- Comment la population de Meliacor a mis la main sur l’artefact reste un mystère que mes rêves n’ont pu montrer. Vous avez peut-être la réponse à cette énigme ? - demanda la reine à Cornelis Morel alors que le corps de Monroe tressauta derrière elle.
- Non je l’ignore – répondit Cornelis avant d’être pris d’une migraine et de se sentir pousser vers le bas. Une sensation qu’il connaissait déjà trop bien, mais cette fois il était décidé à ne pas se laisser faire et à lutter pour garder sa conscience sous le regard attentif et curieux d’Anderson. Les derniers évènements avaient complètement brisé le monde qu’il s’était construit. Son monde de logique avait éclaté sous l’assaut unique d’une réalité qu’il considérait fantaisiste, et pour une étrange raison il ne pouvait s’empêcher d’attendre la suite avec une impatience grandissante. Qu’est ce qu’il allait voir ensuite ? Qu’est ce qu’il allait vivre ensuite ?… C’était une forme de sadomasochisme mental, car il désirait ardemment que ses préconceptions soient violentées. C’était la première fois depuis longtemps qu’il était affligé par la curiosité.
- L’artefact a amené plusieurs changements à la population de Meliacor. En communiant avec certains humains prêts à entendre, elle leur a offert une ère d’abondance qui leur a permis d’oublier qu’ils avaient été chassés de la surface comme des rats. Avec les siècles ils en sont même venus à espérer trouver une nouvelle maison, une nouvelle planète pour bâtir leur civilisation élue. Ce rêve fut l’obsession de tous les habitants de Meliacor. Dans cette obsession qui s’étendit sur des générations, ils créèrent d’immenses machines pour fournir l’énergie nécessaire à cette entreprise. Ils créèrent aussi des machines qui n’avaient d’autre but que de réaliser l’ambition de leur créateur. Et puis ils créèrent les premiers membres de mon espèce dans des éprouvettes. Notre destin était de creuser sans relâche, creuser pour trouver du métal, creuser pour faire passer des tuyaux, creuser et encore creuser. Une activité que nous continuons encore.. .- dit la reine avec peine - Ce fut le début de la fin de cette civilisation. Au summum de leur progrès, ils fabriquèrent les homunculis : ni hommes ni machines. Faits de pierre et de métal, dont l’intelligence rivalisait leur créateur. Les homunculis avaient une seule fonction : travailler pour le rêve des hommes en remplaçant les machines. Le résultat fut plus impressionnant que ce que les humains avaient anticipé. Ils construisirent un vaisseau qui pouvait aller à la conquête de l’univers : un engin de mort qui avait été construit sans relâche pendant trois siècles…
- Alors c’est pour ça que vous voulez rentre n’est-ce pas ? Mettre la main sur l’artefact et le vaisseau. C’est comme ça que vous voulez réaliser votre ambition ? - demanda Cornelis
- C’est exact – répondit la reine en montrant à nouveau un signe d’émotion qui jurait grandement avec son étrange élégance. Son visage perdit tout simili d’apparence humaine et prit un aspect insectoïdes avec les yeux noirs de jais, encore plus terrifiants dans la lueur verte de la vision nocturne. Les dents pointues ressemblèrent à une association de mandibules crochues, alors que le corps de Monroe commença a remuer brutalement. Sa peau était tirée comme si quelque chose essayant de sortir de ses entrailles et au bout de quelques secondes une larve jaillit de la poitrine du jeune homme. Une larve d’une laideur impossible au visage de bébé humain aux traits ressemblant vaguement à ceux de Monroe.
- « Quelle horreur » - pensèrent Cornelis et Anderson
La reine saisit la larve entre ses mains avec une douceur maternelle.
- Tel est mon plan. Briser le cycle qui lie mon espèce et briser le cycle qui lie le vôtre.
- « Menteuse. Palounine ne l’aurait jamais conçue pour une raison si ridicule » - protesta Morel avec dégoût. L’intention de la reine était si mielleuse qu’il se sentit avoir le diabète. Si le préférum pouvait lui attribuer une intention, c’était bien ce qu’elle venait de démontrer avec le corps de Monroe - « Ne la crois surtout pas » - insista Morel
- « ... »
- Malheureusement, nous ne pouvons pas simplement partir de cette planète même avec le vaisseau. Ou plutôt, nous ne pouvons pas partir avec le vaisseau et l’artefact – expliqua la reine en caressant la larve.
- Pourquoi donc ? - demanda Cornelis
- « Réfléchis » - répondit Morel
- À cause de ce fenrir j’imagine ? - répondit Anderson.
- C’est exact. Mais vous détenez la solution à ce problème – dit la reine.
- Je vois. La créature sur laquelle on a basé le projet Fenrir. Vous voulez l’utiliser comme un otage, votre majesté ? - demanda Cornelis
- C'est exact.
- Dans ce cas, on a un gros problème, votre majesté. Il y a de grandes chances que la créature est déjà morte. Notre laboratoire a été envahi – annonça Van Alphen.
- Montrez-moi. Ouvrez-moi votre esprit – demanda la reine inquiète.
- Eh bien…
- S’il vous plaît, j’ai besoin de voir – insista-t-elle
- « Laisse-moi la guider. Qu’elle ne se balade pas où elle veut dans notre tête »
- « En suivant ta logique, je devrais le faire moi même pour éviter que tu ne te balades librement dans Mon esprit » - rétorqua Cornelis
- « Mais voyons donc, ne sois pas ridicule. Tu ferais mieux de me regarder faire et d’apprendre »
- « Cette fois uniquement »
- « Ne prend pas tes grands airs. L’umbra m’a épuisé et c’est la seule raison pour laquelle tu peux profiter du contrôle. Tu ferais mieux de ne pas oublier ce détail »
- « ... »
- Très bien, Votre Majesté – répondit Cornelis en ouvrant son esprit à l’inspection de cette dernière sous la supervision de Morel.
Les images flottèrent dans l’esprit du préférum comme un film sur lequel il n’avait aucun contrôle. Il revit la brèche, l’horreur sortie d’un autre monde, l’échappée, les élémentaires...
- En effet, le problème est pressant – répondit la reine inquiète et dans l’instant suivant le sol et les murs commencèrent à trembler sous les pas précipités d'une légion d’insectoïdes, suivis par des cliquetis déchaînés – Nous partons en guerre ! - déclara la reine. Il était impératif de sauver la petite de Fenrir, où jamais elle ne pourrait quitter Meliacor avec l’artefact.
Blabla de l'auteur
Hello à vous chers lecteurs ! Je suis ravi de redonner des signes de vie. Désolé d'avoir été absent mais quelqu'un dans mon entourage avait des problèmes de santé et je n'arrivais pas à penser à la suite de l'histoire.
Texte time !
Fiou, cette partie m'a donnée bien du mal mais j'ai réussi à lier l'histoire au projet fenrir et à la sonada del diavolo et peut être à Palounine. Bon c'est du travail de charcutier, je l'avoue. Là, au lieu d'être dans un bloc chirurgical, vous êtes dans la boucherie du quartier XD. Quelque part je suis soulagé de pouvoir relier tout ce micmac. Du coup j'ai un fil conducteur pour quand je m'occuperai du propre. Mais je me dis aussi : vous êtes vraiment, vraiment, vraiment sympa de me lire XD.
Ok, si vous avez des questions, des suggestions, etc... N'hésitez pas à laisser un commentaire, ou à m'écrire ici : unepageparjour@hotmail.com (euh je crois).
Merci de me lire ! Vous êtes formidables, je dirais même plus puissanmidable (non pitié, tais toi) !! Tchuss et à lundi !!! Portez vous bien !!!!
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