Entrée du 20/08/2558
Je
n'ai jamais vu un homme autant changé. Moi, Matagi, je dis bien homme et non
petit, en parlant de Tamaïti. Au départ je pensais qu'il était animé par la
haine et la vengeance, et peut être bien que c'était le cas, au début. La
vengeance, la volonté de refuser sa faiblesse, d'affronter sa peur et de lui
mettre une lance dans les côtes. Je connais ça, je comprends ça, je respecte
ça. Après tout, moi, Matagi, n'ai-je pas suivi le même chemin ? La différence,
c'est que je ne l'ai pas abandonné. J'ai détesté l'océan depuis le jour de ma
naissance, et je continue encore ! Enfin, pour être franc, pas toujours. J'ai
des périodes de calme, mais l'océan, comme une amoureuse ignorée, surgit à
chaque fois pour raviver ma colère. Je ne sais pas si la similitude est correcte,
mais c'est ce qui m'est venu à l'esprit.
Quant
à Tamaïti, il y a comme une sérénité, comme une distance... Non ce n'est pas
ça. Comme du respect. Oui, je pense que c'est ça... Tu peux comprendre ton
ennemi, tu peux même admirer ton ennemi, tant que tu te rappelles que c'est ton
ennemi. L'océan est l'ennemi ! Il peut être fascinant, stimulant, nourrissant,
mais meurtrier aussi, sans égard pour nous les hommes. Il nous oblige à le
contempler, géant parmi les géants, mais il ne peut nous obliger à l'apprécier.
Je
ne sais pas si c'est une bonne chose. Je ne trouve pas le temps de lui parler.
Lorsqu'il revient, c'est pour se reposer, écouter quelques enseignements,
panser ses blessures, manger quelque chose puis repartir. Le rythme est
difficile et même moi, Matagi, j'aurai beaucoup de mal à suivre, mais c'est la
seule façon pour rattraper les jours sans pêche. Vivement que je puisse aider à
mon tour.
Entrée du 22/08/2558
Je
me suis trompé, ce n'est pas le respect, mais la culpabilité qui le pousse. Je
ne sais pas ce qu'il a vu dans son sommeil forcé, mais ça lui a remis les
pendules à l'heure. Ou peut-être que c'est l'expérience de la mort qui lui a
mis les idées dans le bon ordre. Mais je crains aussi la possibilité que ça l'a
cassé dans sa tête. Il faudrait que je trouve le temps de lui parler
correctement avant de partir.
Des
informations qu'on a pu échanger avec les autres... Meh, ils ont tout mis dans
la construction du bateau. Toutes leurs ressources ont été jetées là-dedans parce
que le conflit avec les hommes poissons ne se passe pas très bien.
Personnellement, moi, Matagi, je trouve cela stupide. Si on échoue, alors ce
sera la fin de bien des villages. Non, ce sera la fin des hommes sur ce monde
maudit. C'est pourquoi je serai du voyage.
Ils
sont au courant pour mes... blessures et ils veulent quand même de mon aide.
Meh, même manchot, peu d'hommes arrivent à la cheville de Matagi.
… Je n’irai pas pour sauver les
hommes, j’irai pour Lilico. Là, ce sont des personnes que je connais, que je vois
tous les jours, que j’insulte chaque jour que les dieux façonnent et qui me
font rire aussi. Lilico c’est ma famille, ce sont mes enfants que je nourris…
que je nourrissais à la sueur de mon front. La dernière chose que je peux faire
c’est de leur donner une dernière chance de survivre en ce monde. Avant
que l’océan ne nous envoie des poissons encore plus étranges, ou même d’autres
hommes poissons comme Kellu, ou des maladies… Il faut qu’on mette la main sur l’Ulwazi.
Blabla de l’auteur
Hello à vous chers lecteurs !
Bonne mi-semaine à vous J
Texte time !
Erf, ça n’a pas été facile. J’ai
encore des latences avec ma connexion au nirvana XD. Hmm, c’est surtout que je
sens l’histoire finir et j’ai toujours été du genre à ne pas vouloir connaître la
fin, ou plutôt à vivre la fin. J’ai plein de films non terminés, pleins de
livres et de jeux que j’ai arrêtés, repoussés pour ne pas franchir cette
dernière porte, pour me donner l’illusion que ce n’est pas fini, que l’histoire
perdure dans mon esprit et je peux la tourner comme bon me semble. Mais bon, je
me dis qu’il va falloir terminer avec Matagi et commencer l’histoire du pêcheur
de Lilico. Peut être pas maintenant, j’ai envie de retrouver le docteur le
docteur Willmann et Jacob. Ouais, je pense que je vais faire ça.
Si vous avez des questions, des
suggestions, etc… N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’écrire ici :
unepageparjour@hotmail.com
Bien, je ne vais pas vous laisser maintenant,
vous allez avoir droit à du blabla XD Très court, rassurez-vous. Il part d’un
certain constat qui m’a percuté comme une évidence lors d’une discussion hier.
Au départ je l’avais dit sans conviction, mais plus j’y réfléchis et plus je me
dis que je n’ai peut-être pas tort, mais je vous en laisse juge.
La discussion tournait autour de la
course à la productivité, de la pression du chiffre sur le lieu du travail et
puis on a bifurqué sur le pouvoir d’achat. Et c’est là que j’ai sorti : « je
pense que le problème des entreprises aujourd’hui, ou du moins leur point de
vue, c’est qu’elles considèrent que l’argent qu’on a dans nos poches leur
appartient. Elles ne l’ont pas encore, mais dans leur esprit, c’est à eux ».
J’avais jeté cette idée comme une hypothèse, puis j’ai réfléchi à tout ce qu’on
vit, nous petit peuple, expérience qui nous donne ce ras le bol à l’origine des
gilets jaunes, raz le bol qu’on récent depuis des années et des années et qui
englobe le monde entier, je me dis qu’en fait, nous avons été déshumanisés puis
capitalisés, transformé de personne à chiffre d’affaires. Pourquoi ? Est-ce
que c’est par psychopathie ? Par bêtise ? Par ignorance ? Je l’ignore
encore, mais j’ai des pistes que je veux explorer. Dites-moi ce que vous en
pensez, je crois que c’est une discussion d’actualité et la réponse peut être
importante.
Merci de me lire ! Vous êtes
formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!
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