.
Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui venait de se passer, de comprendre d'où venait ce nouvel agresseur, la gigantesque main du “Groznei” saisit la queue de la chimère et la tira avec elle. La chimère essaya de se débattre, de saisir quelque chose pour faire contrepoids, mais Sparrow prenait le soin de se positionner au milieu des couloirs. Comment elle arrivait à manœuvrer ainsi avec sa machine colossale était la raison pour laquelle elle était respectée de tous malgré son handicap.
Au bout que quelques instants, quelques minutes, deux tout au plus. La machine plongea dans le béton pour pénétrer dans le hangar. Ici, Sparrow avait suffisamment de place pour manœuvrer correctement.
A la seconde où sa machine fracassa le béton, le géant de métal poussa ses propulseurs au maximum possible et écrasa la bête au sol projetant une violente onde de choc. Mais ce n'était que le début, les gigantesques poings d'acier se mirent à marteler la chimère sans relâche. Ayant arpenté les champs de bataille depuis l'âge de quatre, elle avait développé un instinct qui pousserait le commun des mortels à l'incrédulité. Dès la première fois que Sparrow vit Cid, elle perçu un danger qu'elle ne savait pas aucun explique.
C'était la raison pour laquelle elle avait sincèrement essayé de l'éliminer dans la cité fantome. Mais elle avait échoué, le zoohumain avait survécu et voila le résultat !
Cette fois, son instinct lui disait qu'elle devait terminer ce conflit immédiatement, elle avait l’intime conviction que le temps lui était compté alors la machine fracassait le monstre avec la même rage qu'u marteau pilon, creusant un cratère de en plus profond.
Combien de fois maintenant les nano machines lui avaient sauvé la vie ? Ou peut être prolongé son calvaire ? A quel point son organisme avait été traumatisé ? Combien d’années de sa vie avaient-ils échangé contre ce « miracle » ? Puisant dans ses dernières réserves, la créature se leva péniblement malgré la pluie de coups, luttant contre les mains qui exerçaient plus d’une centaine de tonnes de pression.
On pouvait entendre les articulations métalliques craquer et le métal plier. Chaque millimètre de gagné était une victoire jusqu’à ce que cela ne devienne une évidence. Sparrow fut repoussée par la créature qui se releva de son cratère de débris et lorsqu’elle retira son bras, elle aperçu la chimère, dont les larmes jaunâtres avaient laissé un filet de sang séché. Si un problème de conscience il y avait, il était désormais terminé.
Mais ce détail n'avait que peu d'importance par rapport au reste, par rapport à la métamorphose. Le visage de la chimère était plus allongé à la manière d’une tête de reptile, mais plus vertical à la manière d’un visage humain, avec des traits définitivement félins. Il avait un front plus large duquel sortaient deux grosses cornes recourbées vers l’arrière. Son menton carré était comme sculpté dans la roche. Son nez était très noir, petit proportionnellement au visage mais large et aplati formant une sorte d'anneau.
Ses yeux avaient deux rétines qui bougeaient séparément ce qui accentuaient ses facultés visuelles de manière exceptionnelles, la première était reptilienne ou féline d’un vert brûlant et l’autre noire et pleine parcourue de minuscules veines rougeâtre. Néanmoins ses deux rétines avaient un point commun, elles reflétaient l’intelligence et une certaine confusion ?
Son cou était large, épais comme un troc d’arbre et beaucoup moins long proportionnellement au reste, il donnait presque l’impression que sa tête était collée à son corps massif. Sa musculature était légendaire au sens des divinités dont les noms devinrent des mythes, Hercules, Samson, Arès... Chaque pectoral était subdivisé en quatre muscles qui formaient ensemble le grand pectoral. Ses abdominaux avaient un pack de huit taillé dans le marbre, les biceps étaient soutenues par plusieurs brachials, autrement dit ses muscles avaient du muscle.
La taille de la chimère était également conséquente, mesurant près de quatre mètres pour deux tonnes de puissance nette, un peu maigrichonne en raison de l’autophagie.
Ses avants bras ne dérogeaient pas à la règle de la sur-masse musculaire mais ils avaient la particularité de posséder trois excroissances osseuses, des pics d’os extrêmement pointus. Ses doigts étaient épais et longs, ses paumes avaient des coussinets et ses griffes étaient aussi crochues que des serres d’aigle et libéraient une légère dose de dendrotoxine.
Ses pattes inférieures étaient munies de sabots épais, ou plutôt de trois doigts flexibles au niveau des articulations mais dont le reste était semblable à la corne qui composait les sabots.
Sa queue était longue, épaisse et écailleuse donnant l’impression d’être un serpent vivant. Sa peau était en grande partie recouverte d’une fourrure orange et le reste était composé d’écailles empoisonnées, changeant de couleur au gré de la lumière. Ces dernières cerclaient autour de son cou, de ses bras, de son torse et de ses cuisses comme le tatouage d’un serpent se mordant la queue à l’arrière de son dos.
Pour finir, sur ses omoplates il y avait des sortes de tentacules millimétriques par centaines qui bougeaient sans arrêt comme des vers. C’était assez étrange, comme si la chaire essayait de pousser mais sans y arriver.
La chimère parcouru le hangar de ses yeux noirs et froids, on pourrait même les qualifier d’inexpressifs mais ils n’étaient juste que la réflexion de son inhumanité. Ces yeux observèrent avec attention les bras que la chimère avait levé au dessus d’elle pour les étudier. Se souvenir, se réhabituer à son corps, comme si elle le redécouvrait après un long coma.
Jamais Sparrow n’avait éprouvé un tel sentiment et pourtant elle estimait avoir connu le pire de l'humanité. Mais jamais elle n'avait connu cette émotion qui lui serrait l’estomac. La sensation était douloureuse, cette peur était physiquement douloureuse mais... Mais elle était une survivante.
Elle a survécu lorsque son mahaï (père adoptif d’enfants kidnappés pour être élevés comme enfants soldats) lui avait ordonné de mourir, offerte comme un jouet, comme un leurre. Elle avait survécu parmi les jungles d’Iguada durant son adolescence. Elle avait survécu face aux Kissadzés en étant aux premières lignes. Elle avait été la seule à survivre durant la mutinerie de Cheïkhan. Et elle n'avait aucun doute qu'elle allait survivre ici également.
Sparrow se lécha les lèvres sèches et tremblantes avant de les mordre jusqu’au sang par stress. La sueur perlait de son corps comme si elle était dans un sauna, sa chaleur corporelle était drastiquement augmentée par les battements de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine à un rythme tetratonique (suite de quatre notes qui montent puis descendent) qui remontait dans ses oreilles. Elle sentait son pouls jusque dans ses oreilles, elle sentait son pouls qui gonflait son corps, mais ce n'était pas le moment de céder à la panique.
Pendant que la chimère s’observait c’était l’occasion ou jamais, alors elle se prit en main. Elle avait une mission, elle avait un objectif, elle avait un adversaire qui demandait qu'elle se donne à 200%. Si Sparrow ne se surpassait pas ici, si elle se contentait de ses limites, alors c'était la fin de tout.
Le Groznei arma son poing qui fut poussé par les multiples pistons enclenchés par les actionneurs électriques et hydrauliques de la machine. Mais avant qu’il ne touche sa cible, la chimère dévia la frappe d’un coup de queue d’une vivacité inouïe et d’une puissance qui déstabilisa l'armure géante.
Il était vrai que le regard noir de la chimère ne s’était jamais posé sur son adversaire, mais ce n’était pas le cas pour ses autres yeux félins qui n’avaient jamais lâcher Sparrow du regard, même quand elle tournait la tête.
Affaiblie par la faim dévorante, elle n’en était pas moins redoutable. Alors que le poing métallique arrivait vers elle, elle frappa de sa queue par le bas, projetant le bras qui tira machine en arrière sur deux pas. La chimère rentabilisa cette ouverture: elle se mit à quatre pattes et se projeta comme un missile, fissurant le sol, et soulevant du gravas, par sa propulsion.
Ses cornes percutèrent la poitrine sans protection du colosse, mais elle n’avait pas la force nécessaire pour traverser son adversaire de part en part, l’alliage comportant de la poudre de nimbus était incroyablement solide. Cependant il n’y avait pas que le nimbus qui avait joué un rôle dans sa défense.
Sparrow avait également très bien manœuvré en se propulsant en arrière avant l’impact pour mitiger la puissance. Cependant elle fut projetée dans l’une des navettes qui s’ouvrit en deux, comme une boîte en carton qu’on écraserait du pied.
Du plafond, des hurlements se firent entendre et les créatures de glace descendirent dans le hangar amenant le brouillard et le froid. Une fois au sol, les aberrations matérialisèrent des piques de glace au dessus de leurs têtes qu’ils projetèrent avec une force incroyable. Pourtant il n’y avait aucun geste de lancé de leur part, c’était comme si les piques étaient animés de leur propre volonté, ou qu’elles avaient été projetées par un autre type de force.
La chimère évita tous ces projectiles surnaturels avec une agilité déconcertante, née de la combinaison de deux espèces : féline et reptilienne. Le résultat était une capacité de contorsion qui défiait le sens commun, à l’image de celle d’une mangouste.
Après que les piques ce soient plantés dans le sol, la ratant de peu, la créature se précipita sur ses adversaires. Cependant ces derniers poussèrent un hurlement aigu suivi par une vague d’énergie froide.
La chimère pouvait le voir, ce front bleu qui lui fonçait dessus, gelant tout ce qui se trouvait dans sa sphère d’influence. Elle senti sa peau être effleurée baissant drastiquement sa température corporelle au point où elle fut contrainte de reculer précipitamment. Un exploit impressionnant de la part de ces piteuses créatures.
Les parties de son corps touchées par l’étrange manifestation commencèrent à fumer libérant de la vapeur. En raison de la vitesse à laquelle son métabolisme fonctionnait, sa chaleur interne avait été suffisamment intense pour protéger son corps, mais s’approcher de ces choses était une autre histoire. La température là bas, dans cette sorte de champs d'inertie moléculaire, était incroyablement basse - 95, voire - 115°c (En d’autres termes et de manière simplifiée, le mouvement des molécules dans l’air crée de l’énergie, et cette énergie est la source de la chaleur, plus le mouvement ou plutôt le niveau d’excitation à l’origine du mouvement est important et plus la température est élevée. A l’inverse moins il y a d’excitation et plus la température est basse. Le champs d’énergie produit par ces créatures avait justement la capacité à calmer l’excitation moléculaire et donc à baisser la température de manière drastique de tout ce qui les entourait. C'est de la science de nul, mais de la science quand même, je crois XD)
Une fois que la chimère ait adopté une distance de sécurité pour analyser les options en sa disposition, il y eut une turbulence qui l’alarma. Elle leva ses yeux félins vers le plafond pour voir d’où venait le bruit, mais ses yeux sombres ne lâchaient pas les abominations du regard une seule seconde.
Les objets qui ciblaient la chimère lui étaient connues, sa base de données avait ces formes en mémoire et il valait mieux ne pas rester planter sans bouger. Une volée de six missiles venait d’être tirée par Sparrow qui s’était dégagée violemment des débris.
La machine avait tenu le coup mais le choc avait été suffisamment percutant pour lui faire perdre momentanément connaissance. La chimère décida de rester à l’écart des missiles, avec une célérité inouïe impossible à suivre avec des réflexes humains, mêmes avancés, elle parcourait le hangar des murs au plafond.
Les missiles tirés étaient des Gauntlet RU 645 (missile auto-directif équipé d’un guidage à Intelligence Virtuelle basique, précision de 100%/1 face aux brouilleurs de rang 1, vitesse de 940 m/s, longueur 2, 88 m, diamètre 0,178 m, 25 kg d’explosif de type “melt” par tête, moyen de gamme dans le catalogue militaire “Missiles&me”), principalement conçus pour une fonction air-air, autrement dit ils étaient conçus pour être utilisés contre des cibles hautement mobile dont la vitesse maximum pouvait allé jusqu’à mach 2,7 soit 2,7 fois la vitesse du son, et pourtant, malgré ce fait, la chimère arrivait à les garder à distance tout en cherchant sa prochaine action.
A l’époque de la révolution exosquelettique des spécialistes pouvaient atteindre des vitesses hypersoniques mais le maximum jamais atteint était de mach 1,6 à 1,8 grâce à “l’overclock” de leurs machines et ce, en dépit du G-Loc. Le détenteur de ce record exceptionnel au début de cette nouvelle ère de l'armement était Ivan Dragnoff.
Affronter un adversaire doté d'une vitesse surpassant la norme était un véritable cauchemar qui leur valait d'être haïs où appréciés, ce point de vue dépendait du camps qu'ils occupaient sur le champ de bataille. Affronter un adversaire qui pouvait être plus rapide qu’une balle de revolver gros calibre, était une épreuve digne des légendes.
