dimanche 25 juin 2017

Meliacor, le tombeau de glace, pages 61-80

Cet endroit avait été habité, pour une raison ou un autre. Il y avait des personnes qui avaient travaillé ou vécu entre ces vieux mûrs. Alors voila l’équation qui lui était passée par la tête:
  • “Considérons X le nombre de personnes ayant été présentes ici en un intervalle de temps Y…”
  • “Mec, t’es lourd. Y avait des gens, y en a plus, ils sont morts, alors ta gueule”
  • “…”
  • “C’est mieux. Considérons x mon cul !” - fulmina Cid intérieurement, trop épuisé pour tenir cette discussion avec lui même...

A quelques pas à peine, la jeune femme à bout de force sombra dans un léger sommeil. Les images d'abord floutées par les lumières de la visière commençaient à prendre en netteté à mesure qu'elle plongeait plus profond dans le monde de Morphée. Les cris, la rage, les pleurs cédèrent leur place à des formes qui devinrent un souvenir. Celui d’une chambre d’hôpital et d’un bébé connecté à d’innombrables appareils. Celui d’un docteur lui disant que la seule chose à faire était de le laisser partir, de le laisser mourir. Celui d’une dispute, des cris et des larmes. Celui d’une décision qui à jamais la hanterait. Une larme coula le long de sa joue, elle se recroquevillât sur elle-même et pleura en silence luttant contre ses émotions et celles empreintes dans les murs.

Cid la regarda se tourner en cocon et se dit qu’il était temps de se tirer ailleurs. Pourquoi pas chercher des toilettes utilisables ou un coin tranquille. Même si la combinaison qu'il portait pouvait certes répondre à ce besoin en raison du Méthibenzolfate (enzyme nanotech décomposant les déchets organiques) contenu dans les tissus, mais rien ne valait des vraies latrines. Si il y avait eu des gens ici un jour, alors il devait y en avoir, c’était automatique. Les toilettes étaient indissociables de l’humanité. Plus encore elles étaient le reflet de leur évolution technologique. Vivre sans voiture, pourquoi pas, sans télé, ouais, sans téléphone, hmm, sans toilettes ? Impensable !

Cid se promena dans les couloirs, son regard se balada systématiquement sur les indices parsemés avec générosité d'amateurs. Il n'y faisait pas forcément attention mais les traces de “luttes” étaient partout. Lutte entre guillemets parce que s’il c’était passé ce qu’il s’imaginait qu’il s’était passé la scène avait dû ressembler à un massacre plus qu’autre chose. Ce qui s'était passé ici, selon l'interprétation du félin, était une opération militaire. le problème ou plutôt l'avantage tout dépend dans quel camps on se trouve. Alors disons que l'avantage d'une opération militaire était son aspect chirurgical pour éliminer, justement, toute forme de lutte. Question d'efficience tout simplement.


Par contre si tel était bien le cas, alors pourquoi est ce qu’il observait des signes de chasse, probablement aux rescapés. Le bain de sang a dû se produire de manière organisée dans une pièce préparée à l’avance pour éviter toute panique, cependant il s'était passé un imprévu.
  • "Tssk foutus amateurs !" - s'énerva intérieurement Cid. ôter une vie n'était pas le problème, si une personne dans cet univers ne pouvait s'offusquer en présence de la mort c'était bien lui. Mais il 'y avait pas besoin d'autant de barbaries et de plaisir malsain.
  • "L'agneau pouvait être égorgé sans lui faire du mal" - Des paroles et un rire qui lui firent serrer les poings, souvenirs, souvenirs...

Par contre ces aspects lui apportèrent un profond soulagement. Cette "humanité" dans le chaos, imperfection et émotivité, éliminait la possibilité d'une certaine présence. D'une certaine organisation dont le nom était à peine murmuré même au plus profond de la tanière du lapin: Ukufa, les bouffons de la mort.
L'organisation en elle même n'avait pas de nom, ou du moins ne s'identifiait pas à celui murmuré dans l'underground. Ils ne s'identifiait à rien si ce n'est la qualité irréprochable de leur travail. Boulot qui consistait à nettoyer tout ce qui devenait encombrant y compris les personnes, leurs familles, voir la famille de leur famille, animaux y compris...

L'un de ces "individus" à défaut d'autres qualificatifs, avait approché Dalanda une fois pour lui proposer leurs services. A peine avait il franchit le seuil de son bureau qu'elle devint pâle comme un linge, même Cid fut choqué et même terrifié par ce que cet individu renfermait comme énergie négative. Il n'était pas là pour négocier, juste déposer sa carte et prendre la porte. Selon les caméras de sécurité il n'avait même jamais été là.

Pourtant la carte translucide était sur le bureau alors que Dalanda vomit tripes et boyaux pendant une semaine après cet épisode étrange. Rien que leur présence donnait un mal être indescriptible, entre la fièvre, nausée, douleurs osseuses, comme si le corps était infecté et pourri en leur présence. Le souvenir d'inaction, alors que l'ukufa paradait dans le bureau de sa boss rendait Cid malade de colère
"La prochaine fois !..." - s'était il promis alors les poings serrés

Prochaine fois qu'il n'était pas pressé de voir arrivé, c'est pourquoi il sentit un léger soulagement en remarquant des traces. Parcequ'il était certain qu'il ne sortirait pas indemne d'une telle confrontation, son instinct lui disait même qu'il ne s'en sortirait pas du tout en l'état actuel.

La situation ne ressemblait en rien à leur standard de qualité. Après tout, un groupe qui n’existe que dans les rumeurs et pourtant qui agit dans les faits sait comment effacer des traces. Le terrier du lapin débordait d'histoires de disparus voire même de colonies "perdues" sans laisser de trace.

Là on pouvait voir des efforts mais le travail restait bof, peut-être parce qu’ils étaient sur Méliacor ? La planète était reculée après tout, il n’y avait pas beaucoup de présence, alors il était possible que le travail avait été légèrement bâclé. Transporter des cadavres était une chose, faire le ménage était autre chose.
  • “Hihihi c’est bien plus chiant de nettoyer que de saloper” - Cid ignora son commentaire et poursuivi sa réflexion.
En partant de ce principe il était étonnant qu’ils n’aient pas juste fait exploser toute cette construction. Pourquoi prendre la peine de tirer dans la masse ? Par plaisir ? Il pouvait le comprendre mais son instinct lui disait autre chose. Il pointait vers loi de murphy qu’il expliquait comme suit : « tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal ». Alors il devait se préparer au pire...

Cid s’arrêta devant chaque trace pour les analyser plus en détail, reconstruisant dans les grandes lignes les événements qui s’étaient déroulés ici, plus par curiosité professionnelle qu’intérêt humain. Les félins s'ennuient très vites et ont besoin de stimulations permanent, du moins s'était l'argument qu'il mettait en avant. Il était vrai mais peut être pas le moteur unique de sa curiosité. Il remonta les traces de deux personnes qui avaient réussi à échapper à ses poursuivants, peut être momentanément. La piste continuait aux étages supérieurs mais Cid satisfait fit demi tour. Il avait des toilettes à trouver après tout

  • “Mais et si par je ne sais quel miracle…” - commenta une voix différente du ricanement tantôt mais tout aussi familière car elle était également la sienne.
Le félin resta calme et pris même la peine de répondre sans essayer de forcer la voix dans son esprit au silence.
  • “Non, je ne pense qu’ils aient fait l’erreur de laisser des survivants, ce serait trop con. Et même si il y en a eut, c'est impossible qu'ils aient survécu depuis...”
  • “Mais et s’il y a eu un miracle et que certains ont réussi à survivre en se cachant, c’est possible pas vrai ? Et puis Dalanda…”

  • “Quoi Dalanda ? Tu crois qu'elle a besoin de se traîner des boulets supplémentaires ? ”
  • “Mais on parle de vies humaines et notre existence est un miracle en s…”
  • “Fait très attention à ce que tu dis" - menaça le félin
  • "On peut au moins regarder ? S'il te plait"
  • "Putain !" - Cid se frotta le sommet du crâne de manière erratique, presqu'au sang - "Vous faites tous chier !!!" - Après avoir poussé sa gueulante intérieure, il leva la tête au plafond pendant quelques instants, enveloppé par le silence tant extérieur qu'intérieur. Puis il poussa un soupire et se toucha la tempe du pouce et le front de l’index comme pour se masser en essayant de rassembler ses esprits – “Je vais juste jeter un coup d’œil, peut être que je trouverai quelque chose qui pourrait nous être utile” - finit il par penser, épuisé et frustré.

Il observa les escaliers indiqués par les indices.
  • “Hihihi ! Faux cul…” - entendit il les moqueries en écho.
  • "Ta gueule" - répondit il automatiquement même si quelque part il se sentait réellement comme tel.

Conformément à ses doutes il ne trouva aucune trace de vie. Après être monté d’un étage il ne trouva bien entendu aucun corps, juste un cul de sac. La piste s’arrêtait dans une pièce, un très, très vieux bureau presque dépouillé de tout son matériel. Il y avait, au milieu, une sorte de console de commande sur laquelle s’était effondrée une partie du plafond.

Tout autour, les murs encore debout étaient totalement noirs comme fait de graphite ou d’une matière similaire. Au touché,froide et granuleuse, comme du sable mais pourtant elle restait entière comme maintenue par un champs électromagnétique mais qu'est ce qui pouvait bien le générer ? Comment ? Cependant le félin arrêta là son inspection, pour se retrouver du côté nord-est de la pièce.

Devant un trou dans le mur assez étroit pour qu’une personne puisse s’y faufiler, à peine, mais c’était possible surtout si c’était pour essayer de sauver sa peau. Les choses qu'un humain pouvait faire pour rester en vie donnaient encore et donneraient toujours des cauchemars au z'hum. Ce dernier frappa légèrement le mur comme on martèlerait à une porte. Son poings fit effondrer la façade, et créa un passage assez large pour voir à l'intérieur.

Cid s’agenouilla devant deux corps en combinaisons scientifiques thermiques, d’un blanc qui a vu des meilleurs jours. Il était persuadé que c’était des scientifiques, ou peut être des docteurs après tout il n’y avait pas grand monde qui portait des blouses blanches. Cette couleur évoque la pureté et suggère la propreté, avant d'être utilisé comme symbole pour tout travail nécessitant une hygiène impeccable comme l'archéologie, la prodo-archéologie, la recherche médicale, la recherche agricole et énormément d'autres domaines.
Les deux momies gelées se serraient les unes contre les autres dans cette pièce en essayant de se réconforter.

  • “Au moins ils ne sont pas mort tout seul” - pensa Cid...
Il n’y avait rien de plus misérable et triste que de mourir seul, caché de tous, en compagnie de ses pensées sombres. On a tendance à haïr sa propre faiblesse et de retourner la culpabilité contre nous mêmes. Ils auraient pu mourir en éprouvant le plus profond dégoût pour eux même, les si seulement j'étais plus fort. Les si seulement je savais me défendre. Les pourquoi seigneur... Mais là il y avait une chance, une infime chance qu’ils aient accepté leur sort au détriment du désespoir.

  • “Les miracles n’existent pas” - se dit le félin en se relevant, se détournant de cette tragédie.
Il redescendit les escaliers à la recherche d’un endroit pour se soulager la vessie et, idéalement, se nettoyer le visage ainsi que les babines. Encore une fois le z'hum fut surprit de constater que l'eau coulait encore, le système hydraulique fonctionnait sans accrocs.
  • "Qu'est ce que c'est que ce bordel ?? C'est quoi ce travail de merde !" - fulmina Cid contre ce manque de professionnalisme.
  • "Hihihi c'était mieux avant. Tu veux pleurer un coup ?"
  • "Putain ferme là !!"

Dalanda regardait bêtement le plafond à défaut d’un autre endroit. Complètement entourée, envahie de ce qu’elle visualisait comme une foule de sans visages, à l’apparence brouillonne. Un peu comme des souvenirs flous, mais après tout il était pratiquement impossible de mettre un visage sur des émotions.

  • Tu as trouvé quelque chose d’intéressant ? – demanda-t-elle quand Cid revint de son expédition.
  • Déja debout ? - demanda ce dernier, mais n’obtenant aucune réponse ajouta - Ouais, ce n’est pas du joli.
  • J’imagine bien - confirma Dalanda
  • De ce que j’ai vu, tous ceux qui avaient été présents ont été massacré. Probablement les membres du personnel- dit Cid en s’asseyant lourdement dans un coin - Ce ne sont pas les bouffons – rajouta-t-il par la suite – il y a encore des traces.
  • Je m’en doutais – dit la jeune femme en se levant péniblement, comme en matinée d’une nuit d’ivresse – Peut être qu'ils veulent effacer toute trace de l’existence de la relique pour se la garder. Le tout est de savoir qui est ce "Il".
  • C’est possible, c’est sans doute le cas - dit il en pensant “Il n’y a rien de pire que la cupidité humaine en ce monde” – Mais ça peut également être autre chose sans aucun rapport. Ça change nos plans de savoir le comment du pourquoi ?
La jeune femme lança au géant un regard troublé qui bougeait dans tous les sens dans l'espoir de s’agripper à la nature de sa question. Mais n'en comprenant pas la logique elle répondit en écartant les bras:
  • Bah oui, c'est important. C'est important de savoir à qui on a affaire.
  • Je vois... Si tu le dis !
  • Quoi ? T'es pas d'accord ? Comment tu veux planifier ton approche si tu ne sais pas qui on risque d'affronter.
  • Affronter ? Krru rru rru - rigola Cid - Si on croise ici quelqu'un digne d'être affronté alors je m’intéresserait à la question.
  • Bah là ce sera trop tard. Alors j’ai plusieurs candidats en tête… le conseil d'administration de PARASHENK par exemple - dit Dalanda pensive, avec une pointe d'énervement dans la voix.

  • Tu dis ça parce qu’ils t’ont piqué ton contrat - rigola à nouveau Cid - Pourtant tu sais comment ça marche. Ce n'est pas le bon produit qui conclut les contrats mais les dess...
  • C'est faux ! Et je refuse d'y participer ! J'ai une intégrité et j'y tiens ok ? - s’offusqua sérieusement Dalanda
  • Bien sur que oui tu as une intégrité et c'est très bien - répondit Cid en miellant presque miaulant son discours - je te demande d’être plus incisive avec ton don.
  • Ce n’est pas une raison pour l’utiliser à tout va - énonça Dalanda avec confidence.

  • Ecoute, c’est ton don. C’est toi qui voit - répliqua Cid. Ils avaient ce débat tous les trois jours à peu près et ça ne menait jamais à rien. Elle ne voulait pas abusée de cette capacité il pouvait comprendre, mais bon, de temps en temps et surtout un peu plus souvent, où était le mal.
  • Mouais - laissa également tomber le sujet Dalanda - Quoi qu’il en soit je n’en veux pas à Liosha, il a joué et j’ai perdu. La boîte de son père est juste pourrie jusqu’à l’os, tu le sais aussi bien que moi.
  • Yep, je sais - confirma Cid. Il avait personnellement rencontré le monsieur, le papa Vladimir Parashenkov, et avait conclu “un gros sac à merde”.

  • Ce procédé leur ressemble bien, le dégraissement par élimination. Ils ont déjà quelques cas en suspension de jugement, maudits soient leurs avocats.
  • Kruu rru rru ! Tu en as aussi une armée non ?
  • Quoi tu veux comparer nos activités ?! - s'énerva la jeune femme
  • Hey du calme la valkyrie. J'énonce simplement un fait, relaxe.
  • Tais toi plutôt ça me fera des vacances. Ce qui m’étonne c’est que les White Owls ait accepté ce genre de mission. C’est bien eux qui opèrent ici non ? - demanda Dalanda pour être sure. Peut être avait elle raté un détail.
  • De ce qu’on a vu ? Ouais - confirma Cid en taisant ce qui lui venait à l'esprit - Mais bon, personnellement ça ne m’étonnerait pas des masses. Et puis qu’est ce que tu connais de ces têtes d'hiboux ?
  • Ce n’est pas dans les méthodes d’Ivan. Et non je ne le connais que de réputation - répondit Dalanda en sentant arrivé la question gros comme une maison. Énormément de monde connaissait ce type de réputation, héros de guerre, décoré de partout. “Kracnei Smertch” Ivan Dragnoff.
  • Étrangement moi aussi. J'aurai aimé voir à que point les rumeurs sont vraies. Mais bref... Il y avait aussi des traces de mutinerie - précisa Cid. En déroulant dans son esprit plusieurs conclusions - Peut-être qu’il y a une fission au sein du groupe. Mais si j’avais à parier mon bras ou un truc du genre, je dirais qu’on a affaire à un camp différent.
  • C’est possible… - répondit Dalanda en se mettant à réfléchir.

  • Ecoute. Ça ne nous avance à rien de nous perdre en conjoncture, c’est peut être Parashenk, c’est peut La Marté, ou même la SOGEAP (Société Génevianne d’Aide à la Population) qui sait. D’un, peu importe, je m’en fou. ET de deux on tombera sur la vérité bien assez tôt.
  • ….J’imagine. Tu as trouvé où ça s’est passé ? - demanda Dalanda en soupirant
  • Pourquoi ? - demanda Cid inquisiteur avant de comprendre quelques instants après - Non ! Dalanda, c’est une perte de temps et d’énergie, tu n’as pas besoin de t'approcher du charnier ! - Jusqu'à présent elle n'avait pas éprouvée la force complète des émotions fantômes, ou du moins pas de toutes. Imaginez le monde comme la surface d'une eau calme. Maintenant imaginez au dessus de cette eau un plafond de pierre qui s'effrite. Imaginez une pierre, peu importe sa taille, tomber dans cette eau tranquille. Imaginez les vaguelettes partant dans tous les sens alors que la pierre reste immobile au fond de l'eau. C'est exactement le même principe avec ces spectres, mais transformez l'eau en énergie, ou plutôt en fréquence d'énergie. Le noyaux dur demeure immobile, ancré à l'endroit de sa "libération", projetant des ondes, des impressions, son souffle...  

  • Je sais mais…montre-moi juste la direction, j’irai toute seule - insista la jeune femme
  • Très bien !! Mais la prochaine fois planifie pour une opération en solitaire. Vu le temps qu’on a perdu j’aurai déjà récupéré la relique - rugit faiblement Cid agacé
  • Je suis désolée - s’excusa sincèrement Dalanda. Elle comprenait que ce n'était pas la chose à faire, que c'était quelque part stupide. Mais la compréhension n'empêchait pas l'erreur quand l'émotionnel s'en mêlait. Cependant était ce une erreur de se recueillir sur un cimetière ?

  • Ce n’est pas moi qui en souffre le plus - répondit sèchement Cid
  • Tu vas trop loin Cid ! - s’indigna Dalanda - tu crois que je ne me soucie pas de la mission ?!
  • Tu te laisses déconcentrée par des détails ! - rugit Cid en haussant la voix - Tu aurais dû activer MILGRAM, on serait déjà en chemin !
  • Alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?! - cria la jeune femme en retour
  • Ce n’est pas ma responsabilité ! - siffla le géant
  • Menteur !! tu crois pouvoir cacher tes émotions ?!

  • … Ok, fait ce que tu veux - dit Cid blasé, en haussant les épaules - Mon job est de veiller à ce qu’il ne t’arrive rien et c'est tout ! Si tu veux passer du temps en compagnie de morts, alors soit. Regarde bien leurs dépouilles imaginaires, fait tes prières et espère qu’ils iront dans ton paradis, peut-être qu’ils réserveront un siège à ton fils...
Dalanda se leva d’un bond et frappa Cid autant que ses forces lui permettaient, l’envoyant dans le mur. Ce dernier toussa une bonne quantité de sang provenant de ses poumons
  • "Hoo, si il n'y a que du sang, c'est bon signe" - réagit Cid. Le froid avait du simplement provoqué la rupture de plusieurs vaisseaux sanguins. C'était mieux que ce qu'il imaginait en se rappelant que les conditions comme la pneumonie sont dues à des infections virales et non uniquement parcequ'il fait froid. La question était donc, était ce simplement un problème vasculaire ou avait il inspiré des bactéries inconnues. En l'absence de liquide pleurique, ou d'autre substance dans ces poumons, autre que le sang, il conclut à la première hypothèse. Le temps serait juge de sa décision.

