Cette situation, elle l'avait déjà vécue
auparavant bien plus de fois qu'elle ne saurait compter : laissée pour morte
après avoir été tabassée par son mahaï (père protecteur/père adoptif) ou le
cercle de soldats proches de son mahaï, droguée au point de l'overdose pour
oublier, affamée ou malade à n'en pouvoir plus bouger, utilisée... À l'âge de
15 ans, Castillyone s'était promise que plus jamais elle ne se sentirait
faible, que plus jamais elle ne se sentirait impuissante, que plus jamais elle
ne subirait une volonté autre que la sienne. La seule exception était Hélène,
son amie-ennemie, sa sauveuse.
C'est
pourquoi, même dans cette demi-conscience, la spécialiste refusait de subir les
effets de "l'anguille" et luttait pour se relever un millimètre à la
fois. Il s'agissait là d'une lutte personnelle contre son misérable passé, ou
plutôt contre sa misérable personne du passé. Castillyone refusait d'être cette
petite fille impuissante qui subissait... Après tout ce qu'elle avait vécu,
après l'enfer qu'elle avait traversé, il était hors de question qu'elle se
sente comme avant.
La
paralysie partielle faisait remonter les vieux traumas qu'elle pensait avoir
surmontés, mais ces derniers étaient une maladie chronique et persistante qui
attendait le moindre signe de faiblesse pour frapper à nouveau et détruire
l'esprit comme le corps.
Elle
se revoyait à 9 ans, elle pleurait alors que les "amis" de son mahaï,
complètement saouls, avaient trouvé sensé de la battre. C'était un mardi, elle
s'en rappelait aussi claire que le jour, car pour une fois les baby grunt, les
enfants-soldats, n'avaient pas été appelés à opérer sur le terrain. Pour quelle
raison ? Elle l'ignorait, mais ce jour-là, les adultes ne voulaient pas
d'enfants dans leurs pattes.
Cependant,
même si en théorie elle avait un jour de vacances, en pratique, elle ne savait
quoi en faire. La routine reprit le dessus. Le matin, les adultes organisaient
des combats pour les baby grunt, des combats violents pour aiguiser toujours
plus leur agressivité, pour les maintenir toujours plus dans leur état d'esprit
animal, et le vainqueur de ces combats sauvages, quelques fois jusqu'à la mort,
obtenait une dose supplémentaire de narcotique.
Et vu que tous les enfants étaient accros
et programmés comme des machines, même en ce jour de repos ils avaient quand
même organisé leurs combats quotidiens et sans la supervision des adultes, ce
fut un bain de sang. Les animaux sans laisses n’avaient pas hésité à sortir
leurs « crocs », et les couteaux de combat furent utilisés sans
restriction.
Puis
à midi, ils se dispersèrent, en laissant leurs compagnons morts au sol, comme
si de rien n'était, à la recherche de leur dose. Castillyone avait le bras grandement
ouvert, elle se rappelait encore de la douleur qui fut si intense que son
esprit embrumé put s'éclaircir et toutes les émotions occultées par l'état
brouillardeux la frappèrent d'un coup sec : peur, solitude, douleur... Sous le
regard méprisant des autres baby grunt, Castillyone s'était mise à pleur comme
un bébé qui venait de naître, témoin de cette sombre réalité et l'idée de
s'ôter la vie lui parut comme une évidence.
Cependant
son instinct de survie l'empêcha de commettre l'irréparable. Au contraire,
quelque chose se brisa un peu plus en elle, et pour évacuer sa frustration elle
décida d'aller chasser comme elle le faisait tous les jours. Hélas aucune
victime ne se présenta à elle, d’ailleurs dans son état elle eut de la chance
de revenir en vie.
Le
soir, lorsque les adultes revinrent, il apparut qu'ils avaient subi de lourdes
pertes, et l'état du camp, ou plutôt la perte de bons petits soldats les avait
mis dans une rage folle. Pourquoi ? Castillyone ne saurait le dire, ce n'était
pas comme s’ils les aimaient ou qu'ils prenaient particulièrement soin des baby
grunt. Qu'ils soient morts ou vivants ne devait pas les déranger plus que ça,
et pourtant les adultes les fouettèrent tous jusqu'à la perte de connaissance. Même
elle, malgré sa blessure, y passa. La sensation d'impuissance resta à jamais
gravée au fer rouge dans le subconscient de la jeune fille, à côté des autres
marques de torture.
Un
millimètre à la fois, la spécialiste continua à pousser jusqu'à ce qu'elle puisse
se mettre à genoux. Respirant lourdement et bavant du sang mélangé à de la
salive, elle continua ses efforts en s'imaginant dépecer Dalanda par petits
bouts avant de lui arracher le cœur de sa poitrine. Comme avait-elle osé
!
À
cet instant, il y eut un lourd splash suivi d'un autre puis d'un autre, puis
d'encore un autre, puis il y eut un cri terrifiant si puissant qu'il fit
tressauter les cailloux sur le sol. Le bruit venait de l'autre côté de la paroi
en demi-lune, il provenait de la rivière de magma. Quelques instants plus tard,
il y eut un
-
AHHHH !!! - provenant du plafond.
La
spécialiste put légèrement lever la tête juste à temps pour voir une personne
en armure munie d’un gros sac s'écraser à quelques pas d'elle, face la première
dans le sol.
-
Ohh ! fait chier - gémis Jess en essayant de se retourner sur le dos.
Quelques
instants plus tard, il y eut un autre bruit de lutte et puis Cid tomba en son
tour non loin de Jess, avec une grâce féline malgré son masque musculaire
anormale.
-
Kruu rru rru je t'avais bien dit que ça allait marcher - rigola le z'hum.
-
Va te faire foutre - gémis O'Ryan qui essayait encore de récupérer de la
violence de son atterrissage.
-
"Tssk, on dirait que je la dépècerai une autre fois" - pensa la
spécialiste en sentant sa rage s'adoucir.
Blabla
de l'auteur
Hello
à vous chers lecteurs ! J'espère que votre semaine à bien débutée et que vous
avez encore du positivisme en réserve.
Texte
time !
Alors,
alors, alors, avant que vous criiez c'est nul écoutez mon explication, enfin
une partie de mon explication. J'avais pensé à faire arriver Cid et Jess dans
un endroit complètement différent et leur faire vivre quelques aventures à
part, mais je me suis demandé : pourquoi faire ? Certes je gagne du volume, et
des opportunités de dialogue, mais ça je peux le faire à travers le flash-back
qui va inévitablement arriver, vu que je vais expliquer comment ils ont fait
pour s'en sortir. Voilà, je n'ai simplement pas trouvé cela intéressant de les
séparer. Certes c'est plus réaliste, mais ça étend l'histoire et on n'est même
pas arrivé à Stargorad encore. J'ai prévu des trucs là bas. Alors pour ne pas
transformer cette trilogie en quadrilogie, j'ai opté pour ce coup de chance.
Maintenant je vous demande, vous préférez quoi ? Cette rencontre fortuite, ou
qu'ils se retrouvent aux quatre coins de Meliacor ?
Si
vous avez des questions, des suggestions, des critiques, etc... N'hésitez pas à laisser un
commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci
de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez-vous bien !!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire