dimanche 8 juillet 2018

Séforah à tout prix, page 83

- Alors où est-ce que nous en étions ? - demanda Cid en s'accroupissant à proximité du cyborg.
- Je vous ai fourni la seule information nécessaire. Si vous pensez tirer plus de moi, je vous invite à essayer - répondit Diss
- Krru rru rru, torturer un cyborg est une affaire très délicate - commenta Cid en pianotant des doigts sur l'avant-bras de Diss. De l'auriculaire à l'index, et puis de l'index à l'auriculaire - et tu t'y connais plutôt bien dans le domaine. Ta victime va être obligée de subir plusieurs opérations chirurgicales pour pouvoir remarcher. Mais pour ta défense, les fractures étaient suffisamment nettes pour ne pas compliquer le travail des chirurgiens. C'est du joli travail, où est ce que tu as appris ça ?

- Nulle part, ça m'a semblé simplement logique - répondit Diss. Turk était une tâche sur sa conscience qu'il s'était infligé pour rien. C'était comme se jeter du café sur la chemise pour avoir une excuse d'aller aux toilettes, et en fin de compte, pour découvrir que les toilettes étaient fermées pour réparation parce qu'il y avait des fuites.
- Oh, un naturel hein ? Mon formateur était comme ça aussi - expliqua Cid en insérant une griffe dans l'avant-bras du cyborg et comme il s'y attendait il n'y eut aucune réaction - il a pris son temps pour m'enseigner les rudiments de l'art. Chaque jour il me mettait une nouvelle personne à interroger et il m'enseignait tout ce qu'il fallait pour maximiser la douleur tout en maintenant la victime en vie. Tu connais bien cette frontière n'est-ce pas ?
- ...

- Je n'étais pas très doué, à vrai dire j'étais complètement nul. Mais chaque jour il trouvait de nouveaux, "volontaires", pour m'aider dans mon apprentissage. Et à chaque fois que j'échouais, il plaçait mes interlocuteurs à côté de mon endroit de vie. Une petite cage bien sympa, et j'étais obligé de respirer la chair en putréfaction ou d'écouter les gémissements plaintifs... Je n'étais pas très doué parce que je n'imaginais même pas qu'un tel monde puisse exister. Et j'ai pris longtemps à apprendre, plusieurs années. Ce qui fait 365 jours par ans ? Tu peux imaginer le nombre d'individus pour qui mes conversations se sont mal terminées - expliqua Marshall et les deux Phanoms qui montaient la garde eurent des gestes gênés, surtout le géant Oliver - cependant, même si j'ai pris le temps à intégrer la logique liée à ce métier, j'ai paradoxalement très bien appris. Chaque leçon a été clouée de manière indélébile au point où je suis devenu, à l'insu de mon plein gré, particulièrement doué. Comme on dit, c'est forgeant qu'on devient forgeron. J'ai mis ces compétences au service du gouvernement et j'ai bénéficié ensuite d'un pardon complet, il n'est pas fou ? Ce monde ? Kruu rru rru !
- ...

- À l'époque, j'ai opéré aussi sur des cyborgs. Un véritable casse-tête ! Comment faire mal à des personnes qui ne pouvaient pas avoir mal ? Et qui n'avait plus aucun attachement émotionnel, c'était des machines plus que des hommes. On a essayé plein de trucs, mais ces couillons finissaient par claquer de manière naturelle sans émettre le moindre bruit. C'est assez particulier comme impression. Et puis, un jour, un de mes collègues s'est dit : "Hey ! et si on réparait leur cerveau avant d'essayer de leur soutirer des informations ?". C'était pas bête, pas vrai ? Et si on réapprenait au cerveau à savoir qu'il a mal ? Je ne te raconte pas les problèmes juridiques que ça a soulevés. Mais au final on a eu l'accord pour les individus dont la culpabilité était quasi certaine. Et on a commencé à expérimenter.
- Pourquoi vous me racontez tout ça ? - demanda Diss
- Parce qu'on a une heure, non, environ 40 minutes à tuer. Et je m'ennuie cruellement, un inconvénient d'être de la famille des félins kruu rru rru. Et puis, c'est aussi pour te faire comprendre que j'ai les moyens de te faire parler - expliqua Cid sur un ton soudainement devenu sérieux - nous avons découvert un truc très intéressant dans le cerveau des cyborgs. Savais-tu qu'il y a des interrupteurs naturels à la sensation de douleur ? Pas besoin de créer des drogues, pas besoin de faire des opérations compliquées. Tant que tu disposes d'un cerveau humain, il y a des moyens pour créer la douleur. Dis-moi - dit Cid en humant le cyborg, en reniflant son front - tu n'es pas fait que de métal pas vrai ?