  • Je ne te permets pas ! – déclara sèchement la jeune femme en respirant lourdement. Exhumant la colère !
Le félin se dégageât du mur d'un mouvement des épaules, puis frappa le mur du plat du poing. L'odeur du sang jouait sur son équilibre mental, l'odeur de son propre sang encore plus, riche, trop riche...Le mur de la pièce explosa en milles morceaux, projetant débris et poussière dans tous les sens.

  • Si ! Tu vas me permettre parce que tu sais que j’ai raison – dit Cid en essayant de contenir sa frénésie. Il serait le poing si fort que le métal plia facilement laissant les traces de ses doigts dans la paume de son armure  – Où sont tes priorités ?? - rugit il ensuite plus pour lui, que contre elle. Pour extérioriser sa colère qui lui empoisonnait l'esprit. Colère qu'il poussait vers l'extérieur comme de l'air pourri dans ses poumons - Je peux comprendre que ton choc émotionnel influence ton jugement actuel mais rappelle-toi tes priorités ! Ces gens sont morts un point c’est tout - dit il en ouvrant le poing, plus calme, plus contrôlé. Une fois qu'il constata que c'était ok de s'approcher, il s'avança lentement - Tu dois te purger du ressenti qui te possède ! Si pour y parvenir tu as besoin de me frapper, vas y fait le autant que tu veux. Je peux même faciliter ta colère, c'est mon don à moi. Mais nous devons nous concentrer au plus vite sur ce qui a RÉELLEMENT de l’importance ! – expliqua le géant en s'accroupissant devant Dalanda en parfait contrôle de ses émotions, sans piques de colère, même l’écho permanent de ses voix s'était tiré ailleurs - Ecoute moi s'il te plait...Je suis passé par là aussi. Tous les vieux de la vieille de note espèce sont passés par là... Et c'est noble, vraiment noble. Mais nous avons tous compris que pour survivre, que pour prêter main forte à autrui il fallait être fort. La bonté, jeune fille, est un luxe réservé aux puissants et tu ne l'ai pas. Un jour peut être je n'en doute pas, tu pourras aidé les vivants et même les morts. Mais à l'heure actuelle tu n'es qu'une feuille portée par le vent, tant que tu es dominée par ça - dit il en lui tapotant la poitrine du doigt, là où se trouvait son cœur. Il tapota légèrement mais suffisamment fort pour la pousser légèrement en arrière, ce qui le fit sourire derrière son casque - Ce que je te demande, ce n'est pas d'en faire abstraction mais également de te servir de ça - expliqua t il en essayant de lui tapoter le casque du doigt. Elle s'y opposa de justesse en le lui saisissant des deux mains ce qui fit rire le géant intérieurement. Il avait réellement l'impression d'être une personne normale avec une petite fille, une petite sœur naïve qui ne voyait le monde que de la fenêtre de sa chambre. Une petite sœur rêveuse... - Si malgré tout, tu me dis on y va je t'y amène. Mais si comme moi tu pense que le temps nous échappe alors oublie les morts pour l'instant et sauvons ce qui peut être sauvé.

Dalanda baissa son petit poing serré pour cogner le géant une deuxième fois. Elle ne supportait pas son attitude paternaliste. Qu'est ce qu'il savait de la peine qu'elle ressentait, de la peur, ou de la tristesse qui faisait saigner son cœur et lui donnait envie de hurler à s'en arracher la peau ? Ce devait être simple d'être une machine biologique comme lui, pragmatique, et insensible...Elle arrêta ses pensées là parceque sa décence ne pouvait le lui permettre. Non seulement elle savait que c'était faux mais également, tout au fond de sa conscience, elle savait qu’il avait raison. A sa manière, il essayait de l’aider à sortir de son délire sans avoir à activer MILGRAM.

Certaines émotions l’avaient possédées et obscurcit son jugement sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais n’était-ce pas normal d’exprimer son chagrin aux défunts ? N’était-ce pas humain de prier pour leurs âmes ? Etait-ce si stupide que ça de prendre du temps…du temps…Mais tout n’était qu’une question de temps et de temps ils n’en avaient peut-être plus beaucoup. Il était trop tard ici mais peut-être pas ailleurs, peut-être qu’ils pourront sauver d'autres ? Mais était-ce réellement leur responsabilité…le temps…Toujours une question de temps...

  • J’ai choppé ce plan en explorant tout à l’heure, vu qu’on a aucun contact avec le vaisseau, notre orientation est plutôt limitée – Cid fit apparaître un écran holographique de la console sur son avant-bras – Je t’envoie les données, accepte le téléchargement.
  • Quoi ? ah oui – murmura Dalanda en sortant de ses sombres pensées. Elle appuya sur la touche O sur sa console.
  • - “Ah merde” - pensa-t-il aussitôt en se rappelant sur quoi il avait laissé la console de Dalanda mais ce n'était qu'une fausse peur.
  • Zone de fouille site C2 ? ok. Hmm, la structure des étages est similaire... comme une sorte de design ? - Elle joua avec la carte comme un remix cube, la tournant dans tous les sens - Vu comme ça, elle ressemble à une sorte de schéma de circuits tu ne trouves pas ? Non pas vraiment, hmm – répondit elle lentement, pensive – et nous somme à l’intérieur d’un dôme avec quelque chose d’énorme au….C’est pas vrai...Une seconde…
La jeune femme resta silencieuse pendant quelques instants, observant énergiquement la carte sous toutes les coutures mêmes les plus improbables avant de se focaliser sur le gouffre en plein centre de la structure
  • Quoi ! - demanda Cid intrigué, sa queue bougeait dans tous les sens, mue par la curiosité - Quoi ! Qu'est ce tu regarde comme ça ?.
  • Une seconde, je te dis ! - s’échauffa Dalanda
  • Ça en fait déjà 15, juste pour dire…
  • Non…Si ?…Non ! Les enculés ! – cria-t-elle en sortant de la pièce comme une furie. Ses pas lourds résonnaient rapidement dans la solitude de cet endroit, puis Cid l'entendit hurler au loin d'une voix empreinte de colère et d'émerveillement - C'est pas vrai !! - Il ne savait pas comment les deux émotions pouvaient être associées et pourtant...


Le félin suivit les traces de son boss d'un pas accéléré, inquiet pour l'état mental de son amie. Déjà que le sien était bancal, pas besoin d'avoir un fou de plus.
  • Hey ! Ça va la tête ? - demanda Cid en arrivant devant l’abîme kilométrique.
  • Camara, espèce de vieux salopard !…tout s’explique maintenant – dit-elle, à moitié penchée sur un garde-fou au centre de l’installation. Scrutant le fond du gouffre à l’aide de ses appareils.
  • Hey, hey fait gaffe jeune fille.
  • Regarde, regarde tout s’explique !! - s’extasia Dalanda - Je n’y crois pas !
  • Quoi qui s’explique ? je n’y comprends rien.

  • La carte, ici, regarde !
  • Ok mais respire un coup tu veux ?
  • Quoi ? - demanda Dalanda qui ne comprenait pas où Cid voulait en venir puis se focalisa à nouveau sur la carte - regarde ! Il y avait un réacteur ici ! J'en suis persuadée. Ce ne peut être que ça !
  • Et donc ? - demanda le félin tout  en suggérant d'accélérer la cadence des explications d'un geste de la main.
  • Et donc mon contrat... Celui d'il y a 2 ans, tu te rappelles ? Celui que j’ai perdu sur le développement d’une nouvelle centrale d’énergie ?...
  • Ah ouais je m’en rappelle
  • hmpf ! Je sais que non
  • Hey, je viens d’en parler il y a peine quinze minutes...
  • Peu importe, ce n’est pas le problème - le coupa Dalanda
  • “hihihi cassé”
  • “Grrr, tssk”
  • Tu connais SOlarys ? pas vrai ? - continua la jeune femme son récit de manière énergique
  • Non - répondit Cid en faisant la tête et croisant les bras
  • Une petite boîte sortie de la pépinière de Rosylyon.
  • Ahan !
  • Ils ont raflé le contrat en présentant un projet d’énergie perpétuelle qui consiste à récupérer de l’énergie solaire et l’amplifié via un transformateur quantique...
  • Ahan, je vois !
  • ...Je développai un processus similaire mais je n’ai pas pu utiliser correctement le paradoxe de Gaspard…
  • Ahan, je vois.
  • Ecoute une seconde et arrête de m’interrompre ! J’avais fait des recherches sur SOlarys, leur background et tout ça.

  • Je n’étais pas au courant
  • Je ne comptais pas prendre de mesures, c’était juste pour savoir d’où ils pouvaient bien débarquer pour être capable de résoudre le problème scientifique le plus complexe de notre époque
  • fiou - siffla Cid - Rien que ça.
  • L’énergie infinie à l’échelle d’un système solaire et miniaturisée pour servir d’alimentation pour les nouvelles technologies de propulsion. T’imagine l’enjeu ? On peut explorer beaucoup plus loin, même dans les zones où il est impossible de créer un tunnel !
  • Ouais, ça je peux comprendre. Et donc ?
  • Ouais… - réagit Dalanda avec une baisse de tension, surprise qu’il ne partage son enthousiasme, mais bon c’était Cid s’était elle dit - Apparemment Rosylyon est subventionnée par le gouvernement de Kamshar…

  • Dalanda j’imagine que tout ça est passionnant mais droit au but.
  • Ok, ok, SOlarys est en réalité subventionnée par PARASHENK via des dilutions de fonds, et des arrangements financiers. Mais leur technologie est issue d’ici !! C’est là en bas, le réacteur quantique.
  • Tu en es sure ? Ça fait une sacré coïncidence quand même.
  • Oui, bien sûr que j’en suis sûre. Tu crois que je leur mettrai ce merdier sur le dos juste par plaisir ?
  • Sincèrement je pense que tu en meurt d’envie Kruu rru rru- répondit il moqueur avant de dire en tout sérieux - Donc je disais regarde ta carte, notre accès est 3 étages plus bas. Il semble qu’ils aient construit un réseau souterrain, les mercenaires n’avaient pas menti.
  • C’est tout ce que ça te fait ? - demanda Dalanda en écartant les bras
Le géant croisa les bras en prenant un position de recul puis leva la tête au plafond. Ensuite il se gratta le casque et fit basculer sa tête d'un côté puis de l'autre...
  • Qu'est ce tu fais ? - demanda Dalanda
  • J'essaye de trouver un intérêt quelconque à ton exposition de faits mais j'avoue que j'ai beau cherché, je m'en fiche toujours autant.
  • Tu peux être salaud quand tu veux !
  • Kruu rru rru ! C'est vrai - ricana le félin avant de demander en tout sérieux- Encore une fois, qu’est ce ça change ? Nous sommes là pour la relique ou nous sommes là pour passer nos vacances hivernales ? Parceque dans ce cas...
  • Arrête, c'est bon, j'ai compris. Nous sommes là pour la relique c'est vrai - confirma Dalanda dont l'adrénaline faisait une chute libre.

