Incapable de fuir, la seule chose
qu'il restait à Bender était de se battre. Dans le règne animal, il y avait
deux types d'extrêmes : ceux qui mourraient littéralement de peur et ceux qui
étaient prêts à se battre jusqu'au bout rien que pour le principe. Ce n’était
pas simplement une question d’espoir, mais d’état d’esprit : «si je meurs,
j’amènerai mon agresseur avec moi ». Et le sergent appartenait à cette
deuxième catégorie.
Alors
que les insectes étaient de plus en plus nombreux à essayer de l'atteindre,
Jonathan était décidé à vendre chèrement sa peau, quitte à se laisse tomber
dans le magma en emportant le maximum de ces saloperies avec lui.
De
sa main bionique il se tenait au plafond du pont en espérant que sa prise
tienne le coup, de l'autre il tenait son fusil qui crachait des projectiles
sans s'arrêter, après tout c’était le moment ou jamais de vider le chargeur.
Tratatatata
Les projectiles embrasés par la
friction de l’air perçaient la chair et brisaient les os, mais les paramélures
étaient extrêmement nombreuses et motivées. Il fallait au moins 20 balles pour
en faire tomber une et là où une tombait, trois autres étaient prêtes à prendre
sa place rendant l’effort inutile.
Combien de personnes auraient baissé
les bras, combien de personnes auraient préféré une mort rapide en se tirant
une balle ou en se laissant tomber au lieu de prendre le risque de se voir être
déchiqueté et écartelé ? La réponse est difficile à donner. Mais il était
impressionnant de constater qu’à aucun moment le sergent ne fut envahi par ce
type de désespoir. À aucun moment, il n’avait décidé de baisser les bras.
Combattre, c’était tout ce qu’il savait faire, tout ce qu’il n’ait jamais fait,
quelles que soient les chances de victoire…
Alors
qu'il se savait condamné, alors qu'il se préparait mentalement à son grand saut
vers une mort vengeresse, mais agonisante, son esprit fut rempli de regrets.
Toute sa vie n'avait été qu'une succession de regrets concernant sa famille,
ses proches... déceptions après déceptions, au nom d'un idéal et sous la
justification d'un statut. Il s'était même retrouvé à croire qu'en tant
qu'Arshmarshall, tout lui était permis et tout était justifié, non… Tout devait
lui être permis et tout devait être justifié, car le monde lui devait cette
faveur. Le prix de cette erreur, il la payait maintenant. Il devait faire face
à une horrible mort solitaire, mais de toute façon, il était déjà mort aux yeux
de sa fille. Alors, pourquoi avoir peur ? Après tout, cette mort n'allait
être que la troisième...
-
Venez ! Saloperies ! - hurla Jonathan en s’apprêtant à s’agripper à la première
paramélure qui serait suffisamment proche et l'entraîner avec lui dans les
profondeurs magmatiques de Méliacor - "Allez, allez !" ALLEZ ! RAHH !
- hurla Bender en sautant droit dans les pattes d'un insecte, mais son esprit
n'était pas envahi par la colère, mais par les souvenirs de sa fille, par la
douleur d'être séparé à jamais de cette partie de lui-même qu'il avait
tellement négligé. Et la douleur fut telle que son cœur en était alourdi par
une tristesse si intense qu'elle lui arracha une larme solitaire, la seule qu’il
n’ait jamais versée au cours de toute sa vie d’adulte.
Les
souvenirs défilèrent les uns après les autres, non pas comme une pellicule, mais
comme des bulles venues du fond de sa mémoire, explosant les images directement
et simultanément dans sa conscience. Malheureusement, la grande majorité de ces
souvenirs n'étaient que des photos ou des vidéos qui devenaient de plus en plus
rares au cours des années, et puis la lettre de changement de nom...
-
"Vie, vie pour moi" - pensa Bender avant d'être envahie par
l'obscurité. Cependant, cette dernière n'était pas le résultat de la mort, mais
d'une simple perte de connaissance issue d’un nouveau miracle. Et avant de
sombrer dans cet état d’oubli, le sergent crut voir une tache orange et noire passer
devant ses yeux.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! Bonne reprise, bonne semaine, bonne journée :)
Texte time !
Alors je pensais arriver à la partie nécessitant quelques explications aujourd'hui, mais ce sera demain, ce qui n'est pas plus mal. Si vous savez ce qui se passe, les questions : "comment et pourquoi", sont naturelles mais un peu de patience. Je ferai de mon mieux pour y répondre et je vous demanderai de me pardonner ma petite tricherie. Mais j'y reviendrai plus en détail demain.
Si vous avez des questions, des suggestions, etc.. N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci de me lire ! Vous êtes formidable !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!
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