- Vous ne vous souciez pas des otages ? - demanda Diss avec une pointe de panique. Cet animal était dangereux, et il avait vu sa fiche personnelle durant le recrutement de ses mercenaires. Était-ce là la raison de l'œuf d'Alice ? Non, ça n'avait aucun sens...
Kruu rru rru ! Les otages hein ? À vrai dire, il n'y a que quelques-uns qui m'intéressent. Le reste peut mourir je n'en dormirai pas pire que d'habitude. Et pour ceux qui m’intéressent, je ne me soucie pas plus que ça. Alors ? Peut tu me divertir en me racontant un truc intéressant ou est-ce que je dois m'occuper moi-même avec un jouet ? Kruu rru rru, maintenant que je le dis à haute voix, ça me semble pervers, mais vu comment je vais aller à la découverte de ton intérieur - dit Cid en passant sa main sur le sommet du crâne du cyborg - je pense que tu peux me pardonner cette intimité, n'est-ce pas ?
- Bluff - répondit Diss. Il avait un contrôle complet sur ses nocicepteurs. Rien de ce que cet animal pouvait faire ne pouvait le forcer à parler.
- Ah ! Tu es comme Saint Thomas, tu ne crois qu'en ce que tu vois. Alors, permets-moi de te montrer le miracle de la résurrection de ta douleur - dit Cid en enveloppant d'une main le crâne du cyborg. Et ce dernier eut l'impression d'avoir une montagne sur la tête. La fatigue et le drain d'énergie rendaient toute résistance impossible - ah oui, tournez-vous les enfants, ce n'est pas un spectacle pour vous - dit le z'hum en s'adressant aux Phanoms
- Sauf votre respect monsieur, nous avons pour mission de ne pas quitter le prisonnier des yeux - répondit sèchement P.H. STAR 9, de son vrai nom : Amadéus Nothingham - et pour que cela soit su, je ne cautionne pas du tout ce genre d'action
- De même ! - répondit énergiquement son collègue
- Oh ? Kruu rru rru, c'est bien noté. Rassurez-vous, je vais être très délicat - dit Cid en sortant la griffe de son index. Il était facile de juger de la cruauté de ses actions, il était évident, normal, logique, de désapprouver. Et de cela, Cid n'avait aucun doute, lui-même désapprouvait ses actions. Forcer autrui à se livrer était le signe de l'échec d'une conversation. Malheureusement, que faire lorsque la personne qui refuse de discuter détient une information capitale ? On lui avait appris alors que c'était ok de la forcer à parler et il appliquait simplement ce qu'il avait appris à faire.









Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que votre week-end se passe bien et que votre dimanche sera encore meilleur. 
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Texte time !

L'histoire est bientôt finie ! On attaquera Meliacor, je pense que cette histoire vous intéresse plus que Séforah à tout prix. Je me trompe peut-être cependant...

N'hésitez pas à me laisser un commentaire, je suis ouvert à vos critiques ; à lancer une discussion, etc... Vous pouvez également m'écrire ici: unepageparjour@hotmail.com

Alors, j'ai écouté un Ted Talk donné par madame Jennifer Wilcox, une bio-ingénieur qui recherche comment baisser les émissions de CO2 qui participent au réchauffement climatique. Et j'ai été surpris d'apprendre qu'il existe des "Air contactor", des sortes de purificateurs de CO2 qui fonctionnent comme des forêts artificielles. Pour l'instant, ces engins 
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lapartducolibri.fr
assez colossaux ne sont pas efficients en termes de coûts/unité de CO2 capturé. Mais c'est un domaine qui progresse rapidement, presqu'un nouveau secteur d'ailleurs. Ce que ces machines font, ce n'est pas simplement de purifier l'air, mais également de purifier le gaz carbonique pour le transformer en une ressource économique et les applications sont nombreuses : cryogénie alimentaire, engrais, pharmacie, etc... Apparemment on utilise un peu de CO2 pour la création de l'aspirine (il participe à la création de l'acide salicylique par réaction entre du phénol et du gaz carbonique). Le but est de trouver une utilisation rentable au CO2 pour favoriser la rechercher et l'importance de ces "air contactors" vu que ceux qui ont les moyens d'investir sont principalement mus par le souci du bénéfice. C'est le jeu du capitalisme, et dans la logique de ce jeu, c'est un comportement tout à fait naturel.

Ce qui est une bonne nouvelle, c'est qu'il existe un attrait pour ce produit et que la recherche avance. Bientôt, comme des éoliennes, nous aurons des purificateurs d'atmosphère efficients pour que le monde entier soit comme le Bhoutan en Asie du Sud. Là-bas, ils sont non seulement négatifs en carbones, mais ils ont un indice important qui s’appelle : le bonheur national brut. Ils affirment là-bas que le développement économique est important, mais il ne doit pas supplanter la préservation environnementale ou nuire au BNB. Fascinant ! la sagesse ne se trouve pas forcément dans la direction la plus évidente à regarder. Elle se cache souvent dans les endroits difficiles à voir... Nous avons besoin d'indicateurs comme ça. Même en économie on apprend qu'il n'y a rien pour mesurer la valeur humaine, humaniste d'une société. On ne sait que: comment mesurer la quantité de production matérielle et financière, et regardez le bien que ça nous fait. On travaille sans compter les heures pour un revenu qui ne représente en rien le travail réalisé. Tout cela pour que le fruit de ce travail soit saisi par les patrons, qui nous font aussi comprendre que nous sommes chanceux d'avoir un boulot.

Bref, je vais éviter de chanter la même chanson. Si vous voulez que je parle un peu de ce que je sais, et faire des recherches sur le Bhoutan, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!

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