  • Voila ! Alors photographie ton générateur là sous tous les angles ou je ne sais quoi et tu l’étudieras quand on sera rentré mais là ? Il est hors de question qu'on perde du temps supplémentaire à hypothétiser sur ce qui peut ou ne pas être. C'est logique ce que je dis ou tu trouve que j'exagère ?
  • …  Hypothétiser existe comme mot ? - demanda t elle soudainement
  • Qu'est ce que j'en sais ? Je ressemble à un dictionnaire ?
  • Tu sers vraiment à rien des fois - rigola la jeune femme en essayant de raviver sa bonne humeur.
  • Je sais mais j'arrive faire la statue alors au pire je peux servir de déco - sourit le félin, même si il était personnellement insatisfait de sa réponse - "Zut ! je pouvais faire mieux" - Cependant il savait que ce n'était pas d'humour dont elle avait besoin mais d'un certain réconfort. Elle en bavait en ce moment, sa tête devait être aussi peuplée que la sienne, comme un ruche d'abeilles. Alors il lui proposa quelque chose qu'il voulait personnellement réaliser - Si ça peut te faire plaisir, j’irai discuter avec le type là pour en apprendre plus.

  • Liosha ?
  • Ouais le sac à merde junior.
  • Tu me prend pour une mafieuse ou quoi ? - rigola Dalanda, plus un rire nerveux qu’un vrai rire.
  • Quoi ? Je parlais d'un de ces dîners de fortune qui sert à rien, et non à une visite la nuit dans son appartement en tabassant ses gardes pour le menacer dans son sommeil, et peut être le balafrer un petit peu... Non mais pour qui tu me prends ?
  • Mouais...zéro crédibilité, à la limite du ridicule.
  • Non seulement le ridicule ne tue pas et je disais ça comme ça pour te rendre service - répondit Cid en notant cette entrevue dans un coin de son esprit
  • Pour me rendre service ? Et en quoi s'il te plait ça me rendrait service que tu déclenche une guerre d'entreprises ?

  • Tout de suite une guerre, j'ai un minimum de tact et je pense l'avoir démontré à plusieurs reprises. Par exemple la fois où, euh...Tu te rappelle avec l'autre là...Le chauve là ! Il y a un mois ou deux ?!
  • Tu es incroyable ! Non tu n'iras pas voir les parashenkov, et j'hésite même à te prendre si jamais je vais leur rendre visite
  • Ah ouais ? kruu rru rru je te suivrai même si je dois me cacher dans ton sac dolché
  • Dollthé
  • Peu importe
  • "Hihihi revanche"
  • "..."
  • Bien ! On a un chemin à trouver. Qu’est ce qu’on attend ? - demanda le félin
  • Euh, je ne sais plus trop du coup...
  • On prend les escaliers ou on descend par les balcons ?
  • Je préfère les escaliers, dans l’état ou je suis….
  • Ok c’est parti – dit-il en la prenant sur son épaule et en sautant par-dessus le garde-fou si soudainement que Dalanda poussa un cri de surprise.


Plus bas, bien plus bas, à la base d’une machine aux proportions gigantesques et dodécaédrales, rappelant une sorte de gemme ayant 12 côtés. Les traces avaient conduits les mercenaires ici, au pied de cette chose de nature inconnue. L'origine d'un acte impensable...

  • Maki, qu’est-ce qu’on regarde ? Parce que j’ai pas fait tout ce chemin pour mâter de la poussière – demanda jess.
  • Ça ! – répondit ce dernier en montrant un bout de verre, ou plutôt un bout de cristal ayant appartenu à une flûte.
  • Je ne comprends pas ! Qu’est-ce que ça fait ici ?! - demanda Raby. Ses pieds tremblaient, son corps était fébrile mais ça ne venait pas de la fatigue. Juste imaginer ce qui avait pu se passer ici la rendait malade et il en était de même pour chacun des white owls.
Chacun des cinq était tendu, observant le sol et les indices minuscules qui subsistaient encore. Chacun essayait de trouver les mots, de surmonter son indignation, de garder une minute de silence pour les défunts, ou du moins presque chacun...
  • Il y’en a ici aussi – dit Sean sans réfléchir à deux fois. Ce n'était pas qu'il manquait de sensibilité mais en cet instant il manqua peut être de sensibilité, ce qui peut arriver lorsque l'esprit se retrouvait préoccupé  – On dirait une fête qui a mal tourné.

  • ... Je pense que c’était effectivement le cas – soupira Bender en regardant Maki qui hocha de la tête.
  • J’ai peut-être une théorie les gars, mais ça ne va pas vous plaire – dit ce dernier en brisant le bout de verre entre ses doigts – et ça me met les nerfs rien que de l’envisager.
  • Je pense avoir ma propre idée mais je t’écoute – lui dit le sergent.
  • Ok... Ok... Je pense que tout a commencé ici. Et je pense qu’on est dans aucun des labos répertoriés.
  • Je me disais aussi – admit Bender qui avait les mêmes doutes - Mais est ce que tu en es certain ? - il y avait une différence entre une possibilité et un fait, une éventualité qui variait en importance et pouvait faire toute la différence entre une situation simple et une situation désespérée. De ce que lui même savait, Il y avait 3 labos. Lui et son groupe étaient affilié au labo 2 et n’avaient aucune idée de ce que les autres pouvaient fabriquer. Cependant il y avait des incohérences, des incohérences en logistique qui suggéraient qu'il y avait peut être un petit quelque chose en plus. Mais un ou plusieurs labos en plus ? Qu'est ce qui pouvait bien se passer sur Meliacor ?

  • Non pas à 100%. Mais entre pisteurs on échange des rumeurs sur des sujets que les autres ne peuvent pas voir. Une coutume de confiance et de bonne fortune... Un collègue nous avait mis en garde que notre mission ici n'était pas blanche comme neige. Il avait participé à une mission de ravitaillement mais le matériel a été simplement laissé dans la neige, pas de questions, pas d'explications.
  • Hmm...
  • La mission de ravitaillement c'était produite il y a 5 mois et seulement une fois. Le pisteur en question avait fait sa petite enquête mais il n'a pu trouver aucune information. Quant à la raison pour laquelle il était indispensable de laisser du matériel de construction en pleine nature... Je crois que la réponse est évidente.
  • Il y avait quoi sur le manifeste ? - demanda Raby
  • Il n'y avait pas de manifeste, et je sais ce que tu vas dire: on ne fonctionne pas comme ça. Pourtant il n'y avait ni manifeste, ni mission, rien n'a été consigné. Ce qui amène cette éventualité: il existe d'autre installations sur Meliacor, ou du moins au minimum une autre et nous y sommes peut être en ce moment. Même si il n'avait pas le droit de fouiller, mon collègue a ouvert les oreilles et, il y a un mois, à entendu une drôle de rumeur sur des départs. Comme quoi des chercheurs et ingénieurs avaient prit des vacances anticipées
  • Des vacances anticipées ? Comment ça ?
  • Eh bien peut être avaient ils finis leur contrat et ont décidé de prendre des congés après une fête méritée - expliqua Maky en touchant le sol des doigts - Et qu'ils n'ont jamais quitté cet endroit...

  • Par tous les saints... - la voix de Raby s'éteignit toute seule, choquée par ce qu'elle venait d'entendre.
  • Donc c'est là qu’intervient le sale - continua le pisteur sur sa lancée - Pendant que les scientifiques et des gars à nous faisaient la fête…
  • Des gars à nous ? - l’interrompit brusquement Raby.
  • Bien sur, qui d'autre pourrait se charger d'un tel travail ? - demanda Maki
  • Hmm ... - Bender était perdu dans ses pensées. Il y avait une autre possibilité mais qui ne faisait aucun sens, une autre présence dans l'organisation mais alors le déroulement des événements n'avait aucun sens - Je pense aussi que c'était nos gars - finit il par dire.
  • Je ne vois pas d'autres possibilités serg - confirma le pisteur et tout le monde finit par accepter son raisonnement, par respect et par confiance. Même si la pilule était dure à avaler...

  • Donc si je ne me trompe pas, nos gars étaient au milieu des festivités. C'est peut être ce relâchement de leur vigilance qui a pu permettre ce drame mais tout le monde a été exécuté.
  • Comment ça exécuté ?! - s'indigna Raby en se levant brusquement. Elle tremblait de colère à l'intérieur de son armure. "Impardonnable !"
  • Je ne vois pas de traces de luttes Raby. C'était une opération rapide et méthodique avec du très gros calibre capable de vaporiser la chair. Une opération militaire exécutée de manière professionnelle.
  • C'est bon j'ai compris - s'offusqua la chevaleresse blanche
  • Le très sale, et j'espère me tromper, c’est que je pense que ce sont aussi des gars à nous qui ont fait ça.
  • Hey mec, c’est pas drôle ! – explosa Raby comme une cocotte-minute
  • Qu’est ce qui te fait dire ça ? Et t’as intérêt à avoir un bon argument avant qu’elle te fasse saigner des dents – dit Jess...
  • "Ivan qu'est ce qui se passe bon sang ! Qu'est ce que vous foutez !" - pensa Bender
Maky regarda ses collègues. A part son sergent, ils avaient tous une profonde fidélité au corps des white owls. D'ailleurs il ne savait pas grand chose de son leader à part l'essentiel. Il était plutôt compétent et avait un bon cœur. Cependant, eux, prenaient très au sérieux leur rôle, le rôle de l'organisation. Ils avaient choisi d'être là parceque c'était une place dans la lumière, ils avaient l'occasion de faire quelque chose qui comptait vraiment: Protéger et servir !

