- Alors où est-ce que nous en étions ? -
demanda Cid en s'accroupissant à proximité du cyborg.
- Je vous ai fourni la seule information nécessaire. Si vous
pensez tirer plus de moi, je vous invite à essayer - répondit Diss
- Krru rru rru, torturer un cyborg est une affaire très délicate -
commenta Cid en pianotant des doigts sur l'avant-bras de Diss. De l'auriculaire
à l'index, et puis de l'index à l'auriculaire - et tu t'y connais plutôt bien
dans le domaine. Ta victime va être obligée de subir plusieurs opérations
chirurgicales pour pouvoir remarcher. Mais pour ta défense, les fractures
étaient suffisamment nettes pour ne pas compliquer le travail des chirurgiens.
C'est du joli travail, où est ce que tu as appris ça ?
- Nulle part, ça m'a semblé simplement logique - répondit Diss.
Turk était une tâche sur sa conscience qu'il s'était infligé pour rien. C'était
comme se jeter du café sur la chemise pour avoir une excuse d'aller aux
toilettes, et en fin de compte, pour découvrir que les toilettes étaient
fermées pour réparation parce qu'il y avait des fuites.
- Oh, un naturel hein ? Mon formateur était comme ça aussi -
expliqua Cid en insérant une griffe dans l'avant-bras du cyborg et comme il s'y
attendait il n'y eut aucune réaction - il a pris son temps pour m'enseigner les
rudiments de l'art. Chaque jour il me mettait une nouvelle personne à
interroger et il m'enseignait tout ce qu'il fallait pour maximiser la douleur
tout en maintenant la victime en vie. Tu connais bien cette frontière n'est-ce
pas ?
- ...
- Je n'étais pas très doué, à vrai dire j'étais complètement nul.
Mais chaque jour il trouvait de nouveaux, "volontaires", pour m'aider
dans mon apprentissage. Et à chaque fois que j'échouais, il plaçait mes
interlocuteurs à côté de mon endroit de vie. Une petite cage bien sympa, et
j'étais obligé de respirer la chair en putréfaction ou d'écouter les
gémissements plaintifs... Je n'étais pas très doué parce que je n'imaginais
même pas qu'un tel monde puisse exister. Et j'ai pris longtemps à apprendre,
plusieurs années. Ce qui fait 365 jours par ans ? Tu peux imaginer le nombre
d'individus pour qui mes conversations se sont mal terminées - expliqua
Marshall et les deux Phanoms qui montaient la garde eurent des gestes gênés,
surtout le géant Oliver - cependant, même si j'ai pris le temps à intégrer la
logique liée à ce métier, j'ai paradoxalement très bien appris. Chaque leçon a
été clouée de manière indélébile au point où je suis devenu, à l'insu de mon
plein gré, particulièrement doué. Comme on dit, c'est forgeant qu'on devient
forgeron. J'ai mis ces compétences au service du gouvernement et j'ai bénéficié
ensuite d'un pardon complet, il n'est pas fou ? Ce monde ? Kruu rru rru !
- ...
- À l'époque, j'ai opéré aussi sur des cyborgs. Un véritable
casse-tête ! Comment faire mal à des personnes qui ne pouvaient pas avoir mal ?
Et qui n'avait plus aucun attachement émotionnel, c'était des machines plus que
des hommes. On a essayé plein de trucs, mais ces couillons finissaient par
claquer de manière naturelle sans émettre le moindre bruit. C'est assez
particulier comme impression. Et puis, un jour, un de mes collègues s'est dit :
"Hey ! et si on réparait leur cerveau avant d'essayer de leur soutirer des
informations ?". C'était pas bête, pas vrai ? Et si on réapprenait au
cerveau à savoir qu'il a mal ? Je ne te raconte pas les problèmes juridiques
que ça a soulevés. Mais au final on a eu l'accord pour les individus dont la
culpabilité était quasi certaine. Et on a commencé à expérimenter.
- Pourquoi vous me racontez tout ça ? - demanda Diss
- Parce qu'on a une heure, non, environ 40 minutes à tuer. Et je
m'ennuie cruellement, un inconvénient d'être de la famille des félins kruu rru
rru. Et puis, c'est aussi pour te faire comprendre que j'ai les moyens de te
faire parler - expliqua Cid sur un ton soudainement devenu sérieux - nous avons
découvert un truc très intéressant dans le cerveau des cyborgs. Savais-tu qu'il
y a des interrupteurs naturels à la sensation de douleur ? Pas besoin de créer
des drogues, pas besoin de faire des opérations compliquées. Tant que tu
disposes d'un cerveau humain, il y a des moyens pour créer la douleur. Dis-moi
- dit Cid en humant le cyborg, en reniflant son front - tu n'es pas fait que de
métal pas vrai ?
- Vous ne vous souciez pas des otages ? - demanda Diss avec une
pointe de panique. Cet animal était dangereux, et il avait vu sa fiche
personnelle durant le recrutement de ses mercenaires. Était-ce là la raison de
l'œuf d'Alice ? Non, ça n'avait aucun sens...
- Kruu rru
rru ! Les otages hein ?
