vendredi 14 décembre 2018

Journal de Vay Matagi : pages 61 à 80


Entrée du 20/05/2558

Je l'ai vu, ce n'était pas Taüla j'en suis sûr, donc ça ne laisse qu'Ulagi...

J'avais décidé de passer toute la nuit sur la barrière de corail pour voir de mes propres yeux ce qui se passait avec les poissons. Je ne vous raconte pas les préparations nécessaires pour m'offrir une soirée à ne rien faire... Oui, oui, j'aurais pu demander aux petits, mais j'avais besoin de voir de mes propres yeux. 

Et moi, Matagi, j'ai vu, mais je ne suis toujours pas sûr de ce que j'ai vu...

J'ai vu Ulagi, ça ne pouvait être que lui, ou elle, je ne sais même pas si ces trucs ont un sexe. J'imagine, mais meh, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Et ce n'est pas comme si je pouvais vérifier, vu que nos relations n'ont pas été très cordiales.

Quoique là, je vais être obligé de leur rendre visite vu qu'ils viennent jeter leurs ordures chez nous. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi faire tout ce trajet pour nous balancer un poisson pourri ? Je n'arrive pas à comprendre. Et une autre chose encore... Il faisait nuit et il y avait de la distance et je n'ai vu que sa main sortant de l'eau, alors peut-être que je me trompe, mais je n'ai pas eu l'impression qu'Ulagi était en bonne santé. 

Pourquoi je n'ai pas plongé à sa suite ? Parce que pêcher la nuit sans préparation est de la folie, et moi, Matagi, ne suit pas fou. Pendant que je suis concentré sur le fait de rattraper Ulagi, mon attention ne sera pas où elle doit être et je prends le risque de me faire surprendre. L'océan, la nuit, même moi, Matagi, je dois le respecter, surtout maintenant. Sinon je finis dans le ventre de quelque chose. C'est pourquoi j'ai préféré digérer l'information et attendre le matin, mais cette digestion est compliquée et mon cerveau est constipé. 

Déjà, je suis certain d'une chose. Les actions d'Ulagi ne sont pas contre nous. J'étais sur le corail et de la façon dont il ou elle, ah je m'en fous, je dirais ul et puis c'est tout. 

Donc j'étais sur le corail et ul... ah ? je pensais que le dire allait être bizarre, mais pas du tout. Le génie de Matagi n'a aucune limite. 

Donc j'étais sur le corail et ul m'a certainement vu ou senti ou entendu. Vu comment ul se comportait prudemment, ul avait dû passer toute la zone au crible. Et donc, si j'ai raison, ce n'est pas le comportement d'un agresseur. Du moins, je ne crois pas que ce soit le comportement d'un agresseur. Alors c'est quoi ? Un cadeau ? Une blague ? Ou u... une mise en garde ? Mais contre quoi ? ... Il faut que j'y aille !!
Entrée du 23/05/2558

... J'ai trouvé Ulagi, hier, après plusieurs jours de recherche et ce n'est pas bon. Ils sont tous malades.

Pas Ulagi et Taüla, est si, ils sont malades, mais leur cas m'intéresse bien moins que ceux des poissons comestibles. Je ne pense pas me tromper en disant qu’ils ne manqueront à personne.

Une fois que j'ai trouvé Ulagi, ul a décidé de me montrer. Ul aurait pu le faire plus tôt au lieu de balancer du poisson pourri... Je crois qu'ul voulait qu'on trouve un moyen de les aider, une médecine ou je ne sais qui d’autre. Ha ! S’ils comptent sur les lilicons, on n’est pas sorti de l'auberge. Malheureusement, il n'y a pas le choix, les alchimistes vont devoir mettre les bouchées doubles, sinon on n'aura plus de poissons à manger.

Ulagi m'a emmené à la frontière avec la lumière. L'obscurité approche et on a regardé en son cœur les silhouettes de lumière... Je pense qu'ul veut me dire que cette maladie vient de là-bas, ou est-ce que c'est moi qui aie mal compris ?  Qui aurait pu croire qu'un jour, moi, Matagi, aurait un poisson de compagnie. Ha ! Je crois que mon esprit est ravi par l'océan...

Haaaa .... Je ne sais pas quoi faire si ce n'est espéré qu'on trouve quelque chose. Ce soir il y aura une réunion avec le maire et les alchimistes, je leur apporterai cette information en leur disant de se bouger le cul parce que sinon c'est la fin pour nous tous.

Maladie, malédiction, ténèbres, et je ne sais quoi... Il y a des jours où on ferait mieux de rester couché... Là je ne sais pas quoi faire, mais je vois déjà les lilicons râler parce que je vais ramener moins de poissons et en plus du poisson pas trop frais. Ce n'est pas professionnel, mais si ce n'est que ça, je pense qu'on peut encore s'en sortir.

Malheureusement, j'ai l'impression que c'est le commencement de quelque chose d'autre. Appelez-moi pessimiste si vous voulez, mais cette sensation est là dans mes tripes et mes tripes à moi, Matagi, ne se trompent jamais, ou presque. Avec l'âge, ça devient compliqué.

Les rêves que je fais deviennent également plus fréquents, c'est peut-être aussi une mise en garde. L'océan de Lilico risque de complètement mourir et nous avec. Mais le plus étrange c'est que ça ne me fait pas peur. Ça n'a rien à voir avec le fait que moi, Matagi, je suis sans peur. Non... Est-ce que c'est normal que je me sente en paix ? Est c que c'est normal que je me dise, pas trop tôt ? J'ai plus peur de cette idée, de moi qui aie cette idée, que de cette fin qui approche.

Si je ne peux pas compter sur moi même, si je me laisse briser ou convaincre par les bêtises de ma tête, qui ? Qui pourra faire ce qu'il faut faire là-bas, dans l'océan ? C'est une idée qui je ne peux pas me permettre d'avoir, vieux ou pas, fatigué ou pas, sigh... Je me reposerai quand je serai mort. Pour l’instant, j’ai du poisson frais à pêcher.

Entrée du 17/07/2558

Haaaaaa ... Comment est-ce que c'est arrivé ? Comment ai-je laissé ça arriver ? Pourquoi, Uliuma ! Stupide, stupide petit ! Je t'avais dit de ne pas y aller. Je t'avais dit que c'était trop dangereux ! Et maintenant ? Maintenant je ne sais même pas où chercher ton corps. Comme est ce qu'on va te pleurer ? Comment est-ce qu'on va te regretter ? 

ARGHH ! PETIT IMBÉCILE ! MERDE !

Entrée du 20/07/2558

La cérémonie a eu lieu ce matin. On a enterré des souvenirs, moi, Matagi, ait été incapable de retrouver le corps du petit. Quel échec, quel malheur... Il commençait à être potable en tant que pêcheur, et en tant qu'humain aussi... sniff !

Je lui avais dit de ne pas y aller. Il n'était pas prêt, même moi, Matagi n'était pas prêt...

Les alchimistes ont trouvé de petits, petits insectes à l'intérieur des poissons. Ils rentrent entre les écailles et se faufilent à l'intérieur où ils pondent et mangent le poisson de l'intérieur. Ça prend du temps, mais le résultat, c'est une mort certaine et une décomposition accélérée. Les œufs qui éclosent... Enfin vous comprenez.  

