mercredi 22 février 2017

Première histoire de science fiction, page 2

Ses griffes étaient sorties, il aurait pu les réduire en charpie sans même qu’ils ne comprennent ce qui venait de leur arriver, mais il se maîtrisa au dernier moment, se fondant à nouveau quelque part dans l’obscurité. Il réagissait souvent comme un miroir, répondant au rire par le rire et à l’hostilité par l’hostilité et sa pulsion meurtrière était la réponse soufflée par son instinct à leurs propres émotions.


L’un des membres du groupe, celui du milieu, se retourna brusquement. Il avait le front trempé de sueur, les yeux écarquillés, les nerfs à vif. De son œil droit bionique, il scruta les alentours, mais malgré le fait qu’il changeât de spectre lumineux, il ne remarqua absolument rien d’anormal. Pourtant, même si ses appareils ne décelaient rien dans les environs, il était persuadé que, pendant une fraction de seconde, il avait frôlé la mort.


  • Tu l’as senti aussi ? demanda son compagnon qui se trouvait le plus sur sa gauche. Il fixait la même obscurité avec des yeux aussi larges que ceux d’un hibou. Sa main était étrangement positionnée à côté de ses hanches, comme s’il était sur le point de dégainer.
  • Hey les mecs, qu’est-ce qui vous prend ? Diss, qu’est-ce qui se passe ? demanda l’individu sur la droite, à son tour fixant la ruelle, mais sans avoir aucune idée de ce qu’il pouvait bien chercher.
  • C’est juste mon imagination, répondit le prénommé Diss en desserrant la mâchoire. Il commençait visiblement à se calmer, ce qui était des mieux pour sa dentition qui commençait à craqueler.
  • Ton imagination ? J’ai tellement flippé que j’en ai oublié de respirer ! rétorqua à nouveau celui de droite.
  • Oublie ça Luke ! Diss se retourna sans ajouter un mot de plus, suivi de près par l’autre.
  • Diss, Ilia, hey !!! Bordel de merde !!


Quelque chose changea parmi le groupe : leur hostilité barbare s’était dissipée ou plutôt s’était affinée. Le monstre électromagnétique créé par leurs cerveaux s’était caché, guettant une proie potentielle. Leurs sens étaient en éveil, à l’affût de la moindre anomalie dans un cercle d’une centaine de mètres autour d’eux.
  • Tei doumaech chto eta ani ? (Tu crois que ce sont eux ?) demanda Ilia à Diss en un murmure à peine audible dans leur langue d'adoption.
  • Nadeiouc chto net. Ato vcé nachi deistvia boudout zria (J’espère que non ou tout ce qu’on a fait n’aura servi à rien), répondit Diss en se touchant la base du cou probablement sans s’en rendre compte, là où se trouvait son tatouage, une rose noire encerclée par un serpent au crâne humain. Puis, dans un murmure qui ne semblait être audible que par lui, il prononça « Anubis ! », avec une telle rage qu’il serra à nouveau la mâchoire très fort. Un nom lâché avec rage, certes, mais également empreint d’histoire. Ilia, son compagnon, fit de même. Il attrapa son propre poignet qu'il serra si fort que sa prothèse plia en y laissant l'empreinte de ses doigts, luttant contre la colère qui bouillait en lui...
Ils étaient déjà sortis de la ruelle qui avait réveillé leur noir passé et se frayaient maintenant un chemin à travers la foule qui ne tarissait presque jamais sur l’avenue Austin P. Dumas. Elle était parsemée d’innombrables boutiques chics sur plusieurs kilomètres, et sur plusieurs étages, de telle sorte qu’il était possible de passer toute une semaine à s’y balader sans en voir le bout

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