Meliacor : Stagorad, page 125

Digérer tout ce qui venait d'arriver demandait du temps, énormément de temps et de fréquentes visites chez le psy. Malheureusement, le trio n'avait accès ni à l'un ni à l'autre. Tout ce qu'ils pouvaient faire était de serrer les dents et avancer. Même si les larmes pour les disparus essayaient de se frayer un passage vers l'extérieur, emportant avec eux toute la peine emmagasinée en un exode salvateur. Malgré la fatigue et les jambes endolories ils devaient garder la volonté d'avance  pour que la machine obéisse alors que le corps comme l'esprit ne voulaient que trouver le repos.

Castillyone les poussait sans arrêt, sans pause, pour les éloigner le plus possible du nid, le plus loin possible de la rivière de magma qui abritait un danger contre lequel même Cid n'avait su se défendre, avaler par un titan lui et Jess. Et cette réalité était un coup massif pour Bender qui avait désormais perdu toute son équipe. 

L'idée d'avoir échoué en tant que leader, en tant que camarade, en tête qu'être humain lui rongeait la raison comme de l'acide et la seule chose qui l'empêchait de commettre un acte suicidaire était l'ambition de retrouver sa fille. La culpabilité, le mal-être, le cœur qui battait douloureusement, la fébrilité, la chaleur, tellement de facteurs l'obligeaient à se concentrer sur ce but qu'il ne pouvait rien faire pour empêcher son esprit d'être atteint par une maladie dont il n'avait absolument aucune idée : l'obsession maladive. Mais pour l'instant, la pensée de retrouver sa fille le soulageait tel un antidouleur et il n'avait aucune intention de ne pas en abuser. 

Dalanda quant à elle n'était pas dans une meilleure situation physique ou psychologique. Ses pensées étaient complètement chamboulées, se heurtant les unes aux autres dans un chaos qui lui était étranger. Est-ce que c'était sa faute ? Est-ce qu'elle n'aurait pas dû essayer d'intervenir pour calmer les choses ? Est-ce que si elle avait laissé Cid agir à sa guise ce drame aurait pu être évité ? Le doute l'étouffait comme un sac en plastique collé sur son visage et dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Les si, les infinis si, les si accablants, les si oppressants, les si enchaînants pullulaient dans son esprit tel des virus…

Au départ, la découverte d’une voie ferrée lui avait permis de se changer momentanément les idées, hélas, après plusieurs heures, le mystère avait perdu de son charme et sa curiosité ne pouvait la protéger de ses pensées noires.

-         « Dans quoi est-ce que je nous ai embarqués ? » - pensa-t-elle pour la énième fois sans pouvoir y répondre avec même une goutte de positivisme.

-         On fait une pause ! – commanda la spécialiste une fois le pont traversé. La voie ferrée continuait mais une construction géologique en demi-lune les séparait du magma. 

-         Quoi ? Pourquoi ? Je… je peux encore… - protesta Bender avec grande difficulté

-         Ne raconte pas n’importe quoi le fossile – répondit Castillyone en posant la main sur l’épaule dans un geste qui se voulait amical, puis elle pressa vers le bas et l’armure céda sous la pression en tombant sur les fesses – Vous pousser plus ne servirait à rien et puis on a mis une assez bonne distance avec le nid – dit la spécialiste en fixant le pique à peine visible de la montagne souterraine – On peut souffler une heure voire deux.

-         Non, il ne faut pas… il ne faut pas s’arrêter ! – protesta à nouveau Jonathan en se levant, soutenu par la machine.

-         Écoute le croulant, moi je m’arrête là pour l’instant. Ce n’est pas une course de vitesse, mais d’endurance, et là t’en a zéro.

-         Il faut… Il faut que je continue.

-         Bender, on devrait se reposer

-         NON ! Non ! Je ne peux pas, je ne veux pas. Il faut avancer… s’il vous plait, il faut que j’avance – répondit le sergent sur un ton suppliant. Dalanda ne sut quoi répondre, elle pouvait comprendre ce besoin, mais elle n’était pas certaine de trouver les arguments nécessaires pour calmer son compagnon. À moins d’user de son don, mais dans son état de fatigue, il risquait d’y avoir plus de mal que de bien. Quant à la spécialiste, elle fixa le sergent pendant quelques secondes avant de s’écarter de son chemin, l’invitant à poursuivre la route – Rien ne t’empêche d’y aller par toit même. Moi je m’arrête là pour l’instant – dit-elle en se laissant tomber en tailleur.

Jonathan fut choqué par le geste, après tout ce qu’ils avaient traversé…

-         Très bien ! – dit-il en serrant les poings avant de reprendre sa très lente course le long des rails.

-         B…

-         N’essaye pas de le suivre. Je t’en empêcherai par la force s’il le faut – prévint Castillyone – Je lui ai promis de te sortir de là en vie, alors le moins que tu puisses faire c’est de ne pas me compliquer la tâche.

-         …

-         J’ai déjà vu ça plus de fois que je ne saurais compter, la culpabilité du survivant. Tssk ! Quelle foutaise, de quoi est-ce qu’on devrait se sentir coupable ? – dis Castillyone en regardant en direction de Bender qui persistait à avancer.

-         De quoi ? – demanda Bender en regardant la spécialiste – Si tu n’as pas de culpabilité alors pourquoi est ce que tu essayes de me sauver ?

-         Hahaha ! Par intérêt. Les promesses données aux morts ne m’intéressent pas – répondit la spécialiste amusée et Eiling ne sut quoi répondre. Peut-être, peut-être qu’il y avait une chance infime que Cid soit encore en vie. Elle ne comptait pas perdre cette bataille de foi contre la spécialiste.

Blabla de l'auteur 

Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien. Le week end est à nos portes alors vous savez déjà ce que je vais vous souhaiter : un excellent week end bien reposant :)

Texte time !

Halala, j'avais oublié dans quel état j'avais laissé mes personnages. Je suis un peu sadique je crois... Nan, si j'étais sadique je les aurais torturés bien plus que ça. Mais j'avoue que j'y suis allé un peu fort, peut être que je devrais inclure un peu plus de positivisme, hmm comment je vais tourner ça ? J'ai une idée mais du coup cette page peut être obsolète ... Je vais y réfléchir pendant le week end. Ah oui, désolé de la qualité, c'est la reprise... Oh non, je viens de me rappeler d'un truc ! Je dois filer !

Si vous avez des questions, des suggestions, des critiques, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com.

Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à lundi !!! Portez-vous bien !!!!