Tzip !
Jess
le sentit, ce tzip à l'intérieur de sa tête, dans son esprit. Ce tzip, ce fil
représentatif de sa sanité d'esprit, ce fil maintenant désespérément sa logique
en place, craquer.
La
définition d'un trauma est simple : résultat d'un conflit entre ce qu'on croit
et ce qui est. Plus le détachement entre ces deux concepts est élevé et plus le
traumatisme est destructeur, car il fait disparaître la barrière des possibles.
Tout peut arriver, tout et n'importe quoi pouvait arriver, au diable les
règles, au diable la logique, au diable le sens commun, le monde perdait
complètement sa structure devenant le monstre dans un théâtre d'ombres, ou un
château de sable.
Sans
règles, sans rien pour supporter la raison, l'esprit cédait sous le poids des
possibles et lorsque l'esprit cédait le corps suivait irrémédiablement.
Alors
que l'amalgame de non-vie approchait du groupe, Jess commença à sombrer dans un
état de panique qu'il n'arrivait pas à contrôler. Il avait atteint ses limites,
à force d'encaisser, à force de vivre des choses de plus en plus extraordinaires,
Tzip, l'un des derniers fils qui maintenaient son esprit accroché au-dessus du
gouffre de la démence, venait de craquer déséquilibrant dangereusement sa
conscience.
En
tant que chirurgien, en tant qu’homme de médecine et homme de science, cette
chose qui se tenait devant eux ne pouvait pas exister. Quelque chose ne pouvait
pas naître d’un organisme décédé, un organisme sans biologie stable et
explicable ne pouvait pas exister. Ce truc était une injure à la nature, à la
science, et à tout ce qui faisait sens en son monde. Elle était l'antithèse
absolue de ses valeurs et de son existence. Et en réponse, le cerveau de Jess
provoqua deux réponses complètement différentes : la peur et l'agressivité.
La
peur le submergea comme jamais et le jeune chirurgien pouvait la sentir,
physique, s'enrouler autour de son cœur, le serrant, s'amusant avec son organe
comme une pompe. Il pouvait sentir son rythme cardiaque accélérer soudainement
l'envoyant dans un état de panique déstabilisant qui força son armure à
injecter un cocktail d'inhibiteurs et d'anticonvulsivant. Mais le protocole
étant de type militaire, le but n'était pas de l’assommer, mais plutôt de le
rendre capable de continuer à se battre.
L'agressivité
monta en lui comme un brasier consumant toute trace de raison, le convainquant
d'ouvrir le feu, de tuer cette chose, de l'oblitérer, de l'effacer de ce monde
et à jamais.
Bang
!
Le
chirurgien ouvrit le feu, mais ce qui était déjà mort ne pouvait aisément
retourner au repos. L'amalgame n'était pas un organisme, mais un avatar
fabriqué par une volonté exceptionnelle pour servir de messager,
d'amplificateur télépathique. Les tirs déchiraient la chair et brulaient la
chair, mais d'autres morceaux issus du paramélure venaient reconstituer ce qui
était perdu.
-
Jess arrête ! - ordonna Bender, mais Jess ne pouvait pas obéir. Il était dans
l'incapacité d'appréhender le sens de cet ordre.
-
" Comment ça arrêter ? Pourquoi arrêter ? Non, non, non, non, non, non !
Arrêter ? C'est de la folie ! Vous êtes devenus complètement fous ! Vous ne
voyez pas ce que je vois ?!"
Bang
! Bang !
-
Ça suffit ! - s'en mêla Castillyone en retirant l'arme du sergent - arrête de
gaspiller les munitions, abruti !
-
Abruti ? C'est moi que tu traites d'abruti ?! - s'énerva Jess, et sa colère
était amplifiée par sa panique de manière presque exponentielle. Les filtres de
son esprit n'étaient plus en place rendant l'intellectualisation des propos,
entendus ou dits, impossible. Tout ce qu'il entendait était distordu et tout ce
qu'il disait n'avait de sens que pour lui - Connasse ? Tu crois que tu peux me
traiter comme ça parce que je suis plus petit ? Hein ?
-
Humains ! N'ayez pas peur ! - prononça l'amalgame.
-
Peur ? Peur ? Je n'ai peur de personne. DE PERSONNE ! Et puis sort de ma tête !
Sort de ma tête !! - hurla le chirurgien en se cognant le casque de ses poings
à plusieurs reprises.
-
Jess ! Bon sang ! - jura Bender avant d'essayer de contrôler physiquement
O'Ryan, mais ce dernier se débattait comme un diable pour continuer à se faire
du mal - Ressaisis toi soldat !! Ce n'est pas le moment de taper une
crise ! t'es plus fort que ça petit ! - hurla le sergent, mais ses mots, aussi
vrais qu'ils pouvaient l'être, se heurtaient à la panique de la victime. Même
s'il voulait, Jess était bien trop perdu pour comprendre quoi que ce soit. Le
monde avait perdu son sens, les mots avaient perdu leurs sens...
Avant
que Castillyone n’assomme Jess, Dalanda se mêla de la partie en essayant de
calmer O'Ryan, plongeant dans son nexus émotionnel. Il y avait, là-bas, un
courant turbulent rempli de peine, de complexe d'infériorité, de blessures
encore ouvertes, d'amour solitaire...
Alors
que la jeune femme travaillait depuis l'intérieur, à la surface, des souvenirs
commencèrent à émerger. Des souvenirs qu'O'Ryan essayait d'oublier, des
souvenirs d'une vie minable, de coups et de cris à l'intérieur d'une petite
maison de briques... Souvenirs d'une enfance, ou plutôt d'une absence
d'enfance... Les larmes coulèrent le long de ses joues alors que le voile de la
panique commençait à se dissiper pour laisser la place à une profonde honte.
-
"J'ai encore été faible" - pensa le jeune homme désespéré et dégouté
par son comportement. Il n’avait pas eu honte de la sorte depuis sa fugue il y a
16 ans de cela - je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis désolé
– dit-il en retenant ses larmes.
-
Ce n'est rien - dit Eiling en le prenant dans ses bras. Le monde intérieur du
jeune homme l'avait bouleversé par sa simplicité et son humanité.
-
Oy ! Où est-ce que vous vous croyez ! - les interrompit Castillyone en faisant
encore face à l'amalgame - vous avez fini de vous foutre du monde ?!
-
Je suis déso...
-
Rien à foutre petit con. On a de la chance que ce truc ne nous a pas attaqués pendant
ton épisode de chiffe molle. Si tu recommences, t'es mort, comprend ça !
-
Dans tes rêves ! - rétorqua Bender
-
Humains ! Vous moquez-vous de votre reine ? - demanda l'amalgame.
- Ma reine ?! Hahahahaha ! -
explosa de rire Castillyone, mais ce rire n'avait absolument rien de joyeux, il
témoignait au contraire d'un profond agacement. Sa poitrine la brulait, elle
sentait son endurance se dissiper au même rythme que sa patience. Comment Cid
avait supporter cette bande de minable la dépassait, ils n'étaient bons qu'à
être abandonné à la dure réalité... - Je n'ai connu qu'une femme qui m'a
arraché son respect et que j'aurai pu appeler reine. Et aucune d'entre vous ne
l'atteint à la cheville !! - répondit la spécialiste en pensant à Hélène
Ethrapoli.
Blabla
de l’auteur
Hello à vous chers lecteurs ! Je vous souhaite une
excellente soirée.
Texte
time !
Désolé du retard, je n’ai pas pu m’arrêter avant, ça fusait
dans mon esprit et du coup je ne sais même pas ce que j’ai écrit. C’est trop
bizarre et dites-moi si la qualité du texte est là. J’étais vraiment en
autopilote.
Si vous avez des questions, des suggestions, etc… n’hésitez
pas à laisser un commentaire ou à m’écrire ici : unepageparjour@htmail.com
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !!
Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire