- Tout s'est passé si vite, nous
n'avons rien pu faire - dit Bender clairement abattu. Il était à bout
physiquement et émotionnellement et se battait contre lui-même pour garder ne serait-ce
qu'une trace de dignité pour ne pas exploser en sanglots. Jess était le dernier
membre de son équipe, et il avait failli, il avait failli tout le monde - je
n'ai rien pu faire - dit-il et si ce n'était le support de son armure, le
vétéran se serait sans doute écroulé sur place, vidé de tout, même d'espoir.
-
Oh arrête de chialer ! C'était son choix de se suicider.
- Comment oses-tu ? - s’énerva
Bender en prenant la spécialiste par l'avant-bras. En temps normal il aurait
visé le col de la chemise, mais il n'y avait aucun col sur les armures.
-
Ha ! - se moqua Castillyone en se dégageant aisément de la prise avant de lui
remettre les idées en place de la seule manière qu'elle savait. Elle envoya
Jonathan au sol avec un coup de poing au beau milieu du visage. Ce dernier fit
quelque pas en arrière, confus, avant de tomber sur les fesses - J'ose !
Maintenant si t'as fini ta crise d'écolière, bouge tes jambes ! On a assez
perdu de temps.
-
Tssk ! Un de ces jours...
-
Ouais, ouais, bouge tes jambes et non ta bouche - répliqua sèchement
Castillyone - et toi, assez jouée les princesses. Le matou n'est plus là, alors
il va falloir porter ton poids.
Les
mots furent blessants, bien sûr. Ils furent blessants parce qu’ils étaient
injustes, Dalanda avait tout le temps essayé de porter son poids, d'être un
soutien pour Cid. Ils furent blessants aussi parce qu’ils la confrontèrent à
cette réalité : Cid n'était plus là. Elle était désormais seule au monde, ou
plutôt seule sur ce monde. C'est pourquoi elle put aussi admettre que la
spécialiste avait raison : elle ne pouvait compter que sur elle désormais.
C'est pourquoi elle avala sa réponse cinglante qui n'allait rien changer à la
situation. Elle ne pouvait plus compter que sur elle-même, mais il fallait
aussi qu'elle sache.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? -
demanda-t-elle - "Comment c'est arrivé ?" - voulu-t-elle demander
ensuite, mais s'empêcha de vocaliser cette pensée. Dans son esprit cela
voudrait dire que quelque chose terrible était arrivé. Mais il y avait une
chance que ce soit faux et elle devait s'y accrocher de toutes ses forces.
-
Marchez et parler, on doit créer le plus de distance possible avec le nid -
expliqua Castillyone en entamant la marche.
-
Vous allez bien ? - demanda Bender en tendant la main à Dalanda
-
Je crois - répondit-elle en refusant le coup de main. Non par méchanceté, mais
elle devait se réhabituer à ne compter que sur elle - Merci, mais je peux y
arriver moi-même.
-
Oh ? ok...
-
Qu'est-ce qui s'est passé ? - demanda à nouveau Dalanda alors qu'ils suivaient
les pas de la spécialiste qui les guidait sur une sorte de rive de pierre avec
du magma sur leur gauche. La montagne des insectes était derrière eux à plus
d'un kilomètre de distance. Clairement personne ne s'était arrêté avant d'être certain
d'avoir mis une bonne distance entre eux et les créatures de Méliacor.
-
Tout s'est passé très vite - répéta Bender en serrant les poings. Le souvenir
était particulièrement vif dans son esprit. Il déroulait la scène sans arrêt
dans son esprit, cet instant où Jess fut pris par la langue gluante. Les si
j'avais fait ci, si j'avais vu ça, les si je n'étais pas si vieux, les si
j'étais plus alerte, l'empêchaient de basculer cette réalité dans son
inconscient. Cette scène lui brûlait la raison comme le soleil pouvait brûler
la rétine.
Mais
c'est également la raison pour laquelle il pouvait tout raconter avec
assurance. Comment Jess a été capturé en prenant leur place, comment Cid avait
essayé de le sauver, mais en vain, comment ils ont été avalés par le
"tamanoir" géant, et puis comment ils ont profité du chaos pour fuir,
et comme il a essayé de convaincre la spécialiste de faire marche arrière à cause
des peut-être : peut-être qu'ils sont en vie, peut-être qu'ils ont mal vu, peut-être...
Mais Castillyone avait simplement répondu.
- Tous les deux étaient des
militaires. S'il a fallu si peu pour leur ôter la vie, alors ils ne valaient
pas grand-chose.
-
Quelle connasse ! - commenta Dalanda avant de demander - C'est possible ? Tu
crois qu'il y a une chance ?
-
Je ne sais pas - répondit le sergent en toute honnêteté avant d'admettre avec
déception - et j'ai la trouille d'y retourner pour vérifier.
-
... - la jeune femme ne dit rien en retour. Il fallait du courage pour admettre
cela, il fallait une certaine confiance pour admettre cette réalité, et
surtout, elle-même n'était pas d'humeur à retourner dans cet enfer. Le faire
n'aurait pas été du courage, mais simplement de la folie.
La
jeune femme regarda en arrière en espérant un miracle, en espérant voir Cid
surgir de nulle part, mais hélas il n'y avait personne. Déçue, perdue, pensive,
espérante, elle ne put s'empêcher de penser à tout ce qu'elle avait vu à
"l'intérieur" de Cid et elle ne pouvait simplement pas imaginer qu'il
soit mort. C'était impossible. Après ce qu'elle avait vu, c'était impossible et
il allait finir par les retrouver. Et là était toute la problématique : Qui !
Qui allait les retrouver ? Cid ou l'autre qui s'appelait Sretko. D'ailleurs qui
était ce Sretko et qu'était cet étrange soleil... Tellement de questions auxquelles
vint s'ajouter une nouvelle. Au loin, Dalanda crut voir des poutres métalliques
au sol, des poutres similaires à des rails.
Blabla de l'auteur
Hello
à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien, et j'espère que vous
n'aurez jamais à monter de meubles IKEA XD.
Texte time !
Fiou,
on va laisser un petit peu tout ce beau monde et retourner voir la famille
Haysh, ou est-ce que c'est trop abrupt comme transition ? Hmm, je vais y
réfléchir.
Si
vous avez des questions, des suggestions, etc... N'hésitez pas à laisser un
commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci
de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien
!!!!
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