"Sur terre comme au ciel
Le hibou prête garde
Les foudres de son courroux
Protègent les enfants
Antrhopo prostesia
Les protecteurs du peuple
A jamais fier d'être des hiboux"

L'une des devises qu'ils chantaient matin, midi et soir sur les aires d'entraînement. Pendant qu'ils vomissaient du sang, qu'ils étaient emportés à l'infirmerie, ou qu'ils épluchaient des patates. Un des chants entendu si souvent qu'ils ont fini par y croire, qu'ils ont commencé par se dépasser non pour eux-même mais parcequ'ils étaient les Owls, les protecteurs des faibles, et la fierté de l'univers connu. Alors en ce moment, Maky savait très bien ce que ses frères ressentaient mais il devait leur dire ce qu'il avait sur le cœur. Leur expliquer qu'il y avait peut être anguille sous roche mais étaient ils prêt à accepter ça ? Pour le plus grand bien ??

  • Eh bien ce qui me fait dire ça c’est déjà l’endroit où on se trouve - commença à s’expliquer ce dernier en tournant la tête vers le sergent qui fit un subtile non de la tête -  Personne d’entre nous n’avait jamais entendu parler de Meliacor avant d’avoir signé notre contrat, pas vrai ? J’avais fouillé le V-world (Virtual web word) à la recherche d’informations sur le pourquoi du gros chèque et j’ai fait jouer plusieurs de mes contacts même du côté du "terrier" mais je n’ai rien pu trouver.
  • Ouais j’ai fait ça aussi – dit Sean sur un ton des plus sérieux - Le secret qui entoure Meliacor est bien épais, comme de la merde sur le pare-brise.
  • C’est quoi le "terrier" ?  - demanda Jess
  • C’est un marché d’informations parallèle, tu n'as pas à en savoir plus. Ce n’est pas un coin pour toi - répondit Sean en gardant son ton sérieux. Même lui ne pouvait garder le sourire en pensant à cet endroit, ni sourire à ses propres souvenirs.
  • Quoi ? - s'offusqua le jeune chirurgien

  • Il a raison Jess, Maky continue - commanda Bender. Le "terrier" était un gouffre obscure où ton humanité pouvait être drainée sans laisser de trace. Des sommes inimaginables s’y échangeaient mais également des services inimaginables pour des gens qui ont grandi dans les normes sociales. Même lui n'en savait que très peu sur ce qui s'y passait réellement et ne voulait pas en savoir plus. Cet endroit allait à l'encontre de tout son existence jusqu'à ce jour.
  • Donc pour trouver les coordonnées de cette foutue planète, il faut de gros moyens, de très gros moyens et de très bons contacts parce qu’elles n’existent pas. Ni officiellement, ni officieusement à moins d’avoir signer le contrat et d’être embarqué sur Meliacor. Je veux en venir qu'il existe un blocus de l'information et pas des moindres. Dans un monde ouvert vous imaginez les moyens qu'il faut mettre en place qu'il n'y ait que le stricte minimum de fuites ?

  • Il faudrait plusieurs fortunes, mais pas que. Il faut également des personnes d'une fidélité exemplaire... Je vois où tu veux en venir - soupira Sean. Les Owls avaient les moyens, la fidélité et même les dispositions pour se charger de ces missions.
  • Ouais mais les types de tout à l’heure, ils ont bien réussi à trouver cette planète non ? - rétorqua Raby en ajoutant - D’ailleurs on fait quoi pour eux serg ?
  • Le sergent n'avait aucune idée de ce qu'ils pouvaient bien faire concernant les intrus, pas à 5 - On verra ça tout à l’heure - dit il avant de répondre à la première question de sa subordonnée - Quant à comment ils ont trouvé Meliacor, j’imagine qu’ils ont du dépenser une véritable fortune ou peut être qu’ils ont eut de l’aide ? - c'était les seules possibilités crédibles. Quant à qui avait une telle fortune à dépenser et ...
  • De l’aide de qui ? - demanda Sean en exprimant à haute voix la pensée de Bender. Mais évidemment, personne n'avait les réponses alors ils haussèrent des épaules.

  • Le problème c’est que même si on imagine que les agresseurs aient trouvé Meliacor par chance, imaginons que ce soit le cas sans prendre en compte les motivations ou toute la technicité autour du blocus informationnel - continua Maki qui tenait à finir son explication - Comment ils seraient rentrés ici ? Comment ils se seraient infiltrés ? Même si par chance ils tombaient à cet instant sur la célébration, nos protocoles de sécurité ne sont pas à prendre à la légère. De plus, vous avez vu les murs ?! Pour les traverser il faut une sacré dose d’explosifs, à moins d’avoir une super technologie comme ces mecs. Je ne savais même pas que ça pouvait exister. Ce que je veux dire c’est qu’à moins d’avoir un truc hyper high tech la seule solution pour pénétrer à l’intérieur est de tout faire péter. Personnellement je ne vois pas d'autres options, et vu le boucan et les alarmes qui se seraient déclenchées je doute que les fêtards seraient restés ici sans broncher. Vous comprenez maintenant pourquoi je pense que le coup vient de l'intérieur plutôt que de l'extérieur.

  • Je n’aime pas ton raisonnement – rétorqua Raby la boule au ventre
  • Moi non plus mais c’est là que vient le très sale.
  • Je pensais que le très sale était déjà fait ? - demanda Sean
  • Merde. Je l’avais sur le bout de la langue - rigola Jess
  • T’es pas assez rapide mon gars - commenta Sean
  • Très drôle les gars - rétorqua Maki qui n’aimait pas ne pas être prit au sérieux - Le très sale c’est que les tirs sont venus du nord-ouest vers l’est. Autrement dit de l’ascenseur vers le mur parallèle à la machine… - dit-il en pointant du pouce une porte gigantesque entrouverte légèrement mais suffisamment pour laisser passer plusieurs personnes coude à coude.
  • Ils leur ont tiré dans le dos ? Nos gars ??! – demanda Raby énervée
Le pisteur n'avait pas besoin de répondre. Ses collègues n'avaient pas besoin de voir son visage pour connaitre sa réponse. Son hésitation à répondre était des plus éloquente.
  • C’est ce que je peux voir, mais je peux me tromper. J’aimerai me tromper vraiment - finit il par dire. Il s'en voulait de ne pas tout expliquer comme il voudrait mais le sergent avait raison, il valait mieux limiter l'information pour l'instant. Une précaution pour l'inattendu.

  • Putain !!! C’est quoi ce bordel ? – explosa Raby en frappant le sol du point soulevant un nuage de poussière.
  • Hey du calme, merde ! - réagit Jess qui n'était qu'à quelques pas
  • Comment est ce que tu veux que je me calme ?? Hein ? - rugit cette dernière
  • Je n'en sais rien ! Mais je préfère que le sol ne tremble pas de manière soudaine - répondit Jess en levant les yeux au plafond au cas où une ou plusieurs pierres se décrocheraient, signe imminent d'un effondrement. Après tout ils étaient dans une vieille ruine...

  • Ta théorie tient la route – dit Bender en ignorant le comportement de sa subordonnée. Elle avait besoin d'évacuer la pression. Contenir ce poison en elle pourrait être contre-productif et à l'origine de très mauvaises décisions. En ce moment ils devaient se focaliser sur le fait de rester à distance de tous les problèmes jusqu'à ce qu'ils puissent rejoindre un centre ou rétablir les communications.
  • Eh bien, il y a de ces jours où il vaut mieux rester coucher – souffla Sean
  • Ça c’est sur - dit Maki en se levant. Il fit face au groupe et leur fit signe continuer à discuter.

  • Il est trop tôt pour tirer des conclusions – dit Bender dès qu'il vit le geste. Il ne savait pas ce que son subordonné avant en tête, mais il lui faisait confiance alors autant jouer le jeu - Rien n’est encore certain. On peut complètement se tromper dans notre reconstitution des faits. Pour l'instant on doit se focaliser sur le plus important, on ne pourra obtenir des réponses qu'avec une enquête réglementaire. Nos communications sont encore HS la tempête doit encore faire rage alors même les satellites sont hors d'atteinte...

Alors que le sergent continuait à parler, l'armure de Maki cracha quelques arcs électriques. Le pisteur se tourna soudainement en direction du mur et sprinta de toutes ses forces, poussant son équipement dans ses retranchements. La scène était impressionnante à voir, l'homme parcouru la cinquantaine de mètre qui le séparait de son objectif en deux secondes top chrono. Le plus dur n'était pas la gestion de l'accélération soudaine, les articulations et les muscles étaient soutenus et renforcés par l'exosquelette. Le plus dur était de freiner à temps pour ne pas percuter le mur de plein fouet après la soudaine accélération. Gérer cette gymnastique musculaire sur un intervalle de temps de deux secondes demandaient des capacités hors du commun même pour des soldats, non seulement en terme de réflexes mais également en terme d'adaptation dans l'espace.

Le groupe fut surpris par sa manœuvre, ils furent interrompu par un boom qui obligeât Jess à lever les yeux au plafond encore une fois mais pour l'instant ses craintes de mourir écraser ne se justifiaient pas. Ensuite ils attendirent calmement le retour du pisteur
  • Qu’est ce que tu as trouvé ? - demanda Bender
Maki ouvrit la paume et du zoomer du zoomer pour voir des fils et des mini circuits. Le pisteur avait réussi à capturer la machine avant de percuter le mur, mais une petite erreur de gestion de sa part écrasa l'insecte dans sa paume.

  • Un camzite ? (caméra parasite) - s'étonna Sean
  • Exactement. Un insecte robotique utilisé principalement pour l'espionnage - répondit Maki à voix basse en expliquant à Raby qui semblait ne pas être au courant de l’existence de ces choses. Jess avait déjà vu de pareilles machines, dans des bouquins de chirurgie. Ils étaient utilisées avant l'avènement de la nanotechnologie médicale  - Autrement dit, nous sommes peut être actuellement sous surveillance.

  • Manquait plus que ça - dit Sean d’une petite voix. La raison pour laquelle il avait accepté sa mission sur Meliacor, c’était parce qu’on lui avait dit que c’était tranquille, et la tranquillité c’est ce dont il avait le plus besoin après...Après les événements qui lui sont arrivés - Si c'est le cas, il aurait peut être mieux fallu qu'on joue les ignares. Si d'autres caméras t'ont vu en action, les personnes de l'autre côté de l'image savent qu'on sait.
  • Désolé - s'excusa le pisteur. Il était on ne plus d'accord avec Sean, il s'était peut être précipité en prenant sa décision, même si il avait fait attention de scanner toute la zone pour ne trouver que cet insecte. Cela ne voulait pour autant pas forcément dire qu'il était seul... - "Qu'est ce qui m'a prit ? Merde" - pensa t il surpris de sa précipitation, il venait d'inclure un facteur risque inutile pour son équipe. Quoique le fait qu'ils aient découvert ce lieu était en lui même une source de conflit. Ils avaient trop vu...

  • Où est ce qu’ils sont ces bâtards ?! Maki tu peux les trouver ?
  • Tout doux Raby, tout doux - répéta Bender en la voyant agripper son fusil un peu trop fortement - "Tout doux" - pensa t il pour lui même en essayant de calmer ses nerfs pour trouver une solution, un plan de contingence face  à un problème éventuel...
Cependant le sang de la mercenaire était trop chaud pour être calmée par si peu de froideur dans les mots.
  • On doit venger nos gars serg ! Ils ne méritaient pas d'être abattus comme ça par des lâches !! - ragea Raby.
  • Je suis d’accord - dit Jess
  • Cette façon de penser est tellement mignonne - se moqua Sean avec un petit sourire narquois. Il apparaissait de manière encore plus évidente que sa collègue n'avait pas connu la guerre. Ce genre d'idéaux ont beaucoup de mal à y survivre. Tout le monde essaye de survivre en prenant le moins de risques possibles. Tirer dans le dos lâche ? Ils vous diront simplement que c'est plus malin, et ont ils tord. Mais Sean n'en dit pas plus, il ne voulait pas mettre le feu au poudre, et ce n'était pas son boulot de désarmé la situation. Du moins pas de suite...

  • Et de quoi voulez vous les venger ? - demanda Bender avant que Raby ne réponde à Sean - Vous savez ce qui c’est passé ici ? Nous n’avons que des théories ! Alors avant de se lancer à la poursuite de fantômes rappelons nous quelle est notre mission ! Hein ? - dit il en regardant sa subordonnée droit dans la visière - En ce moment il y a un risque qu'on connait. Un individu extrêmement dangereux se dirige vers un labo sous notre responsabilité alors qu'est ce qu'on fait ? On explore tout ça en se disant que peut être il ne va rien arrivé et que peut être on tombera sur les coupables ? Combien sont ils ? Comment sont ils armés ? Quelles sont leurs valeurs ?!! On ne sait absolument rien de rien !!! - gueula le sergent avant de se ressaisir. Tout ce qu'il disait ne faisait que démontrer à ses yeux à quel point il était impuissant de faire quoi que ce soit - Alors on continue, la mission. On rendra hommage aux morts en faisant remonter l'information au QG. On fera une demande si jamais il y a une expédition punitive de nous joindre à elle. Mais pour que ce soit possible, on doit trouver un moyen de contacter le QG. On se concentre sur Cette mission uniquement ! Est ce que je suis clair ?! - s’enquerra le sergent en usant d’autorité et de froideur pour étouffer le feu. A ces yeux le leadership ne s'imposait pas, il se méritait par ses actions. Et c'était l'occasion de le faire en inculquant un peu de sens à sa subordonnée. Elle était jeune et passionnée ce qui était bien, mais tout en ce monde demandait un équilibre. L'excès de passion instinctive limitait la raison et ouvrait la possibilité à plus d'erreur. Pour eux qui avaient des vies entre leurs mains, l'erreur pouvait résulter en ce qui c'était produit ici: un massacre et il ne voulait pas qu'au cours de sa vie elle est un tel fardeau à porter - Est ce que je suis clair ??!

  • Ouais - répondit Raby en regardant le sol, les bras sur les hanches. Elle ne reconnaissait pas qu'elle avait tord, mais juste qu'elle n'avait pas entièrement raison. L'expédition punitive était une option qui lui plaisait beaucoup.
  • Jess est ce que j’ai été clair ?!
  • Ouais, serg pas de problème. Je disais juste, comme ça…
  • Bien ! On se bouge ! Maki ! Devant ! Ramène nous à la maison ! - ordonna Bender.

Le groupe se mit en route laissant derrière eux le petit cimetière, puis il passa des portes impressionnantes par leur grandeur. Elles avaient l'air extrêmement solide, conçues pour ne s'ouvrir sous aucun prétexte une fois refermées, capables de contenir tout et n'importe quoi. Quand à ce qu'elles devaient contenir en réalité, eh bien aucun des mercenaires n'en avait la moindre idée.
Il prit ensuite l’unique ascenseur restauré en combinant la technologie "autochtone" et la technologie connue des owls, ce qui était loin d'être évident. Un peu plus loin dans le couloir, il y eut un bruit de turbines pendant quelques instants puis une soudaine propulsion, comme si ils étaient portés par un champ de force, jusqu’à leur destination.


  • Ce truc est quand même incroyable – commenta Sean.
  • Tous les trucs ici sont en avance sur notre ère sinon personne n’aurait intérêt à financer les fouilles – répondit Jess en ajoutant – Serg, cet artefact que ces mecs cherchent à quel point il peut être dangereux ?
  • Aucune idée, c'est peut être une arme et dans ce cas je ne peux imaginer que le pire. Il n’y a qu’à regarder ce qui s’est passé ici pour comprendre qu’elle sera utilisée sans scrupules – et pour lui il pensant - “j’espère que t’es en vie fillette, ne meurt pas avant ton indigne de père”.
  • C’est pas faux - constata Jess
  • Ça va Serg ? – demanda Raby qui sentit une sorte de chagrin dans sa voix.
  • Hmm ? Ouais ça va. Ça va on ne peux mieux - répondit il. Un leader n'avait pas le droit de montrer de faiblesse, même si avec le temps ce fardeau devenait de plus en plus pénible à porter. Et pourtant chacun de ses gars était prêt à lui prêter son épaule pour récupérer. Étrange est cette disparité entre l'idée perçue et la réalité...
Les mercenaires traversèrent les couloirs vides de tout, éclairés de temps en temps par des lumières qui fonctionnaient encore pour une raison ou une autre. Peut être que les générateurs qui alimentaient l'installation en énergie avaient été laissés tranquilles, et ils tournaient paisiblement jusqu'à ce qu'ils soient à cours de carburant. Ou peut être il y avait une autre raison, cependant les white owls n'étaient pas préoccupés par ce léger détail. Dans l'hypothèse qu'il y avait un groupe para militaire autre que le leur, ils devaient faire preuve de prudence et de discretion.  

Ils montèrent de deux étages dans une furtivité relative, meublée par quelques blagues subtiles de Sean qui détestait le silence. L'absence de bruit était oppressant, effrayant même, donnant l'impression que tout pouvait arriver, même, surtout l'inattendu. Un traumatisme gravé au fer rouge dans l'âme de Degrouve, rappelant en permanence sa présence...

A cet étage le couloir était plus grand, plus large aussi. Sans doute devait il également servir au transport de matériel lourd, ou de ressources. Et en général ces voies de communication étaient connectées à un système de transportation. Tout allait pour le mieux, puis Maki se colla au mur et fit signe à tout le monde de ne plus bouger un muscle.
  • Qu’est ce qui se passe ? – murmura Bender dans son communicateur. Même si le son n'était audible qu'entre eux, il ne voulait prendre aucun risque. Ou peut être était ce un réflexe humain tout simplement.
  • Ils sont là – répondit Maki
  • Qui ça ? - demanda Raby - prête à en découdre.

Du coin de l’œil Maki avait vu deux personnes en train de discuter, ou plutôt un géant qui écoutait les bras croisés et son compagnon qui gesticulait dans tous les sens. A les voir on ne pouvait s'empêcher de se questionner sur leur dynamique des plus particulières.
Les “explorateurs” étaient dans une grande pièce de plusieurs centaines de mètres en longueur et en largeur, avec du matériel stocké dans plusieurs coins, des tubes, des caisses, des câbles, des métaux et débris divers... De ce qu'il put voir, et qu'il partagea avec les autres, l’endroit avait tout l'air d'une zone de dépôt, ou d'un quai. Mais dans ce cas où était le train ?


  • “Putain, de pire en pire” - fulmina Bender intérieurement.
  • Quels sont les ordres ? – demanda Maki.
  • Moi je suis d'avis de plomber le gros bâtard – dit Raby qui avait encore de l’adrénaline dans les veines, et de l'agression à exprimer
  • Non je préfère leur laisser une avance. Nous allons les suivre avec le plus d’écart possible, puis les intercepter dès qu’il y aura une bonne occasion.
  • Comme tout à l’heure ? - demanda Sean. Bender eut envie de le cogner mais fit des efforts pour se calmer et laisser couler.
  • Je ne sais pas serg, il risque d’y avoir beaucoup de grabuge si on ne fait rien – protesta Raby
  • Je sais mais on n’a pas le c… “ putain !! ” - Bender eut une sorte de mauvais feeling. Il senti de la sueur froide couler le long de son dos. la camera de Maki tourna dans tous les sens, Maki tout comme le sergent, tout comme tout le monde d'ailleurs venait de perdre le géant de vue. Il avait disparu sous leurs yeux...
  • Sans déconner, une fois ne vous a pas suffit ? - demanda Cid accroché au plafond au-dessus de leur tête, plus à la manière d’un lézard que celui d'u félin.
Le géant lâcha partiellement prise, ses mains ne tenaient plus la pierre et pendaient dans le vide. Ensuite ses pattes arrières se dégagèrent à leur tour et le félin réalisa un pirouette avant de tomber gracieusement à quelques pas des mercenaires, les coinçant contre le mur
  • Kruu rru rru ! Ça tombe bien que vous soyez encore dans le coin - rigola Cid - J'aurai besoin de quelques réponses !
  • Y’a de ces jours…
  • Pas maintenant Sean ! On n’a fait le moins de bruit possible comment tu nous as repéré – demanda Bender exaspéré. Après toutes ses mises en garde, voila qu'il était en face de la situation qu'il voulait évité à tout prix. Il y avait de quoi se sentir incompétent.
  • A l’odeur, probablement - répondit Maki. c'était une évidence à laquelle il n'avait pourtant prêté que peu d'attention. Mais c'était tellement évident qu'il ne pouvait que s'en vouloir...

