- "Qui... qui
êtes-vous ?" - balbutia Dalanda en essayant de se ressaisir de sa fracture
émotionnelle. Les larmes coulèrent si vite, son coeur fut saisi d'une telle
mélancolie et paradoxalement d'une telle joie qu'elle ne savait que penser ou
même ressentir. C'est pourquoi, comme une enfant intimidée, elle resta sur
place, partagée entre l'envie de reculer et d'avancer...
La silhouette, cependant, commença à danser comme
une flamme soufflée par le vent et ce vent invisible commença à souffler de plus
en plus en fort balayant la forme de ce monde.
- "Att...ATTENDEZ !!!!" - hurla Eiling avec un
déchirement dans la voix qu'elle ne put contrôler. C'était comme si on venait de
lui arracher un fragment de son être, de son âme. Elle n'avait hurlé ainsi
qu'une seule fois au cours de sa vie, aux trois mois de son nouveau-né, lorsque
le docteur lui expliqua qu'il fallait peut-être mieux débrancher le support de
son enfant. Elle avait dit oui parce qu'elle ne pouvait supporter de voir son
fils dans cet état végétatif, sans signe d'activité mentale... Il était un cas
unique pour la médecine moderne, et personne ne pouvait même imaginer à quel
point il était unique. Ce jour là, après avoir fait ses adieux à son petit,
après avoir pleuré toutes les armes de son corps, après avoir demandé pardon un
nombre incalculable de fois, elle sortit de la pièce pour observer la procédure
de l'autre côté de la vitre.
Elle ne pouvait pas... Même si elle désirait être
là, même si elle désirait serrer la petite main jusqu'à la fin, l'accompagner dans son dernier
souffle, elle ne pouvait pas, elle n'arrivait pas à se convaincre qu'elle devait
rester. Eiling sentait que si elle attendait dans la chambre, elle allait aussi
mourir. C'est pourquoi elle laissa le personnel médical s'occuper de tout
pendant qu'elle regardait par la vitre, dans une sécurité psychologique. Mais
rien ne se passa comme prévu là aussi. Quelques instants après que les machines
cessèrent de fonctionner, stoppant l'apport en oxygène, la dialyse, les
cathéters... Davy Eiling hurla pour la première fois depuis sa naissance,
embrassant la vie au lieu de la mort dans un cri de douleur qui la hante
encore.
De l'autre côté de la vitre, au lieu de sauter de
joie, au lieu de se précipiter dans la pièce et serrer son bébé, Dalanda poussa
un cri déchirant, un cri de désespoir dont elle ne comprit pas l'origine, mais
qui vint nourrir son obèse culpabilité. Peut être avait-elle pressenti tous les
problèmes que Davy allait lui apporter, peut être qu'elle avait fait son deuil
et qu'elle s'était sentie soulagée pendant un instant, peut être que c'était
simplement le cri de son enfant qui meurtrit son cœur... Le fait est qu'elle fut
complètement submergée par les émotions, comme dans ces ténèbres informes et
désormais solitaires.
- "Ne m'abandonne pas, ne m'abandonne pas" - se
mit elle à murmurer alors que des souvenirs fragmentés essayaient de se frayer
un chemin vers sa conscience, souvenir qui n'avaient ni queue ni tête... - ne
m'abandonnes pas...
- Hey, fillette ça va ? - entendit elle la voix
inquiète de Cid, et elle ne put s'empêcher de se sentir inquiète en retour. Son
ami n'était pas du genre à être soucieux à moins que la situation soit
grave.
- Euh, ça va, je crois ? - répondit Dalanda avant
d'essayer de se lever, mais regretta son geste aussitôt. Elle fut frappée d'une
atroce migraine lui donnant l'impression que son crâne allait se fendre en deux
- aouch !
- Restez tranquille, ne bougez pas - lui dit
Jess, agenouillé à proximité. Il lui touchait le visage, le front et en bougeait
très légèrement sa tête sur les côtés - vous avez mal quelque part
?
- Qu'est ce que tu fais ? Qu'et ce qui m'est
arrivé ? - demanda Eiling anxieuse. Elle sentait que quelque chose clochait à
plusieurs endroits : ses oreilles sifflaient et quelque chose d'humide et chaud
coulait sur les lobules, ses yeux donnaient l'impression d'avoir été percés au fer
chauffé à blanc, sa tête était comme une cocotte minute, et pour une étrange
raison, son nez était rempli d'une odeur de métal et de poisson
?
- A toi de nous le dire - dit Cid - T'as
subitement perdu connaissance avant de convulser et de saigner de partout. Je ne
t'ai jamais vu dans cet état, qu'est ce qui s'est passé ?