Comprenez là qu’il ne s’agit pas de prévoir la trajectoire de la balle pour l’éviter avant que la détente soit pressée, ils étaient capables de bouger hors trajectoire alors que le projectile était déjà expulsé du canon ce qui n’était pas du tout la même chose. (Quant au G-Loc qu’est ce que c’est ? C’est la pression exercée sur le corps humain lors de la décélération supersonique ou hypersonique. En général le sang remonte dans le cerveau et fait exploser les vaisseaux causant la mort, et dans le cas idéal juste rendant inconscient d’où G-loc ou G lost of consciouness ou encore perte de conscience due à la pesanteur. Les armures de ces spécialistes sont conçues de manière particulière, et un soin tout particulier est apporté au casque qui est le summum de l’avancée aérospatiale et du développement militaire avec la technologie “pivert” )
Mais ce que Sparrow observait là était réellement terrifiant. La chimère distançait des missiles qui s'approchaient de mach 3. La mercenaire eut une crampe au ventre de peur. Pendant un instant son cerveau eut un blanc, incapable de comprendre ou plutôt d'assimiler cette information.
Le plus rapide Spéticus qu'elle ait jamais croisé était le péréférum: Philippe Morel. Elle l'avait vu éviter un tir à bout portant mais même lui était incapable de réaliser un exploit de la sorte, du moins à sa connaissance. Il y avait un quelque chose de mystérieux le concernant...
Morel aurait trouvé un moyen d’être plus malin que l’intelligence virtuelle des missiles. Mais réussir à la seule force de ses muscles même améliorés par "Symphony", son armure, était inconcevable.
Cependant cet exploit avait un coût calorique, et une surtension musculaire qui était au point de rompre les fibres. La chimère flancha pendant un instant, l’autophagie et la faim n'aidaient pas à sa situation. Mais elle refusa de laisser son genoux frôler le sol.
Ce temps, quelques micros secondes, fut suffisant pour que les missiles la rattrapent. Ils missiles explosèrent dans le mur derrière elle en la ratant de peu, une erreur incompréhensible qui laissa Sparrow grandement étonnée et déçue.
Les Gauntlet 645 devaient être en mesure de corriger leurs trajectoires grâce au guidage par IV connectée à son armure. Autrement dit Juvianne venait de louper leur cible. Comment ? A cause d’un dysfonctionnement dû à la température négative ? Après tout il suffit d'augmenter légèrement la marge d'erreur pour permettre à une improbabilité de se réaliser.
Bien évidemment Sparrow ignorait la présence des nanomachines dans le sang de chimère, bijoux d'architecture technologique, qui la rendaient théoriquement indétectable par les caméras et radars.
L’explosion fit trembler la structure, les flammes rouges épousèrent le dos de la chimère l’enveloppant comme un voile mouvant, frénétique, en perpétuel changement... Malgré le fait qu’elle avait crée une distance d’une vingtaine de mètres du point d’impact, le souffle extraordinairement chaud et caractéristique des explosifs “Melt” fit fondre la glace et les écailles de son dos.
Dans son intense agonie crée par les flammes dont le rougeoiement était issu de l'intense température, la chimère esquissa une grimace de peine. Cependant l'expression de cette dernière était retenue, inavoué, scellée par un très large sourire.
Tout comme elle refusait de mettre un genoux à terre, elle refusait également d'exprimer un signe de faiblesse car elle était le paroxysme de l'existence. Une grenouille dans un puit...
Quant à son sourire, il était la conséquence d'une découverte fortuite ou dans son esprit prédestinée. Pendant que son sang bouillait dans ses veines et sa peau était carbonisée, la chimère fut témoin de la réaction des affreux canidés de glace.
La chaleur qui s'était propagée dans le hangar avait suscité une extrême réaction de leur part apparente par leurs cris apeurés. Autrement dit, les flammes étaient la clé qui pouvait lui permettre de pénétrer leurs défenses.
La rencontre des deux températures extrêmes créa des mini tourbillons visibles dans le brouillard ainsi que de la vapeur chaude et humide qui s’était levée, enveloppant toute la pièce. La chaleur avait traversé les barrières de glace et avait léché la peau des zoohumains, leur provoquant une intense douleur dont ils n'avaient pas l'habitude.
La chimère fut distraite de ses réflexions par un bruit de propulsion. Elle leva la tête vers le plafond, Sparrow volait à plusieurs mètres au-dessus du sol et lui fonçait dessus, propulseurs à pleine puissance, développant une vitesse qui brisa le mur du son.
La logique de la mercenaire était simple, si la chimère était hypersonique malgré tout sens commun, elle devait le devenir également. Cependant qui parle de vitesse doit prendre en compte le contrôle et la précision. Percuter la créature à cette vitesse pouvait être extrêmement dangereux malgré son armure, et arriver à la toucher était comme de plonger dans une bassine depuis un building... Et cette exagération n'en était qu'une très légère.
La chimère se positionna pour intercepter la machine, en abaissant son centre de gravité, genoux fléchis, buste vers l'avant. Et encore une fois l’impact fut d’une violence inouïe projetant une violente onde de choc dans les alentours.
La créature glissa sur une certaine distance poussée par Sparrow et déchirant le béton sous ses pattes, avant de reprendre l’équilibre. Son torse et ses bras étaient complètement endoloris mais sa carapace de muscle et sa colonne vertébrale épaissie tinrent le coup.
Ses doigts crochus et puissants commencèrent à perforer le métal, exerçant une pression incroyable malgré la résistance de l’alliage métallique. Le sol se fracturait sous la violence du duel de force, les pattes de la créatures pénétraient plus profondément le béton parcouru de lézardes de plus en plus proéminentes.
Puisant dans ses réserves, la créature fit difficilement pencher le duel en sa faveur en faisant reculer le géant de métal pour avoir une meilleure position et une meilleure prise. Une fois qu’elle se retrouva dans une position plus confortable pour exercer la force dont elle aurait besoin pour maximiser sa dominance elle donna un puissant coup de queue dans le dos de l'armure fracturant ce dernier.
Sparrow s'écrasa violemment sur ses genoux soulevant débris et poussière, juste dans la position voulue par la bête. Elle enchaîna deux violents coups de genoux au visage explosant le bec du hibou puis projeta son adversaire qui s’encastra dans le mur en usant d’une technique de judo.
Tout de suite après, dans la milli-seconde, elle du éviter une volée de piques de glace, ainsi que es flaques au sol qui essayaient de l’emprisonner dans un cocon gelé.
● Il apparaît que tu n’es pas qu’une simple bête stupide – lui dit moineau en se retirant du mur, complètement rouge de colère. Elle perdait du terrain, elle se sentait et voyait perdre l'initiative. Son esprit avait subi un changement de paradigme en passant d'idées offensives à une disposition défensives. Et lutter contre cet assaut mental était particulièrement difficile, une montagne venait de lui tomber sur ses épaules déjà surchargée. Comment ! Comment !! Comment allait elle y arriver maintenant qu'elle savait que la créature disposait de compétences martiales. Injuste ! C'était complètement injuste et pourtant elle devait y arriver d'une façon et d'une autre et rapidement. Son instinct lui disait que le temps était d'importance.
Mais comment blâmer Sparrow de cette "erreur" de jugement, ou plutot de cette irréflexion. Une bête est une bête, elle n'est pas un militaire ou un paramilitaire, ou un maître... C'est une machine à tuer qui ne cherche qu'à se nourrir. Ses observations jusque là avaient montrée des traces d'intellect, mais le savoir du combat, l'art du combat ? C'était difficilement concevable.
Et pourtant, sous-estimer l’intellect, les compétences, en somme les outils dont disposait la chimère était une erreur mortelle. Il ne fallait pas oublier que malgré son caractère hautement agressif et son goût prononcé pour toute forme de violence, le noyau de cette chose était un animal doté d’une certaine intelligence complexe communément appelé : humain.
Quel était l’intérêt de ce choix ? Pourquoi utiliser des humains alors que de tels procédés pouvaient probablement être utilisés sur d’autres animaux ? En raison de la malléabilité de leur adn ? Pas vraiment, ce n’est pas un trait caractéristique ou plutôt monopolisée par l’humanité.
La réponse, au-delà d’un choix de préférence ou d’une absence totale de décence ou d'empathie pour sa propre espèce, vous l’aurez bien évidemment deviné : l’intelligence et la capacité quasi illimitée de l’espèce humaine à trouver des solutions pour survivre ou propager la mort, cela dépend.
Une bête d’une force colossale, pouvant s’adapter à toute forme de situations et ayant accès au savoir martial de Cid ainsi qu’à une série de protocoles militaires tactiques, connectée à une base de données génétique extrêmement riche, tel était le design original du projet Chimère: la machine biologique capable de mordre dieu lui même ! Où du moins telle était l'ambition naïve des concepteurs. Voguer contre l'équation de la vie, et l'injustice perçue venant de la destinée... Sottises et stupidité. Des enfants tous autant qu'ils sont...
● Cette fois je ne te tuerai pas qu’à moitié – dit Sparrow avant de tirer une volée de missiles du lanceur qui sorti de l’arrière du dos pour se positionner sur son épaule gauche. La mercenaire conclut qu'il était préférable d'éviter tout affrontement rapproché le temps qu'elle saisisse le rythme, qu'elle observe, étudie, trouve et anticipe son opportunité en or.
