lundi 18 février 2019

Meliacor : Stargorad, page 108


La créature avait la gueule ouverte au milieu du visage, gouffre circulaire et parsemé de dents aiguisées aussi nombreuses que les étoiles dans le ciel. Et, au-dessus de cette gueule, à la hauteur de là où devrait se trouver un front sur cette tête ronde, apparaissait une fissure qu'il n'y avait pas auparavant. Et de cette fissure jaillissait un liquide étrange qui sécha presque aussitôt en contact avec l'atmosphère, laissant une forme de cristal vert luminescent.

Malgré l'absence d'yeux, Haysh sentit à nouveau le regard perçant de cette chose et ce regard le mettait particulièrement mal à l'aise. Cependant Niko père n'était pas un lâche... même si son instinct lui criait de détourner le regard, l'enquêteur se refusait d’obéir et observait la chose à son tour en essayant de saisir la moindre bribe d'informations qu'il pouvait, même s'il n'était pas capable de la comprendre pour le moment.

- Qu'est-ce tu vois ? - demanda Alésha en touchant la boîte à son tour, mais Haysh tira l'objet hors de portée par réflexe
- Tu n'as pas besoin de t'infliger ça - dit-il ensuite en essayant de justifier sa réaction qu'il trouvait lui-même étrange. Son raisonnement tenait la route, il était vrai qu'il voulait épargner cette vision d'horreur à sa fille, mais s'il devait être honnête avec lui-même... S'il devait passer au-delà de l'excuse rapidement concoctée par son cerveau pour justifier ce comportement, il pouvait voir de l'avidité ? De l'égoïsme ? Une volonté de ne pas vouloir partager, mais quoi ? La boîte ? - Allons-y, après vous - dit-il ensuite pour changer de sujet suffisamment vite pour ne pas laisser à ses enfants le temps de le questionner. Cependant il savait aussi que par là même il titillait leur curiosité, surtout celle d'Alésha, et qu'un interrogatoire allait probablement suivre. Et c'était normal, il était leur leader, mais aussi leur père, ce qui leur valait d'être deux fois plus inquiets.

- Après vous ! - dit Alésha en poussant Clarke en avant
- C'est bon, c'est bon, merde ! Pas besoin d'être aussi insistant - protesta Clarke en se retournant pour faire bien comprendre qu'il n'était pas ravi du traitement qu'on lui faisait subir, et aussi qu'il n'était pas très enthousiasmé par la tâche qu'on venait de lui confier. Si ça ne tenait qu'à lui, il n'aurait jamais accepté de retourner dans cet endroit, du moins c'est ce qu'il se disait. En réalité, l'esprit humain demande moderne a été éduqué à rationaliser tout et n'importe quoi, c'est pourquoi il était quand même enclin à y remettre les pieds. Il voulait être sûr et certain que son cousin avait bien vu ce qu'il avait vu, et que lui-même avait vu ce qu'il avait vu. Il fallait qu'il soit certain que ce n’était que le produit de leur imagination et rien de plus, même si cette probabilité était proche de zéro. C'était une forme de curiosité morbide.

Clarke et Tramonte ouvrirent la marche, suivis de très près par la famille Niko. 
- Qu'est-ce que tu as vu ? - demanda à nouveau Alésha
- Pas maintenant. Gardez les yeux ouverts, et soyez sur vos gardes. On ne sait jamais - répondit Haysh en toute franchise. Personne ne savait de quoi ces "fantômes" étaient capables alors il était important d'être extrêmement prudent. 
Les armes prêtes à servir, le groupe avança sans se presser, les yeux grands ouverts à tout bruit et mouvement suspect et comme souvent dans ce genre de situation, tout devenait particulièrement suspect. L'ouïe et la vue percevaient des choses qu'en temps normal ils n'auraient pas pris en compte : le bruit des machines, l'eau dans les tuyaux, la ventilation, les ombres... Affronter des adversaires invisibles ou imaginaires était une expérience particulièrement stressante et difficile. Et à chaque fois que Haysh doutait de l'utilité de sa prudence, il n'avait qu'à tourner la tête pour se rendre compte que ce n'était pas son esprit qui lui jouait un tour. Et il suffisait qu'il jette un coup d'œil à la gueule bourrée de dents pour que son imagination lui peigne une scène des plus sinistre.

Au bout d'une vingtaine de minutes, ils arrivèrent devant une porte portant le nom de son ancien occupant : Akiro Nokuza. Et avant même de l'ouvrir pour sentir que quelque chose ne tournait pas rond à l'intérieur. C'était une expérience étrange qu'aucun d'entre eux n'avait vécu auparavant, et que personne ne pouvait réellement expliquer. Même Clarke et Tramonte étaient sur leurs gardes alors même qu'ils avaient déjà été dans cette pièce auparavant. Mais là c'était différent, là il y avait une forme de mal-être pénétrant. 
- J'ai rempli ma part du marché - dit Clarke en voulant faire demi-tour. Malgré sa curiosité morbide, tout son être lui disait d’oublier cette idée. Qu’il n’allait rien trouver de bon derrière cette porte.
- Ouais, on vous a conduit jusque-là alors on vous laisse faire ce que vous avez à faire - confirma Tramonte qui combattait l'envie de prendre à nouveau ses jambes à son cou. Il ne voulait pas abandonner son cousin une nouvelle fois et lui créer plus de problèmes, mais l'envie le démangeait vraiment. 
- C'est vrai, vous avez raison. Vous pouvez partir - confirma Haysh avant d'ajouter -, Mais je vous demanderai de ne pas trop vous éloigner.
- Et pourquoi ça ? - demanda Tramonte
- Eh bien, s'il nous arrive quelque chose, quelqu'un devrait lever l'alarme vous ne pensez pas ? J'aurai bien demandé à mes enfants, mais...
- Tu rêves, on ne te laisse pas aller là-dedans tout seul - répliqua Alésha
- C'est hors de question - confirma Monroe
- Vous voyez ? - demanda Haysh en souriant. 
- Très bien ! - accepta Clarke 
- Et merde ! - fulmina Henry qui pensait que c'était fini, et il ne pouvait être plus loin de la vérité. Tout ne faisait que commencer...








Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous avez passé un superbe week end ! Personnellement je me suis bien reposé en changeant de paysage :)

Texte time !

Après des coupures de deux trois jours, c'est bizarre de reprendre. Le rythme est cassé, mais j'ai aussi remarqué que j'étais plus bavard XD. 

Ah oui, autre chose. Je m'étais dit que j'allais reprendre la seconde histoire mais Bam ! on vient de me dire que le texte pour la BD est trop compliqué pour le public cible, du coup je dois tout recommencer. Youpi ! Je n'ai absolument aucune idée de ce que je vais faire, mais bon ça fait partie du job et de l'apprentissage. Et du coup, je me suis dit que je pourrai partager avec vous la version précédente, donc au final ce n'est pas si mal :)

Si vous avez des questions, des suggestions, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!



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