mardi 15 janvier 2019

Meliacor : Stargorad, page 93


L'origine de cette tâche orange et noire était évidemment Cidolphas Marshall. Le z'hum s'était écrasé, les pattes en premier, contre l'insecte se trouvant devant Bender. Le "dropkick" (mouvement de catch qui peut être décrit comme un double coup de pied sauté en avant) envoya la créature, surprise, à plusieurs trentaines de mètres en une fraction de seconde avant de commencer sa chute dans le magma. 

Tout de suite après, Cid s’agrippa au plafond du pont d’une main, en saisissant Bender de sa queue au passage. Le choc et la fulgurance du geste firent temporairement perdre la conscience au sergent. Son cerveau n'était pas préparé à un tel traitement si soudain que son corps n'eut même pas le temps de comprendre qu'il avait mal.

Porté par son élan, le z'hum glissa le long de la roche, tête en bas. Mais ce mouvement était voulu. Une fois qu'il arriva au bout du pont, il changea rapidement de prise pour se hisser de l'autre côté en un souffle. 

Le pont grouillait d'insectes qui essayaient d'atteindre les trois humains en leur sein, quitte à se grimper dessus. Et aucune des créatures n'était préparée à ce qui allait suivre. 

Le z'hum tourbillonna sur lui-même si vite qu’il devint une tâche floue, entraînant le sergent dans ce mouvement cyclique qui lui aurait fait vomir toutes les tripes de son corps s'il n'avait pas été inconscient. Puis, il abattit son poing sur le pont en contrôlant sa force, de telle sorte que la pierre ne se fracture pas de suite, mais cède sous le poids des créatures, lui donnant ainsi le temps de s'enfuir.

Les cliquetis de panique commencèrent à remplacer les cliquetis de rage alors que des centaines de créatures tombèrent dans le magma, connaissant une mort rapide, mais intense de douleur. 

En quelques bonds, Cid parcourut la distance le séparant du reste de groupe, et tel un tourbillon de muscles et griffes, balaya le centre du pont de toutes les créatures 
- CID !!! - Voulut hurler de joie Dalanda de joie, mais le nom resta bloqué dans sa gorge, car le ravissement laissa instantanément place à la panique et elle ne fut pas la seule dans ce cas. 
- Oh, merde ! - lâcha Jess qui ne savait pas quoi dire d'autres. 

Il ne fallait qu'un simple coup d’œil pour comprendre que la situation n'avait rien d'une joyeuse réunion. L'armure de Cid était détruite et n'offrait qu'une protection que contre la nudité. Le souffle de l'explosion qu'il avait subi avait éclaté le polymétal pour ne laisser que quelques pièces encore connectées entre elles. Sa fourrure orange et noire était recouverte de sang en plusieurs endroits. Des traces de shrapnels de pierre et d'os pouvaient être aperçues partout sur son corps. Son avant-bras gauche n’était plus qu’os fracturés sans muscles ni viande... Le corps de Cid n'était qu'une plaie géante qui rendait juste impensable le fait qu'il puisse encore bouger. Était-ce la force de sa volonté qui rendait un tel exploit possible ? Mais quelle volonté pouvait bouger ce corps si abimé ? Quelle volonté pouvait dominer cette douleur si intense que la mort commençait à être envisagée comme une douce délivrance ? Et quelle volonté pouvait, en plus, lutter contre l'autre présence qui se manifestait par la formation d’écailles le long de la colonne vertébrale. 

- Ai..de moi ! – demanda, non, supplia Marshall à Dalanda. En d'autres circonstances, jamais, au plus grand jamais, il n'aurait fait cette requête. Aucune douleur n’aurait pu l’obliger à demander cette aide. La douleur ? La douleur était sa compagne la plus intime et sa compagne quotidienne. Il ne fallait que serrer les crocs et avancer. Cid n'avait pas peur de souffrir, il n'avait pas peur de mourir, il n’avait peur que d’échouer à contenir ce qui était en train de monter en lui. Ce dont il avait peur était ce changement de paradigme qui s'opérait dans son esprit. 

En cet instant, il était comme un aventurier perdu dans le désert et qui voyait une oasis après deux jours sans la moindre goutte d’eau. Se précipiter vers cette oasis et boire jusqu'à s'en éclater la pense qu’elle soit sale ou même empoisonnée était un réflex, était Le réflexe bon ou mauvais. Ce n’était pas une question de moralité, mais d’instinct de survie.

À cause du changement de paradigme, ne pas toucher à ses compagnons dans son dos était comme se convaincre de passer à côté de cette oasis sans même prendre une gorgée, sans même s’humecter les lèvres : c’était de la folie. 

En d'autres circonstances, Cid n'aurait jamais osé demander à son amie de plonger dans cet enfer qu'était son nexus émotionnel. Mais ils n'avaient simplement pas d'autres choix, leur survie dépendait de la réussite d’Eiling. Si jamais l’autre prenait la main, il n’y avait plus aucun miracle possible.
- Ok - répondit Dalanda, ravie que Cid respecte sa parole. Elle ferma les yeux et se focalisa sur les émotions de son amie et une image familière et terrifiante apparu dans son esprit.







Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien et que vous avez la santé. 

Texte time !

Fiou... Bon le texte n'est pas tel que je l'ai imaginé (non, sans déconner ?)... Ahem. Je pensais revenir directement sur l'après-explosion, mais comme vous voyez, la page est déjà longue. Donc j'y reviendrai jeudi, j'espère. Ma problématique est simple, je vais devoir vous convaincre que Cid a été capable, par la force de sa volonté, à surmonter l'autre. J'ai une piste, j'ai une idée. 

Lorsque je développais le texte, il y a une semaine je m'étais dit : c'est foutu.  Tout le monde est mort, night night. À part Cid, et il serait une sorte de démon hantant à jamais les antres de Meliacor. Je m'étais dit que la seule chance de survie était le lézard, mais si jamais le lézard avait le contrôle il aurait tué tout le monde. 

J'en avais discuté avec ma copine et elle m'avait dit : bah, c'est quoi le problème ? 

Le problème c'est la cohérence, le problème c'est la manière dont je l'ai décrit : une machine à tuer sans humanité. Ce n'est pas juste une solution miracle sortie du chapeau, ce truc est dangereux. Et même là, ils ne sont pas sortis de l'auberge. Donc si je ne trouve pas les bons arguments, Meliacor finira en tragédie et c'est de la pression, j'avoue :). Mais bon, je ne peux qu'avancer et faire de mon mieux. Jeudi je fournirai d'autres explications par rapport à la piste que j'ai. 

Si vous avez des questions, des suggestions, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire, une critique ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!! 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire