jeudi 6 juin 2019

Meliacor : stargorad, page 138


Le quator entama sa longue marche ne sachant ni combien de temps il faudrait marcher, ni ce qu'ils pourraient bien trouver là-bas. Malgré l'envie collective de sortir de cet enfer brûlant le plus vite possible, malgré le fait de vouloir courir à en perdre haleine, le rythme choisit par Castillyone fut lent : une décision qui avait du sens, mais qui était également un pari risqué. 

Castillyone désirait préserver les forces physiques et mentales de ses compagnons provisoires autant que faire se peut. La marche demande beaucoup moins de ressources métaboliques que la course, et elle a un effet mains agressif sur les muscles et la chair. De par ce fait, malgré l'avancée de la technologie, la marche restait la méthode de déplacement privilégiée des troupes sur de très longues distances.

La volonté de Castillyone n'était pas seulement de préserver le groupe physiquement, mais également de préserver leur équipement qui était le seul garant de leur survie dans cet environnement hostile tout leur permettant d'être opérationnels en cas de danger. Et pour cela, le niveau de fatigue devait rester au plus bas, car la fatigue jouait négativement sur la concentration et sur le potentiel opérationnel d'un individu. Toute la difficulté du management était là : comment tirer le meilleur de chacun, même des médiocres, et leur permettre de réaliser l'objectif collectif.

Le côté physique n'était pas la seule donnée que Castillyone devait gérer, il y avait également le mental. Toute la difficulté était d'ailleurs principalement liée au mental et ce domaine était là où le groupe était le plus vulnérable. Jess était un "cadavre" ambulant, le seul fait qu'il n'entrait pas en panique était un miracle pour Castillyone. Ses ressources mentales devaient être consacrées à contenir son trauma, alors lui demander plus allait le faire disjoncter. Pour la spécialiste, il allait être le premier à craquer si jamais la marche traînait. Bender était passable, il n'allait pas tenir non plus. 
- "Si ça ne tenait qu'à moi, je leur aurai mis une balle dans la tête. Ah non, je n'ai plus de munitions.  Hmm, leur briser le cou alors ? Ouais, leur briser le cou pour leur épargner des souffrances inutiles" - pensa Castillyone en jetant un rapide regarde en arrière en se tournant légèrement, laissant sa vision périphérique glisser sur les deux mercenaires - "J'espère pour eux qu'on trouvera quelque chose rapidement. Je ne leur donne pas plus d'une semaine..."

Là était le pari de Castillyone. En ne sachant pas ce qui se trouve devant, en ignorant la distance à parcourir avant d'arriver à leur destination, en ignorant même si cette destination possédait ce dont ils allaient avoir besoin, le mental allait être érodé sur la durée comme la roche par un fleuve. Elle aurait pu ordonner à tout le monde de courir et tomber sur une station dans les trois jours ou même dans les cinq jours et ce serait parfait, mais et s'il n'y avait rien ? Ils auraient forcé sur leur métabolisme et sur leurs armures pour rien. Et s'il se faisaient attaquer alors qu'ils étaient épuisés ? Cette précipitation pouvait être suicidaire. 

En choisissant ce rythme plus lent, elle misait sur le long terme. Et là était le pari... Mais ultimement que ce soit sur le court ou long terme, ils devaient trouver quelque chose : un abri, des ressources, une carte, quelque chose !

Le quator avança énergiquement, chacun comprenait plus ou moins leur situation et commençait déjà à se préparer mentalement au pire, à générer la motivation de continuer et à maintenir cette motivation au-dessus des pensées corrosives qui viendraient inéluctablement avec la fatigue, après tout, le corps humain déteste être sous stress. 

Les heures défilèrent très lentement, comme si le temps lui-même désirait les punir, et chaque heure semblait les éloigner davantage d'une conclusion rapide à cette aventure. Chaque heure permettait au doute de sortir la tête du fond du subconscient avant d'être poussé de force par la volonté et à la dix-huitième heure de marche, Castillyone s'arrêta. 
- On fait une pause - commanda-t-elle et les autres poussèrent un soupir de soulagement avant de se laisser tomber sur place - Vous avez quatre heures.
- Quoi ? - lâcha Jess en haletant. Il avait chaud, il avait faim et il ne sentait plus ses jambes. Les mots de la spécialiste étaient une gifle en plus à son humeur qui n'avait cessé de se désagréger - On a besoin au minimum de six heures de sommeil. On ne va pas tenir dans ces conditions - protesta le jeune chirurgien. Il voulait bien accepter que la spécialiste n'était pas bâtie comme eux et peut être qu'elle n'avait besoin que de quatre heures de repos, mais eux n'étaient que de simples humains.
- Quatre heures - répéta la spécialiste avant d'ajouter - Je prends le premier tour de garde. 

- On risque de se faire attaquer ? - demanda à nouveau Jess grognon
- Ce n'est pas parce que le nid est derrière nous que nos ennuis sont terminés. Regarde autour de toi, où est ce que tu crois que nous sommes ? 
- ...
- En territoire ennemi - affirma Bender en essayant de réguler son souffle
- Bingo. Alors arrête de te plaindre le bleu.
- "Je ne me plains pas" - protesta Jess dans sa tête - "C'est juste que... Quatre heures ce n'est pas suffisant" - se dit il et à cet instant l'image de Cid apparut dans son esprit et le jeune homme se sentit honteux - "Ce n'est que la première journée et je commence déjà à râler. Ce n'est pas bon, je peux le faire. Quatre heures c'est plus que suffisant, même si un être humain normal a besoin au minimum de huit heures... Mais je suis un white owl, j'ai été formé pour ça, je peux le faire... Oh putain, je ne sens plus mes pieds" - lâcha Jess en s'allongeant à même les rails et sans même s'en rendre compte il sombra dans un profond sommeil.  

Mais même dans cet espace de son esprit, il ne put trouver le repos. Toutes ses expériences négatives y volaient comme une flopée d'oiseaux : les paramélures, le cadavre de Morel, le gaz Got0n, la créature magmatique, mais plus surprenant encore pour lui-même, il vit l'image hurlante de son père ivre, la cravate lâchée, du vomi sur sa chemise... Il pouvait même sentir les effluves de l'alcool malgré le fait qu'il ne s'agisse que d’un cauchemar, un souvenir. 
Jess ouvrit immédiatement les yeux, en se tirant de ce songe particulièrement désagréable
- "Putain, McNamara, même ici tu ne me fous pas la paix" - pensa le jeune homme en serrant les poings de rage avant de constater avec surprise le géant, assit au milieu du groupe, montant la garde comme un cerbère devant les portes de l'enfer. 






Blabla de l'auteur

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous avez la pêche !

Texte time !

Hmm, j'ai un peu peur d'avoir été redondant dans le texte mais je voulais expliquer au mieux. Si vous trouvez que je ressasse la même chose n'hésitez pas à me le dire. 

Si vous avez des questions, des suggestions, des critiques, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!


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