Le cœur de Martin senior se serra comme si tenue par une main invisible. La maison dans laquelle il vivait, qu’il connaissait sur le bout des doigts avait, de ce seul fait, commencé à muer en quelque chose d’inconnu avec un zeste d’hostilité. La prairie commençait à prendre un drôle d'air de forêt menaçante.
- Kolin ? - appela Martin.
Son inquiétude fut unilatéralement dirigée vers son fils l’empêchant de réfléchir calmement.
L’angoisse monta en fièvre, Lambert senior se précipita vers la chambre de son fils en suppliant
- «Pas lui aussi, pas lui aussi...»
En voyant la porte de la chambre également ouverte, Martin sentit ses jambes flancher et la peur lever la tête dans son ventre tel un serpent. Son angoisse le happa dans sa gueule l’emportant dans les abîmes de la terreur. Et une fois dans la chambre de kolin, les vêtements jetés pêle-mêle peignaient dans son esprit une idée qui coupa le fil avec la réalité.
- KOLIN !!! - hurla Martin en se précipitant dans la rue, la chemise couverte de vomis séché et sentant la mort - KOLIN !!! - hurla Martin sans se soucier du sommeil de ses voisins - KOLIN !!! - hurla Martin la voix tremblante, pleureuse, réveillant les chiens et les endormis - « Oh, oh, oh le téléphone, le téléphone» - se dit il ensuite en retrouvant une infime quantité de raison.
Il se précipita de nouveau à la maison en quête de son portable en se disant quel diable l’avait piqué de faire une scène pareille, même s’il connaissait parfaitement la raison. La peur, la simple peur d’être tout seul, que la famille qu’il essayait de maintenir s’était effondrée, que son pire cauchemar s’était réalisé, que son fils lui avait été arraché par... par qui, n’avait aucune importance. Une idée née de l’affolement n’avait pas besoin de substance, elle se suffisait à elle même comme un cancer virulent assaillant les petites cellules grises.
Lambert senior monta les marches quatre à quatre avant de sauter sur son portable et composer le numéro mémorisé de Kolin.
- Tuut tuut tuut tuut...
- «Allez, répond, répond» - suppliait Martin pour n’avoir en réponse que le répondeur - «merde !»
Il composa à nouveau le numéro
- Tuut tuut tuut tuut...
Il composa encore et encore avant de se décider à laisser un message
- Salut fiston c’est ton père... euh comme tu as pu le voir je t’ai appelé à plusieurs reprises et tu ne décroches pas. Il est trois heures du matin, enfin je crois, où est ce que tu es ? - dit-il, mais n’étant pas convaincu par son propre message il rappela à nouveau.
- Allô fiston, c’est papa oui encore. Si tu es parti, par rapport à ta mère ne t’en fais pas. Rentre à la maison, on trouvera une solution. On essayera de la ramener, hein ? T’en dis quoi ? Rentre à la maison.
Mais n’étant pas convaincu par ce message il rappela encore et encore, laissant message après message, ne sachant pas comment arrêter son angoisse, laissant même des messages à l’encontre d’éventuel kidnappeur. Jamais il n’avait échangé autant de mots, ou plutôt fourni autant de mots en cette soirée que durant les trois dernières années.
Martin se laissa tomber sur le lit, se prenant la tête dans les mains, essayant de calmer l’ouragan d’émotions rageant à l’intérieur de lui. Il avait l’impression que quelque chose le déchirait petit bout par petit bout depuis ses entrailles et il ne pouvait rien faire pour empêcher cette torture, il ne savait pas quoi faire pour, il ne savait pas quoi faire pour éviter d’être dévoré par les asticots, craintes rendues presque palpables.
Peut être que s’il avait réfléchi, peut être que si Ashana n’était pas partie, peut être que s’il avait fait un meilleur travail en tant que père, peut être que si les choix avaient été différents, Martin n’aurait pas, de ses propres mains...
Ne sachant pas où trouver de l’aide, il se rappela qu’il avait un moyen, une bribe d’espoir pour calmer son angoisse. Il se rappela de la carte offerte par l’agente des forces de l’ordre. Il se leva d’un bond et commença à chercher dans ses affaires la carte avec le numéro de téléphone.
Une fois cette dernière en main, il composa frénétiquement le numéro avant de s’arrêter sur le dernier chiffre, saisi d’une légère incertitude face à la question
- «Est-ce justifié ? Est-ce que je ne m’emballe pas trop vite ?» - une question sensée, un îlot de logique au milieu d’un océan d’angoisse, rageant comme une tempête levant des vagues gargantuesques pouvant engloutir cette île dans les tréfonds... Martin senior se figea avec cette simple question.
- «Appeler ou ne pas appeler» - et chacune pouvait avoir des ramifications dramatiques pour lui et la seule famille qu’il lui restait.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! J'espère que vous allez bien. Désolé de ma "disparition" mais j'ai ai une semaine compliquée. Je suis ravi de trouver du temps pour écrire, vous n'avez pas idée :)
Texte time !
La page est un peu courte je crois, mais retaper sur le clavier après une telle coupure ce n'est pas évident. Il faut que je raccorde mes neurones XD.
Si vous avez des questions, des suggestions, etc... n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com
Merci de me lire ! Vous êtes formidables !! Tchuss et à demain !!! Portez vous bien !!!!
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