mercredi 5 décembre 2018

Journal de Vay Matagi, page 74


Entrée du 20/08/2558

Je n'ai jamais vu un homme autant changé. Moi, Matagi, je dis bien homme et non petit, en parlant de Tamaïti. Au départ je pensais qu'il était animé par la haine et la vengeance, et peut être bien que c'était le cas, au début. La vengeance, la volonté de refuser sa faiblesse, d'affronter sa peur et de lui mettre une lance dans les côtes. Je connais ça, je comprends ça, je respecte ça. Après tout, moi, Matagi, n'ai-je pas suivi le même chemin ? La différence, c'est que je ne l'ai pas abandonné. J'ai détesté l'océan depuis le jour de ma naissance, et je continue encore ! Enfin, pour être franc, pas toujours. J'ai des périodes de calme, mais l'océan, comme une amoureuse ignorée, surgit à chaque fois pour raviver ma colère. Je ne sais pas si la similitude est correcte, mais c'est ce qui m'est venu à l'esprit. 

Quant à Tamaïti, il y a comme une sérénité, comme une distance... Non ce n'est pas ça. Comme du respect. Oui, je pense que c'est ça... Tu peux comprendre ton ennemi, tu peux même admirer ton ennemi, tant que tu te rappelles que c'est ton ennemi. L'océan est l'ennemi ! Il peut être fascinant, stimulant, nourrissant, mais meurtrier aussi, sans égard pour nous les hommes. Il nous oblige à le contempler, géant parmi les géants, mais il ne peut nous obliger à l'apprécier. 

Je ne sais pas si c'est une bonne chose. Je ne trouve pas le temps de lui parler. Lorsqu'il revient, c'est pour se reposer, écouter quelques enseignements, panser ses blessures, manger quelque chose puis repartir. Le rythme est difficile et même moi, Matagi, j'aurai beaucoup de mal à suivre, mais c'est la seule façon pour rattraper les jours sans pêche. Vivement que je puisse aider à mon tour. 


Entrée du 22/08/2558

Je me suis trompé, ce n'est pas le respect, mais la culpabilité qui le pousse. Je ne sais pas ce qu'il a vu dans son sommeil forcé, mais ça lui a remis les pendules à l'heure. Ou peut-être que c'est l'expérience de la mort qui lui a mis les idées dans le bon ordre. Mais je crains aussi la possibilité que ça l'a cassé dans sa tête. Il faudrait que je trouve le temps de lui parler correctement avant de partir. 

Des informations qu'on a pu échanger avec les autres... Meh, ils ont tout mis dans la construction du bateau. Toutes leurs ressources ont été jetées là-dedans parce que le conflit avec les hommes poissons ne se passe pas très bien. Personnellement, moi, Matagi, je trouve cela stupide. Si on échoue, alors ce sera la fin de bien des villages. Non, ce sera la fin des hommes sur ce monde maudit. C'est pourquoi je serai du voyage. 

Ils sont au courant pour mes... blessures et ils veulent quand même de mon aide. Meh, même manchot, peu d'hommes arrivent à la cheville de Matagi.

… Je n’irai pas pour sauver les hommes, j’irai pour Lilico. Là, ce sont des personnes que je connais, que je vois tous les jours, que j’insulte chaque jour que les dieux façonnent et qui me font rire aussi. Lilico c’est ma famille, ce sont mes enfants que je nourris… que je nourrissais à la sueur de mon front. La dernière chose que je peux faire c’est de leur donner une dernière chance de survivre en ce monde.  Avant que l’océan ne nous envoie des poissons encore plus étranges, ou même d’autres hommes poissons comme Kellu, ou des maladies… Il faut qu’on mette la main sur l’Ulwazi.





Blabla de l’auteur

Hello à vous chers lecteurs ! Bonne mi-semaine à vous J

Texte time !

Erf, ça n’a pas été facile. J’ai encore des latences avec ma connexion au nirvana XD. Hmm, c’est surtout que je sens l’histoire finir et j’ai toujours été du genre à ne pas vouloir connaître la fin, ou plutôt à vivre la fin. J’ai plein de films non terminés, pleins de livres et de jeux que j’ai arrêtés, repoussés pour ne pas franchir cette dernière porte, pour me donner l’illusion que ce n’est pas fini, que l’histoire perdure dans mon esprit et je peux la tourner comme bon me semble. Mais bon, je me dis qu’il va falloir terminer avec Matagi et commencer l’histoire du pêcheur de Lilico. Peut être pas maintenant, j’ai envie de retrouver le docteur le docteur Willmann et Jacob. Ouais, je pense que je vais faire ça.

Si vous avez des questions, des suggestions, etc… N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Bien, je ne vais pas vous laisser maintenant, vous allez avoir droit à du blabla XD Très court, rassurez-vous. Il part d’un certain constat qui m’a percuté comme une évidence lors d’une discussion hier. Au départ je l’avais dit sans conviction, mais plus j’y réfléchis et plus je me dis que je n’ai peut-être pas tort, mais je vous en laisse juge.

La discussion tournait autour de la course à la productivité, de la pression du chiffre sur le lieu du travail et puis on a bifurqué sur le pouvoir d’achat. Et c’est là que j’ai sorti : « je pense que le problème des entreprises aujourd’hui, ou du moins leur point de vue, c’est qu’elles considèrent que l’argent qu’on a dans nos poches leur appartient. Elles ne l’ont pas encore, mais dans leur esprit, c’est à eux ». J’avais jeté cette idée comme une hypothèse, puis j’ai réfléchi à tout ce qu’on vit, nous petit peuple, expérience qui nous donne ce ras le bol à l’origine des gilets jaunes, raz le bol qu’on récent depuis des années et des années et qui englobe le monde entier, je me dis qu’en fait, nous avons été déshumanisés puis capitalisés, transformé de personne à chiffre d’affaires. Pourquoi ? Est-ce que c’est par psychopathie ? Par bêtise ? Par ignorance ? Je l’ignore encore, mais j’ai des pistes que je veux explorer. Dites-moi ce que vous en pensez, je crois que c’est une discussion d’actualité et la réponse peut être importante.

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!


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