lundi 17 décembre 2018

Meliacor : Stargorad, page 81


Tzip !

Jess le sentit, ce tzip à l'intérieur de sa tête, dans son esprit. Ce tzip, ce fil représentatif de sa sanité d'esprit, ce fil maintenant désespérément sa logique en place, craquer. 

La définition d'un trauma est simple : résultat d'un conflit entre ce qu'on croit et ce qui est. Plus le détachement entre ces deux concepts est élevé et plus le traumatisme est destructeur, car il fait disparaître la barrière des possibles. Tout peut arriver, tout et n'importe quoi pouvait arriver, au diable les règles, au diable la logique, au diable le sens commun, le monde perdait complètement sa structure devenant le monstre dans un théâtre d'ombres, ou un château de sable. 

Sans règles, sans rien pour supporter la raison, l'esprit cédait sous le poids des possibles et lorsque l'esprit cédait le corps suivait irrémédiablement. 

Alors que l'amalgame de non-vie approchait du groupe, Jess commença à sombrer dans un état de panique qu'il n'arrivait pas à contrôler. Il avait atteint ses limites, à force d'encaisser, à force de vivre des choses de plus en plus extraordinaires, Tzip, l'un des derniers fils qui maintenaient son esprit accroché au-dessus du gouffre de la démence, venait de craquer déséquilibrant dangereusement sa conscience. 

En tant que chirurgien, en tant qu’homme de médecine et homme de science, cette chose qui se tenait devant eux ne pouvait pas exister. Quelque chose ne pouvait pas naître d’un organisme décédé, un organisme sans biologie stable et explicable ne pouvait pas exister. Ce truc était une injure à la nature, à la science, et à tout ce qui faisait sens en son monde. Elle était l'antithèse absolue de ses valeurs et de son existence. Et en réponse, le cerveau de Jess provoqua deux réponses complètement différentes : la peur et l'agressivité.

La peur le submergea comme jamais et le jeune chirurgien pouvait la sentir, physique, s'enrouler autour de son cœur, le serrant, s'amusant avec son organe comme une pompe. Il pouvait sentir son rythme cardiaque accélérer soudainement l'envoyant dans un état de panique déstabilisant qui força son armure à injecter un cocktail d'inhibiteurs et d'anticonvulsivant. Mais le protocole étant de type militaire, le but n'était pas de l’assommer, mais plutôt de le rendre capable de continuer à se battre. 

L'agressivité monta en lui comme un brasier consumant toute trace de raison, le convainquant d'ouvrir le feu, de tuer cette chose, de l'oblitérer, de l'effacer de ce monde et à jamais. 

Bang !

Le chirurgien ouvrit le feu, mais ce qui était déjà mort ne pouvait aisément retourner au repos. L'amalgame n'était pas un organisme, mais un avatar fabriqué par une volonté exceptionnelle pour servir de messager, d'amplificateur télépathique. Les tirs déchiraient la chair et brulaient la chair, mais d'autres morceaux issus du paramélure venaient reconstituer ce qui était perdu. 
- Jess arrête ! - ordonna Bender, mais Jess ne pouvait pas obéir. Il était dans l'incapacité d'appréhender le sens de cet ordre.
- " Comment ça arrêter ? Pourquoi arrêter ? Non, non, non, non, non, non ! Arrêter ? C'est de la folie ! Vous êtes devenus complètement fous ! Vous ne voyez pas ce que je vois ?!"

Bang ! Bang !
- Ça suffit ! - s'en mêla Castillyone en retirant l'arme du sergent - arrête de gaspiller les munitions, abruti !
- Abruti ? C'est moi que tu traites d'abruti ?! - s'énerva Jess, et sa colère était amplifiée par sa panique de manière presque exponentielle. Les filtres de son esprit n'étaient plus en place rendant l'intellectualisation des propos, entendus ou dits, impossible. Tout ce qu'il entendait était distordu et tout ce qu'il disait n'avait de sens que pour lui - Connasse ? Tu crois que tu peux me traiter comme ça parce que je suis plus petit ? Hein ? 

- Humains ! N'ayez pas peur ! - prononça l'amalgame. 
- Peur ? Peur ? Je n'ai peur de personne. DE PERSONNE ! Et puis sort de ma tête ! Sort de ma tête !! - hurla le chirurgien en se cognant le casque de ses poings à plusieurs reprises. 
- Jess ! Bon sang ! - jura Bender avant d'essayer de contrôler physiquement O'Ryan, mais ce dernier se débattait comme un diable pour continuer à se faire du mal - Ressaisis toi soldat !!  Ce n'est pas le moment de taper une crise ! t'es plus fort que ça petit ! - hurla le sergent, mais ses mots, aussi vrais qu'ils pouvaient l'être, se heurtaient à la panique de la victime. Même s'il voulait, Jess était bien trop perdu pour comprendre quoi que ce soit. Le monde avait perdu son sens, les mots avaient perdu leurs sens...
Avant que Castillyone n’assomme Jess, Dalanda se mêla de la partie en essayant de calmer O'Ryan, plongeant dans son nexus émotionnel. Il y avait, là-bas, un courant turbulent rempli de peine, de complexe d'infériorité, de blessures encore ouvertes, d'amour solitaire... 

Alors que la jeune femme travaillait depuis l'intérieur, à la surface, des souvenirs commencèrent à émerger. Des souvenirs qu'O'Ryan essayait d'oublier, des souvenirs d'une vie minable, de coups et de cris à l'intérieur d'une petite maison de briques... Souvenirs d'une enfance, ou plutôt d'une absence d'enfance... Les larmes coulèrent le long de ses joues alors que le voile de la panique commençait à se dissiper pour laisser la place à une profonde honte.
- "J'ai encore été faible" - pensa le jeune homme désespéré et dégouté par son comportement. Il n’avait pas eu honte de la sorte depuis sa fugue il y a 16 ans de cela - je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis désolé – dit-il en retenant ses larmes.
- Ce n'est rien - dit Eiling en le prenant dans ses bras. Le monde intérieur du jeune homme l'avait bouleversé par sa simplicité et son humanité.
- Oy ! Où est-ce que vous vous croyez ! - les interrompit Castillyone en faisant encore face à l'amalgame - vous avez fini de vous foutre du monde ?!
- Je suis déso...
- Rien à foutre petit con. On a de la chance que ce truc ne nous a pas attaqués pendant ton épisode de chiffe molle. Si tu recommences, t'es mort, comprend ça ! 
- Dans tes rêves ! - rétorqua Bender

- Humains ! Vous moquez-vous de votre reine ? - demanda l'amalgame.
- Ma reine ?! Hahahahaha ! - explosa de rire Castillyone, mais ce rire n'avait absolument rien de joyeux, il témoignait au contraire d'un profond agacement. Sa poitrine la brulait, elle sentait son endurance se dissiper au même rythme que sa patience. Comment Cid avait supporter cette bande de minable la dépassait, ils n'étaient bons qu'à être abandonné à la dure réalité... - Je n'ai connu qu'une femme qui m'a arraché son respect et que j'aurai pu appeler reine. Et aucune d'entre vous ne l'atteint à la cheville !! - répondit la spécialiste en pensant à Hélène Ethrapoli. 





Blabla de l’auteur 

Hello à vous chers lecteurs ! Je vous souhaite une excellente soirée. 

Texte time !

Désolé du retard, je n’ai pas pu m’arrêter avant, ça fusait dans mon esprit et du coup je ne sais même pas ce que j’ai écrit. C’est trop bizarre et dites-moi si la qualité du texte est là. J’étais vraiment en autopilote.

Si vous avez des questions, des suggestions, etc… n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’écrire ici : unepageparjour@htmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!

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