  • J’avais l'embarras du choix, Kruu rru rru. Entre vous sentir, vous entendre vous faufiler comme des enfants portant des clochettes. C'était presque comique Kruu rru rru. Mais je ne suis pas là pour vous dire à quel point vous êtes pathétique mais pour obtenir des réponses à quelques questions. Votre décision ? – dit Cid en se penchant et écartant les bras toutes griffes dehors, adoptant une posture menaçante et libérant son agressivité à leur encontre. Un geste de défi qui avait pour objectif de leur faire comprendre la différence qu'il existait entre eux, peut être...

  • Je pense être trop vieux pour apprécier ton attitude - répondit Bender à travers les mâchoires serrées et les grincements des dents.
  • Toi ? Vieux ? Kruu rru rru rru rru - explosa le félin de rire - C'est tellement mignon, mais même sur ce domaine tu m'es inférieur petit homme - répondit le félin sur un ton moqueur. A voir sa queue bouger frénétiquement il était indéniable qu'il passait un très bon moment. Cependant il est difficile de dire si il avait planifié ce qui allait suivre u était ce juste une résultante de son caractère, et de ce quelque chose dans l'air...

Tout le monde se serait accordé à dire que le choix le plus judicieux aurait été de baisser les bras, une seconde fois. Même une troisième fois ou une quatrième si c'était nécessaire. Affronter le zoo humain n'avait aucun sens, ne répondait à aucun besoin immédiat. En réfléchissant deux secondes il était clair qu'il n'allait pas menacer leur vie, pas avec l'autre femme à côté. La logique suggérait de simplement dire: "OK".

Cependant, croire que la logique dominait la raison était faux. Toutes les décisions de raison n'étaient pas basée sur une réflexion issue de l'intellect pragmatique. Il y a également, de l'autre côté de la balance, l'émotionnel. Le bien ou le mal issu de la raison peut être défini par l'intellect mais aussi par le "cœur". La vérité de la raison n'est pas uniquement issue du discernement de l'esprit mais également de la clairvoyance de la passion. Bien évidemment l'inverse est également vrai.

La raison n'était pas sous monopole de la cérébralité, le réalisme voulait que la donne soit plus complexe, beaucoup plus complexe. C’était bien là le problème..., cette complexité. Bender était un leader raisonné, calculateur en terme de gains et pertes. Toute altercation ici était une perte à ses yeux, et aucun des scénarios ne pouvait améliorer la donne. Dyne était une perte tragique, et le sergent désirait éviter d’expliquer à une autre famille qu’un de leur bien aimé est mort alors qu’il pouvait l’éviter. Ça c'était ce que son cerveau lui murmurait, à moins que ce soit son cœur ? Mais son cœur, à moins que ce soit son cerveau ? prenait l'argumentation dans le sens inverse: Dyne ! Si il voulait éviter d'avoir à annoncer la nouvelle à une autre famille, il fallait se débarrasser de la source du danger. Dyne ! avait besoin que sa mort soit vengée. Dyne ! Ne méritait pas une mort aussi stupide. Dyne ?!...

Mais tout ceci n'était devenu que de la poudre aux yeux. Lorsque l'esprit était sous état conflictuel et ne savait que faire, les émotions primaires refaisaient surfaces. L'explication à ce phénomène allait comme suit: Lorsqu'un problème devenait complexe, il était plus efficient de le résumer quitte à le décomposer en plusieurs bouts et à s'attaquer à ces bouts individuellement. La science ou plutôt les différents domaines de la science ne sont que l'exemple de cette simplification, car toutes, mais de manière différentes et à une échelle différente, essayent de répondre à une seule question complexe: qu'est ce que l'univers ! Mais ce procédé s'applique également à des problèmes de tous les jours, de manière instinctive sans même que les gens ne s'en rendent compte... Il en est de même pour ce qui se passe à l'échelle de notre raisonnement, par souci de préservation le corps doit agir. Le corps répond au besoin de l'esprit, il matérialise la pensée, dès lors pour qu'il bouge la pensée doit exister d'abord. En présence de la peur ou de la colère intenses, il n'y a pas de raisonnement. Il y a la manifestation de ces émotions, soit par la fuite ou l'affrontement. Puis après intervient la justification de l'action prise. Dans un état chaotique, la raison simplifie le procédé cognitif en le réduisant au plus simple, en le résumant à une action. Ceci n'est pas une justification car un travail intense peut être effectué pour ne pas arriver à cet état d'instabilité, juste une simple explication de ce qui se passait dans l'esprit du sergent.    

Bender détestait Cid de manière viscérale. Sa manière de s’exprimer, de regarder même. Il ne pouvait évidemment voir ses yeux et pourtant il pouvait sentir son regard, le narguer, le menacer, le faire se sentir impuissant…Et il refusait de se sentir autant impuissant à nouveau.


Bender savait qu’il faisait une bêtise, il n'y avait pas besoin d'être ingénieur en vaisseaux spatiaux pour le comprendre. Lorsque son corps réagit, lorsqu'il y eut cette étrange rupture dans son esprit, ce snap d'une fraction de seconde qui lui fit perdre très momentanément conscience. Mécanisme cérébral répondant à la menace qu’exhumait Cid comme un air chaud et sec, désagréable. Lorsque son corps se projeta en avant de manière agressive, il savait très bien qu'il venait de faire une connerie, même si le pourquoi restait une énigme pour lui même. C'était à l'inverse de tout ce qu'il voulait et pourtant le voila qui ouvrait les hostilités, alors il n’avait que deux mots dans la tête « fait chier !» mais il était trop tard pour regretter alors autant essayer de gagner. De toutes ses forces il se jeta contre Cid pour le pousser et créer une ouverture mais il rencontra un léger problème.
Dire que Cid avait été surprit par la manœuvre du sergent serait un mensonge pur et simple. Son attitude était délibérée et similaire à une claque dans la gueule. C'est un affront si outrageant qu'il incitait la plupart du temps à perdre les pédales. Une gifle était plus efficace qu'un poing pour pousser l'autre à la faute, surtout une gifle par un homme à un homme associé à l'attitude hautaine, défiante. Ce geste traumatique disait: "as tu les couilles de répondre ?"

Alors lorsque le sergent perdit les pédales humilié, en colère, confus... Le félin bougea sur le côté tout en pivotant comme une toupie. Un geste des plus simple,  juste deux pas effectué de manière optimale et Bender ne rencontra que l’air sur son chemin, avant de sentir une extrême accélération qui le poussa à embrasser le mur opposé de manière trop intime à son gout.

Une fois sa rotation terminée, contournant le mercenaire qui venait de lui sauter naïvement dessus comme un enfant cherchant la bagarre. Le félin usa de son léger momentum, issu des mouvements des muscles obliques, pour propulser Bender à l’aide de sa paume gauche. Une petite tape amicale dans le bas dos qui laissa sa trace dans le métal.

De sa main droite, tout au cours de ses deux pas, le félin saisit puis projeta Maki au plafond qui se fissura sous l’impact. Ce dernier avait eut à peine le temps de cligner des yeux et le sol venait de changer de place avec le plafond. La douleur pénétra les os et le pisteur poussa un cri avant de retomber au sol, la vue floue, la respiration difficile et le crâne endolori.


Pendant ce temps Jess, Sean et Raby mirent Cid en joue en se décalant rapidement les uns des autres pour ne pas se gêner et couvrir plus d'angles de tirs. Trois rafales furent tirées, les canons monstrueux crachèrent une trentaine de projectile mais le géant les surpris encore une fois par son agilité et surtout sa vitesse. Alors que les balles convergeaient dans sa direction, il plongea en diagonale sur le mur opposé comme s’il s’apprêtait à passer à travers mais avec un timing à la seconde près, se repoussa de tous les cinq membres, comme un ressort.

Le mur explosa sous la pression issue du transfert de forces et le félin fonça droit sur Sean, épaule la première, pour le percuter de toute sa masse l’encastrant dans le décor. L'armure absorba une partie de l'impact mais il était impossible de mitiger toute l'énergie générée ce qui signifiait qu'elle ne pouvait que se transférer dans le corps de la victime. Sean n'ut même pas le temps de crier, il avait trop mal pour même comprendre qu'il avait mal.

Au passage, Cid livra un lariat à Jess qui pivota dans les airs comme un spinner. Non seulement il était persuadé d’avoir la tête séparée du cou, mais de plus la force centrifuge le fit vomir partout dans le casque, et la rotation projetait la substance partout à l'intérieur. La force centrifuge l'avait tenue en l'air pendant plus d'une seconde avant qu'il ne s’écroule inconscient étouffant dans ses sécrétions.

Il ne restait plus que Raby qui était légèrement déboussolée. Elle venait de voir tous ses camarades redécorer la salle et ce à peine en quelques secondes. Face à une force supérieure défiant tout sens commun il était facile de se sentir découragé, de succomber à la peur, de vouloir prendre la fuite. Mais c'est là qu'intervenait le courage ou la folie, le tout dépendait du contexte bien entendu. Raby n'était pas de celles qui allait baisser les bras, même si elle n'avait aucune chance d'y arriver, simplement pour pouvoir regarder ses camarades sans honte, elle ne pouvait pas reculer.

La femme poussa un cri qui vint des tripes pour chasser les émotions qui gangrenaient ses décisions, puis ouvrit le feu en mode automatique. Brarararara, les balles sifflaient dans tous les sens, sans but, sans cible, car cette dernière les évitait de manière surréaliste. Pendant cette fraction d'une seconde, Cid ne bougeait pas à l’image d’un félin, pour une raison complètement étrange ses mouvements rappelaient plutôt ceux d'un serpent, comme si il glissait entre les balles. Bien évidemment Raby ne vit rien de tout ça. Lorsqu'elle ouvrit le feu, elle se retrouva soudainement au sol, privée de son seul moyen de défense.

