L'élément qui sema le trouble, même
infime, même passager, même ridicule, était : la conviction. Une personne
convaincue de ses propos, aussi farfelus ou étranges soient-ils, à l'instar
d'une bactérie, pouvait créer quatre réactions principales :
-
le rejet total et absolu : réaction issue du système immunitaire
psychologique hyperactif, détruisant toute idée bonne ou mauvaise.
-
Le doute raisonnable : réaction issue d'un système immunitaire
psychologique plus tolérant et capable de faire la différence entre un virus et
une bactérie. Il permet à l’esprit d’avoir le temps de traiter une idée.
-
Le doute panique : réaction issue d’un système immunitaire psychologique
déficient, incapable de filtrer quoi que ce soit.
-
L'acceptation : réaction issue d’un système immunitaire psychologique
contaminé. Et cette contamination peut être bénéfique ou non pour l’organisme.
Il
ne s'agissait pas d'hypnose ou de manipulation mentale, mais simplement de
conviction et plus cette dernière était absolue et plus les effets étaient
radicaux. Et la conviction de la reine de la véracité de ses propos était telle
que même Castillyone et Dalanda furent saisis d'un doute raisonnable,
envisageant pendant un instant la proposition si crument offerte. L'hésitation
ne dura qu'un instant avant que la spécialiste n'ordonne à son casque de se
défaire pour qu'elle puisse cracher aux pieds de l'avatar de la reine.
-
Plutôt crever ! - répondit d'elle en ignorant la puanteur si atroce et
asphyxiante du tunnel qu'elle faillit avoir un réflexe nauséeux. Mais elle prit
sur elle en attendant que le casque se referme pour faire demi-tour et s'en aller,
terminant unilatéralement la conversation.
-
Et vous ? - demanda la reine avec une pointe de tristesse.
Bender
secoua la tête et suivit la spécialiste. Il avait pesé en toute objectivité le
pour et le contre de la requête. Le doute l'avait poussé à réfléchir
sérieusement à la situation, mais il y avait bien trop d'inconnues faisant
pencher la balance vers le contre. Et puis comment se passerait sa réunion avec
sa fille ? Jess parti également, contrairement au sergent il ne s'était pas
laissé embarquer dans le jeu. Sa colère avait joué de bouclier, fermant son
esprit à tout dialogue comme une forteresse. Il attendait simplement que les
autres finissent leur discussion et puis c'est tout.
-
Est ce que vous pouvez nous laisser passer sans histoire ? - demanda Dalanda
-
Je crains que non - répondit la reine avec tristesse et déception.
-
Ok - répondit Dalanda avant de partir à son tour laissant l'amalgame tout seul
pendant quelques minutes avant qu'il ne tombe en morceaux, vidé de cette force
qui maintenait sa forme.
Sans
dire un mot, Eiling rejoignit le reste du groupe qui sprintait de plus belle
pour avaler le maximum de mètres et kilomètres avant d'être forcé à se battre.
L'idéal aurait été de se reposer pour récupérer, mais ils n'avaient pas ce
luxe.
-
T'étais obligé de cracher ? Elle va être énervée maintenant - commenta Bender
en essayant de suivre le rythme de tête.
-
Tant mieux - répondit sèchement Castillyone sans donner plus d'informations.
Elle avait horreur des personnes qui prétendaient tout savoir sur tout, avec
des opinions déjà posées et jugeantes - "J'ai vu, j'ai vu ! Elle vu que dal
! Elle n'a vu que de la merde !" - s'échauffait intérieurement la
spécialiste en essayant de tuer les mots qui lui ont été lancés à la figure,
les tuer et les enterrer quelque part dans le cimetière de son inconscient,
même si ces mots n'étaient que les messagers de la vérité. Un guerrier pouvait
serrer les dents pour encaisser un coup, il pouvait se casser le bras pour
continuer à se battre, il pouvait être criblé de balle, mais continuer à
étrangler sa victime, mais les mots suffisamment affutés pouvaient le stopper
net tranchant dans sa motivation à persévérer. Les mots étaient une arme qu'il
est fou de sous-estimer, et faisaient plus mal à la spécialiste que les
balafres qu'elle venait de subir et qui n'avaient pas l'opportunité de
cicatriser.
Il était une époque où une gamine droguée
au point de ne pouvoir voir la lumière de la raison, se promenait entre les
ruines d’une vieille cité à l’apparence abandonnée. Équipée d’un fusil d’assaut
qui pendait sur elle comme un vêtement bien trop grand, la jeune fille marchait
à s’en faire saigner les petits doigts de pied qui dépassaient de ses bottes
trouées. De temps en temps elle s’arrêtait pour chercher quelque chose à
manger, de l’eau, des détritus laissés dans les décombres ou dans les poubelles,
et puis elle continuait sa quête. Quelques fois, elle tombait sur des
personnes, des rescapés de la guerre civile qui la prenait en pitié, à tort car
ils finissaient tus six pieds sous terre. C’était sa mission après tout, c’était
leur faute d’être aussi stupides. À la nuit tombée, elle rebroussait chemin
avec le peu d’argent ou de nourriture fraîche qu’elle pouvait trouver pour tout
remettre à son mahaï. C’était la vie d’Élie Ethrapoli avant qu’elle ne
rencontre Hélène.
Blabla de l’auteur
Hello à vous chers lecteurs !
J’espère que vous passez une super semaine ! Bientôt le week end !!
Texte time !
Fiou… Alors, euh concernant la
conviction. C’est de moi, c’est une idée qui m’est venue comme ça. Mes
explications sont critiquables, il faut au moins une semaine pour réfléchir et même
là ce ne serait que pour toucher la vérité du doigt et c’est normal, je n’ai
pas la science infuse. Le but c’est de créer un questionnement et non déballer
une vérité absolue. Enfin si je peux oui, mais bon, vu que mon intellect est
limité, je ne peux malheureusement pas le faire. Si des notions que j’ai expliquées
vous ont intéressé, n’hésitez pas à poursuivre le raisonnement par vous-même et
me faire signe en critiquant ou enrichissant mes propos.
Si vous avez des questions, des
suggestions, etc… N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’écrire ici :
unepageparjour@hotmail.com
Merci de me lire ! Vous êtes
formidables !! Tchuss et à demain !!! Et en parlant de demain, je
commencerai donc la nouvelle histoire, portez-vous bien !!!!
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