Ils ont ensuite de trouver une solution, quelque chose pour se débarrasser des parasites et la seule solution était de trouver des plantes. Les seules plantes qui existent sont vénéneuses et aquatiques, personnellement je ne voyais pas ce qu'ils voulaient faire avec des herbes si dangereuses. À mon sens, on ne peut guérir une blessure à coup de couteau, mais meh... Ce n'est pas le sujet. 

J'ai parcouru tous les endroits que je connaissais à la recherche de plus d'herbes possibles, mais aucune ne convenait. Et puis durant une conversation une nuit avec les petits... Uliuma était très inquiet pour sa famille. Il avait une petite sœur de sang, et à cet âge la nourriture c'est important. Je sentais qu'il voulait faire quelque chose, qu'il ne tenait pas assis, mais je n'avais pas pensé.

J'ai fait l'erreur de me rappeler d'un endroit. C'était le vieux Valati qui m'en avait parlé, il l'appelait le jardin d'Aulelé. Un espace immense avec des arbres dont je ne connais pas le nom, et que je ne veux pas connaître d'ailleurs. Cet endroit est un véritable nid à Pole'ia, de petits poissons de la taille de deux Matagi, qui chassent en meute et qui peuvent déchirer n'importe quoi de leurs dents. De vraies saloperies qu'il est pratiquement impossible de pêcher sans le temps de prévoir beaucoup de pièges. 

C'était les seules plantes qu’on n’avait pas encore essayées, et j'ai refusé d'y aller. C'était trop dangereux, il peut y voir des centaines, voire plus de ces monstres là-bas. Et même si je récupérai une plante, une parmi combien ? Et le retour ? C'était trop dangereux pour un résultat qui n'est même pas certain. Mais il faut croire que la fougue de la jeunesse a pris le pas de la raison. N'ai-je pas été juste pour lui ? N'ai-je pas été franc pour lui ? N'ai-je pas été un exemple pour lui ? Alors, pourquoi ne pas avoir écouté ma parole ? N’ai-je pas été son père ? Voilà maintenant ! Je me vois obligé de finir ce qu'il a commencé, sinon mon nom n'est pas Matagi et le sien n'est pas Uliuma... Ahhh stupide petit, je ne vais laisser ta mort dépourvue de sens, je refuse.... Sigh, stupide Matagi. 
Entrée du 25/07/2558

J'ai fait une grave erreur. Je me suis laissé surprendre au prix de ma main gauche. C'est étrange, elle était là il y a à peine deux jours et maintenant elle n'y ait plu. C'est dur à réaliser, c'est... J'ai l'impression qu'elle est encore là, que je peux la toucher... Peut-être que j'ai respiré quelque chose qui me fait voir un mensonge ? ...

Non, non, je sais, c'est moi qui essaye de me mentir, et pourtant ça me gratte. Je ne sais plus, personne ne sait rien de toute façon. Heureusement que moi, Matagi, suis ambidextre et que ce n'est qu'un bras que j'ai perdu. Si c'était une de mes jambes alors tout aurait été perdu.

La mort d'Uliuma m'a plus chamboulé que je ne le pensais, et mon esprit n'était pas là où il devait être. C'est une erreur impardonnable pour un pêcheur, moi, Matagi, suis la honte de tous les pêcheurs de Lilico. Sigh... je déteste l'océan.

J'avais prévu de faire une simple reconnaissance, découvrir un petit peu plus la géographie des jardins d'Aulelé. Je ne peux pas laisser la mort d'Uliuma être en vain, et le village à également besoin d'un miracle que seul moi, Matagi, peux apporter. Et le seul endroit où tous nos désirs concordent est ce fichu jardin. Et encore, rien n'est certain, mais je ne pouvais pas, je ne peux pas juste me dire que c'est fini. 

S'il y a une justice en ce monde, je la trouverai là-bas... C'était ce que je me suis dit, mais au final je n'y ai trouvé que l'ombre de la mort... Une vraie saloperie le Pole'ia : rapide, flexible, fort et le plus important, nombreux. Et jardin ? Valati m'a menti, Aulelé n'est pas un jardin, il y a des arbres là-bas à perte de vue, d'un horizon à l'autre, des arbres aux feuilles d'algues rouges.

Mais les pole'ia sont organisées, ça, je ne le savais pas. Je n'ai pas eu le temps de voir grand-chose avant d'être attaqué de tous les côtés. J'ai rarement vu une telle agressivité chez un être à part chez moi même, Matagi. Mais l'agressivité est le seul moyen pour un humain de pêcher des géants. Contre les pole'ia je n'étais pas dans mon élément, sans parler de l'élément de surprise. Je n'y ai perdu qu'un bras, ce n'est pas cher payer, j'aurais pu y perdre la tête ou pire, mon entre deux jambes.

Mais maintenant je sais, les pole'ia ont une forme d'organisation primitive. Ils ont des guetteurs, ce qui veut dire que je vais devoir tripler de prudence ou même cinquifier... Ça se dit cinquifier ? Meh... mon bras me gratte, c'est horrible, comment il peut me faire ça s'il n'est plus là ? Je ne comprends pas...

Avant de retourner au jardin, je vais essayer de faire la paix avec ceux qui me sont chers. Peut-être même, laisser un mot.... Je ne sais pas, je trouve stupide de parler émotion, mais il se peut que ce soit la dernière fois que...sigh, je déteste vraiment l'océan. 
Entrée du 07/07/2558

On me connaît sous le nom de Vay Matagi. Je suis pêcheur, j'ai été le seul pêcheur de Lilico pendant bien des années maintenant. Ma vie c'est l'océan et je vais peut-être aussi y trouver la mort. Ceci est le dernier message que je laisse de mon vivant, si vous l'écoutez, il y a de fortes chances que j'ai été ravi par les eaux. 

Je ne sais pas vraiment quoi dire d'autres. Je ne sais pas si je dois m'excuser et pourquoi je devrais m'excuser. Je me suis souvent comporté de manière un petit peu emportée, j'ai peut-être blessé les ego d'une ou plusieurs personnes... 

Talanaïa, je suis désolé. Si je n'avais pas été si stupide, je ne sais pas quelle vie on aurait pu avoir ensemble. Mais qu'est-ce que j'aurai fait de ma vie ? Autant j'ai détesté chaque jour de ma vie en tant que pêcheur, autant je ne me vois rien faire d'autre. Mon rêve des étoiles n'était qu'un rêve, mais en vérité je ne savais que me battre. Et c'est ce que je continue à faire dans l'océan, et c'est ce qui va probablement causer ma mort dans l'océan. 

Mais je n'ai pas le choix. Les lilicons ne le savent pas encore, mais le poisson en bonne santé commence à se faire rare, eux-mêmes fuient la région. L'obscurité du fond des mers approche et... Je dois essayer de trouver quelque chose. 

Je ne sais pas si je vais trouver, je ne sais pas. Peut-être que je monte une mission suicide, peut être que la perde de mon bras m'a rendu fou, peut être que la mort de mon élève : Uliuma m'a rendu sourd à la raison, ou peut être que le fait que Tamaïti peut se débrouiller me donne l'excuse d'en finir. Je ne sais pas... Tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas rester, je ne peux plus rester assis à ne rien faire. J'ai trop perdu pour m'asseoir et simplement accepter, me dire que c'est la volonté d'un quelconque dieu. Moi, Matagi, j'emmerde les dieux qui ont fait de ma vie un enfer ! Tous jusqu'au dernier !

...

Ce n'est peut-être pas le bon état d'esprit pour aller là où je dois aller, mais c'est ce que je pense. À quoi le cacher s'ils voient tout de toute façon. 

Voilà, que dire d'autre ? Les lilicons vous êtes tous des imbéciles, mais vous êtes la seule famille que j'ai alors Tamaïti, je sais que tu ne comprends pas encore les choses du coeur. Je sais que tu as du mal à comprendre pourquoi tu devrais risquer ta vie pour eux, quelle personne sensée le ferait ? Tu m'as souvent posé cette question, et j'ai souvent répondu à côté à tes yeux. Mais je vais le redire encore : parce que c'est ta responsabilité. C'est injuste, je veux bien le comprendre, mais c'est comme ça. Tamaïti, c’est comme ça, accepte-le comme un homme et fais de ton mieux, comme moi. Fais de ton mieux pour me faire honneur, vu que j'irai en enfer ce sera le seul plaisir que j'aurai, ma trace en ce monde de fou...

Voilà, voilà. Je suis prêt, je pense... 
Entrée du 14/07/2558

Je crois que je devrais commencer par me présenter. Je m'appelle Tamaïti, et je crois que je suis le nouveau pêcheur de Lilico. 

Voilà des jours que mon maître (professeur) n'est pas rentré de sa mission. Je n'ai pas encore reçu le titre officiellement, et je n'ai pas encore débuté mes fonctions, mais cela ne saurait tarder. Les réserves sont presque à vide et je vois déjà comment les gens me regardent. 

Mon maître Matagi avait beaucoup de défauts, nous en avons tous il faut croire, mais il était le meilleur pêcheur que Lilico ait jamais eut et il en était pleinement conscient. Moi, qui suis-je ? Personne. Je n'ai pas de talents particuliers ni d'intérêts particuliers. Il se peut que je sois le pêcheur à la carrière la plus courte de toute l'histoire de Lilico. 

Mais je suis d'accord avec ça. Au moins ma vie aurait un certain sens, parce que jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi je suis là, sur cette étrange planète. Je cause de la peine à mes parents parce que je suis étrange, je repousse tout le monde parce que je suis étrange et j'ai d'étranges idées qui me parcourent la tête... Tout est si étrange.

Matagi a essayé de me comprendre, c'est vrai, il a essayé. J'ai été plus proche de lui que de mon propre père. La seule fierté que je lui ai apportée c'est d'être sélectionné comme apprenti. Ça a dû être une surprise pour lui, et ma mère aussi... C'est vrai que c'est facile de te parler, boîte mystérieuse. Les pensées sortent toutes seules...

J'espère que Matagi reviendra, c'est la meilleure solution pour tout le monde, je pense. Je pense que je ne suis pas prêt à prendre ce rôle, tout le monde à Lilico pense pareil aussi, je le sais. Je suis peut-être étrange, mais je ne suis pas stupide. Leurs regards...

Bien, je vais y aller. Peut-être que je vous parlerai encore une autre fois. Mais j'espère que ce ne sera pas le cas, quelle qu'en soit la raison. Que Matagi revienne ou que moi je parte, je pense que c'est le mieux pour tout le monde. Tout le monde le pense d’ailleurs : quel gâchis je suis…


Entrée du 15/07/2558

Toujours aucune nouvelle de Matagi. J’ai passé toute la journée à l’attendre, nous avons tous passé la journée à l’attendre. Je le vois, à chaque fois que la plage est visible, tout le monde jette un coup d’œil en espérant le voir venir comme d’habitude. L’infatigable Matagi… Mon père m’a dit que le conseil du village me nommera pêcheur dans deux jours. Lilico a besoin d’un pêcheur et je ne sais pas si je suis celui qu’ils méritent ou celui qui leur faut…
Entrée du 17/07/2558

Toujours aucune nouvelle de Matagi. Personnellement, je ne pense pas qu'il va revenir. Personne ne peut rester autant de temps dans l'eau sans... Il était tellement sûr de lui, tellement... Je le voyais immortel, inarrêtable, une force de la nature.. et je ne m'attendais pas à devenir pêcheur si vite. Il faut croire que ce fichu monde se fiche pas mal de no volontés. Les dieux s'en moquent pas mal. 

Je ne veux pas, je ne peux pas faire ça à moi tout seul. J'ai envie de me cacher dans cette tour et ne jamais sortir, mais c'est stupide. Pourquoi est-ce que je suis né juste pour mourir ainsi. Si Matagi à failli, quelles chances j'ai moi ? Avec tout ce qui se passe, qu'est-ce que je peux y faire moi ? Comment je fais pour nourrir tout le village alors que même un poisson, j'ai du mal à attraper ? 

Tout le monde se fiche de savoir comment je vais faire, ils attendent juste le résultat dans leurs assiettes ! Je n'ai pas envie d'y aller, sniff... Matagi, j'ai peur, où est-tu ? sniff...


Entrée du 18/07/2558

.... Pourquoi est-ce que je m'accroche à la vie ? Ce métier est pire que la mort. Si ce n'est pas les poissons, c'est mon cœur qui va s'arrêter. Il fait noir, il y a du bruit partout, tout bouge, c'est de la folie... Pourquoi est-ce que je devrais me faire subir ça ? On commence déjà à regarder mes maigres prises, et je sais qu'ils se disent que je suis minable. Je pense le plus clair de mon temps à me cacher sous des roches ou dans les algues, mais qu'est-ce que je peux faire d'autres ? 

Écoutez-moi me plaindre... Ça ne me ressemble pas. D'habitude je ne suis pas comme ça, d'habitude je suis plus... Matagi me l'avait dit : réfléchir c'est bien, mais trop réfléchir est le signe de l'oisiveté. Bien sûr, ce n'est pas vrai. Il n'y a jamais assez de réflexion, mais je crois que je comprends ce qu'il voulait dire. Dans l'action, on n'a pas le luxe de réfléchir autant. Je crois que c'est ce qu'il voulait me dire, et si c'était ça, je comprends. Cherchez à rentrer indemne avec ou non une prise est désormais ma seule préoccupation. 

Penser au monde et à ses mystères la journée entière, c'est comme un doux rêve qui ne se réalisera plus jamais. Je suis en retard sur tous les quotas, mais c'est de la folie dans l'eau, c'est de la folie... Est-ce que ce sera ça ma vie ? Vivre en amant avec la mort en espérant qu'elle ne m'aime jamais assez pour me demander à m'engager ? Quelle tristesse...

Entrée du 19/07/2558

Je suis épuisé... Je n'ai pas dormi depuis trois jours. De cinq heures de sommeil, je suis passé à une heure et encore je vais devoir couper pour essayer de ne pas affamer tout le monde. Si seulement, si seulement je n'étais pas tout seul. Pourquoi les machines ne produisent pas plus d'équipement pour pêcheur, c'est vraiment stupide... Je vais essayer de fermer les yeux quelques instants... Non, non. Il faut que je trouve où pêcher du bon poisson. Il faut que zzzzzzzz

Entrée du 20/07/2558

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Entrée du 22/07/2558

Matagi est revenu. Je n'y crois pas, après des jours sous l'eau ? Comment est-ce qu'il a fait ? J'ai tellement de questions, mais il n'est pas e état de répondre. Ses blessures... Comment est-ce qu'il a fait pour nager jusqu'à la plage ? 