Cid lui avait empoigner la tête comme s'il tenait un ballon, puis lui arracha son fusil des bras et pour finir il la plaqua contre le mur après l'avoir traînée au sol ne prêtant aucune attention à ses protestations. Après quelques pas, il la plaqua contre la pierre en la levant à hauteur de sa visière, ce qui faisait bien plusieurs dizaines de centimètres pour elle au-dessus du sol. La douleur dans le cou et les épaules, étaient extrême, l'armure n'était pas conçue pour supporter son propre poids de cette manière, alors une partie de celle là était soutenue par le corps, et là en l’occurrence par le cou.
  • Ahh lâche moi !!  - continuait elle à hurler en se débattant de toutes ses forces, mais sans aucun résultat
  • Doucement fillette, tu risques de te blesser en gesticulant comme ça. Comprend que je te devais te calmer un petit peu avant que tu ne trucide tes camarades, kruu rru rru !
  • Va te faire foutre ! – rugit elle.
  • Tu te proposes pour me tenir compagnie ? – ronronna il en serrant le casque un petit peu plus fort, ce qui le fit légèrement craqueler.
Le jeu ne l'amusait plus. Trop facile, trop simple, trop monotone maintenant que personne ne pouvait bouger. Et ce n'étaient pas les quelques contorsion inutiles de sa prisonnière qui changeaient la donne. Après tout, l'humeur changeante des félins est de notoriété publique, et Cid n'y faisait apparemment pas exception. Il combattait ses instincts primaires, il est vrai, mais de temps en temps il se laissait aller pour simplement évacuer la pression. Mais comme après tout moment de plaisir coupable venait la réalité. Réalité qui gigotait entre ses mains comme un poisson essayant désespérément de retourner à l'eau.

Il la jeta d'un geste anodin de la main, elle et son armure avoisinant la tonne percutèrent Bender qui se relevait à peine, décidé à prendre sa revanche. Mais quelle ne fur sa surprise lorsque son champ de vision s'obscurcit soudainement et qu'il se retrouva plaqué violemment contre un mur à l'autre bout du couloir, sa conscience vacillant comme une flamme au vent.

  • Il m’est extrêmement difficile d’essayer de ne pas vous tuer - parla Cid, incertain si ils avaient encore la capacité de l'écouter. Il y était allé doucement mais peut être pas assez. A voir la scène il était amusé de voir la nouvelle décoration et également exaspéré de devoir perdre du temps à attendre qu'ils retrouvent leurs esprits ou peut être qu'il pouvait leur donner un petit shoot d'adrénaline et de testostérone - Mais je suis permis de vous prendre un membre ou deux comme casse croûte Kruu rru rru.


En guise de réponse il entendit un petit ricanement venant d'un mercenaire encore "assit" dans le mur.

  • Sean c'est ça ? J'aime bien ton sens de l'humour - dit il les bras croisé en se tenant en face de son "chef d'oeuvre" - Que tu es la force de rire dans une telle situation montre du cran. J'aime ça ! A moins que t'aime avoir mal. Es tu sadomasochiste Sean ?
  • Hé hé... Peut être... Mais...Mais je préfère cela à... à cannibale ! - commenta ce dernier en crachant au visage de Cid, sauf qu'encore une fois le casque ne s'était pas ouvert. La salive mélangée au sang se
  • Je te demande pardon, comment ça cannibale ? Tu trouve que j'ai la même tête que vous ? Tu trouve que je suis pareil que v... REGARDE MOI !! - rugit violemment Cid en saisissant Sean par le cou en oubliant de contrôler sa force. Le mercenaire fut pousser encore plus profondément dans la roche, les organes et les os comprimés par le choc, le métal tordu traversant la peau. Avant d'être tiré des débris pour se retrouver nez à nez avec le tigre.

Le casque s'était fragmenté en petites pièces séparées, avant de se retirer pour êtres stockés dans des mini compartiments le long du cou et des épaules.
Ses yeux verts brûlaient de colère, ses pupilles verticales étaient anormalement dilatées,  ses babines étaient retroussées, ses crocs aiguisés comme des rasoirs sortis. Une vue qui avait le potentiel de hanter les cauchemars les plus terrifiants.
  • Regarde-moi très attentivement !! REGARDE MOI !! – rugit il à nouveau bavant de colère. Son cœur battait vite, son rythme était instable, sa respiration était erratique comme s'il était sur le point de perdre le contrôle - Insinue tu que je suis humain ??! – demanda-t-il sur un ton irrégulier. Sa voix basse avait pointé vers de l'aigu  en jouant au yoyo.
  • A…a ma connaissance les zoo…humains sont quand…quand même
  • Lâche le fils de pute !!!! – hurla Maki qui se relevait du sol et essayait de saisir son fusil qui lui a échappé des bras. Son instinct lui disait que si jamais son ami terminait cette phrase, cette stupide phrase, s'en était fini de lui. C’est pourquoi impuissant, affaibli, la seule chose qu'il pouvait faire était d'hurler presque en larmes – Sean la ferme !!!
  • …Humai…

La rage de Cid qu'il sentaient comme une eau boueuse se coller à la peau venait de disparaître pour ne laisser place à rien. C'était comme si ses émotions venaient d'être mises en bouteille.
  • Je vois ! - dit il avec une sorte de sourire exhumant le dégoût.

  • CID NON !!! – hurla une voix de toutes ses forces.
Dalanda s’était précipitée dès qu’elle avait entendu les coups de feu se doutant que son compagnon avait dû, encore une fois, se servir de son charme légendaire mais ce qu’elle trouva la choqua. C’était une émotion qu’elle espérait ne plus le voir éprouver, jamais, et elle était la seule à pouvoir la ressentir... Le poing parti sans arrière pensée comme une balle d'un calibre sans précédent, non encore plus vite, bien plus vite...
Les blessures ne guérissent pas vraiment, elles peuvent cicatriser mais demeurent présentes. Démangeant, quelques fois douloureusement, rappelant en permanence leurs présence. Les blessures perdurent surtout celles qui ont été gravées au fer rouge dans l'âme elle même... Celle ci était tapie dans l’ombre, cachée par une construction psychique à base d'excès de confiance, de codes moraux persistants ayant survécu au carnage de sa psyché, d'un brin d'espoir et de compréhension bâtie par celle la même qui essayait de l'arrêter...
  • je t’en supplie écoute moi !!! Il ne sait rien ! Ils ne savent rien !!! - hurla t'elle en se jetant sur Cid, le serrant de toutes ses forces à la taille. Pour calmer ce cœur déchiré, elle avait besoin d'être le plus près possible.


Le poing avait fendu la roche jusqu'au coude. Dirigé en pleine tête, elle changea d'orientation de manière inconsciente. La décision dans son esprit n'était apparemment pas unanime. Ceux qui étaient encore bons en lui, avaient désespérément évité ce geste, ce meurtre gratuit. Cid lâcha Sean, qui s’était déjà évanoui, en respirant lourdement. Même son armure semblait gonfler au rythme de sa cage thoracique.
  • LES HUMAINS !! - rugit il de colère, ou plutôt rugit il pour raviver sa colère absorbée comme une éponge - Eux et leurs faux sourires ! leur déviance et leurs mensonges ! Ils m’ont appelé monstre et m’ont rendu fier d’être différent ! Je ne tolère pas qu’on m’insulte de la sorte !!! Personne ne me traite d'humain !!! – Il se dégagea de Dalanda sans efforts, cette dernière ce retrouva repoussée sur le côté comme une brindille. Puis il partit, cachant sa main encore tremblotante et sa colère, dirigée contre lui-même. Cette dernière il tenait à la préserver, c'était ce qui le définissait. Le géant ne pensait pas que c’était encore là, il ne pensait pas être encore prisonnier de son passé, il ne pensait pas qu’il pouvait se sentir encore comme une victime. Et pourtant les signes étaient devant ses yeux. Cependant l'espoir l'avait aveuglé ou plutôt, lui avait donné l'illusion d'avoir changé. De s'être un petit peu amélioré.

Dalanda était encore sous le choc de ce qu’elle venait de ressentir. Pourtant, elle mieux que quiconque aurait dû savoir mais elle n’avait rien remarqué. Ou plutôt elle s'était cachée derrière la confiance pour ne pas voir que, malgré les sourires et les blagues vaseuses, celui qu'elle appelait son ami souffrait en permanence.  Apparemment rien n’avait bougé au cours des cinq dernières années, il était encore au même point que la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Elle regarda Sean, puis Jess, voulu dire quelque chose mais c’est Bender qui rompit le silence.

  • Ce type…vous feriez mieux d’être prudente.
  • Qu’est-ce que vous savez de lui ? Vous êtes encore en vie non ? – lui répondit elle sèchement avant de courir sur les traces du géant - Cid !!

Maki la croisa sans lui lancer un seul regard, son esprit était préoccupé par autre chose de plus important: son camarade.
  • Sean ça va mec ? – demanda t il mais n'obtenant aucune réponse ne put ajouter que - FAIT CHIER !!
  • C’est ma faute, j’ai agi comme un abruti, c'est ma faute – répétait Bender qui se faisait aider par Raby – Je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris... - il n’y a pas pire sensation au monde que d’être responsable de ce qui nous terrifie le plus. On se sent misérable, stupide, et indigne de vivre. Pour la première fois depuis très longtemps, Bender éprouva ce sentiment qui l’avait séparé de sa famille.

Raby regarda son sergent et ne trouva pas les mots pour le réconforter. Elle ne savait même pas si elle l'avait en pitié ou lui en voulait pour ce qui ne venait d'arriver. Même si pour être honnête, elle aurait fait de même
  • Comment va Sean ? - demanda t elle en approchant de son collègue
  • Il respire encore mais il aura besoin de soins – répondit Maki qui était déjà à ses côtés - Jess où t’es ?! - hurla Maki
  • Toi et ta grande gueule - dit Raby en tombant à genoux devant Sean.




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