Cependant en observant, en étudiant son adversaire, ses yeux devinrent de plus en plus globuleux
● "Non, non, no, non..." - se répétait elle en boucle mais les missiles convergeaient vers leur cible, avec une précision étrangement normale. Sparrow venait de comprendre le plan du monstre, il n'était pas du tout suicidaire mais complètement fou.
La chimère accueilli la volée de missiles avec un ravissement noble et modéré mais qui criait sa supériorité et sa ruse. Dans l’épais brouillard, elle guida les missiles suffisamment longtemps pour se préparer à ce qu’elle devait accomplir.
Une fois sa résolution forgée, elle bondit au milieu des créatures toujours groupées comme une meute. Elle sera les crocs pendant une demi-seconde si fort qu’ils craquèrent, puis se mit en boule bandant et débandant tous ses muscles en accentuant son grelottement en vibrations foudroyantes des tissus musculaires. Résister à cette demi seconde allait être crucial pour maintenir son homéostatsie, car l'inverse signifiait une défaillance de son organisme et donc la mort.
La chimère combattait le froid extrême qui commençait à s’emparer de chaque particule de son corps. Elle était envahie par la douleur issue de la réduction de sa circulation sanguine. Elle pouvait la sentir dans sa poitrine, dans ses doigts... Elle pouvait sentir la constriction de ses artérioles provoquant une agonie brûlante dans des veines. Cependant, elle devait endurer, il n'y avait pas d'autres choix.
Si la créature n’avait pas été autant affaiblie par l’autophagie et ses blessures précédentes le combat aurait été très différent, mais n’ayant presque plus d’énergie elle devait faire usage de sa tête et montrer d’avantage ce qu’elle a dans ses tripes même si elles commençaient à manquer, dévorées par les nanomachines.
Ces dernières obéirent à la volonté de la chimère et stoppèrent leur fonction de brouillage. Les missiles retrouvèrent immédiatement le signal de leur cible avec leur précision à 100% et convergèrent sur le groupe d'abominations qui levèrent la tête pour observer cet étrange phénomène. Il ne restait pas grand chose de l'intelligence jadis humaine...
Juste avant l’impact, la chimère libéra toute l’énergie explosive de ses myocites (fibres musculaires) et, en un clignement d’yeux, bondit hors de portée de la déflagration. Les abominations essayèrent d’ériger des murs de glace pour se protéger de la chaleur mais l’explosion fut suffisamment violente pour briser leurs défenses et les projeter sur plusieurs mètres.
Les flammes enveloppèrent leur corps luttant contre le froid inhérent à leur métabolisme, oh combien particulier. Elles gémirent et hurlèrent horriblement, blessées et apeurées, mais elles arrivèrent à dissiper, étouffer le feu qui leur léchait la peau contrairement à leur colère. Cette dernière dirigée contre le géant de métal qui était la cause de leur souffrance. Elles projetèrent des piques de glace qui frappèrent Sparrow survolant le champs de bataille, perçant son flanc et sa jambe.
● STUPIDES BESTIOLES ! QU’EST-CE QUI NE TOURNE PAS ROND AVEC VOTRE P.R.!!!!! (programme de reconnaissance) – hurla moineau en colère contre la chimère qui refusait de mourir, en colère contre ces créatures qui se retournaient contre elle, en colère contre elle même pour s’être fait jouer de la sorte.
Cet acte de transgression envers leur programme leur revint douloureux. Les abominations continuèrent à hurler, pris d’une migraine indescriptible, et se saisirent la tête entre leurs mains griffues.
Des stalactites jaillirent du plafond jusqu’au sol, et des stalagmites jaillirent du sol jusqu’au plafond, le tout dans le chaos le plus complet, comme si elles avaient perdu la raison. Et ce chaos complètement désavantageux pour Sparrow qui devait naviguer au milieu de cette anomalie climatique pour éviter de se faire empaler, s’avéra des plus pratique pour la chimère.
Elle navigua au milieu de la confusion avec aisance et dextérité comme une prodige du parkour, et ramassa des débris de roches encore fumants projetés par les explosions de missiles. Puis les lança à la manière d'un "olympiste": plus vite, plus loin, plus fort, vers les z'hums.
Les projectiles brisèrent la barrière du son dans un boom à retardement. Cependant, malgré l’état des créatures qui baignaient dans la confusion la plus totale, ils ne furent pas assez chauds pour résister à la barrière de froid.
Les petits obus se transformèrent en morceaux de glace avant d'éclater à quelques millimètres de leur peau sous l’effet du froid intense. La poudre de neige et de glace ainsi formée volait dans tous les sens, portée par les courants d'air éphémères issus du contraste chaud-froid.
La chimère n’était pas experte en thermodynamique, mais son niveau d’intellect était néanmoins suffisant pour lui permettre de comprendre qu’il y avait quelque chose d’étrange avec ce qui venait de se passer. Une idée issue de cette observation lui fulgura l'esprit, une hypothèse, une probabilité encore incertaine. Mais il se pouvait que transformer les objets en glace n'était pas la seule option dont ils disposaient.
Ces z'hums pouvaient cristalliser l'humidité dans l'air, mais il était également "hypothétisable" qu'ils puissent exercer un absolu contrôle sur ces nouvelles particules de glace. Autrement dit ils pouvaient les assembler mais également les désassembler à leur guise.
La chimère esquissa une moue de dégoût face à cette injustice. Se faire capturer par leur glace pouvait très mal se finir... Néanmoins il y avait déjà des cas où cela c'était produit. Pourquoi n'avaient ils pas usés de cette possibilité ? Il y avait il une où des conditions préalables ? Était ce une influence limitée à des objets inorganiques ? Ridicule ! Quel intérêt.
Malgré son intérêt pour l'observation, la chimère devait remettre ses interrogations pour plus tard. La seconde était passée et la conclusion était toute trouvée: elle devait utiliser un projectile plus grand, beaucoup plus grand.
A ce effet, la chimère se jeta sur la queue de la navette la plus proche, qu’elle découpa comme un bout de papier. Ensuite elle tourbillonna sur place augmentant la vélocité, accumulant une quantité monstrueuse d'énergie cinétique. Une seconde et demie plus tard, avant que la queue de l'appareil ne se désagrège suite à la résistance ainsi que la pression, elle libéra le projectile qui fila à toute allure vers les zoohumains.
L’une d’elle, qu’on appellera S, remarqua le shuriken géant et leva la main pour essayer de le transformer en fine particules de glaces, malheureusement l’instabilité dans son esprit rendait les choses difficiles, après tout ce n’étaient que des prototypes.
Le projectile, même alourdi par la glace, avait suffisamment de force pour la percuter et l’écraser contre le mur dans un grand boum fragilisant d’avantage la brèche dans le plafond.
A cet instant la chimère perçut une hausse de température notable, il n’y avait plus que deux sources de froid.
Étonnées par ce qui venait de se passer sous leur yeux, les créatures M et R regardèrent bêtement en direction du mur où leur leader était encastré et cet état d’hébétement était des plus parfait.
La chimère serra les crocs et se jeta dans le dos de M, en la griffa de haut en bas de toutes ses forces incommensurables. La fenêtre d’action était idéale alors il n’y avait aucune raison qu’elle échoue. M s’écroula sans comprendre ce qui venait de se passer, en une fraction de seconde son corps avait été tranché des épaules au bassin comme par huit lames extrêmement aiguisées, mais non sans causer de dégâts à la chimère.
Cette dernière découvrit que même leur sang était extrêmement froid au point où ses griffes faillirent geler en cette fraction de seconde. Constatant cette caractéristique exotique elle décida de changer d’approche pour la troisième abomination, R.
R, poussa un cri de rage et de douleur aigu et perçant. Mais ce jappement n’exprimait pas une douleur physique, même si elle se manifestait au final par un ressenti intense: une déchirure de son cœur glacé, voire même de ce qui restait de son âme.
Un mur de glace s’érigea entre la chimère et le cadavre de M sous ses pattes, l'obligeant à reculer de quelques pas pour éviter d'être emmêlé dans cette construction cristalline. A la merci de leurs capacités des plus étranges.
De tous les côtés les stalactites et les stalagmites se brisèrent en énormes morceaux de glaces qui se mirent à voler en cercle. Le courant aérien crée par leur rotation forma un tourbillon mortel qui ne faisait que gonfler en ingurgitant d’avantage de débris. Ce n’était qu’une question de secondes avant que le hangar ne devienne un tombeau de glace pour tous ceux qui s’y trouvaient.
Le mur crée par R arqua et se transforma en un dôme que la chimère devait absolument briser pour atteindre l’origine du maelstrom. Elle abattit ses poings sur la paroi gelée encore et encore, sans prendre le temps de souffler, avec rage et force mais le cocon tenait bon, reconstitué en permanence.
La chimère redoubla d’effort, alors que le vent déchaîné commençait à la tirer vers le buisson de la trombe de la tornade (la base de la tornade) composée d’un barrage incalculable de morceaux de glaces, de métal et de pierres. Elle planta ses griffes dans le dôme et essaya d’écarter les parois en contractant chaque millimètre de ses fibres extrafusales (ses muscles quoi...).