- Je ne sais pas - répondit Dalanda dont le
souvenir de sa rencontre fut porté tel du sable par le vent avant d'être éclipsé par sa situation présente - hmpf
!
- Hey, hey, reste couchée - dit Cid en pressant
très légèrement sur l'épaule droite de Dalanda qui sentit qu'une montagne la
poussait contre le sol - laisse le petit faire son job.
- Ok, ok...ok.
- Merci - dit Jess avant de poursuivre son
examen, mais étrangement il ne trouva rien que du repos ne pouvait
résoudre.
- Alors ? - demanda Dalanda au bout de quelques
minutes.
- Hmm, je ne vois rien de grave - affirma
Jess
- Rien de grave ? Il n'y a pas une partie de sa
tête qui n'a pas saigné - protesta Cid.
- Je sais, j'ai des yeux, mais je le confirme ce
n'est rien de grave. Néanmoins, je vais vous garder à l’œil ok
?
- Ok, ce n'est pas comme si j'avais le choix de
toute façon.
- Et comme que tu n'as pas le choix.T'as pas idée
de la trouille que tu m'as donnée, j'ai failli en perdre l’appétit - affirma Cid
avant de prendre une énorme bouchée dans le poisson cru qu'il tenait à la
main.
- Pour une fois que les rôles sont inversés, je
ne vais pas m'en excuser - répondit Dalanda sur le ton de la
plaisanterie
- Kruu rru rru ! Touché... Bon, je vais te
laisser te reposer et faire trempette. Je te rapporte de la poiscaille ? Ils ont
un gout d'ail, un petit peu.
- Je déconseille de manger un poisson alien cru -
protesta Jess
- Bah trouvez un moyen de faire du feu - dit Cid
avant de retourner dans l'eau.
Les minutes laissèrent place aux heures, Dalanda
commença à se sentir mieux au point où elle put retrouver assez de force pour
nager dans l'eau froide et obscure. La sensation était particulièrement agréable
surtout après l'enfer qu'ils avaient traversé. Tout le monde commença à se
décontracter et surtout à dormir pour combler la fatigue issue des nombreuses
nuits blanches, donnant l'impression d'être sur une plage sous les tropiques,
savourant les derniers jours de vacances. Malheureusement tout avait une fin, et
la fin des six heures sonna la reprise de l'aventure.
- Alors où est-ce qu'on va ? - demanda
Castillyone et Cid leva la tête vers le plafond, ou plutôt l'absence de plafond.
Au-dessus du lac se trouvait une ouverture circulaire s'élevant sur plusieurs
centaines de mètres.
- On va devoir grimper, mais maintenant que j'ai
le ventre rempli et que je suis de bonne humeur, je vais faire l’ascenseur en
commençant par toi - dit Cid en regardant Dalanda - accroche-toi à moi et c'est
parti !
Une fois que la jeune femme grimpa sur le dos du
géant, ce dernier bondit sur le mur et commença à escalader la paroi avec
aisance, en courant à quatre pattes à la verticale. Au bout d'une quinzaine de
minutes, les compagnons arrivèrent sur un promontoire donnant sur un cours
tunnel. De l'autre côté de ce tunnel se trouvait un creusait rempli de magma,
mais pas que.
- Regarde par là bas - dit Cid en pointant du
doigt vers le centre du creuset
- Une seconde - répondit Dalanda en zoomant vers
la direction indiquée et fut surprise de ce qu'elle vu - Wouah
!
- Maintenant, regarde plus haut - dit Cid et le
regard de la jeune femme survola la gigantesque statue penchée qui refusait de
tomber dans la lave, statue représentant une personne encapuchonnée à
l’apparence humaine et qui devait mesure près de cinquante mètres de haut.
Au-dessus de la statue, du côté opposé du creuset, se trouvait un îlot devant
lequel s'arrêtaient des rails suspendus dans le vide ainsi qu'un portail
métallique scellé.
- Tu crois que...
- Kruu rru rru ! Et comment que je le crois. Nous
sommes aux portes de la ville ! - répondit Cid et la jeune femme se serra contre
lui, heureuse. Enfin, enfin, enfin, ils arrivaient à leur destination. Cependant
aucun d'entre eux ne pouvait se douter qu'à plusieurs kilomètres de là, une
rencontre avait lieu entre Cornelis Morell et la reine des paramélures, et que
cette rencontre allait avoir de terribles répercussions ...
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien :)
Texte time !
Fiou, je suis vidé.
Si vous avez des questions, des suggestions, des encouragements, des critiques, ou si vous voulez juste bavarder, n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!
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