À vrai dire, il n'y a que quelques-uns qui m'intéressent. Le reste peut mourir
je n'en dormirai pas pire que d'habitude. Et pour ceux qui m’intéressent, je ne
me soucie pas plus que ça. Alors ? Peut tu me divertir en me racontant un truc
intéressant ou est-ce que je dois m'occuper moi-même avec un jouet ? Kruu rru
rru, maintenant que je le dis à haute voix, ça me semble pervers, mais vu
comment je vais aller à la découverte de ton intérieur - dit Cid en passant sa
main sur le sommet du crâne du cyborg - je pense que tu peux me pardonner cette
intimité, n'est-ce pas ?
- Bluff - répondit Diss. Il avait un contrôle complet sur ses
nocicepteurs. Rien de ce que cet animal pouvait faire ne pouvait le forcer à
parler.
- Ah ! Tu es comme Saint Thomas, tu ne crois qu'en ce que tu vois.
Alors, permets-moi de te montrer le miracle de la résurrection de ta douleur -
dit Cid en enveloppant d'une main le crâne du cyborg. Et ce dernier eut
l'impression d'avoir une montagne sur la tête. La fatigue et le drain d'énergie
rendaient toute résistance impossible - ah oui, tournez-vous les enfants, ce
n'est pas un spectacle pour vous - dit le z'hum en s'adressant aux Phanoms
- Sauf votre respect monsieur, nous avons pour mission de ne pas
quitter le prisonnier des yeux - répondit sèchement P.H. STAR 9, de son vrai
nom : Amadéus
Nothingham - et pour que
cela soit su, je ne cautionne pas du tout ce genre d'action
- De même ! - répondit énergiquement son collègue
- Oh ? Kruu rru rru, c'est bien noté. Rassurez-vous, je vais être
très délicat - dit Cid en sortant la griffe de son index. Il était facile de
juger de la cruauté de ses actions, il était évident, normal, logique, de
désapprouver. Et de cela, Cid n'avait aucun doute, lui-même désapprouvait ses actions.
Forcer autrui à se livrer était le signe de l'échec d'une conversation.
Malheureusement, que faire lorsque la personne qui refuse de discuter détient
une information capitale ? On lui avait appris alors que c'était ok de la
forcer à parler et il appliquait simplement ce qu'il avait appris à faire.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que votre week-end se passe
bien et que votre dimanche sera encore meilleur.
https://media.giphy.com/media/l0IycI0rreFNQwmSQ/giphy.gif |
Texte time !
L'histoire est bientôt finie ! On attaquera Meliacor, je pense que
cette histoire vous intéresse plus que Séforah à tout prix. Je me trompe
peut-être cependant...
N'hésitez pas à me laisser un commentaire, je suis ouvert à vos
critiques ; à lancer une discussion, etc... Vous pouvez également m'écrire ici:
unepageparjour@hotmail.com
Alors, j'ai écouté
un Ted Talk donné par madame Jennifer Wilcox, une bio-ingénieur qui recherche
comment baisser les émissions de CO2 qui participent au réchauffement
climatique. Et j'ai été surpris d'apprendre qu'il existe des "Air
contactor", des sortes de purificateurs de CO2 qui fonctionnent comme des
forêts artificielles. Pour l'instant, ces engins
lapartducolibri.fr |
assez colossaux ne sont pas efficients en
termes de coûts/unité de CO2 capturé. Mais c'est un domaine qui progresse
rapidement, presqu'un nouveau secteur d'ailleurs. Ce que ces machines font, ce
n'est pas simplement de purifier l'air, mais également de purifier le gaz
carbonique pour le transformer en une ressource économique et les applications
sont nombreuses : cryogénie alimentaire, engrais, pharmacie, etc... Apparemment
on utilise un peu de CO2 pour la création de l'aspirine (il participe à la
création de l'acide salicylique par réaction entre du phénol et du gaz
carbonique). Le but est de trouver une utilisation rentable au CO2 pour
favoriser la rechercher et l'importance de ces "air contactors" vu
que ceux qui ont les moyens d'investir sont principalement mus par le souci du
bénéfice. C'est le jeu du capitalisme, et dans la logique de ce jeu, c'est un
comportement tout à fait naturel.
Ce qui est une bonne nouvelle, c'est qu'il existe un attrait pour
ce produit et que la recherche avance. Bientôt, comme des éoliennes, nous
aurons des purificateurs d'atmosphère efficients pour que le monde entier soit
comme le Bhoutan en Asie du Sud. Là-bas, ils sont non seulement négatifs en
carbones, mais ils ont un indice important qui s’appelle : le bonheur national
brut. Ils affirment là-bas que le développement économique est important, mais
il ne doit pas supplanter la préservation environnementale ou nuire au BNB.
Fascinant ! la sagesse ne se trouve pas forcément dans la direction la plus
évidente à regarder. Elle se cache souvent dans les endroits difficiles à
voir... Nous avons besoin d'indicateurs comme ça. Même en économie on apprend
qu'il n'y a rien pour mesurer la valeur humaine, humaniste d'une société. On ne
sait que: comment mesurer la quantité de production matérielle et financière, et regardez
le bien que ça nous fait. On travaille sans compter les heures pour un revenu
qui ne représente en rien le travail réalisé. Tout cela pour que le fruit de ce
travail soit saisi par les patrons, qui nous font aussi comprendre que nous
sommes chanceux d'avoir un boulot.
Bref, je vais éviter de chanter la même chanson. Si vous voulez
que je parle un peu de ce que je sais, et faire des recherches sur le Bhoutan,
n'hésitez pas à me le faire savoir.
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!!
Portez-vous bien !!!!
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