Vous auriez dû voir le village exploser de joie et de tristesse. Tout le monde s’attendait à le voir sortir de l’eau, immense et fier, en insultant les guetteurs endormis. Mais personne ne s’attendait à récupérer des restes, personne, surtout pas moi.

Les alchimistes ne peuvent pas dire s'il va survivre, mais il est revenu avec plein de plantes… Je n'y crois toujours pas, comment est-ce qu'on peut nager avec un seul bras, une seule jambe, des signes de malnutrition, d'empoisonnement et la liste est longue. C'est un miracle, et je suis sûr qu'il dirait quelque chose comme, meh Matagi est le plus grand de tous ou meh, Matagi n'a pas le temps de mourir, il doit pêcher. J'espère, j'espère vraiment que c'est le cas, j'espère vraiment qu'il va aller mieux. 

Mais, même si c'est le cas, je resterai le pêcheur de Lilico. Dans son état, peu importe qu'il soit le demi-dieu qu'il prétend être, Matagi ne pourra plus jamais pêcher...

S'il n'avait pas laissé son équipement à la tour, pour moi, est-ce qu'il serait revenu aussi entier qu'il est parti ? Est-ce que c'est à cause de moi ? Je sais que cette question n'a aucun sens, il n'avait pas le choix pas vrai ? Ce n'est pas à cause de moi ? Ce n'est pas parce qu'il pensait que j'étais incapable de me débrouiller sans toute la technologie ? Ce n'est pas parce qu'il pensait que j'étais incapable ? Je n'arrête pas de ... je n'arrête pas de réfléchir et je n'ai jamais été aussi confus de ma vie. C'était simple avant, j'étais seul avant même à la maison, c'était mieux avant. Là, c'est... Je ne sais plus. 

Après les actions de Matagi, je me dis que je ne peux pas tout laisser tomber comme je voulais le faire. C'est vrai, j'ai pensé à tout laisser tomber. Pourquoi je me ferais subir ce cauchemar tous les jours ? Pourquoi est-ce que je devrais risquer ma vie pour des gens qui n'en ont rien à faire de moi ? C'est stupide ! Complètement insensé... Mais là, même si ma tête me montre le chemin le plus sensé, ma poitrine me pèse. À chaque fois que je pense baisser les bras, mon cœur me fait si mal, comme si quelque essayait de l'arracher de ma poitrine. 

Ce serait un manque de respect pour Matagi que tout laisser après ce qu'il a fait pour Lilico. Allez-y riez-vous de moi, je sais que c'est stupide. Je n'arrête pas d'essayer de me raisonner, mais à chaque fois que j'essaye j'ai son image qui me vient à l'esprit et je suis rempli de culpabilité. Je n'ai pas envie de trahir ses efforts... je n'ai pas envie de lui ressembler non plus, mais, pourquoi pas... 

Alors c'est ça respecter quelqu'un... étrange, fascinant, mais étrange. Peut-on respecter une personne au point de bâtir notre vie autour de cette personne ? Ce n'est pas sain comme attitude. Peut-être qu'avec le temps j'arriverai à me faire comprendre raison, mais pour l'instant, je dois aller pêcher et revenir en vie. Dans l'état où il est, Matagi a besoin de récupérer des forces. Je me demande quels poissons conviendraient le mieux pour l'aider ? 
Entrée du 26/07/2558

Je crois que je suis en train de tomber malade. J'ai les paupières qui tremblent, les mains aussi n'arrêtent pas. Mon estomac n'est pas tranquille non plus. Je ne sais pas ce qui se passe, enfin je sais, mais pourquoi si subitement. Il y a quelques jours tout allait bien… Enfin pas vraiment bien, mais je pouvais gérer. 

Ah ! mais qu'est-ce que vous faites debout ? Il vous faut du repos. 
Je devrais, mais je ne peux pas.

J'ai essayé, j'ai vraiment essayé. J'ai essayé de me motiver. J’ai essayé de trouver des arguments pour me faire comprendre raison.  

Ah vraiment ... il faut lui parler.
Meh, vous pensez que je suis debout pourquoi ?!

J'ai essayé de me dire que si je ne fais rien des gens vont mourir de faim, mais, mais je m'en fiche. Rien que de voir de l'eau m'empêche de respirer. Il y a des jours où ça va, mais l'océan est devenu complètement fou...

Fou ? Ce n'est pas l'océan qui est fou, c'est toi
- Hein ? 

Qu'est-ce que tu fais ici ?! 
- Ma... Matagi ? Qu'est-ce que vous faites ici ? 

Qu'est-ce que je fais ici ? Moi-même je me demande. Je devrais être encore en train de me reposer avec toutes les femmes de médecine, mais me voilà ici. Pourquoi je suis là ? Dis-moi, Tamaïti, le non pêcheur de Lilico. Déjà fou le camp de ma chaise, ou je vais t'en chasser à coup de canne. 
- Je ne peux pas

Oh ? Tu ne peux pas ? Tu es sur ? 
- Je ne peux pas y aller. J’ai essayé, j'ai vraiment essayé, j'ai fait mon job, mais vous ne savez pas... Vous... Je ne suis pas fait pour ça.

- Petit, écoute-moi très bien. Lève, tes fesses, de cette chaise. Bien ! Moi, Matagi, je pense savoir ce qui te passe par la tête. Non, vraiment, ne secoue pas la tête comme ça. Mais là, il n'y a qu'une question que je vais te poser. Est-ce que tu veux que je reprenne la lance ou pas ? 
- ... Ce n'est pas juste ! Vous savez très bien que je ne peux pas le faire !

Ah bon ? Pourquoi ? Tu crois que parce que moi, Matagi, j'ai une canne, je ne peux pas pêcher ? La canne la même c'est parce que je ne veux pas me fatiguer. Donc je te repose la question : est-ce que tu veux que je reprenne la lance ?  Où est ce que tu vas finalement sortir de cette tour ? Ça fait combien de jours que tu es là ? 
- Deux...

Deux ? Deux ! Ahan, je vois. FICHE-MOI LE CAMP D'ICI OU JE TE PROMETS QUE TU NE POURRAS PLUS JAMAIS T'ASSEOIR DE TA VIE !
- JE NE PEUX PAS Ok ? C'est de la folie dans l'eau... Non, qu'est-ce que vous faites ! Non, lâchez ça ! Matagi !

Visiblement, tu veux que je reprenne la lance. Je reviens !
- Non, Matagi, vous ne comprenez pas... Attendez ! Attendez !

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Entrée du 01/08/2558

Ça fait plaisir de retrouver sa routine, même si elle a beaucoup changé. Moi, Matagi, à la retraite, HA ! Ehh, ma gorge...

Je ne vais pas mentir, je ne pensais pas que je finirais comme ça, à la retraite. Je me tourne les pouces, meh, un pouce... Je me tourne le pouce, même si je me réveille aux mêmes heures. Ça fait trop longtemps que je suis pêcheur. Là, je ne sais même pas quoi faire pour m'occuper, je me sens vieux... Et personne n'arrive à m'expliquer pour ça me gratte là où je n'ai plus rien à gratter. C'est à me rendre fou. 

Je ne vais pas mentir non plus, Tamaïti m'a bien déçu. Je sais, il est jeune. Je sais, ce n'est pas un travail facile, mais je le pensais capable. De là à s'enfermer ici... ça c'est quoi ? Hein, ça s'est quoi ? ...