Sous sa fourrure ses veines avaient gonflé au double de leur volume, celles palpitant sur son front donnaient l’impression qu’elles allaient exploser d’une seconde à l’autre.
Sous l'effort, la chimère avait gonflé comme un ballon. Sous l'effort, elle poussa un rugissement de dominance pour dédaigner la glace qui s'emparait de ses mains, ainsi que les cristaux d'épines qui lui perçaient la peau. Elles essayaient de se faufiler dans son système sanguin, pour lui percer le cœur.
Mais au final, elle remporta la bataille d’endurance. Lorsque le cocon explosa, la créature se jeta sur R qui lui tournait le dos, agenouillée devant M, la main en décomposition posée sur sa poitrine.
Cependant la chimère n’en avait cure de ce spectacle de tendresse, un véritable miracle pour ces choses qui n’avaient plus aucune trace de leur passé en mémoire. Une réminiscence d'une amitié et d'une fin tragique.
Elle pivota et frappa R, mourante, aussi fort qu’elle put de sa queue l’envoyant au loin, comme une balle de baseball. Les organes de la créature zoohumaine furent réduit en bouillie au contact, les vaisseaux sanguins explosèrent faisant gicler le sang bleuté par tous les orifices dont, les yeux qui explosèrent expulsés de leurs orbites. Mais au moins la dendrotoxine transmise par la queue pouvait lui offrir une fin sans douleur, du moins si le poison pouvait affecter un organisme pareil. (Le projet Fenrir était instable pour deux raisons: sur le plan mental les prototypes pouvaient devenir incontrôlables pour plusieurs raisons dont la dissonance cognitive du à la différence drastique entre le cerveau humain et celui du sujet; sur le plan physiologique car les prototypes pouvaient subir une phénomène de rejet moléculaire, ce qui les transformait en une masse gélatineuse).
Cependant, malgré sa victoire, la chimère n’avait pas le luxe de se reposer. La tornade avait déjà atteint sa masse critique lui permettant d’être autosuffisante malgré la mort de R.
La création de vent et de glace grossissait à vue d’œil, dévorant le plafond, s’engraissant de tout ce qui se trouvait dans le hangar. Dans la nature, les animaux savent à quel point les tornades peuvent être destructrices et c’est pourquoi ils avaient développés un instinct très simple. Fuir le plus loin possible ou chercher un abri sous terre, et la chimère opta pour la seconde option.
Sans perde une seconde, et en un souffle, elle creusa le béton sur plusieurs dizaines de mètres. Une fois à l’abri, loin du souffle enragé du vent et des éclats de glace et de métal sur le sol et contre les murs, la chimère ferma les yeux.
Elle se concentra sur son pouls, sur son cœur qui battait avec force et régularité malgré son état d’épuisement, comme un métronome. Mais en cet instant elle désirait qu’il batte plus longuement, plus lentement, moins souvent.
Elle se focalisa sur son métabolisme hyperactif pour qu’il ralentisse, pour qu’il consomme beaucoup moins de calories en échange de sa propre chair. Elle ne savait pas combien de temps la tornade allait faire rage alors que chaque seconde lui était comptée, c’est pourquoi elle opta pour une état d'hibernation, pour préserver ses forces en attendant son festin. Boup boup…Boup boup……Boup boup……….
Il fallut attendre une demi heure avec que l’étrange phénomène ne se calme et ne se dissipe, à bout de souffle, vidé de son énergie. La chimère émergea aux premiers signes de calme pour découvrir un hangar sans dessus dessous, les mur détruits, le sol soulevé, les navettes en lambeau à l’exception d’une seule miraculée.
Mais ce n’était pas ce chaos qui intéressait la créature. Elle était elle même un agent du chaos, née pour détruire, née pour se nourrir, et c’est justement ce qui animait son intérêt. Quelque part dans ce foutoir devait se trouver le géant de métal et la personne à l’intérieur était destinée à calmer sa faim.
Pourtant, avant que la chimère ne puisse réagir, la glace jaillit du sol à l’image de mâchoires géantes qui la mordirent à hauteur des épaules l’immobilisant sur place. Il y a avait donc un autre ?
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous passez un bon moment
de lecture :)
de lecture :)
Je tenais à vous dire bonjour et aussi à vous souhaiter d'excellentes
fêtes en famille ou entre amis ;)
fêtes en famille ou entre amis ;)
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demains !!!
Et par formidable, je le crois vraiment. Millenials power ! ;)
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