Je sais, je sais, le petit a vécu toute sa vie dans sa tête, indifférent à tout, indifférent au monde comme s'il était étranger dans sa propre vie. C'est la première fois qu'il ressent quelque chose de si intense, et malheureusement ce qu'il ressent c'est la peur. Puisqu'il était vide de tout, il a été rempli que par la peur, petit à petit, et au final ce maudit poison lui a mangé l'esprit. 

Mais est-ce que c'est une excuse pour ne pas faire son travail ? Surtout qu'il y a des gens qui en dépendent ? Est-ce que c'est une excuse, hein ? ?... Je ne sais si je dois le frapper de ma canne pour lui ôter ce mal de la tête ou si je dois le serrer contre moi. Le pauvre petit... 

Meh, qu'est-ce que je raconte. Hmm, je commence à avoir mal à la gorge, on m'a dit de ne pas beaucoup parler. Étrange comment un souhait peut se réaliser de manière inattendue. Je n'ai jamais été un homme de beaucoup de mots et maintenant je suis forcé à le rester, mais à quel prix. Quelle vie...


Entrée du 03/08/2558

Je ne parlerai pas beaucoup aujourd’hui, je suis invité quelque part. Dire que c’est maintenant que je commence à avoir une vie sociale, meh…
J’avais prévu de raconter ce qui m’était arrivé et ce que j’ai vu. Mais là je n’arrête pas de penser à comment je dois m’habiller, ou ce que je dois dire. Est-ce que je dois sourire tout le temps ou est-ce que… est-ce que je dois me tenir droit et garder l’air Matagi ?
Je dois voir une dame, je l’ai croisée une ou deux fois au marché, mais je ne lui ai jamais prêté attention avant. Je n’avais pas le temps. Elle tient un caba de poisson, et cuisine très bien. C’est quand la dernière fois que je suis sorti mangé ? À part pour les fêtes.

Elle est bien en chair aussi, héhé Matagi aime quand il y a beaucoup de matière à travailler… Meh, pourquoi je dis ça moi ? On dirait que je suis plus nerveux que je croyais. Allez courage à moi.. Ce n’est pas que je veux… C’est juste que je trouverai dommage de ne pas connaitre la personne. Voilà, c’est ça. C’est bien ça même.
Ah, tu es rentré ? Je vais faire un tour dehors acheter à manger. Nettoie un peu ton matériel là, c’est tout sale.
- Vous allez voir Mafuna ?
Hein ? Qui… Comment tu sais ça toi ?
- Tout le village est au courant
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Entrée du 07/08/2558

Les choses commencent à se calmer un peu. Tout n'est pas réglé, loin de là, mais au moins le petit continue à pêcher. Je vois bien qu'il fait de son mieux, mais... Meh, c'est à lui de gérer maintenant. Je ne peux que le former. D'ailleurs j'ai pensé à enseigner, moi Matagi, j'ai beaucoup de savoir à partager sur l'océan. Je peux peut-être continuer à aider, mais d'une façon différente. La journée est bien longue lorsqu'on ne fait rien. 

En parlant d'océan, il faut que je pose ce que j'ai vu là-bas avant que ma mémoire ne commence à oublier. Ce que j'ai vu là-bas... ce que j'ai vu las bas, je ne sais même pas comment le mettre en mots. Ce que j'ai vu là-bas, c'est comme si c'était un autre monde. C'était comme si ce que j'imaginais dans ma tête lorsque je rêvais de monde dans les étoiles, c'était retrouvé au fond de l'océan. 

Je.. Je n'ai jamais eu si peur de ma vie, et je n'ai jamais été autant confus. Le jardin d'aulélé est comme une porte vers un domaine qui n'appartient pas... qui est... Meh, je ne sais même pas comment le faire comprendre. 

Mais le plus intéressant, ce qui m'a directement frappé, hormis les poissons. Ah ceux-là, ces saloperies !!! MMMM !! Rien que de penser à eux ça me rend... mmm !! Tssk, et le pire c'est qu'il y avait bien pire là-bas, dans cet endroit...

Hmmm, comme moi, Matagi, disait, le plus intéressant et qui m'a directement frappé, c'est la clarté. Cette obscurité étrange dans l'océan, là-bas, certaines feuilles faisaient l'inverse. Elles produisaient de la lumière ! Comme c'est possible ?!

Matagi ! Matagi, C'est Tamaïti, il est blessé !

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Entrée du 09/08/2558

Le petit est… Il a perdu un œil, et son visage est, on va dire déformé. Je ne sais pas encore ce qui s’est passé, mais avec un seul œil je ne pense pas qu’il puisse continuer. Moi, Matagi, je serai donc le dernier pêcheur de Lilico, parcequ’après moi, il y aura qui ?

Je vais devoir replonger, dans l’eau, une jambe en moins ce n’est pas si grave pas, je crois. Le bras c’est un peu plus gênant, mais je vais bien trouver une solution. Je dois trouver une solution pour Lilico. Le maire a essayé de m’empêcher, ha ! essayé. Il m’a juste demandé si j’étais sûr de moi, et il attendait, il avait espoir surtout que je dise oui. Et je ne me voyais pas lui refuser cet espoir, je ne vois pas leur refuser cet espoir, même si en toute sincérité… Les problèmes viennent plus vite que je ne peux les résoudre, ce n’est pas un très bon signe. Mais, hey, je suis Matagi ! Si je ne peux pas le faire alors qui le peut, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?!...
Entrée du 11/08/2558

J'ai essayé, je n'y arrive pas. Je pensais pouvoir compenser d'une manière l'absence de mes membres, mais moi, Matagi, n'ai pas trouvé comment. Si j'essaye de pêcher comme ça, je serais plus appât qu'autre chose. Moi, Matagi, incapable ??? C'est faux, même si c'est vrai ! Je vais trouver quelque chose... Mais quoi ? Il me faudrait au moins une nouvelle jambe et je me vois mal faire le marché en prenant celle d'un autre... Est-ce que ça pourrait fonctionn... Non, non, je dis une bêtise. Le corps humain ne fonctionne pas comme ça. Mais si seulement je pouvais... oh, oh, j'ai comme une idée qui me vient. Oh, j’ai les cheveux qui se lèvent ! Je crois que... erf, elle est partie. Meh, elle reviendra, je n'ai rien d'autre à faire que ça de toute façon et regarder le village mourir à petit feu. 
Le petit à salement pris. Il a une chance de s'en être sorti parce que le poisson qu'il l'a attaqué a mal saisi sa tête, il a pu s'échapper au prix de la moitié de son visage et son œil. Maintenant, s'il était paniqué avant... Là, maintenant, on peut faire une croix sur lui pour continuer la pêche. Ahhh, il a fallu que je me blesse pour que tout commence à devenir poussière. Je savais que moi, Matagi, était irremplaçable, mais quand même...

Ahhh !! Ahhh !! L'autre là ! Ahhh, le mot m'échappe ! L'arbre là ! Le Nyssa !! Mais oui !  Je peux me faire une jambe avec ... Ou bien je ne vois pas clair ? Est-ce que ça peut marcher ? Hmm, non. Comme est-ce que je vais l'attacher à ma jambe ? C'est une idée stupide... Ou bien ?...

Entrée du 12/08/2558

Les réserves que j'ai constituées commencent à fondre, je le vois bien. Déjà que le problème de poisson pourri n'est pas résolu maintenant il y a pénurie de poisson tout court et je n'ai pas le temps de former un nouveau pêcheur et le faire reconnaître par la tour, et tout le festival inutile. De toute façon il n'y a personne de qualifié pour plonger à part moi et Tamaïti, mais il dort encore, ça fait des jours qu'il ne s'est pas réveillé. Je me demande s'il veut même se réveiller. Qu'est-ce qui l'attend ici à part souffrance ? Autant qu'il parte dans son sommeil, c'est préférable à ce que nous allons tous subir si je ne trouve pas comme me débrouiller. Oh ! je donnerai tout pour une deuxième jambe !

Je réfléchis encore à l'idée du Nyssa, mais j'ai beau réfléchir, je ne vois pas comment l'attacher à ma jambe. J'aurai un bout de bois qui peut partir à n'importe quel moment, pourtant mon instinct à moi, Matagi, me dit que ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée que ça. Et si je mettais un clou de dao et puis je le clouais à l'os ?... Non, non, non.. Ou bien ? Oublions le détail de la douleur, est-ce que ça peut marcher ? Qui s'y connait là dans le village. Hmm, peut être que le vieux Hama peut penser à quelque chose. Hmm, j’espère qu’il va me trouver une autre idée que le clou parce que bon, ce n’est pas que j’ai peur de souffrir, mais c’est quand même un clou dans l’os. Hmm, est-ce que je vais même lui en parler ? Parce qui si ça peut marcher tout le village va essayer de me convaincre que c’est une bonne idée. Ah, je n’avais pas pensé à ça. Les lilicons seront prêts à me clouer le bout de bois à plusieurs reprises juste pour être sûrs que ça tienne. Hmm, dangereuse idée que j’ai l’ai, dangereuse pour moi.

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Entrée du 18/08/2558

Tamaïti s'est réveillé. J'étais avec l'autre là, l'autre imbécile qui m'a convaincu que mon idée était brillante. 

J'étais venu le voir en espérant qu'il trouve une solution différente. Je lui ai dit : 

- Hey, est-ce que tu peux me fabriquer une jambe ? 

Alors là, il a éclaté de rire comme un idiot avant de me dire
- Ah, Taloa Matagi, ça je ne sais pas comment faire. Je ne sais que travailler la terre. 

Je lui ai expliqué donc mon idée, en espérant qu'il puisse me proposer autre chose. Mais dès l'instant où ses yeux se sont agrandis comme s'ils voulaient s'échapper, j'ai compris qu'il n'allait pas avoir d'autres idées. 
- Ça peut marcher ! - qu'il m'a dit en me prenant la main les yeux mouillés. 

Meh, j'ai trop bon coeur... Je me suis dit, pourquoi ne pas essayer ? Si ça ne marche pas, au moins j'aurai essayé et je n'aurai pas de regrets. Le prix à payer pour ma tranquillité d'esprit c'est de la douleur. Meh, je suis pêcheur, la douleur je me lève avec chaque matin. 

Ça, c’est que je m'étais dit. Mais le moment venu, je vous avoue que je n'ai pas chanté la même chanson. Moi, Matagi, j'ai comme qui dirait été un peu refroidi après un coup de clou dans l'os. Là, j'ai dû parler franchement.
- Oh, mon frère, attends ! Attends !

Ça fait mal, très très mal et pas que sur le moment. Là, je ne peux même pas poser le pied à terre, il va falloir un long moment avant que je m'habitue, et un coup de pouce des alchimistes pour calmer la douleur. C'est comme avec une dent pourrie, mais trois fois plus, j'ai juste envie de me couper le reste de la jambe. Surtout que je l'ai fait pour rien. 

Comme je l'ai dit, Tamaïti s'est réveillé et il est venu me voir alors qu'on fixait ma nouvelle jambe... elle est jolie d'ailleurs, et peut me permettre de mieux nager qu'avant. Pour marcher elle ne servira à rien, ais dans l'eau, je suis pressé de l’essayer, une fois que la douleur va se calmer. MMM, ma gorge

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Entrée du 19/08/2558

Le petit m'a étonné. Je ne sais pas si c'est possible, mais il s'est réveillé un nouvel homme. Il m'a même supplié de reprendre ses fonctions et je lui ai dit que jusqu'à preuve du contraire c'était lui le pêcheur de Lilico. En toute honnêteté, je pensais qu'il allait préférer la mort dans son sommeil, ou même s'il se réveillait qu'il allait rester enfermé chez lui, ou même prendre la fuite ou commettre une bêtise. Mais ça... Son visage, son regard est celui d'un homme qui veut se battre. Mais je ne sais pas si vouloir affronter l'océan est courageux ou simplement fou. Mais qui je suis moi, Matagi, pour juger cette motivation. Après tout, c'est la même qui m'a animé pendant très longtemps. 
Je ne sais pas si ma bouche est maudite, mais j'ai l'impression qu'à chaque fois que je souhaite quelque chose, ça se produit, mais pas comme je voulais. J'avais dit que je voulais quelqu'un comme moi pour me remplacer, et voilà maintenant, je crois que les dieux m'ont à nouveau entendu. Mais j'ignore pourquoi ils jouent de la sorte avec moi. Le petit ne méritait pas ça, mais... meh, c'est peut-être un mal pour un bien. Peut-être, parce qu’un homme en colère peut commettre beaucoup d'erreurs. Il a déjà perdu la moitié de son visage, la prochaine fois... Ah, il vaut mieux cela que rien. C’est pourquoi j’ai quand même voulu ma deuxième jambe, pour l’aider au mieux que je peux, et aussi remplir ma promesse. Le bateau sera bientôt prêt, et j’ai promis de partir pour calmer l’océan.
Entrée du 20/08/2558

Je n'ai jamais vu un homme autant changé. Moi, Matagi, je dis bien homme et non petit, en parlant de Tamaïti. Au départ je pensais qu'il était animé par la haine et la vengeance, et peut être bien que c'était le cas, au début. La vengeance, la volonté de refuser sa faiblesse, d'affronter sa peur et de lui mettre une lance dans les côtes. Je connais ça, je comprends ça, je respecte ça. Après tout, moi, Matagi, n'ai-je pas suivi le même chemin ? La différence, c'est que je ne l'ai pas abandonné. J'ai détesté l'océan depuis le jour de ma naissance, et je continue encore ! Enfin, pour être franc, pas toujours. J'ai des périodes de calme, mais l'océan, comme une amoureuse ignorée, surgit à chaque fois pour raviver ma colère. Je ne sais pas si la similitude est correcte, mais c'est ce qui m'est venu à l'esprit. 

Quant à Tamaïti, il y a comme une sérénité, comme une distance... Non ce n'est pas ça. Comme du respect. Oui, je pense que c'est ça... Tu peux comprendre ton ennemi, tu peux même admirer ton ennemi, tant que tu te rappelles que c'est ton ennemi. L'océan est l'ennemi ! Il peut être fascinant, stimulant, nourrissant, mais meurtrier aussi, sans égard pour nous les hommes. Il nous oblige à le contempler, géant parmi les géants, mais il ne peut nous obliger à l'apprécier. 

Je ne sais pas si c'est une bonne chose. Je ne trouve pas le temps de lui parler. Lorsqu'il revient, c'est pour se reposer, écouter quelques enseignements, panser ses blessures, manger quelque chose puis repartir. Le rythme est difficile et même moi, Matagi, j'aurai beaucoup de mal à suivre, mais c'est la seule façon pour rattraper les jours sans pêche. Vivement que je puisse aider à mon tour. 


Entrée du 22/08/2558

Je me suis trompé, ce n'est pas le respect, mais la culpabilité qui le pousse. Je ne sais pas ce qu'il a vu dans son sommeil forcé, mais ça lui a remis les pendules à l'heure. Ou peut-être que c'est l'expérience de la mort qui lui a mis les idées dans le bon ordre. Mais je crains aussi la possibilité que ça l'a cassé dans sa tête. Il faudrait que je trouve le temps de lui parler correctement avant de partir. 

Des informations qu'on a pu échanger avec les autres... Meh, ils ont tout mis dans la construction du bateau. Toutes leurs ressources ont été jetées là-dedans parce que le conflit avec les hommes poissons ne se passe pas très bien. Personnellement, moi, Matagi, je trouve cela stupide. Si on échoue, alors ce sera la fin de bien des villages. Non, ce sera la fin des hommes sur ce monde maudit. C'est pourquoi je serai du voyage. 

Ils sont au courant pour mes... blessures et ils veulent quand même de mon aide. Meh, même manchot, peu d'hommes arrivent à la cheville de Matagi.

… Je n’irai pas pour sauver les hommes, j’irai pour Lilico. Là, ce sont des personnes que je connais, que je vois tous les jours, que j’insulte chaque jour que les dieux façonnent et qui me font rire aussi. Lilico c’est ma famille, ce sont mes enfants que je nourris… que je nourrissais à la sueur de mon front. La dernière chose que je peux faire c’est de leur donner une dernière chance de survivre en ce monde.  Avant que l’océan ne nous envoie des poissons encore plus étranges, ou même d’autres hommes poissons comme Kellu, ou des maladies… Il faut qu’on mette la main sur l’Ulwazi.
Entrée du 01/09/2558

J'ai refait un plongeon avec ma nouvelle jambe. Je ne suis pas encore habitué, mais j'ai connu pire. Je ne sais pas si j'ai enregistré comment je l'ai perdue. Avec tout ce qui s'est passé, j'ai peut-être oublié...

Avant de partir, j'avais inspecté les environs du jardin d'Aulélé, histoire de voir si je pouvais trouver une grotte souterraine et des cachettes au cas où. Je savais que ma mission prendrait beaucoup de temps et je ne pouvais pas emporter le vêtement des anciens avec moi. Il n'y en a qu'un pour tout Lilico, et la tour a toujours refusé d'en fabriquer, plus peu importe le nombre de pierres de Dao que je lui fournis. Il y a quelque chose qui ne fonctionne, mais je ne comprends pas quoi. 

Meh, ce n'est pas le sujet. De mémoire, aucun pêcheur n'a été si profond sans un vêtement, rie que pour respirer et résister à la pression, c'est quand même mieux. C'est pourquoi le repérage était important. 

Une fois que j'ai fait mon petit plan et que j'ai adieu à Lilico au cas où je ne reviendrais, j'ai plongé. La sensation est différente j'avoue, et plus je descendais, plus j'avais la pétoche. Oui, moi, Matagi, je n'ai pas peur de reconnaître que j'avais un peu peur. Non ce n'était même pas de la peur, c'était de l'inquiétude. Oui, voilà, donc j'étais inquiet surtout pour mon souffle. J'ai vingt minutes d'air dans mes poumons sans qu'il n'y ait de problèmes, si j'avais été attaqué ou quoi, j’aurais sans doute fini noyer. 

Mais j'ai pu passer de grotte à grotte jusqu'au jardin. Là-bas, je devais faire très attention avec ces foutus poissons. De vraies saloperies, ouh, j'ai les poils qui ne se lèvent rien que de repenser à leur sale gueule. Ils sont teigneux comme moi, Matagi, et ne lâchent rien. 

L'un d'entre eux m'a attrapé après que j'ai fini de récolter... Mmm, ma gorge. Je continuerai un autre jour. 


Entrée du 03/09/2558

Les alchimistes m'ont appelé, ils ont pu fabriquer une poudre qui agit sur les petits parasites qui pourrissent les poissons de l'intérieur. C'est bien beau, mais je ne sais pas encore ce qu'on va faire avec. À moins de poudrer tout l'océan, personnellement je ne vois pas quoi faire avec leur machin là... déjà en donner à Ulagi. Si elle est encore vivante, elle mérite bien ce remède. Mais à part ça, je ne vois pas comment combattre les parasites. Ils sont encore en train de chercher, mais je sais déjà qu'on va avoir besoin de plus de plantes, donc je vais devoir refaire un tour là-bas...Pfouu... Tssk. Bon, un homme doit faire ce qu'un homme doit faire. Je suis le seul avec l'expérience et les capacités pour y arriver. J'espère juste que je reviendrai comme je suis parti. Les Pole'ia sont de vrais monstres, mais au moins j'ai appris une chose ou deux sur elles. Ce sera probablement ma dernière plongée pour Lilico, j'en aurai pour un mois ou même plus si je veux obtenir de grandes quantités de plantes et de Pole'ia, et ce sera mon plus grand défi. Non, le plus grand défi de l'histoire de Lilico, ah ça oui. 

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Entrée du 15/09/2558

J'ai apporté le médicament à Ulagi. J'ai rarement vu quelqu'un de malade à ce point, et je ne sais même pas si elle va survivre, médicament ou pas. Je vais demander à Tamaïti de lui laisser un peu de poisson. Je ne sais même pas pourquoi, mais j'ai juste eu pitié. Après ce qui s'est passé entre nous... Je me dis que c'est le moment pour me montrer à la hauteur de ce qu'ils ont fait pour moi, pour nous. J'espère que ça ira mieux...

Je me prépare aussi à refaire le chemin jusqu'à Aulélé, et je dois avouer que je ne tiens pas tranquille. Mon bras me gratte chaque fois que j'y pense et je ne peux pas soulager mon envie vu que je ne l'ai plus. Je me dis encore que tout ça n'est qu'un cauchemar. Que je me suis cogné la tête trop fort et que bientôt je vais me réveiller avec l'odeur d'un poisson braisé et les bruits de la maison. Meh... ce n'est bien sûr qu'un mensonge que ma tête essaye de me faire croire. Pourquoi ? Peut-être pour me déconnecter avec le monde, comme Tamaïti l'a été. 

Mais repartir là-bas... Ah oui, je n'ai pas fini d'enregistrer qu'est-ce qui m'est arrivé là-bas.

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Ah ça fait du bien de boire. Ma gorge commençait à me faire mal. 

Je ne sais plus si je l'ai dit. Mais le jardin d'Aulélé n'est pas un jardin, c'est rempli d'arbres à perte de vue avec des feuilles aux formes et aux couleurs étranges. Il y a aussi plein d'algues qui cachent ces saloperies de Pole'ia. Des fois il y a leurs tanières, des fois elles sont simplement cachées et attendent leur nourriture. Au jardin d'Aulélé, il y a les plus petits poissons que j'ai jamais vus, ils tiennent dans la paume de ma main et nagent en bandes. Et des fois ils dessinent des figures dans l'eau pour faire peur aux Pole'ia, mais ces poissons sont bien trop intelligents pour se faire avoir. 

C'est un vraiment un autre monde là-bas, un monde qu'en temps normal je me ferai un plaisir d'explorer, mais les gardiens sont coriaces. Avec trois ou quatre comme moi, Matagi, je pourrai nettoyer l'endroit. Ce serait bien pour Lilico... meh, j'oublie ce que je voulais même dire au départ. 

Ahem ! Ahem ! MHHH ! Je reviens !

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Hmm ! Ça va mieux. Où j’en étais ? Ah, j’avais trouvé plusieurs grottes ou je pouvais me cacher et stocker mes prises. Les petits poissons étaient difficiles à capturer, surtout avec les pole’ia dans les environs, mais il y en avait qui se cachaient sous les cailloux, et dans les murs de pierre. Assez pour me nourrir sans prendre de gros risques. Je pouvais aussi y stocker les échantillons que je trouvais pour les ramener avec moi.

Cette fois, vu que je sais ce que je vais prendre. Je vais tout stocker et faire le plus d’aller-retour possible. Même un sac par jour est mieux que pas de sacs du tout, le plus important c’est de ne pas refaire la même erreur.  

J’ai tout voulu prendre d’un coup pour partir le plus vite et le plus loin possible. J’ai laissé l’impatience et la peur prendre le dessous sur le bon sens, une erreur que moi, Matagi, ait payé par le sang. Je me suis fait repérer par deux Pole’ia, deux guetteurs qui ne devaient pas être là. Ils n’avaient jamais été là durant mon séjour au jardin, et là par malchance…

Ils m’ont attaqué, j’ai fui en essayant de me cacher. Il y avait une brèche dans laquelle j’ai essayé de me faufiler, mais les saloperies m’ont pris la jambe au dernier moment. Il y a eu une lutte où je me suis senti mourir. Ils mordaient de partout et j’ai fait de mon mieux. Résultat : ils sont morts et moi j’ai bien failli. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour revenir jusqu’à la plage. Je sais que moi, Matagi, je suis costaud. Mais je ne me vois pas nager tous ces kilomètres avec une seule jambe et un seul bras, sans parler des plantes et des restes de Pole’ia.

Je m’étais dit que c’était moi, mais plus j’y pense et plus je me dis que j’ai été aidé. C’est aussi pourquoi je tenais à apporter le médicament à Ulagi. Elle a été trop faible pour m’aider dans la lutte, mais je pense qu’elle m’a quand même aidé à revenir. Malheureusement, je ne peux pas lui poser la question. Meh… Cette fois, je sais à quoi m’attendre… j’espère.

Entrée du 20/09/2558

Je pense que ce sera mon dernier enregistrement. Même si je reviens de toutes mes expéditions, ce ne sera plus moi le pêcheur de Lilico. Il va falloir que je cède la main, et la tour c'est la maison du pêcheur, alors... Et si jamais je ne reviens pas, eh bien ce ne sera plus moi, Matagi, le pêcheur de Lilico. Tamaïti se débrouille bien, mais il a encore beaucoup à apprendre et beaucoup à travailler. Mais je suis persuadé qu'un jour, il peut arriver à ma cheville, celle de Matagi. Et s'il arrive là, eh bien, il n'aura qu'à grimper le reste. Et je ne pense pas que ce sera très compliqué, pas avec l'aide d'Ulagi.

J'ai été surpris de constater que ces deux s'entendent bien. Meh, ils n'essayent pas de s’entre-tuer et ils pêchent ensemble à ce que j'ai compris. Peut-être en remerciement de la médecine... On a eu beaucoup de chance qu'elle soit ouverte au dialogue. Malgré ce qui est arrivé, elle est non seulement restée, mais nous a sauvé la vie à moi et au village. Si seulement on pouvait parler, j'aimerais savoir pourquoi, d'où ils viennent... Meh, ce sera l'un de mes rares regrets. La vie est bien mystérieuse, des choses qu'on pensait impossibles peuvent arriver avant qu'on s'en rende compte. Et les humains sont bien mystérieux aussi, capables de faire avec. Le monde peut être renversé sens dessus dessous et le ciel et la terre peuvent changer de place que les humains peuvent se dire que c'est normal. Meh, j'exagère peut-être. Mais en voyant Tamaïti coopérer avec Ulagi, c'est la pensée qui m'est venue.

Tamaïti, je te laisserai des mots rien que pour toi. Si tu veux les entendre, tu les trouveras cachés à l'abri des oreilles indiscrètes. Mais sache juste que... Meh, tu le sauras si tu veux m'écouter.

Voilà, je pense que c'est tout. Après des années... combien ? Trente ans ? Un peu plus ? Trente ans et des poussières de pêche, d'un enfer que je n'aurai pas souhaité à mon pire ennemi, et pourtant je regrette juste les événements qui m'ont poussé sur ce chemin. Peut-être que si je n'avais pas été aussi borné... Meh, le passé est le passé. Seul le futur compte et les regrets n’aideront pas à le bâtir. Et j’ai essayé de vivre ma vie sans regret supplémentaire, mon sac était déjà bien rempli de ce poison. Essayé, parce que moi, Matagi, je suis quand même humain. Malgré mes efforts, il y a plein d’erreurs que j’ai commises, de choses que j’aurai faites autrement, des choses que j’aurai dites… Mais ça on ne le voit qu’avec le temps : la stupidité de notre jeunesse. Est-ce que dans l’ensemble j’aurai choisi une vie différente ? Je me suis souvent posé cette question. Est-ce que moi, Matagi, j’aurais préféré être cuisinier, ou potier ou conteur, ou nettoyeur ?

Non… Malgré tout ce qui m’est arrivé, et ce qui peut encore m’arriver, je me sens à ma place. C’est pourquoi ça va être difficile d’arrêter pour de bon. Peut-être que je pourrai donner un coup de main de temps en temps, en souvenir du bon vieux temps… Meh, je devrai me concentrer sur l’essentiel.

Je dois préparer mon dernier voyage à Aulélé, il faut que je vérifie que je peux utiliser le même chemin ou s’il n’y a pas un différent. Je dois aussi me remettre en condition physique, non, je dois gagner en condition physique. Pour survivre, mais aussi pour laisser un exemple si grand, si fort, que même des générations plus tard le nom de Matagi soit le symbole de la grandeur. C’est la dernière chose que je peux faire pour Lilico, comme ça il y en aura un qui, en écoutant les récits de mes exploits se dira, je veux faire mieux. Et pour arriver à faire mieux, il devra surpasser l’exemple que j’ai laissé. Tirer les jeunes vers la grandeur… Ah, ça me plait beaucoup. Ça me plait beaucoup.

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Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! Bon week end à vous !

Texte time !

Alors la petite histoire de Matagi est terminée. C'est une pré quelle à un roman que je veux écrire : le pêcheur de Lilico, ou les pêcheurs de Lilico. Je ne sais pas encore. Je m'y attaquerai bientôt, bien entendu sur ce blog qui est aussi mon atelier d'écriture. Mais avant de continuer avec Lilico, j'ai un autre projet que je veux commencer, court, avec de la chance XD. On retrouvera Jacob Moire et le docteur Willmann, ces deux ont peut être des éléments de réponse sur ce qui se passe sur Meliacor en ce moment ;)

Si vous avez des questions, des suggestions, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à dimanche !!! Portez vous bien !!!!

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